Être autiste me fatigue.
Je pense tout le temps, je réfléchis à tout, j'analyse tout. Comment je vais faire quelque chose, ce que je vais dire, comment je vais réagir, tout est intellectualisé.
Il y a trop de stimulis, trop de choses à analyser.
Je trouve cela très fatiguant de tout analyser et je suis très fatiguée intellectuellement.
Vous retrouvez-vous dans ça
Comment le vivez-vous ?
Que faites-vous pour vous aider ?
Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
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Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
TSA type Asperger
Diagnostiquée au CRA de Tours
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Re: Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
Eh bien je ne suis pas diagnostiquée, mais je me retrouve tt à fait dans ce que tu dis.
J'ai l'impression que mon cerveau est en fonctionnement perpétuel, j'ai pas de pose !
C'est hyper fatiguant. Et encore plus depuis que j'analyse mon quotidien pour me sentir légitime dans ma démarche.
Juste une balade en forêt me donne la tête qui tourne, bien trop de stimulis !
Comment je le vis ? Avant de connaître Asperger je me trouvais faible... et feignante !
Maintenant, je relativise un peu, mais je suis pas diagnostiquée alors je fais des efforts, chaque jour, pour faire comme tout le monde. En essayant de pas trop me plaindre de mes difficultés.
J'ai l'impression que mon cerveau est en fonctionnement perpétuel, j'ai pas de pose !
C'est hyper fatiguant. Et encore plus depuis que j'analyse mon quotidien pour me sentir légitime dans ma démarche.
Juste une balade en forêt me donne la tête qui tourne, bien trop de stimulis !
Comment je le vis ? Avant de connaître Asperger je me trouvais faible... et feignante !
Maintenant, je relativise un peu, mais je suis pas diagnostiquée alors je fais des efforts, chaque jour, pour faire comme tout le monde. En essayant de pas trop me plaindre de mes difficultés.
Pré diagnostic TSA en avril 2020
Diagnostic TSA en mars 2022
Avec Trouble anxieux, dépression, hypersensibilité
Maman de 2 garçons "atypiques " (ainé HPI)
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Re: Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
Une petite remarque de forme par rapport à ta signature d'abord: un (neuro)psychologue ne peut pas poser de diagnostic, mais seulement faire un pré-diagnostic...
Sur le fond: Je ne sais pas si ce fait de tout analyser constamment est propre à l'autisme. A mon avis, c'est surtout une des formes possibles de compensation pour certains. C'est quelque chose que je fais moi aussi pour fonctionner à peu près en société, et effectivement c'est fatigant. Certes, ça permet de dissimuler le TSA et de s'adapter, mais ça a un coût énergétique important.
Malheureusement, je n'ai pas de solution, à part arrêter de compenser (mais comment faire?), et cela aurait d'autres conséquences pas forcément réjouissantes... Le TSA même de haut niveau reste un handicap, il n'y a rien à faire contre ça...
Sur le fond: Je ne sais pas si ce fait de tout analyser constamment est propre à l'autisme. A mon avis, c'est surtout une des formes possibles de compensation pour certains. C'est quelque chose que je fais moi aussi pour fonctionner à peu près en société, et effectivement c'est fatigant. Certes, ça permet de dissimuler le TSA et de s'adapter, mais ça a un coût énergétique important.
Malheureusement, je n'ai pas de solution, à part arrêter de compenser (mais comment faire?), et cela aurait d'autres conséquences pas forcément réjouissantes... Le TSA même de haut niveau reste un handicap, il n'y a rien à faire contre ça...
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
Line1990 a écrit : ↑mardi 29 octobre 2019 à 11:23 Être autiste me fatigue.
Je pense tout le temps, je réfléchis à tout, j'analyse tout. Comment je vais faire quelque chose, ce que je vais dire, comment je vais réagir, tout est intellectualisé.
Il y a trop de stimulis, trop de choses à analyser.
Je trouve cela très fatiguant de tout analyser et je suis très fatiguée intellectuellement.
Vous retrouvez-vous dans ça
Comment le vivez-vous ?
Que faites-vous pour vous aider ?
Tu es en attente d'un diagnostic, tu n'es pas diagnostiqué, nuance.
Tu ne peux donc pas te proclamer autiste.
Et je ne vois pas en quoi ça serait fatiguant de l'être.
TSA.
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Re: Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
Oui, je croyais que les tests que j'avais fait chez la psychologue servait de diagnostic elle m'a dit qu'il aurait juste plus de poids s'il était émis par le CRA. J'ai corrigé ma signature.
Parce que dans mon cas, je dis dans mon cas pour ne pas généraliser, j'ai du mal avec les relations sociales donc j'analyse TOUT.
Mais vraiment tout.
Avant la rencontre je la répète dans ma tête.
Au moment je me surveille, serrer la main, dire bonjour, ça va, attendre que l'on me dise de m'asseoir mais si on me le dit pas, s'asseoir spontanément.
Et après je revois dans ma tête la rencontre voir où je me suis trompée, par exemple j'ai oublié de serrer la main je suis partie à la chaise puis me rappelant, revenue pour serrer la main.
Ou alors trop de stimulis, le bruit et la lumière dans les magasins, le bruit dehors, les interactions familiales .
Voilà quelques sources qui peuvent être fatiguantes.
TSA type Asperger
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Re: Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
C'est en fait contradictoire, mais je peux paraître très fatigué ou détendu selon les moments.
Personnellement, dès l'éveil même en me préparant avant d'aller au boulot, je sens que j'ai le cerveau qui s'active, entre penser à ce que je vais devoir faire dans la journée, le souvenir de la veille, ou même les pensées autres qui s'incrustent. Le stress du mouvement, de devoir sortir, aller au travail, voir des gens, etc, les sensorialités extérieures et envahissantes.
Le résultat, c'est que je suis assez peu focalisé sur le présent la plupart du temps, on me dit souvent que j'ai l'air ailleurs. Faire des pauses et juste observer l'environnement (objets, décor...), ça m'aide un peu à reposer l'activité interne de mon cerveau et à l'extérioriser un peu. Parce que j'ai quand même l'impression d'avoir un certain niveau de déconnexion ou de détachement du monde immédiat.
Par contre j'ai besoin de beaucoup de repos (temps calme ou détente), et sommeil pour compenser ces temps-ci, alors qu'à d'autres périodes, je ne dors pas assez. Et sinon je me suis aperçu que je daydreame beaucoup, même par instants éphémères, c'est-à-dire que je procrastine en laissant mon cerveau aller là où il va, niveau ressenti et intuitif, ça ne me demande pas d'effort d'analyse intellectuel au sens actif. Cela ressemble à de la glandaille ou de l'inertie en apparence, mais la rêvasserie (ou rêve éveillé, si c'en est, ou si ça s'en rapproche) est une activité tout en restant reposante pour le cerveau.
Avant, je culpabilisais d'être lent et de n'être pas assez actif extérieurement, mais depuis que j'ai compris que c'est parce que que j'ai une arrière activité cérébrale assez chargée même si invisible, ça m'aide un peu parfois à l'accepter et être un peu moins anxieux ou stressé au quotidien.
Mais après, c'est comme pour la méditation, y'a des techniques ou astuces qui viennent plus facilement ou naturellement aux gens selon leur fonctionnement...
Personnellement, dès l'éveil même en me préparant avant d'aller au boulot, je sens que j'ai le cerveau qui s'active, entre penser à ce que je vais devoir faire dans la journée, le souvenir de la veille, ou même les pensées autres qui s'incrustent. Le stress du mouvement, de devoir sortir, aller au travail, voir des gens, etc, les sensorialités extérieures et envahissantes.
Le résultat, c'est que je suis assez peu focalisé sur le présent la plupart du temps, on me dit souvent que j'ai l'air ailleurs. Faire des pauses et juste observer l'environnement (objets, décor...), ça m'aide un peu à reposer l'activité interne de mon cerveau et à l'extérioriser un peu. Parce que j'ai quand même l'impression d'avoir un certain niveau de déconnexion ou de détachement du monde immédiat.
Par contre j'ai besoin de beaucoup de repos (temps calme ou détente), et sommeil pour compenser ces temps-ci, alors qu'à d'autres périodes, je ne dors pas assez. Et sinon je me suis aperçu que je daydreame beaucoup, même par instants éphémères, c'est-à-dire que je procrastine en laissant mon cerveau aller là où il va, niveau ressenti et intuitif, ça ne me demande pas d'effort d'analyse intellectuel au sens actif. Cela ressemble à de la glandaille ou de l'inertie en apparence, mais la rêvasserie (ou rêve éveillé, si c'en est, ou si ça s'en rapproche) est une activité tout en restant reposante pour le cerveau.
Avant, je culpabilisais d'être lent et de n'être pas assez actif extérieurement, mais depuis que j'ai compris que c'est parce que que j'ai une arrière activité cérébrale assez chargée même si invisible, ça m'aide un peu parfois à l'accepter et être un peu moins anxieux ou stressé au quotidien.
Mais après, c'est comme pour la méditation, y'a des techniques ou astuces qui viennent plus facilement ou naturellement aux gens selon leur fonctionnement...
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TSA (diagnostiqué en 2019)
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Re: Ne trouvez vous pas cela fatiguant d'être autiste ?
Je trouve que je suis très fatiguée. C'est le truc central dans mes traits autistiques.
D'ailleurs, lors du premier entretien au CRA à Marseille, j'ai fondu en larmes quand le psychiatre m'a dis que cette fatigue pouvait être la fatigue de toute personne surmenée, parce que je me suis sentie incomprise.
J'ai cette sensation que c'est une fatigue due à mon fonctionnement.
Je le vis en faisant des blocages : quand je suis fatiguée, je bloque, je m'arrête et j'essaie de réfléchir (je dis bien j'essaie). Le manque de force énorme qui me déprime, me bloque aussi dans ma réflexion.
Cette fatigue peut avoir lieu dès le matin, ou survenir après certaines occupations … et elle survient très facilement.
Elle est d'autant plus accentuée dans les périodes ou les difficultés relationnelles sont plus marquées dans ma vie, ou lorsque j'ai des soucis d'une manière générale. Là je deviens extrêmement sensible au niveau sensoriel, surtout auditif. Et n'importe quoi peut me fatiguer: une démarche trop difficile, cuisiner quelque chose… C'est très handicapant, vraiment.
Ah et aussi, dans ces moments là, inutile de compter sur moi pour assimiler une information : trop d'informations dans ma tête. Par exemple, à l'heure où je vous parle, cela me fatigue de lire les messages du forum, je n'arrive pas à les lire.
Le pire est que je n'ai pas le permis (je n'ai pas les moyens) et que les transports en communs et déplacements à pied et en ville m'épuisent mais vraiment, me vident de toutes mes forces. Et avec le temps ça ne va pas en s'améliorant. Je suis en mode survie et lutte pour récupérer à chaque fois.
En ce qui me concerne, j'ai développé une "stratégie" qui m'est propre, que l'on pourrait qualifier de rituel, mais que je ne peux pas tout le temps utiliser (du fait de contraintes notamment financières). Aujourd'hui j'ai 27 ans et j'ai commencé à faire ça quand j'avais la vingtaine et que la vie commençait à me sembler ingérable. Je vais dans un café, ou une boulangerie, et je mange quelque chose ou boit quelque chose. Ca m'apaise énormément. C'est à la fois le cadre, me retrouver avec moi même, le goût de ce que je mange. C'est une reconnexion avec moi même qui me ressource d'une manière impressionnante. Je pense que ça me remémore que tout n'est pas le chaos. Ca peut m'aider à être efficace et énergique pendant plusieurs heures voire une journée. Si je n'ai pas ce rituel, je vois la différence. J'ai un peu honte de ça mais c'est la vérité...
D'ailleurs, lors du premier entretien au CRA à Marseille, j'ai fondu en larmes quand le psychiatre m'a dis que cette fatigue pouvait être la fatigue de toute personne surmenée, parce que je me suis sentie incomprise.
J'ai cette sensation que c'est une fatigue due à mon fonctionnement.
Je le vis en faisant des blocages : quand je suis fatiguée, je bloque, je m'arrête et j'essaie de réfléchir (je dis bien j'essaie). Le manque de force énorme qui me déprime, me bloque aussi dans ma réflexion.
Cette fatigue peut avoir lieu dès le matin, ou survenir après certaines occupations … et elle survient très facilement.
Elle est d'autant plus accentuée dans les périodes ou les difficultés relationnelles sont plus marquées dans ma vie, ou lorsque j'ai des soucis d'une manière générale. Là je deviens extrêmement sensible au niveau sensoriel, surtout auditif. Et n'importe quoi peut me fatiguer: une démarche trop difficile, cuisiner quelque chose… C'est très handicapant, vraiment.
Ah et aussi, dans ces moments là, inutile de compter sur moi pour assimiler une information : trop d'informations dans ma tête. Par exemple, à l'heure où je vous parle, cela me fatigue de lire les messages du forum, je n'arrive pas à les lire.
Le pire est que je n'ai pas le permis (je n'ai pas les moyens) et que les transports en communs et déplacements à pied et en ville m'épuisent mais vraiment, me vident de toutes mes forces. Et avec le temps ça ne va pas en s'améliorant. Je suis en mode survie et lutte pour récupérer à chaque fois.
En ce qui me concerne, j'ai développé une "stratégie" qui m'est propre, que l'on pourrait qualifier de rituel, mais que je ne peux pas tout le temps utiliser (du fait de contraintes notamment financières). Aujourd'hui j'ai 27 ans et j'ai commencé à faire ça quand j'avais la vingtaine et que la vie commençait à me sembler ingérable. Je vais dans un café, ou une boulangerie, et je mange quelque chose ou boit quelque chose. Ca m'apaise énormément. C'est à la fois le cadre, me retrouver avec moi même, le goût de ce que je mange. C'est une reconnexion avec moi même qui me ressource d'une manière impressionnante. Je pense que ça me remémore que tout n'est pas le chaos. Ca peut m'aider à être efficace et énergique pendant plusieurs heures voire une journée. Si je n'ai pas ce rituel, je vois la différence. J'ai un peu honte de ça mais c'est la vérité...
traits autistiques