Le sentiment d'appartenance

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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pimpoline
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Le sentiment d'appartenance

Message par pimpoline »

Voilà, je pose ça ici.

Je me demandais si vous éprouviez le besoin, même tout petit, de faire partie d'un ensemble de gens, même tout petit aussi.

Et si vous arriviez à faire partie d'un groupe, que ce soit un groupe d'Aspies qui se réunit pour des rencontres de type café, ou bien un groupe familial, amical, relationnel quoi. On s'entend que groupe est un terme exagéré, disons qu'il désigne tout ensemble comportant deux personnes ou plus.

Pour ma part j'ai la sensation d'être en décalage où que j'aille, je suis toujours à la frontière des "cercles" existants... oui je suis exigeante, quand je m'ennuie ou que je détecte du paraître ou de l'hypocrisie je déguerpis. Quand je me rends compte qu'on me regarde comme une fille à côté de la plaque, je m'efface aussi.
Je suis donc cantonnée à de très rares relations que je vois quasiment uniquement en tête à tête, à une fréquence extrêmement modérée.
Je n'arrive pas à agrandir mon cercle (hum, c'est plutôt un point ou deux) et je tourne en rond. En ce moment ça me pèse.
En gros, je n'ai pas de réseau quoi. On a bien tenté de me faire entrer une fois ou deux dans des groupes déjà formés, mais même avec une personne référente que j'apprécie, je n'arrive pas à adhérer ou alors je sens qu'il y a un malaise.

Et vous?
TSA HPI
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lulamae
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par lulamae »

pimpoline a écrit : Pour ma part j'ai la sensation d'être en décalage où que j'aille, je suis toujours à la frontière des "cercles" existants... oui je suis exigeante, quand je m'ennuie ou que je détecte du paraître ou de l'hypocrisie je déguerpis. Quand je me rends compte qu'on me regarde comme une fille à côté de la plaque, je m'efface aussi.
Je n'ai jamais aimé appartenir à un groupe non plus, et cela ne m'est arrivé que deux fois, où c'était une sorte d'agrégat de personnes atypiques dans un milieu hostile (en centre aéré où j'étais animatrice, et à l'IUFM) - du reste, ces relations n'ont pas perduré longtemps, c'était un peu l'équivalent de se regrouper au collège pour ne pas être seuls, sans avoir spécifiquement d'atomes crochus.

Je ne me sens pas "dans les cercles" non plus au travail, ni dans quelque lieu social que ce soit (activités) ; même quand j'apprécie un groupe, au qi gong par exemple, je pars la première, je ne reste pas discuter.
Je ne suis même pas sûre que ça m'attriste. Je crois que quand j'espérais encore être un jour comme les autres, récupérer un peu de ce qui me manquait pour être normale, peut-être, mais cela m'est globalement indifférent maintenant.

Mais je ne suis pas totalement seule non plus : je vis encore avec mes filles, ma famille est assez soudée, j'ai des contacts avec des amies. Mais comme toi, j'aime mieux le contact individuel. Le seul groupe dans lequel je me sens bien, c'est la famille d'une de mes amies de jeunesse (on est 3 copines de prépa), j'aime beaucoup ses parents et ses frères et sœurs, on est bien ensemble, y compris avec les enfants des uns et des autres. Ils sont un peu ma seconde famille. Mais c'est de l'ordre de 3-4 fois par an. :lol:
Je ne vois qu'une seule amie au moins une fois par semaine, elle est autiste et je l'ai rencontrée en IRL à Nantes. Avec elle, ce n'est pas compliqué, même si on n'a pas forcément le même rythme. Elle connaît un peu des gens de mon entourage, et mes filles sont à l'aise avec elle. Donc je peux avoir un rythme de sorties plus soutenu avec elle.

Comme toi, je détecte le paraître ou l'étalage faux, mais ça m'amuse, ça me donne une cible d'observation pour m'occuper, et je regarde et écoute la personne comme un "cas", pour voir jusqu'où ça va. J'adore ça ! :D
L'ennui c'est difficile à dire : oui, le bavardage social m'ennuie et je décroche de la conversation, ou j'attends que ça se passe et que je puisse partir d'une manière et à une heure acceptable, si possible m'esquiver sans qu'on me voie. Mais je préfère prendre sur moi que juger, je crois que j'ai toujours eu conscience que c'est de moi que ça venait si ça ne m'intéressait pas.

Quand j'essayais de m'intéresser artificiellement aux gens pour m'intégrer, c'était pire. Je me souviens d'une collègue à qui j'ai demandé deux fois "ce qu'elle avait comme enfants" - devant son air choqué, j'ai fini par arrêter d'essayer.
J'ai pourtant le sentiment qu'il ne me fallait pas grand-chose pour m'intéresser à quelqu'un : un pourcentage d'authenticité rassurant, un petit grain de quelque chose, un peu plus de culture que la moyenne, une passion, quelque chose qui ressorte, et j'arrivais à me souvenir des détails de ce qu'ils me disaient et à entretenir des relations polies. Ca me suffisait ; ensuite, en dehors des soirées organisées avec affichage en salle des profs (j'ai bossé pendant 25 ans), dans aucun de mes établissements je n'ai été invitée, ou ça a été une fois en 10 ans, un peu par hasard. Ils devaient sentir aussi que je n'étais pas demandeuse.

Je crois que j'ai toujours mis des distances involontairement avec les gens (ou alors je suis enthousiaste et trop sympa, et ensuite ils ne comprennent pas pourquoi je me "désintéresse", donc j'évite aussi de faire ça, pour ne pas décevoir ou blesser des gens), ça ne me surprend donc pas qu'ils restent à distance, et ça me va.
Il y a aussi le problème de l'audition, ça m'isole pas mal.

Je crois aussi qu'avec l'âge, et le recul maintenant du parcours diagnostic, j'accepte mieux mes particularités et je n'en fais plus une affaire. Je retombe aussi en enfance, pour un peu je me promènerais facilement pieds nus et passerais mon temps dans les arbres, comme autrefois, ça m'irait très bien ! :D
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Autiste ou surdoué ? »

Salut Pimpoline,
Tu n'es pas la seule !
Je peux partager des choses extrêmement intéressantes avec une personne, en général, pas plus. Je me rends compte que le sujet où l'activité est plus intéressante que la personne en elle même. Ce qui n'empêche pas de partager un immense plaisir, une connivence. Cependant, dès qu'une troisième personne arrive, même aussi passionnée, les deux privilégient une communication passant par d'autres choses, sans doute le fameux non verbal (et le verbal aussi pourtant, mais sans doute avec d'autres codes).
Je ne me sens donc jamais faire partie d'un ensemble de gens... Même avec ma femme, on est presque toujours en désaccord, et, quand nous sortons dans des lieux où, justement, les gens ont une appartenance de groupe (fête, famille), je devient son ombre, saluant les gens après elle, attendant près d'elle quand elle discute...
J'ai aussi essayé, par le passé, de faire partie de groupe, mais j'ai plutôt l'impression qu'ils étaient contents de m'avoir comme bénévole actif mais au-delà, il ne se passait rien...
Diagnostiqué par le CRA en 2020 non autiste mais de gros problèmes dans le ressenti des émotions (alexithymie) et dans la communication sociale.

HQI aussi, ce qui peut aller de pair.
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Winona »

pimpoline a écrit : mardi 16 juillet 2019 à 15:04 Je me demandais si vous éprouviez le besoin, même tout petit, de faire partie d'un ensemble de gens, même tout petit aussi.
Je sais que je suis trop indépendante, asociale et épidermique pour faire partie d'un groupe. Je suis plutôt "électron libre".
Par contre, j'aimerais bien agrandir mon cercle de proches et rencontrer des aspies. :D
Les personnes avec qui j'ai eu des liens forts étaient atypiques.
• Diagnostiquée autiste Asperger (centre expert, 2019) + QI hétérogène
• Diag SEDh (centre expert MOC, 2021).
(errance médicale + diag tardif pour les 2 diag)

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freeshost
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par freeshost »

J'ai ce besoin, mais un brin me suffit, du moment que les normes et pratiques sociales du groupe me conviennent.

Mes groupes que je fréquente régulièrement actuellement :

- nombreuses personnes spectro-autistes sur le forum Asperansa :mrgreen: ,
- nombreuses personnes spectro-autistes en Suisse,
- famille en première parentèle,
- potes du poker en canton fribourgeois,
- potes réfugiés érythréens,
- membres de certains autres forums sur l'internet.

Il y a des mini-groupes : chaque élève avec ses parents ; la complicité y est variable. Particularité avec un couple polonais et un de leurs amis : cours, repas, discussions et jass (jeu de cartes suisse que je leur ai appris :lol: ).

Cette dose me suffit. Ça pourrait être moins. Je pourrais réduire le temps passé avec les potes érythréens : c'est le groupe le moins "rentable" parmi ceux que j'ai cités. :lol: (Quoi ? Moi, un esprit vénal et véreux avec le capital social ? [Pas celui de Karl Marx ! 😏 ])

On peut remarquer que les deux groupes avec qui je passe le plus de temps sont des groupes de personnes spectro-autistes. 😏

Dans mon histoire de déjà plus de trente-cinq ans, il y a eu divers groupes très provisoires, dont je vous épargne la liste. :lol:

Mais dans mon budget-temps, je dois composer avec :
- les activités financièrement rémunérées,
- les activités cognitivement rémunérées,
- les activités socialement rémunérées,
- les activités sanitairement rémunérées.

Je dois penser aux deux dernières catégories pour ne pas les négliger. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
Eleo97
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Eleo97 »

Bonsoir,
J'aime la solitude mais j'ai besoin d'avoir un contact social quand même, j'ai mon conjoint et mon fils ça me va mais de temps en temps (une fois par mois ce serait bien ahah) j'aimerai bien voir d'autres personnes. Par le passé j'ai réussi à m'intégrer à des groupes au prix de nombreux efforts mais j'étais souvent en difficultés. Je passais beaucoup pour une fille réservée, je ne parlais pas dans les soirées, en boîte de nuit (le calvaire que je m'infligeais !!) je passais ma soirée à boire pendant que les autres dansaient... Je me disais que c'était des efforts pour progresser, je suis allée des dizaines et dizaines de fois en soirée / boîte avec des groupes d'amis et ce ne sont que les deux dernières fois, dans un bar où j'étais allée avec trois personnes que j'ai réussi à «danser» (ce qui est un bien grand mot). Mes efforts et ma souffrance ont donc quand même payés mais je ne les referais plus. Je ne suis pas faite pour les soirées, je ne suis pas faite pour les groupes, je fais sans.
Un gros soucis que j'ai avec les groupes c'est que je ne sais pas quand parler, comment faire et bien souvent quand je parle on ne me répond pas (je pense qu'on ne m'entends même pas)... Et le fait de, très souvent, ne pas entendre ce que la personne dit... Si on me dit «coucou ça va?» j'ai tendance à entendre «ou ou a a» donc obligée de traduire comme si on me parlait en anglais...
de rares fois je vois des amis de mon conjoint avec lui, et puis je suis épuisée au moins une journée entière à ne rien pouvoir faire et vouloir dormir. Je fais l'effort pour lui, je passe un bon moment dans l'ensemble mais c'est bien trop fatiguant.
J'ai rencontré sa famille il y a peu et là, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie intégrée. Ça a été très épuisant mais je me sentais bien avec eux et je n'ai fais aucun blocage. J'ai l'impression qu'il y a des endroits sur cette Terre où nous, personnes atypiques si je puis dire, trouverions plus facilement notre place... (Je ne sais pas si je peux dire ça.)
Autiste ou surdoué? : je connais aussi ça, quand tu es deux ça va, quand il y a une troisième personne, tu n'existes plus... Ils se comprennent mieux...
Kapdp-
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Kapdp- »

Bonjour,

Je n'ai aucun diagnostic pour le moment, donc je ne sais pas dans quelle mesure mon ajout fait avancer le sujet...

J'ai passé mon enfance à essayer de m'intégrer au groupe d'enfants de mon village, et ça a été un échec. Collège, j'ai eu la même expérience que beaucoup : le regrouper avec un ou deux autres qui ne rentraient pas dans les groupes pour passer du temps ensemble, avoir une certaine sécurité vis a vis de ceux qui auraient pu s'en prendre a un élève isolé, et maintenir un certain statut social (au collège, il vaut souvent mieux être vu comme "ayant une meilleure amie" que "celle avec qui personne ne veut jouer").
Au lycée, un peu sur le même mode, mais j'ai eu la chance de tomber sur une autre "exclue" avec qui on a vraiment bien accroché, on est restées en contact pendant quelques années avant que l'éloignement soit trop coûteux pour la relation.
A la fac, j'ai eu ma première expérience de "groupe d'amis". Ça m'a demandé pas mal de calculs politiques, même si à l'époque je ne comprenais pas pourquoi ("je n'ai pas envie de sortir ce soir, mais j'ai déjà loupé une soirée et si j'en loupe plusieurs d'affilée ils vont arrêter de m'inviter..."). Après les études, on a chacun pris notre route, mais j'en reçois certains, plutôt de façon individuelle pour qu'on puisse discuter, maintenant ça me coûterait trop de sacrifier une journée pour tous les revoir ensemble sans avoir le temps de discuter avec chacun, donc juste pour "le fun" d'être dans le bruit et l'agitation des gens.
Et actuellement depuis une douzaine d'années, j'ai la joie d'avoir un groupe d'amis précieux, que j'ai "vampirisé" a mon conjoint, qui est ma béquille sociale. C'étaient donc ses amis à la base, maintenant des amis de couple. Il m'a fallu une dizaine d'années tout de même pour réaliser qu'ils m'apprécient vraiment en tant que personne et qu'ils ne me tolèrent pas simplement.
Avec ces amis, on se retrouve les uns chez les autres, donc c'est plus calme et on peut s'isoler au besoin. On a des discussions intéressantes qui se font souvent en sous-groupes de 2/3 personnes, et qui peuvent donc être très profondes. On partage certains centres d'intérêts, donc on peut échanger là dessus. Je sors de ces moments un peu fatiguée, mais vraiment ressourcée.
Ayant ce bonheur d'appartenir à ce groupe où je me sens respectée, je m'étais mise en tête que j'avais enfin appris à être "comme les autres". Avant de découvrir tout à fait au hasard il ya un ou deux ans qu'en fait, pratiquement tous sont HPI ou ont une autre particularité. C'était avant que je me questionne sur les TSA, et ça a été un réveil pour moi, de me rendre compte que non, je ne suis pas devenue "normale" (avec toutes les pincettes qu'on peut mettre autour de ce mot qui peut être blessant, mais c'est ce que j'ai beaucoup entendu d'autres enfants quand j'étais petite), j'ai simplement gravité vers des gens... exceptionnels !

Donc, oui, j'ai un besoin profond d'appartenir a un groupe. Oui, je suis très sensible au rejet. Et oui, j'arrive a intégrer un groupe, si j'ai une béquille qui me facilite l'accès (mon compagnon qui assure qu'on soit ré-invités), 10 ans devant moi pour me sentir à l'aise, et pas trop de NT dans le groupe pour que chacun soit ouvert aux particularités des autres.
Suspicion de syndrome d'Asperger
Début de démarche diagnostique : premier rdv psychiatre début juin.
Dehlynah
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Dehlynah »

J'ai besoin d'amis, d'échanger avec quelqu'un de façon intense et profonde(même juste par mails )mais pas spécialement le besoin d'appartenir à un groupe...Justement parce que souvent la profondeur et l'intensité sont diluées dans et par le groupe, c'est quasi -chimique...
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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pimpoline
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par pimpoline »

Merci pour toutes vos réponses, ça m’aide à affiner ma réflexion. J’ai vraiment du mal à me positionner et je me retrouve dans pas mal de vos pensées.

@winona: quand je parle de faire partie d’un groupe, pour moi ça revient presque au même que d'agrandir mon cercle, même si les personnes ne se connaissent pas forcément entre elles. A vrai dire, je pars de presque zéro donc… le groupe même tout petit, c’est l’étape presque ultime.

@freehost donc si je résume il y a les groupes Aspie et les groupes loisirs/Bénévolat? J’ai souri en lisant ta liste de critères d’activités! Je pense moi aussi à la rentabilité des activités vs leurs contraintes… bien souvent je préfère faire un truc toute seule et payer plein pot, plutôt qu’aller passer du temps à plusieurs sans rien payer mais en m’ennuyant vite… par exemple.
Ce qui est compliqué, c’est de faire comprendre aux autres qu’on les aime bien mais qu’on n’a pas pour autant besoin de les voir souvent ni longtemps. Enfin moi, je préfèrerai voir des gens un peu plus souvent, sauf qu’eux ils aiment les soirées et moi euh, je serais plutôt du genre pause sandwich vite fait et basta. Comment dire, ça froisse un peu les susceptibilités...

@Eleo97 les boîtes de nuit, je n’y suis jamais allée! ça serait un cauchemar. Même si tu as du mal pour la conversation, considère qu’i y a des contextes où de toute façon c’est impossible de discuter. Je suis comme toi, je ne comprends quasiment rien à ce qu’on me dit dès qu’il y a trop de monde. Résultat je passe pour la fille coincée, mais c’est juste que je fais des efforts monstrueux pour tenter d’entendre, et qu’en plus de ça il me faut trouver une réponse adéquate. C’est épuisant et du coup ça m’ôte toute envie de lancer moi-même des conversations.

@Kapdp- j’ai eu exactement le même vécu que toi au collège et au lycée, ça fait bizarre de lire des mots que j’aurais pu écrire exactement comme toi.
"Et oui, j'arrive a intégrer un groupe, si j'ai une béquille qui me facilite l'accès (mon compagnon qui assure qu'on soit ré-invités), 10 ans devant moi pour me sentir à l'aise, et pas trop de NT dans le groupe pour que chacun soit ouvert aux particularités des autres. » Pareil pour moi! Je peux faire sans béquille cela dit, mais s’il n’y a pas d’atypiques, mes chances de m’intégrer sont très maigres.

@Delynah je suis d’accord avec toi sur le fait que la dimension du groupe diminue la force des interactions… je crois que j’essaie surtout de retrouver une famille de substitution, sans y parvenir.
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Dehlynah
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Dehlynah »

Pimpoline : Je me disais justement que ça devait dépendre de quel type de famille on avait eue...Une famille soudée- une grande fratrie - une famille nucléaire - une famille éclatée...ça doit jouer dans nos besoins , et nos projections sans doute - c'est une supposition...
Mais par exemple je n'ai jamais vraiment fait partie d'un groupe d'amis ( ou alors de façon tellement courte dans la durée...j'avoue qu'à un moment j'y ai cru, c'était assez grisant, puis ça s'est très très vite délité)
C'est drôle, j'y pensais aujourd'hui en me baladant avec ma fille, je passais devant des groupes justement, des amis avec des enfants qui pique niquaient gaiement...De l'extérieur je trouve ça plutôt sympa...Mais voilà ce n'est pas pour moi...Je devais rappeler une maman d'un camarade de ma fille aujourd'hui, et puis pas eu la force ( tiens ça rejoint la rancune, les lapins), bon on s'est vues, parlé qu'une fois lors d'une fête d'école, je l'ai trouvée très sympa, rigolote, mais là c'était au -dessus de mes forces en termes d'organisation ( horaires, lieu, souvent en groupe - à 2 - c'est presque un mini groupe à 2 !! - il faut se mettre d'accord, trouver des compromis, s'adapter donc...Et souvent passer au- dessus de ses limites et s'exposer - ou pas, bref il y a un risque...Avec l'âge pour moi, le risque est plus grand que je sois épuisée, je fonctionne donc de plus en plus seule, et d'un autre côté j'en souffre)
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Gianna »

Les rares groupes où je me suis intégrée sont principalement dans le milieu associatif où il n'est pas rare de trouver des profils plus ou moins atypiques et l'avantage c'est qu'on y rencontre des personnes qui partagent les mêmes centres d'intérêt et du coup c'est tout de suite plus facile de trouver des sujets de discussion où tu ne soûle pas l'autre au bout de 5 mn et vice-versa.

Dans l'idéal je préfère les liens en tête a tête mais je n'ai pas réussi à recréer ce type de relation depuis que je me suis expatriée et que je réside dans une province rurale. Je n'arrive pas à maintenir les liens amicaux que j'avais dans ma région d'origine, ce qui m'attriste beaucoup, mais ça me semble au dessus de mes forces un courriel ou un appel.

Reste ma "tribu", l'asso pour laquelle je travaille... mais dont le siège est à plus de 500 km de chez moi et dont je suis la seule à bosser sur mon secteur. Ils viennent me rendre visite 2-3 fois par an et moi aussi j'y vais 2-3 fois par an. Quand je les vois il est certain que je ne suis pas très bavarde mais j'aime bien l'ambiance amicale et bon enfant, leur sens de l'humour. Eux font toute sortes de blagues et de singeries dont je n'ai pas le mystère et souvent je me contente de rire sans avoir rien compris. Même si ça me fatigue beaucoup de les recevoir, j'apprécie particulièrement ces moments car c'est à peu près les seuls liens humains authentiques que j'ai actuellement en dehors de ma famille naturelle, elle aussi loin géographiquement.

Pour ce qui est des groupes je me sens en général plus à l'aise dans les milieux majoritairement masculins, et je crois avoir lu quelque part que c'est le cas pour certaines femmes TSA... Je ne sais pas si d'autres ici ont la même impression, je précise qu'il n'y a rien d'autre que de l'amitié.

Par ailleurs je distingue bien le sentiment d'appartenance à un groupe donné du conformisme idéologique ou/et comportemental, et là j'ai toujours pas mal tranché, quel que soit le groupe, même dans ma tribu actuelle. Pour le reste il me semble important de fréquenter des gens qui t'acceptent tel que tu es et de trouver le bon équilibre entre trop de contacts sociaux et pas assez, et je trouve que ce n'est pas facile du tout.
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par lulamae »

Gianna a écrit : Pour ce qui est des groupes je me sens en général plus à l'aise dans les milieux majoritairement masculins, et je crois avoir lu quelque part que c'est le cas pour certaines femmes TSA... Je ne sais pas si d'autres ici ont la même impression, je précise qu'il n'y a rien d'autre que de l'amitié.
Un peu HS, et je m'en excuse (sauf que je pense aux groupes constitués plus qu'au rapport en tête à tête) : j'avais aussi cette impression, due à une généralisation de ma part, sur le mode "les hommes sont plus cash entre eux", mais en fait, quand tu rencontres des femmes qui ne sont pas dans un rapport de rivalité entre femmes, ça se passe bien aussi. :D
L'important est de reconnaître ce type de comportement "de rivalité" chez les personnes d'un groupe mixte, et de s'en détacher.
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par pimpoline »

lulamae a écrit : dimanche 21 juillet 2019 à 12:01
Gianna a écrit : Pour ce qui est des groupes je me sens en général plus à l'aise dans les milieux majoritairement masculins, et je crois avoir lu quelque part que c'est le cas pour certaines femmes TSA... Je ne sais pas si d'autres ici ont la même impression, je précise qu'il n'y a rien d'autre que de l'amitié.
Un peu HS, et je m'en excuse (sauf que je pense aux groupes constitués plus qu'au rapport en tête à tête) : j'avais aussi cette impression, due à une généralisation de ma part, sur le mode "les hommes sont plus cash entre eux", mais en fait, quand tu rencontres des femmes qui ne sont pas dans un rapport de rivalité entre femmes, ça se passe bien aussi. :D
L'important est de reconnaître ce type de comportement "de rivalité" chez les personnes d'un groupe mixte, et de s'en détacher.
Je suis d'accord avec toi lulamae car j'ai fait la même expérience.
Dans l'absolu, l'idée d'intégrer un groupe exclusivement féminin me fait horreur.
En fait je préfère la mixité...
Mais il est vrai qu'en fréquentant des femmes atypiques, je n'ai plus vraiment eu de problèmes ni d'appréhension.
Effectivement il n'y a alors pas de place pour la rivalité, les bassesses etc.
Bien sûr je parle de mon expérience, toute personnelle et très limitée dans le temps, je n'en fais pas une généralité. Disons que j'ai un peu fait la paix avec mon cauchemar du groupe de filles grâce à une ou deux bonnes expériences.
Nul doute qu'en creusant les relations, on retrouve les mêmes tendances partout.

Les associations, j'y arrive pas.
Je déteste être commandée ou commander, or sous des dehors diplomatiques c'est finalement toujours les rapports de force qui prévalent, il y a peu d'horizontalité réelle.
ça me dévaste moralement, j'ai eu trop de conflits de valeurs internes avec ça, même pour des broutilles. C'est un milieu qui demande justement de savoir faire la part des choses et relativiser, or pour moi s'engager demande une éthique telle (quelle que soit la cause), qu'on ne peut pas se permettre d'être aussi con que dans la vraie vie.
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par lulamae »

pimpoline a écrit : Les associations, j'y arrive pas.
Je déteste être commandée ou commander, or sous des dehors diplomatiques c'est finalement toujours les rapports de force qui prévalent, il y a peu d'horizontalité réelle.
ça me dévaste moralement, j'ai eu trop de conflits de valeurs internes avec ça, même pour des broutilles. C'est un milieu qui demande justement de savoir faire la part des choses et relativiser, or pour moi s'engager demande une éthique telle (quelle que soit la cause), qu'on ne peut pas se permettre d'être aussi con que dans la vraie vie.
Pour les groupes de femmes, je ne suis pas plus fan que des groupes en général, à vrai dire. Je suis assez rebelle aux schémas pré-dessinés, et dans un groupe il se crée souvent des rapports qui en reviennent à des jeux de rôle. C'est énervant de se retrouver pris là-dedans quand on n'en a pas envie. Par exemple, une victime va déclencher chez moi l'instinct de sauveur, parce que je pense à ma propre enfance, et je rentre dans un comportement qui n'est pas moi, qui est conditionné (et qui plus est n'est même pas sain pour l'autre, puisque je fais ça en pensant à moi autrefois).
Tu joins à ça les enjeux de pouvoir (je n'aime ni l'autorité ni la soumission), et ça devient vite désagréable... sauf si tu restes observateur, auquel cas ça peut être intéressant et amusant. Mais il faut alors renoncer à se faire une place au soleil dans le groupe. :)

Les expériences de groupes de femmes que j'ai connues sont soit des amies d'origine étrangère, avec une culture qui allait en ce sens (un mélange curieux de Marocaines et de Roumaines), avec pas mal d'enfants qui jouaient ensemble pendant qu'on se racontait notre vie en mangeant des pâtisseries orientales (c'était cool), soit des groupes encadrés : groupe de parole sur les violences conjugales (3 séances, mais ça m'a fatiguée, c'est trop intense) et cercle de femmes (un peu barré car très ésotérique, mais les femmes étaient sympa, mais idem, je ne renouvellerai pas).

Pour les associations, je ne sais pas, car au moins faire quelque chose ensemble c'est déjà trouver une possibilité de communiquer autrement. Il est vrai que si ça devient des réunions interminables où on n'arrive pas à prendre de décision parce que ça part dans tous les sens, c'est vite gonflant (plus les egos qui ressortent, les gens qui s'écoutent parler, etc...). C'est un peu ce que j'ai toujours ressenti dans les partis politiques. Je préfère aller coller des affiches et distribuer des tracts que bavasser en réunion.
Mais personne ne fait exprès d'être con, en même temps, les gens peuvent être limités par plein de choses sans être forcément cons d'ailleurs... C'est ce qu'il faut essayer de comprendre pour évoluer ensemble, mais ce n'est pas facile, et quand on donne déjà de son temps pour une cause, on n'en a pas forcément envie, c'est sûr (ni peut-être la patience pour ça). :innocent:
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Re: Le sentiment d'appartenance

Message par Gianna »

pimpoline a écrit : dimanche 21 juillet 2019 à 13:00 Les associations, j'y arrive pas.
Je déteste être commandée ou commander, or sous des dehors diplomatiques c'est finalement toujours les rapports de force qui prévalent, il y a peu d'horizontalité réelle.
ça me dévaste moralement, j'ai eu trop de conflits de valeurs internes avec ça, même pour des broutilles. C'est un milieu qui demande justement de savoir faire la part des choses et relativiser, or pour moi s'engager demande une éthique telle (quelle que soit la cause), qu'on ne peut pas se permettre d'être aussi con que dans la vraie vie.
Etre engagé dans une association c'est aussi être dans la vraie vie (heureusement ou malheureusement, je ne sais pas dire).
Je confirme que c'est vrai qu'en asso il n'y a pas de vraie horizontalité et qu'il y a les même rivalités, les mêmes conflits et les mêmes luttes de pouvoir que dans les autres groupes humains. Dans le milieu associatif j'ai eu moi-même de très mauvaises expériences et il y a des moments où la seule chose à faire c'est lécher ses plaies, se relever et continuer tout simplement.

Après l'essentiel c'est de tomber sur quelques personnes bienveillantes qui vous apprécient et vous soutiennent. Ce que je voulais souligner c'est que dans les assos il me semble qu'il y a plus de gens "bizarres" et atypiques qu'ailleurs et ça peut aider au moment de s'intégrer quand on est soi-même hors normes. Ceci dit ce n'est pas une garantie contre la connerie. Comme disait un de mes profs : "Là où il y a des hommes, il y a de l'hommerie." :lol:
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