Sentiment d'échec, appel à réactions
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Sentiment d'échec, appel à réactions
Bonjour,
J'aimerais avoir votre avis sur la trajectoire que je suis en train d'emprunter sur le plan professionnel et au-delà.
J'ai 58 ans et j'ai reçu un diagnostic de syndrome d'Asperger tardif, en 2013. J'ai commencé à travailler en tant que conservateur dans un musée en 1987. Ça a été difficile dès le premier jour, mais j'ai pu tenir malgré tout pendant 31 ans. Je passe sur les détails pour éviter un post trop long et rébarbatif.
Depuis quelques années, je vais de moins en moins bien au travail, les difficultés que j'éprouve - sur le plan sensoriel et sur celui du caractère pénible à douloureux des rapports avec mes collègues de bureau - se sont progressivement accentuées jusqu'à rendre mes journées au travail de plus en plus lourdes et désagréables, frôlant le cauchemardesque à certains moments, de plus en plus fréquents.
Ayant commencé à travailler tard, il aurait en principe fallu que je travaille jusqu'à l'âge de 67 ans pour bénéficier d'une retraite complète, mais cette perspective m'est devenue jour après jour de moins en moins envisageable.
L’élément déclencheur de la brutale aggravation de mon état au travail a été la mise en place dans le musée où je travaille d'une badgeuse, d'horaires stricts et l'interdiction du télétravail. Alors que j'ai pu bénéficier pendant 31 ans d'une certaine liberté dans mes horaires, et que je travaillais assez souvent à mon domicile pour produire un grand nombre de textes (quitte à passer mes vacances de Noël à écrire une étude pour un catalogue d'exposition, par exemple). Cette liberté me permettait de tenir, de respirer. Elle m'a été supprimée du jour au lendemain, sans aucune possibilité d'aménagement.
En bref, ma psychiatre, après m'avoir aidé dans l'obtention d'une RQTH en mai 2018, m'a engagé, avec la médecine du travail, dans le processus de l'attribution d'un congé longue maladie, qui sera en principe transformé en un congé longue durée avant que je puisse prendre ma retraite, à l'âge de 62 ans.
Je perds pas mal d'argent dans cette histoire. Je suis en principe en pleine solde pendant 3 ans puis en demie solde durant deux ans avant de prendre ma retraite.
Mais même en pleine solde, les primes me sont retirées et je perds 540 euros par mois.
Je pensais éprouver un sentiment de libération et de soulagement en étant enfin en congé longue maladie, mais c'est à peu près le contraire qui se produit. Je ressens un profond sentiment d'échec personnel, d'échec en tant qu'homme et père de famille. Je serai moins capable d'aider mes deux enfants. Et ma femme, qui a ses propres problèmes de santé, va sentir peser sur elle une responsabilité accrue de travailler.
Vous allez peut-être me répondre que ça ne regarde que moi, ou bien que j'ai fait le bon choix de fuir le travail pour me reposer et récupérer mon énergie et un minimum d'équilibre mental. Ma psychiatre et le médecin du travail m'ont répété avoir accepté de m'engager dans ce congé longue maladie pour me "protéger". J'allais effectivement de plus en plus mal.
J'aimerais cependant avoir quelques avis. Si certains pensent que j'aurais dû tenter de faire l'effort de continuer, quitte à prendre sur moi, comme un challenge, j'aimerais l'entendre. Je ne trouve pas la paix, je suis rongé par ce sentiment d'échec. Des gens moins intelligents et moins cultivés (sans diplôme universitaire ni véritable culture) que moi ont obtenu des grades supérieurs auxquels je pouvais légitimement prétendre, ne serait-ce que par l'ancienneté, et aussi par la qualité de mon travail "scientifique". Ils les ont obtenus parce qu'ils ont des qualités de management et de supervision de travail d'équipe, qualités que je n'ai jamais eues et qui sont devenues au fil des années hyper valorisées.
J'aimerais avoir votre avis sur la trajectoire que je suis en train d'emprunter sur le plan professionnel et au-delà.
J'ai 58 ans et j'ai reçu un diagnostic de syndrome d'Asperger tardif, en 2013. J'ai commencé à travailler en tant que conservateur dans un musée en 1987. Ça a été difficile dès le premier jour, mais j'ai pu tenir malgré tout pendant 31 ans. Je passe sur les détails pour éviter un post trop long et rébarbatif.
Depuis quelques années, je vais de moins en moins bien au travail, les difficultés que j'éprouve - sur le plan sensoriel et sur celui du caractère pénible à douloureux des rapports avec mes collègues de bureau - se sont progressivement accentuées jusqu'à rendre mes journées au travail de plus en plus lourdes et désagréables, frôlant le cauchemardesque à certains moments, de plus en plus fréquents.
Ayant commencé à travailler tard, il aurait en principe fallu que je travaille jusqu'à l'âge de 67 ans pour bénéficier d'une retraite complète, mais cette perspective m'est devenue jour après jour de moins en moins envisageable.
L’élément déclencheur de la brutale aggravation de mon état au travail a été la mise en place dans le musée où je travaille d'une badgeuse, d'horaires stricts et l'interdiction du télétravail. Alors que j'ai pu bénéficier pendant 31 ans d'une certaine liberté dans mes horaires, et que je travaillais assez souvent à mon domicile pour produire un grand nombre de textes (quitte à passer mes vacances de Noël à écrire une étude pour un catalogue d'exposition, par exemple). Cette liberté me permettait de tenir, de respirer. Elle m'a été supprimée du jour au lendemain, sans aucune possibilité d'aménagement.
En bref, ma psychiatre, après m'avoir aidé dans l'obtention d'une RQTH en mai 2018, m'a engagé, avec la médecine du travail, dans le processus de l'attribution d'un congé longue maladie, qui sera en principe transformé en un congé longue durée avant que je puisse prendre ma retraite, à l'âge de 62 ans.
Je perds pas mal d'argent dans cette histoire. Je suis en principe en pleine solde pendant 3 ans puis en demie solde durant deux ans avant de prendre ma retraite.
Mais même en pleine solde, les primes me sont retirées et je perds 540 euros par mois.
Je pensais éprouver un sentiment de libération et de soulagement en étant enfin en congé longue maladie, mais c'est à peu près le contraire qui se produit. Je ressens un profond sentiment d'échec personnel, d'échec en tant qu'homme et père de famille. Je serai moins capable d'aider mes deux enfants. Et ma femme, qui a ses propres problèmes de santé, va sentir peser sur elle une responsabilité accrue de travailler.
Vous allez peut-être me répondre que ça ne regarde que moi, ou bien que j'ai fait le bon choix de fuir le travail pour me reposer et récupérer mon énergie et un minimum d'équilibre mental. Ma psychiatre et le médecin du travail m'ont répété avoir accepté de m'engager dans ce congé longue maladie pour me "protéger". J'allais effectivement de plus en plus mal.
J'aimerais cependant avoir quelques avis. Si certains pensent que j'aurais dû tenter de faire l'effort de continuer, quitte à prendre sur moi, comme un challenge, j'aimerais l'entendre. Je ne trouve pas la paix, je suis rongé par ce sentiment d'échec. Des gens moins intelligents et moins cultivés (sans diplôme universitaire ni véritable culture) que moi ont obtenu des grades supérieurs auxquels je pouvais légitimement prétendre, ne serait-ce que par l'ancienneté, et aussi par la qualité de mon travail "scientifique". Ils les ont obtenus parce qu'ils ont des qualités de management et de supervision de travail d'équipe, qualités que je n'ai jamais eues et qui sont devenues au fil des années hyper valorisées.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Bonjour Inovo,
Mais il faudrait trouver une solution, en tout cas un compromis qui te satisfasse, car une retraite rabotée te mine.
Est-ce qu'un aménagement de ton poste ne serait pas possible ?
Faire valoir ta RQTH auprès du médecin du travail.
- demander 1 jour de télétravail par semaine,
- passer à 90% si cela peut t'aider à souffler
- avoir un bureau seul (si ce n'est pas le cas),
- demander un aménagement de ton poste de travail par un ergonome (si tu ne le trouves pas adapté),
- que seul le total d'heure travaillé soit pris en compte par la badgeuse et pas les horaires,
- ...et autres adaptations.
J'ai bien noté l'interdiction du télétravail mais pour raison de santé, ne peuvent-ils le permettre ?
Je comprends ta frustration. Je ne peux assumer ma vie quotidienne car mon corps et mon psychisme ne suivent pas.
Il y a beaucoup de choses que je trouve injuste dans notre monde très imparfait.
Les expression "prendre sur soi", "faire un effort" me sont horripilantes quand c'est la santé qui en jeu.
Mais il faudrait trouver une solution, en tout cas un compromis qui te satisfasse, car une retraite rabotée te mine.
Est-ce qu'un aménagement de ton poste ne serait pas possible ?
Faire valoir ta RQTH auprès du médecin du travail.
- demander 1 jour de télétravail par semaine,
- passer à 90% si cela peut t'aider à souffler
- avoir un bureau seul (si ce n'est pas le cas),
- demander un aménagement de ton poste de travail par un ergonome (si tu ne le trouves pas adapté),
- que seul le total d'heure travaillé soit pris en compte par la badgeuse et pas les horaires,
- ...et autres adaptations.
J'ai bien noté l'interdiction du télétravail mais pour raison de santé, ne peuvent-ils le permettre ?
Tu n'as pas échoué. Tu as tenu ton poste pendant 31 ans, c'est beaucoup.
Je comprends ta frustration. Je ne peux assumer ma vie quotidienne car mon corps et mon psychisme ne suivent pas.
Et pour les gens moins qualifiés qui ont des grades supérieurs, cela fait partie de l'injustice de la vie (sans vouloir reprendre l'expression de Calimero).Inovo a écrit : ↑mardi 25 juin 2019 à 0:29 Des gens moins intelligents et moins cultivés (sans diplôme universitaire ni véritable culture) que moi ont obtenu des grades supérieurs auxquels je pouvais légitimement prétendre, ne serait-ce que par l'ancienneté, et aussi par la qualité de mon travail "scientifique". Ils les ont obtenus parce qu'ils ont des qualités de management et de supervision de travail d'équipe, qualités que je n'ai jamais eues et qui sont devenues au fil des années hyper valorisées.
Il y a beaucoup de choses que je trouve injuste dans notre monde très imparfait.
• Diagnostiquée autiste Asperger (centre expert, 2019) + QI hétérogène
• Diag SEDh (centre expert MOC, 2021).
(errance médicale + diag tardif pour les 2 diag)
Annuaire Autisme / Lexique / Livres sur le TSA / Tutos
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Si vraiment ce qui dégrade ton aptitude au travail est ce qui a été supprimé, comme Winona je trouve que le rôle de la médecine du travail est plutôt de te procurer l'aménagement consistant à tout rétablir uniquement pour toi, sur la base des indications de limitations données par la RQTH. Et il faut savoir que la médecine du travail peut agir auprès de l'employeur avec "obligation d’aménagement raisonnable", notion légale relativement précise.Inovo a écrit : ↑mardi 25 juin 2019 à 0:29d'une badgeuse, d'horaires stricts et l'interdiction du télétravail. [...] Cette liberté me permettait de tenir, de respirer. Elle m'a été supprimée du jour au lendemain, sans aucune possibilité d'aménagement.
En bref, ma psychiatre, après m'avoir aidé dans l'obtention d'une RQTH en mai 2018, m'a engagé, avec la médecine du travail, dans le processus de l'attribution d'un congé longue maladie [...]
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Winona a écrit : ↑mardi 25 juin 2019 à 1:16
Est-ce qu'un aménagement de ton poste ne serait pas possible ?
Faire valoir ta RQTH auprès du médecin du travail.
- demander 1 jour de télétravail par semaine,
- passer à 90% si cela peut t'aider à souffler
- avoir un bureau seul (si ce n'est pas le cas),
- demander un aménagement de ton poste de travail par un ergonome (si tu ne le trouves pas adapté),
- que seul le total d'heure travaillé soit pris en compte par la badgeuse et pas les horaires,
- ...et autres adaptations.
J'ai bien noté l'interdiction du télétravail mais pour raison de santé, ne peuvent-ils le permettre ?
J'imaginais que ma RQTH allait précisément me permettre d'obtenir des aménagements, mais cela n'a absolument pas été le cas.olivierfh a écrit : ↑mardi 25 juin 2019 à 7:53
Si vraiment ce qui dégrade ton aptitude au travail est ce qui a été supprimé, comme Winona je trouve que le rôle de la médecine du travail est plutôt de te procurer l'aménagement consistant à tout rétablir uniquement pour toi, sur la base des indications de limitations données par la RQTH. Et il faut savoir que la médecine du travail peut agir auprès de l'employeur avec "obligation d’aménagement raisonnable", notion légale relativement précise.
Quand la mise en place des horaires stricts, de la badgeuse et de l'interdiction du télétravail a été effective, j'ai tout tenté. Je suis allé voir la médecine du travail qui m'a expliqué qu'elle ne pouvait rien obtenir pour moi. J'ai cherché à joindre le SAMETH (service d'aide au maintien dans l'emploi des personnes handicapées) et j'ai fini par avoir au téléphone une personne presque agressive, qui m'a dit qu'ils pouvaient éventuellement intervenir pour demander une isolation phonique de la porte de mon bureau, mais en aucun cas demander un aménagement de mes horaires ni le télétravail puisque celui-ci venait d'être interdit par la ville et qu'en outre j'étais à 100%.
Arrivé à un certain point de détresse, j'ai fait une chose que l'on ne doit en principe pas faire dans l'administration : un mail présentant ma situation adressé à toute ma hiérarchie (sauf le maire et son secrétariat général) : mon directeur de service, le directeur des musées de ma ville et son administrateur, le directeur des affaires culturelles ainsi que le directeur général des ressources humaines. J'y ai expliqué mon rôle au sein du musée depuis 31 ans, mes différentes réalisations, mes handicaps diagnostiqués, la qualité reconnue de mon travail et mon impossibilité de continuer dans les nouvelles conditions.
Dans les jours qui ont suivi, j'ai été contacté par une employée de la DRH me répétant, avec une gentillesse un peu appuyée, qu'ils ne pouvaient m'accorder aucun aménagement. La seule chose qu'ils me proposaient était éventuellement d'arriver plus tôt au musée pour en repartir plus tôt. C'est tout. Mais ayant de grandes difficultés d'endormissement, me levant tous les matins dans un état semi-comateux à cause des médicaments pris pour dormir (lexomil + imovan), il n'était pas envisageable de commencer plus tôt.
J'avais déjà la chance d'avoir un bureau individuel, et j'avais investi dans un excellent casque Bose pour m'isoler encore plus. Mais tout cela n'empêchait pas les gens de venir sans cesse dans mon bureau, l'un pour discuter (ah les horribles bavards maladifs indécrottables qui ne comprennent pas, en trente ans, à qui ils ont affaire, ou refusent de le faire), d'autres parce qu'ils avaient besoin de moi pour X raison professionnelle. J'étais interrompu dans mon travail deux ou trois fois par demie-heure en moyenne. Sans compter l'interruption causée par les mails arrivant de façon impromptue, exigeant souvent une réponse immédiate, les tâches de plus en plus aliénantes et stupides, etc.
Être interrompu dans mon travail est quelque chose que je déteste, qui me fait mal physiquement, que je considère en outre, en quelque sorte, comme une intrusion dans mon intimité parce que j'ai besoin d'une grande concentration et d'une espèce de plongée en moi-même pour arriver à faire quelque chose d'un peu difficile avec un certain objectif de qualité. C'est pour cette raison que travailler à mon domicile 2 ou 3 jours par semaine m'était si bénéfique, et bénéfique également pour la qualité du travail que je produisais.
Donc j'avais la paix... tant qu'on daignait me la laisser. Mais j'étais en permanence sollicité. Et le bruit des voix et des pas de certaines personnes outrepassait le système de réduction de bruit de mon casque, pourtant réglé au maximum. Les méridionaux sont très bruyants et extravertis, pour un grand nombre d'entre eux en tout cas.
Et je ne pouvais donc plus fuir quand cela devenait insupportable.
Voilà donc ce qui s'est passé, et l'absence de réaction positive à laquelle j'ai fait face lorsque j'ai essayé d'obtenir des aménagements.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Je peux direct te dire que non, il ne "faut" pas, et il n'est pas possible de prendre sur toi.
J'ai envie de dire aussi que cette histoire de congé longue maladie sur la durée serait un pis-aller, une astuce administrative pour ne pas te payer plein solde au bout d'un moment.
Je suis dans le même cas que toi dans l'EN, et j'en passe par-là en ce moment (mi-salaire depuis un an, avec deux gamines à élever, et vraisemblablement je vais devoir consulter un avocat pour le tribunal administratif). J'ai été déclarée inapte à mes fonctions d'enseignement, et le Recteur m'a proposé la retraite, ce qui équivalait toujours à un mi-salaire. Tiens donc !
Je ne veux pas, et j'ai demandé un reclassement. Je t'ai expliqué juste pour l'idée générale. Je pense que tu as deux possibilités concrètes :
- Revenir en arrière sur ce processus, dire que tu t'es renseigné et que tu as droit à des aménagements dans le cadre de ta RQTH (c'est la loi bon sang ! que ça leur rentre dans la tête, et la médecine du travail devrait se mouiller un peu plus aussi. Ca va à un moment de se renvoyer la balle de service à service "c'est pas moi qui décide", "on voudrait bien (mon œil) mais on ne peut rien faire" !!! ). Toujours citer des textes, donc essayer de les trouver, et avoir un soutien de cet ordre (syndical, associatif, au besoin consultation gratuite d'avocat). Si ça se met en place, essayer de travailler avec ces aménagements, au pire tu te dis que tu gagnes un ou deux ans, c'est déjà ça.
- Prendre le congé longue maladie, mais juste les deux années plein solde, et avant la fin de la 2e année, demander à retravailler (comme il faudra argumenter, peut-être avec ton diagnostic peux-tu mettre en place la participation à un suivi "autistique" type groupe d'habiletés sociales - même si à 58 ans tu as l'impression que tu ne vas pas te lancer là-dedans ?), là encore, sachant que c'est pour 3 ans. Tu peux reprendre à mi-temps thérapeutique (payé plein temps) déjà, et mettre en place les aménagements à ce moment-là.
Je comprends pour les enfants, il faut arriver à faire la juste part des choses, le tri, entre ne pas y laisser ta peau et assurer les mêmes conditions de vie à ta famille. Vous pouvez aussi baisser en niveau de vie et que ça ne soit pas une catastrophe, pour que le poids moral et de fatigue de maintenir le même niveau financier ne repose pas entièrement sur ta femme. C'est un moment où il faut s'épauler et décider à deux.
Bon courage @Inovo !
J'ai envie de dire aussi que cette histoire de congé longue maladie sur la durée serait un pis-aller, une astuce administrative pour ne pas te payer plein solde au bout d'un moment.
Je suis dans le même cas que toi dans l'EN, et j'en passe par-là en ce moment (mi-salaire depuis un an, avec deux gamines à élever, et vraisemblablement je vais devoir consulter un avocat pour le tribunal administratif). J'ai été déclarée inapte à mes fonctions d'enseignement, et le Recteur m'a proposé la retraite, ce qui équivalait toujours à un mi-salaire. Tiens donc !
Je ne veux pas, et j'ai demandé un reclassement. Je t'ai expliqué juste pour l'idée générale. Je pense que tu as deux possibilités concrètes :
- Revenir en arrière sur ce processus, dire que tu t'es renseigné et que tu as droit à des aménagements dans le cadre de ta RQTH (c'est la loi bon sang ! que ça leur rentre dans la tête, et la médecine du travail devrait se mouiller un peu plus aussi. Ca va à un moment de se renvoyer la balle de service à service "c'est pas moi qui décide", "on voudrait bien (mon œil) mais on ne peut rien faire" !!! ). Toujours citer des textes, donc essayer de les trouver, et avoir un soutien de cet ordre (syndical, associatif, au besoin consultation gratuite d'avocat). Si ça se met en place, essayer de travailler avec ces aménagements, au pire tu te dis que tu gagnes un ou deux ans, c'est déjà ça.
- Prendre le congé longue maladie, mais juste les deux années plein solde, et avant la fin de la 2e année, demander à retravailler (comme il faudra argumenter, peut-être avec ton diagnostic peux-tu mettre en place la participation à un suivi "autistique" type groupe d'habiletés sociales - même si à 58 ans tu as l'impression que tu ne vas pas te lancer là-dedans ?), là encore, sachant que c'est pour 3 ans. Tu peux reprendre à mi-temps thérapeutique (payé plein temps) déjà, et mettre en place les aménagements à ce moment-là.
Je comprends pour les enfants, il faut arriver à faire la juste part des choses, le tri, entre ne pas y laisser ta peau et assurer les mêmes conditions de vie à ta famille. Vous pouvez aussi baisser en niveau de vie et que ça ne soit pas une catastrophe, pour que le poids moral et de fatigue de maintenir le même niveau financier ne repose pas entièrement sur ta femme. C'est un moment où il faut s'épauler et décider à deux.
Bon courage @Inovo !
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
J'ai pensé à l'hypothèse de reprendre le travail dans les deux dernières années pour éviter la demie solde.lulamae a écrit : ↑mardi 25 juin 2019 à 10:21 Je pense que tu as deux possibilités concrètes :
- Revenir en arrière sur ce processus, dire que tu t'es renseigné et que tu as droit à des aménagements dans le cadre de ta RQTH (c'est la loi bon sang ! que ça leur rentre dans la tête, et la médecine du travail devrait se mouiller un peu plus aussi. Ca va à un moment de se renvoyer la balle de service à service "c'est pas moi qui décide", "on voudrait bien (mon œil) mais on ne peut rien faire" !!! ). Toujours citer des textes, donc essayer de les trouver, et avoir un soutien de cet ordre (syndical, associatif, au besoin consultation gratuite d'avocat). Si ça se met en place, essayer de travailler avec ces aménagements, au pire tu te dis que tu gagnes un ou deux ans, c'est déjà ça.
- Prendre le congé longue maladie, mais juste les deux années plein solde, et avant la fin de la 2e année, demander à retravailler (comme il faudra argumenter, peut-être avec ton diagnostic peux-tu mettre en place la participation à un suivi "autistique" type groupe d'habiletés sociales - même si à 58 ans tu as l'impression que tu ne vas pas te lancer là-dedans ?), là encore, sachant que c'est pour 3 ans. Tu peux reprendre à mi-temps thérapeutique (payé plein temps) déjà, et mettre en place les aménagements à ce moment-là.
Mais ils m'auront très probablement remplacé au musée (je crois même que c'est déjà fait). Donc quelqu'un a "pris" mon bureau. Je me retrouverais dans un autre bureau, probablement avec d'autres personnes. Il y a de fortes chances aussi que la ville me place dans un autre service, justement à la demande de la médecine du travail.
Il me restait encore une petite partie de plaisir dans ce que je faisais (je venais par exemple de terminer la rédaction d'un catalogue des collections photographiques du musée, qui de ce fait ne verra peut-être jamais le jour, mais j'y avais passé beaucoup de temps et j'avais aimé faire ce travail, principalement chez moi).
Si c'est pour me retrouver dans un autre service, plus loin de mon domicile que le précédent, m'obligeant à prendre les transports en commun, avec de nouvelles personnes, un travail que je ne connais pas... non merci.
Quant à demander de l'aide aux syndicats, j'ai trop de mépris pour leur fonctionnement pour y consentir. Une de mes collègues, qui a en tout et pour tout comme bagage universitaire UNE SEULE année en arts plastiques, s'est retrouvée conservateur en chef (grade auquel je peux prétendre depuis une dizaine d'années) grâce à son inscription chez Force ouvrière, syndicat majoritaire et très influent de la ville. Donc je n'ai aucune envie d'entrer à mon tour dans un système que je déteste.
Et puis personne ne se mouillera pour moi, ni la médecine du travail, ni personne d'autre. J'en ai déjà fait l'expérience et je ne vois pas comment cela pourrait évoluer.
Il n'y aura jamais d'aménagements. Il faudrait qu'ils fassent une délibération pour autoriser le télétravail, et ça n'en prend pas le chemin. Et même au cas où le télétravail finirait par m'être accordé, ce serait pour un jour par semaine maximum, et dans des conditions de contrôle et de surveillance que je ne pourrais pas plus tolérer : on badge également quand on télétravaille, on doit être disponible en permanence pour son supérieur via Skype ou autre application. Ils viennent installer à ton domicile un PC, tu ne peux pas travailler sur le tien, etc.
Je crois bien que je suis foutu pour le travail, et qu'il me reste à en payer le prix.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Bonjour,
A 52 ans, je viens d'être diagnostiqué TSA et comme vous je travaille dans un musée. J'ai cependant toujours travaillé dans de petites structures où j'étais libre et sans beaucoup de personnel. Ma seule expérience dans un musée important a été un échec. J'étais alors contractuel et on m'a remercié. j'ai connu deux années de chômage (terrifiant) J'ai donc renoncé à certaines ambitions et j'ai pu retrouver un poste mais assez loin de mes réelles compétences. J'ai fait part de mon diagnostique à mon employeur et sa réaction a été de se mettre à tenter de me contrôler sur mes horaires. Je ne le supporte pas. Ma dgs refuse que je travaille chez moi, arguant que le télétravail n'existe pas dans la fonction publique et que cela ne serait pas équitable pour le reste du personnel de la mairie. Je suis le seul à produire des textes, je n'ai pas de bibliothèque véritable au musée, donc il me faut amener mes livres et ma documentation au musée, c'est pénible et surtout non productif, mais ma DGS peut ainsi me signifier qu'elle est ma supérieure hiérarchique. Je pense que la fonction publique n'est vraiment pas faite pour quelqu'un souffrant de TSA et qu'en dépit des communications du Ministère de la santé, nous restons des parias qui faisons peur. Pourquoi n'avez-vous pas envisager de chercher un autre poste dans une structure plus petite ? Cette solution a cependant un prix, c'est l'épuisement. Il me faut tout faire, transport, accrochage, secrétariat, recherches scientifiques, régie des oeuvres, écriture du PSC... Là, je perd un peu pied après 10 ans à ce rythme...
A 52 ans, je viens d'être diagnostiqué TSA et comme vous je travaille dans un musée. J'ai cependant toujours travaillé dans de petites structures où j'étais libre et sans beaucoup de personnel. Ma seule expérience dans un musée important a été un échec. J'étais alors contractuel et on m'a remercié. j'ai connu deux années de chômage (terrifiant) J'ai donc renoncé à certaines ambitions et j'ai pu retrouver un poste mais assez loin de mes réelles compétences. J'ai fait part de mon diagnostique à mon employeur et sa réaction a été de se mettre à tenter de me contrôler sur mes horaires. Je ne le supporte pas. Ma dgs refuse que je travaille chez moi, arguant que le télétravail n'existe pas dans la fonction publique et que cela ne serait pas équitable pour le reste du personnel de la mairie. Je suis le seul à produire des textes, je n'ai pas de bibliothèque véritable au musée, donc il me faut amener mes livres et ma documentation au musée, c'est pénible et surtout non productif, mais ma DGS peut ainsi me signifier qu'elle est ma supérieure hiérarchique. Je pense que la fonction publique n'est vraiment pas faite pour quelqu'un souffrant de TSA et qu'en dépit des communications du Ministère de la santé, nous restons des parias qui faisons peur. Pourquoi n'avez-vous pas envisager de chercher un autre poste dans une structure plus petite ? Cette solution a cependant un prix, c'est l'épuisement. Il me faut tout faire, transport, accrochage, secrétariat, recherches scientifiques, régie des oeuvres, écriture du PSC... Là, je perd un peu pied après 10 ans à ce rythme...
diagnostiqué TSA-HPI en mars 2019 par psychiatre, inscrit au CRA
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Merci beaucoup pour votre message, nous sommes dans des situations très proches. 80% de mon travail consistait pour moi aussi en la rédaction de textes : études pour des catalogues d'expos temporaires, catalogues des collections, multitudes de textes de salles, cartels développés pour les œuvres, textes pour des documents de com ou de programmation, etc. J'ai aussi écrit un PSC (Projet scientifique et culturel, pour ceux qui ne sont pas dans ce domaine) qui a entièrement été plagié par une des anciennes directrices des musées qui en a simplement recopié mot pour mot une grande partie pour la préface d'un guide des collections paru en 2013 (que j'avais aussi écrit à 90%), qu'elle n'a pas hésité à signer de son nom.Amédée a écrit : ↑mardi 25 juin 2019 à 11:34 Bonjour,
A 52 ans, je viens d'être diagnostiqué TSA et comme vous je travaille dans un musée. J'ai cependant toujours travaillé dans de petites structures où j'étais libre et sans beaucoup de personnel. Ma seule expérience dans un musée important a été un échec. J'étais alors contractuel et on m'a remercié. j'ai connu deux années de chômage (terrifiant) J'ai donc renoncé à certaines ambitions et j'ai pu retrouver un poste mais assez loin de mes réelles compétences. J'ai fait part de mon diagnostique à mon employeur et sa réaction a été de se mettre à tenter de me contrôler sur mes horaires. Je ne le supporte pas. Ma dgs refuse que je travaille chez moi, arguant que le télétravail n'existe pas dans la fonction publique et que cela ne serait pas équitable pour le reste du personnel de la mairie. Je suis le seul à produire des textes, je n'ai pas de bibliothèque véritable au musée, donc il me faut amener mes livres et ma documentation au musée, c'est pénible et surtout non productif, mais ma DGS peut ainsi me signifier qu'elle est ma supérieure hiérarchique. Je pense que la fonction publique n'est vraiment pas faite pour quelqu'un souffrant de TSA et qu'en dépit des communications du Ministère de la santé, nous restons des parias qui faisons peur. Pourquoi n'avez-vous pas envisager de chercher un autre poste dans une structure plus petite ? Cette solution a cependant un prix, c'est l'épuisement. Il me faut tout faire, transport, accrochage, secrétariat, recherches scientifiques, régie des oeuvres, écriture du PSC... Là, je perd un peu pied après 10 ans à ce rythme...
Il est clair que les gens comme nous, avec leur honnêteté et leur naïveté, se font plus manipuler et utiliser que la majorité des autres personnes.
Nous avions la chance d'avoir au musée une importante documentation sur l'art du 20ème siècle, mais j'avais constitué chez moi une assez jolie bibliothèque, portant non seulement sur mes domaines d'intérêts personnels mais aussi sur l'art. C'est pourquoi je pouvais travailler avec grande aisance à mon domicile. Je consultais les bouquins du musée, je constituais de grands fichiers de notes que je m'envoyais par mail, puis j'écrivais ce que j'avais à écrire chez moi.
Je suis aussi le seul capable de produire des textes au musée. personne d'autre n'a les compétences nécessaires. Mais ils embaucheront probablement un contractuel, ou je ne sais qui de bien corvéable. Ils savent très bien se débrouiller.
Quant à chercher un autre poste, je ne m'en sens pas le courage. Je pouvais rejoindre mon travail à pieds, j'aime beaucoup marcher. Je ne vois pas où je pourrais trouver à présent du travail. Il me faudrait en outre renoncer à mon congé longue maladie, durant lequel je ne dois pas avoir d'activité salariée, ce que je comprends.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Pour moi le plus important c'est ça. Ce problème risque de s'aggraver rapidement si tu ne trouves pas de l'aide pour gérer ce sentiment. As-tu un(e) psychologue à qui parler, un suivi médical qui te permet d'évoquer ces choses et d'être aidé?Inovo a écrit :Je pensais éprouver un sentiment de libération et de soulagement en étant enfin en congé longue maladie, mais c'est à peu près le contraire qui se produit. Je ressens un profond sentiment d'échec personnel, d'échec en tant qu'homme et père de famille. Je serai moins capable d'aider mes deux enfants. Et ma femme, qui a ses propres problèmes de santé, va sentir peser sur elle une responsabilité accrue de travailler.
Pour le reste, je ne veux pas donner trop de détails sur mon cas perso mais j'ai vraiment l'impression que la RQTH et tout le reste c'est une vaste arnaque (et pourtant j'ai beaucoup de chance car je suis accompagnée par des personnes très efficaces). Tout dépend des personnes avec qui tu travailles, et du contexte hiérarchique.
J'ai tellement galéré au niveau professionnel, à cause de mes particularités sociales, que ça fait partie de ma réorientation de parler de mes difficultés dès le départ, de mentionner la RQTH pour rassurer l'employeur (qui peut à raison se questionner sur ma stabilité vu mon parcours et certains comportements), de poser mes déficits afin de ne pas me les voir reprocher 6 mois plus tard... Sauf que ça, c'est dans le cas où tu es dans un contexte d'états d'esprit constructifs.
En pratique, on me reproche limite d'avoir mentionné le handicap quand je ne souhaite pas donner de détails ("ah ben maintenant que t'en as parlé, assume!"), je ressens une frustration liée à leur non-connaissance du diagnostic exact (que je ne veux pas évoquer, ce qui est cohérent avec la plupart des accompagnements SAMETH et cie) et une obsession qui m'est insupportable. J'ai droit non-stop à "mais ça tout le monde le fait/c'est pareil pour tout le monde", à tel point que je suis surprise de n'avoir pas encore entendu que tout le monde va au toilettes quand je mentionne que je dois aller aux toilettes.
Du coup je regrette d'avoir essayé de poser les choses et d'être honnête. Tu peux avoir les meilleures intentions, ça ne sert à rien si en face tu as des crétins fanas de VSD/Closer/Paris match qui veulent que tu leur lâches comme ça que ça fait plus de 30 ans que pour toi relation sociale est synonyme de moquerie/violence psychologique, que tu as subi des agressions sexuelles répétées tellement tu comprends jamais rien à rien, que tu te tapes une crise d'angoisse dès que ton pneu n'est pas exactement parallèle au marquage du parking, que ta 1ère victoire tous les jours c'est d'arriver à te lever (ou à sortir de chez toi dans le meilleur des cas), que tu pars pleurer dans les toilettes quasi tous les jours...
Pour passer dans la seule catégorie valable à leurs yeux (celle du pauvre handicapé qu'ils peuvent mépriser jusqu'à plus soif avec des élans de pitié grandguignolesque), tu dois leur filer du sensationnel, du dégoulinant, de la trace d'automutilation sur les bras et les cuisses (avec foison de détails croustillants), et surtout accepter que toute ta vie intime fasse le tour des bureaux et devienne le sujet de bavardage le plus in depuis que Brad Pitt a largué Angelina (ou le contraire, j'en sais rien et osf).
Quand tu essaies de garder une attitude noble, tu leur enlève la possibilité de jaser sur ton compte, de juger tout ce que tu es et tout ce que tu fais ("ah moi les marques au poignet je trouve ça sooo 2010, c'est complètement out, non mais allo quoi? elle suit même pas la automutilation-fashion... ").
En gros soit tu fournis régulièrement du tape-à-l'oeil en cherchant la pitié (synonyme d'aménagements pour la plupart des gens), soit tu la fermes avec ton handicap. Et surtout, tu la fermes avec tes compétences parce que le bon handicapé est là grâce au bon vouloir et à la charité de sa hiérarchie et de ses collègues, et surtout pas parce qu'il est compétent.
Quand tu es une femme c'est la double peine: ta paire de fesses + ton handicap.
Tout ça pour te dire que tu n'as rien à te reprocher, c'est juste que tu n'arrives pas à jouer la comédie nécessaire pour garder un emploi dans le public (je suis aussi dans la FPT, bien que contractuelle puisque "à risque/on sait jamais"). Ce que j'ai envie d'ajouter, c'est que c'est tout à ton honneur.
Les intervenants de structures spécifiques au handicap sont familiers de ce genre d'arguments, et l'essentiel de leur boulot consiste à expliquer plus ou moins poliment aux employeurs qu'il n'est pas équitable que certains aient un handicap et d'autres non.Amédée a écrit :Ma dgs refuse que je travaille chez moi, arguant que le télétravail n'existe pas dans la fonction publique et que cela ne serait pas équitable pour le reste du personnel de la mairie.
Je sais que ce n'est pas toujours évident et qu'il y a de grosses disparités territoriales, mais vraiment je conseille au max de se rapprocher de ce type de structure. Pas que dans le cas du TSA d'ailleurs, puisque les autres handicaps qu'ils soient physiques, sensoriels ou psychiques ne sont pas en reste question livraisons régulières de bullshit dans ce domaine.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Pour en revenir à votre sentiment d'échec, ce qui vous arrive ne vous est pas imputable, vous avez tenu bon, souvent j'imagine, au mépris de votre équilibre personnel, on vous a jalousé, abusé, méprisé, ignoré, vous n'avez pas compté votre investissement et même cela on a du vous le reprocher (l'éternel, vous prenez les choses trop à coeur, prenez un peu de distance, pourquoi vous énervez-vous de la sorte). J'ai parfois le souhait d'arrêter mon travail et de me réorienter professionnellement mais à 52 ans avec mes charges financières (je suis un piètre gestionnaire, pas d'économie et des dettes), mes enfants que je souhaite aider, je vais continuer même si c'est de plus en plus difficile. Je me suis toujours adapté, ce qui vous éloigne de vous-même inéxorablement. De votre côté, je ne connais pas votre spécialité, mais il y a bien un sujet que vous aimeriez traiter, sur un mouvement, un artiste. Si vous avez plaisir à écrire, cela peut aussi passer par une écriture plus personnelle. Je suis d'accord avec Misty, un bon accompagnement est indispensable. J'ai la chance d'avoir un bon psychiatre spécialisé ainsi qu'une psychologue spécialisée, aujourd'hui je me dis que je peux aller mieux, je sais que cela va prendre du temps mais que je serai plus heureux. Avec mon psychiatre, nous avons envisagé une cure (type cure de repos, anti-stress d'un mois pour septembre prochain. Cela fait près de 5 ans que j'évoque cela avec ma compagne car en dépression mais, sans aide, j'étais incapable de prendre cette décision. Il fallait tenir, continuer, que va t-il se passer durant mon absence... Je ne sais si mes réponses sont très adaptés, mais courage, tenez bon !
diagnostiqué TSA-HPI en mars 2019 par psychiatre, inscrit au CRA
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Oups, je n'avais pas remarqué que vous aviez un blog. L'écriture n'étais pas un conseil très judicieux
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Je suis suivi par une psychiatre depuis 2013. Le CRA m'avait conseillé de consulter un psychiatre et m'avait donné un post-it avec quelques noms. J'avais choisi celle qui était la plus proche de mon travail à l'époque et je l'ai conservée. C'est elle qui m'a aidé dans toutes les démarches entreprises auprès de la MDPH, et qui est entrée en relation avec la médecine du travail et la médecine du contrôle de ma ville. Elle m'a beaucoup soutenu, mais ce n'est malgré tout qu'une psychiatre, c.a.d. avant tout un médecin qui essaie de traiter les problèmes avec des médicaments. J'ai dû essayer pendant des années une bonne partie des antidépresseurs sur le marché, sans résultat réel. Puis j'ai décidé d'arrêter d'en prendre, les effets secondaires étant multiples et assez graves pour certains. Les séances avec ma psychiatre durent à peine 30 mn et c'est généralement elle qui me fait comprendre qu'il est temps d'arrêter. Aucun travail en profondeur n'est possible dans ces conditions.misty a écrit : ↑mardi 25 juin 2019 à 12:27
Pour moi le plus important c'est ça. Ce problème risque de s'aggraver rapidement si tu ne trouves pas de l'aide pour gérer ce sentiment. As-tu un(e) psychologue à qui parler, un suivi médical qui te permet d'évoquer ces choses et d'être aidé?
En pratique, on me reproche limite d'avoir mentionné le handicap quand je ne souhaite pas donner de détails
J'avais trouvé une excellente psychologue spécialisée en TSA que je voyais une à deux fois par mois, mais ça me coûtait quand même 50 euros puis 55 et j'ai décidé d'arrêter à partir du moment où la mise en place des fameux horaires a été effective et qu'il est devenu nécessaire de poser une demie journée de RTT ou de congé pour chaque RV médical. Très ironique quand on sait que j'allais voir ces thérapeutes justement pour continuer à être en aptitude d'exercer mon travail.
Du coup j'ai cessé d'aller voir cette psychologue TSA, malgré le fait que les séances, d'une heure, étaient bien plus "aidantes" et bénéfiques. Je préférais garder mes RTT pour profiter de ma liberté et aller promener.
Et à présent avec mes ressources financières réduites, aller voir une psychologue à 55 euros/l'heure ne me semble plus très raisonnable.
Quant à la diffusion de mon diagnostic auprès de certaines personnes dans mon travail, de mon côté ça n'a pas suscité grand chose, si ce n'est une indifférence quasi totale. Personne ne me semble s'être informé sur ce fameux "syndrome d'Asperger" ou sur les TSA. On savait juste que je supportais mal la présence des autres, le bruit, les sollicitations, l'agitation, et qu'il valait mieux, autant que possible, me laisser dans mon coin. Comme je le disais plus haut, par la force des choses, ça ne durait jamais bien longtemps. Mais j'étais plutôt traité comme un vieux ronchon fragile que comme une personne autiste.
Ce que j'entendais beaucoup aussi, c'était le refrain : "on a tous des problèmes", mettant en équivalence une jambe cassée, un diabète, une dispute de couple et un trouble du spectre autistique.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
J'ai des ressources financières très très réduites, pourtant j'estime ne pas avoir vraiment le choix. Je pense que tes enfants ont besoin d'un père pas trop en souffrance bien plus que de tout ce que tu peux leur payer avec ces 55€/mois. Notre mal-être impacte beaucoup les enfants, c'est une des raisons pour lesquelles je ne me pose pas (plus) trop la question de cette dépense. Il y a des mutuelles qui remboursent quelques séances par an (la mienne 7, de mémoire).Et à présent avec mes ressources financières réduites, aller voir une psychologue à 55 euros/l'heure ne me semble plus très raisonnable.
Je pense que c'est pour ça qu'il faut éviter de mentionner le diagnostic en tant que tel, mais plutôt parler des effets concrets et de l'impact du trouble sur l'emploi. Le syndrome d'Asperger, on raconte tout et n'importe quoi dessus il n'y a qu'à se servir. Du coup ça peut représenter tout et son contraire selon ce que les personnes veulent y voir (=ce qui les arrange, le plus souvent).Quant à la diffusion de mon diagnostic auprès de certaines personnes dans mon travail, de mon côté ça n'a pas suscité grand chose, si ce n'est une indifférence quasi totale. Personne ne me semble s'être informé sur ce fameux "syndrome d'Asperger" ou sur les TSA.
La majorité des gens, à l'heure actuelle, assimile le SA à des gens qui se cherchent des problèmes, veulent absolument être "spéciaux" ou justifier un comportement arrogant et une mentalité élitiste. A mon avis ce n'est pas la meilleure carte à jouer sur le terrain professionnel, parce que même si on se sait soi non concerné par ces aspects, ce serait manquer d'honnêteté intellectuelle que de nier la normalisation des symptômes sur le net et dans les médias (souvent véhiculés par des personnes elles-mêmes présentées comme autistes, c'est tout le problème).
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Merci, oui, j'écris de multiples choses depuis mon adolescence. J'ai été très captivé par la poésie entre 17 et 30 ans à peu près, j'ai publié dans quelques revues très confidentielles ! J'ai aussi longtemps travaillé comme critique d'art pigiste pour un petit journal local. J'ai continué d’écrire tout au long de ma vie, notamment de courts textes en prose que j'ai regroupés dans un petit bouquin que j'ai proposé à de nombreux éditeurs qui l'ont tous refusé. Du coup je l'ai mis en vente sur Amazon Kindle. Je continue à tenir un blog, que je n'ai cependant plus alimenté depuis quelques mois. J'ai quelques idées de posts, mais à quoi bon réécrire ce qui a déjà été développé par d'autres. Mais je m'y remettrai peut-être si je retrouve de l'énergie (la grande absente ces temps-ci) et l'envie.
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Re: Sentiment d'échec, appel à réactions
Je vous comprends, traversant un long épisode dépressif, mes facultés sont amoindries et le travail d'écriture m'est difficile. Ce qui est d'autant plus angoissant que j'ai trois catalogues et autant de commissariats d'expositions pour 2020. J'espère y arriver. Avez-vous une pratique corporelle ? j'ai lu que vous marchiez beaucoup (je me suis retrouvé dans vos descriptions de déambulations - ce n'est hélas pas un métier !). Je pense qu'il ne faut aucunement négliger son corps (je ne parle pas d'hygiène corporelle), ce qui n'est pas évident pour moi et me demande des efforts.
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