Comportements et gestes autistiques

[Starrk]

L'idée me trotte dans la tête depuis quelques temps, est-il possible d'éduquer/formater un enfant autiste (qui n'a aucune ou peu de déficience) pour qu'il se comporte plus normalement en société. En partant du principe que ni les parents ni l'enfant n'ont connaissance ce sa condition. Et si oui, quels conséquences sur l'enfant à long terme ?

Et je suis tombé sur cet article : https://thingofthings.wordpress.com/201 ... henticity/

En ce qui me concerne je me retrouve dans cette description car j'ai nombre de gestes ou comportements 'inhibés'. Je les limites car ils sont comme gênants. Etant plus jeune on m'a fait comprendre qu'ils étaient comme cela, pas graves/pas vraiment normaux/gênants donc il ne faut pas les faire.

J' aimerais connaitre votre avis ?

Etant donné que le sujet est récent et nouveau pour moi je me pause beaucoup de questions pour essayer de démêler tout ça

EDIT :

Pour les personnes qui ne lisent pas l'anglais j'ai fais une traduction du mieux que j'ai pu :
Stimming et l'authenticité autistique

Je m’auto-stimule plus aujourd’hui qu'à l’époque où j’ai été diagnostiqué, et bien plus qu'à l’époque de mes 15ans. Je me balance, je flap, je bouge mes jambes, je crée des motifs satisfaisants avec mes doigts. Plus encore, j’ai clairement copié du langage corporel d’autres personnes autistes. J’ai commencé à flapper quand j’ai rencontré un ami autiste qui le faisait.

C’est facile, je pense, de présumer que l’on imite l’autisme (fait semblant), si toutes ces choses sont vrai de vous. Peut-être êtes vous un autism-trender (trend = la tendance), ou un auto-diagnostiqué qui le fait juste pour avoir de l’attention.

Je suggère une explication alternative. Qu’ils soient ou non diagnostiqués autistes, toutes les personnes autistes font l'expérience d’un processus de normalisation. Pour les personnes qui sont diagnostiquées c’est un protocole médical explicite : On calme les mains, des M&M’s pour ne pas s’auto-stimuler, des objectifs thérapeuthiques et éducatifs pour changer la façon naturelle qu’a notre corps de bouger.

Pour les gens qui ne sont pas diagnostiqués, le processus de normalisation est plus subtile, mais pas moins réel. Je me souviens encore faisant des motifs apaisant avec mes doigts quand mon père demandait avec un tons de dégoût, “pourquoi fais tu ces choses bizarre avec tes doigts?” et en se moquant imitait la façon dont je les rassemblais et les séparais. J’ai appris à ne pas faire de motifs, à ne pas secouer mes pieds quand je pense, à ne pas me balancer quand je suis submergé, de ne pas flapper quand je suis content.

Ceux parmi nous qui sont auto-diagnostiqués ou ont été professionnellement diagnostiqués à l’âge adulte sont souvent ceux pour qui ces subtiles normalisations fonctionnent le mieux. Nous sommes le plus dissociés de notre langage corporel naturel. Les recherches suggèrent que cette expérience est particulièrement commune chez les femmes autistes (et probablement, bien que plus compliqué, parmi les personnes autistes transgenres également).

Etre capable de passer pour un non-autiste est une compétence importante. Nous vivons dans un monde rempli de gens qui n’aimes pas (plutôt déteste, mais “monde” est à prendre au sens large) les autistes. Les autres trouvent la façon naturelle que notre corps a de bouger énervante ou même repoussante à regarder. Il n'est pas réaliste de s'attendre à ce que les non-autistes changent, donc ceux parmi nous qui ont acquis la capacité de “passing” (je dirais de laisser faire, de ne pas se laisser impacter) seront souvent plus enclin à atteindre leurs objectifs.

Mais le processus de normalisation, je pense, nous coupe à un certain degré de nous même (ou nous coupe d’une part de nous même). Il m’est difficile de me lancer dans de nouvelles expériences, d’entrer dans un état de lâcher prise, quand je me surveille constamment pour être sur que la façon dont je bouge est suffisamment normal. En essayant de regarder mon corps de la façon dont les autres le perçoivent cela génère de l’anxiété. Je n’ai pas accès au façons de m’auto-apaiser qui me sont le plus naturelles.

J’ai donc fait, depuis mon diagnostique, un effort pour retourner à la manière naturel que mon corps a de bouger. Et parce-que j’ai été complètement séparé de celle-ci, parfois cela demande de regarder d’autres personnes autistes. Peut-être que marcher sur la pointe des pied semblera plus naturel et juste. Certains gestes typiquement autistiques que j’essai ne le sont pas, alors je les laisses; je ne retire rien en “spinning” (tournant), mais je suis content que vous en profitiez.

Plutôt que de ne pas être authentique, je pense, que c’est une façon de devenir authentique, quand nous sommes éduqués dans une société qui nous coupe d’une part de nous même.

[Mlle-Qui]

Le sujet m'intéresse mais je suis pas assez douée en Anglais

[Starrk]

L'article n'est pas long je pourrai en faire une traduction quand j'aurai un moment (où si quelqu'un est motivé )

[Mlle-Qui]

Super merci beaucoup

[squirell]

bonjour,
merci pour cet article qui me parle.
Jusqu'à il n'y a pas si longtemps je ne pensais pas avoir eu particulièrement des gestes routiniers/ répétitifs.c'est d'ailleurs un des éléments qui me faisait douter du fait que je puisse être autiste. Mais à force de me repasser mon enfance dans ma tête (peut-être à tord) j'ai l'impression que certains éléments auraient pu s'en rapprocher (bien que je n'ai plus vraiment de comportements de ce type aujourd'hui) et j'ai l'impression qu'on a cherché à atténuer ces comportements. Pour certains de ces comportements mes souvenirs sont un peu imprécis, et j'ai du mal à savoir si ils pourraient correspondre à un enfant lambda, ou si ce sont vraiment des gestes spécifiques
Aussi j'ai le souvenir lorsque j'étais plus jeune d'avoir dit plusieurs fois des choses que mes parents ne voulaient pas dire (par exemple à la famille), de faire des gaffes (et de me faire facher pour ça). Et je suis justement très inhibée aujourd'hui, peut être un peu à cause de cela.

[tintaglia227]

Ici, un petit ado de presque 13 ans avec une prise en charge depuis ses deux ans et demi, les premières années intensives.
Aujourd'hui, il n'est plus vraiment détectable. Quand on le sait, on peut voir, si on est très observateurs, des choses comme le fait qu'il ne dise pas toujours bonjour (bah quoi, à 11 heures du matin, même si c'est la première fois qu'il voit un enseignant de la journée, ça fait un peu tard pour dire bonjour (sic) ), ses intérêts restreints ressortent lorsqu'il communique.

Je ne suis pas certaine, comme il est dit dans l'article, que ça ôte une partie de soi d'être "normalisé". enfin peut être oui, dans le cas qui est décrit, où tout demande des efforts, mais pour un ado comme le mien qui se comporte somme toute naturellement (bon, les intérêts restreints, un psychologue va les repérer).

Bref, pour répondre à la question posée initialement, si je l'ai bien comprise, il me semble potentiellement possible d'obtenir un comportement qui se rapproche de la norme NT. J'imagine que ça dépend du degré d'autisme, aussi ?
Cela étant, nous avions conscience du fait qu'il est autiste, et nous avons pu "éduquer" notre enfant, épaulés par un psy ABA, en ce sens.