Bonjour,
J'ai 31 ans et je viens d'être diagnostiquée autiste asperger. Pendant toutes ces années de ma vie, je pensais que je fabulais et que je n'avais aucune bonne raison d'être moi même, alors comme beaucoup, je me suis suradaptée, j'ai déménagé 5 fois, 10 fois, 15 fois, tout recommencé chaque fois à zéro, en me disant que la prochaine foi serait la bonne, que je ne serai plus si fatiguée, si frigorifiée, si intransigeante, si... Si tout.
Mais non. Et puis le hasard a emmené une personne asperger sur mon chemin. C'était bouclé, le puzzle de ma vie s'est assemblé, et je suis aujourd'hui diagnostiquée. Si comme pour beaucoup cela a été un soulagement, ce n'est pas que çà. J'ai compris que toute ma lutte depuis des années et tout ce en quoi je croyais ne serait en fait jamais possible. Soit! J'essaie de tout accepter point par point, petit à petit. Mais je suis tétanisée par une chose... Retravailler. J'ai fait l'erreur de faire dès mes 18 ans, de ma passion mon travail. Je ne vous raconte pas, je me suis épuisée, bousillée complètement, en tout point. J'ai chaque foi essayé de faire les choses plus raisonnablement, mais je n'ai jamais su faire, et j'y ai tout perdu. Maintenant, je sais pourquoi, et je sais aussi que ce sera la même chose si je reprends ce travail, je ne m'en sens du coup plus capable car je sais ce qui m'attend. Résumer ma vie à çà et me bousiller un peu plus chaque jour. Mon boulot est un boulot de protection, c'est un sceau percé, et il n'est donc pas concevable de limiter ce que je fais. C'est ce qui m'a détruit en tout point, mais c'est paradoxalement ce qui me rendait heureuse car c'était ma raison de vivre.
Aujourd'hui je suis perdue, incapable de m'y remettre. Depuis 1 an je fais des petits boulots, et je suis déjà suffisamment épuisée comme çà, je n'y arrive plus. Lorsque je ne bosse pas pendant un mois je découvre une autre vie. Certes elle ne me rend pas heureuse au fond, mais qu'est-ce que c'est bon d'aller boire un verre avec une amie parce-que je peux dormir le lendemain matin et récupérer. Lorsque je travaille, je suis incapable de faire quoi que ce soit d'autre car trop fatiguée, et aujourd'hui, j'ai l'impression de devoir choisir entre plusieurs vies. Etre heureuse avec mon boulot d'avant mais continuer de me bousiller et finir morte d'ici un ou deux ans. Prendre un boulot lambda et accepter de ne pas être heureuse, tout en ne faisant rien à côté car ma fatigabilité ne me le permettra pas. Ou bien arrêter de travailler, ou travailler moins, sans être heureuse, mais financièrement vivre de quoi? Je n'y comprends pas grand chose aux aides qui nous concernent, un dossier à remplir? S'il y a des critères que je ne remplis pas, peut-être vaut il mieux que je le sache tout de suite afin d'écarter cette piste?
Désolée pour ce pavé, j'espère ne pas être jugée négativement et vous remercie pour vos avis, vos lumières!
PS : j'ai été diagnostiquée par un psychiatre spécialisé dans l'autisme du côté de Grenoble que l'on m'avait conseillé. Aussi si le psychiatre est apte à poser ce diagnostic, pourquoi beaucoup d'entre vous font "valider" par un CRA? En quoi est-ce nécessaire? Pour des démarches administratives? Je ne suis pas sure de comprendre.
diagnostiquée... et perdue!
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diagnostiquée... et perdue!
29 ans et non diagnostiquée, il est grand temps d'entamer les démarches!
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Re: diagnostiquée.. Et perdue!
Bienvenue en Autistan !
J'espère que les divers autres membres pourront t'aider pour les diverses aides (RQTH, AAH, etc.).
Envisages-tu un emploi à temps partiel (genre 50 %) ?
Je ne connais que peu de personnes spectro-autistes qui travaillent à 100 %.
J'espère que les divers autres membres pourront t'aider pour les diverses aides (RQTH, AAH, etc.).
Envisages-tu un emploi à temps partiel (genre 50 %) ?
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Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: diagnostiquée.. Et perdue!
Comme dit FH, peut-être que tu pourrais envisager de travailler à temps partiel (70, 80% c'est possible aussi) ?
Pour certaines MDPH, le diagnostic en CRA a plus de valeur qu'un diagnostic en libéral car réalisé par une équipe pluridisciplinaire. En cas de demande "importante" comme l'AAH, le diagnostic en CRA peut donc parfois être un + pour que ces demandes soient acceptées.
Rien n'oblige à passer par le CRA. Dans mon cas, j'avais entamé les démarches auprès du CRA avant que le diagnostic soit établi par un psychiatre libéral, vu les délais d'attente du CRA. Malgré tout, j'ai souhaité maintenir ces démarches auprès du CRA, pour avoir un autre avis, mais c'est totalement personnel.Marina a écrit : ↑lundi 28 octobre 2019 à 23:15 PS : j'ai été diagnostiquée par un psychiatre spécialisé dans l'autisme du côté de Grenoble que l'on m'avait conseillé. Aussi si le psychiatre est apte à poser ce diagnostic, pourquoi beaucoup d'entre vous font "valider" par un CRA? En quoi est-ce nécessaire? Pour des démarches administratives? Je ne suis pas sure de comprendre.
Pour certaines MDPH, le diagnostic en CRA a plus de valeur qu'un diagnostic en libéral car réalisé par une équipe pluridisciplinaire. En cas de demande "importante" comme l'AAH, le diagnostic en CRA peut donc parfois être un + pour que ces demandes soient acceptées.
Diagnostiquée en février 2015 (psychiatre libéral) puis confirmation au CRA en novembre 2016
On peut revenir de tout, sans être parti très loin, on peut revenir de loin, sans être parti du tout ! - Bazar et bémols
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Re: diagnostiquée... et perdue!
Bonjour Marina, je me suis permise de déplacer ton sujet dans "Espace TSA", plus adapté aux témoignages et recherches de conseil.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: diagnostiquée... et perdue!
Faire raisonnablement, c'est peut-être possible avec l'aide de professionnels (psys, coach etc) à laquelle tu as droit (via Sameth / Capemploi) maintenant que tu as le diagnostic et que tu peux demander la RQTH qui va avec? Ceci dans l'idée qu'en théorie faire de sa passion son métier est le fonctionnement qui convient le mieux aux autistes.Marina a écrit : ↑lundi 28 octobre 2019 à 23:15J'ai fait l'erreur de faire dès mes 18 ans, de ma passion mon travail. Je ne vous raconte pas, je me suis épuisée, bousillée complètement, en tout point. J'ai chaque foi essayé de faire les choses plus raisonnablement, mais je n'ai jamais su faire, et j'y ai tout perdu.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.