misty a écrit : ↑dimanche 3 mars 2019 à 13:16
La position peut te sembler valorisante (vu la manière dont tu expliques le tout), les personnes qu'on sollicite ainsi se sentent parfois importantes ou "chargées d'une mission qu'elle rempliront mieux que les autres car blablabla...".
Je me suis surement mal exprimée (j'ai du mal avec ça, je m'exprime souvent mal, désolée), mais je ne trouve pas du tout la situation valorisante ni chargée d'une mission, je te rejoins totalement, je trouve la situation très toxique, je dis d'ailleurs plusieurs fois que c'est du ressort d'un spécialiste car on est différent.
misty a écrit : ↑dimanche 3 mars 2019 à 13:16
Il manque beaucoup d'éléments dans ce que tu évoques, donc difficile de dire vraiment, mais il faut savoir que les professionnels donnent rarement un diagnostic à quelqu'un de très fragile qui évolue dans un environnement destructeur pour lui.
J'ai évité de donner trop de détails pour pas que le message soit trop long, mais malgré ces phases dépressives, il y a aussi de grandes phases d'accalmie. Les médecins ayant évoqué le TSA ou n'ayant pas nié la probabilité d'un TSA quand mon ami en parlait de lui-même étaient bien sûr des médecins qui le suivaient depuis des mois voire des années et quand il était dans une phase plutôt "bonne". Ce ne sont bien sûr pas des psys d'urgences psy qui ont évoqué cela

La probabilité avait été évoquée au début de son adolescence et il a grandi avec cette idée-là.
misty a écrit : ↑dimanche 3 mars 2019 à 13:16
D'autre part, je trouve très violent que tu considères cet ami autiste et que tu parles de lui en ces termes alors qu'il n'est pas diagnostiqué. Cette sorte de "jury informel et profane" c'est très violent à vivre, je peux en témoigner l'ayant vécu.
D'accord avec toi, aussi pour ça que j'insiste plusieurs fois sur le fait qu'il devrait consulter. Ceci étant je tiens à préciser que c'est LUI qui m'a parlé d'autisme et qu'il dit tout le temps "je suis autiste, donc...". Autrement dit, nous ne nous sommes pas érigés en jury à lui "imposer" le diagnostic genre "regarde, tu es autiste", c'est lui qui en parle et le dit, mais pour lui, il n'a pas à changer pour les autres. On est d'accord que ça n'enlève rien au fait qu'il lui faut un diagnostic officiel pour être sûr que c'est ça et pas autre chose (et j'avoue qu'à force je tombe aussi dans le travers à le considérer comme autiste, à force qu'il me le répète et que je retrouve beaucoup d'éléments probants, mais je suis pas spé). Mais voilà, je voulais préciser qu'on est pas en train d'essayer de lui ouvrir les yeux sur son potentiel autisme.
misty a écrit : ↑dimanche 3 mars 2019 à 13:16Concrètement ce que je me permettrais de te conseiller c'est déjà de sortir de cette optique de "civiliser le bon sauvage"
C'est totalement ce qui me gêne, j'espère m'être exprimée suffisamment correctement sur le forum pour avoir fait passer ce que je pensais, mais c'est justement ce qui me dérange énormément dans la démarche, le fait de vouloir le "normaliser", comme je le dis dans mes posts, je n'ai pas envie d'aller contre sa volonté et de le forcer à faire certaines choses.
misty a écrit : ↑dimanche 3 mars 2019 à 13:16
Quel âge a-t-il? Lui as-tu parlé du forum?
Il a 26 ans. Oui, il ne veut pas en entendre parler. (J'ai du mal à le cerner là-dessus, même s'il se dit autiste, peut-être que commencer à fréquenter des forums spécialisés etc deviendrait trop "concret" pour lui, je ne sais pas).
Pour préciser ma pensée, je n'ai pas du tout envie de le faire entrer dans une norme neurotypique dont il ne veut pas, je ne cherche pas à me donner le bon rôle ni quoique ce soit. Je suis d'accord avec le fait que si ça se passe mal, ce sera de ma faute (raison de plus pour qu'il aille consulter), mais l'argument contraire est aussi évoquée, en gros: "tu vois qu'il souffre de sa situation et tu ne lui donne aucune clé pour s'en sortir". Pour ça que je suis coincée.
Même si on est différents, je me rappelle du moment où j'étais un peu pareil à pas du tout comprendre les gens autour de moi et pourquoi tout le monde me rejetait, et je suis tombée ensuite sur un ex-copain et qq amis bienveillants qui m'ont littéralement tout appris et expliqué pourquoi ça ne marchait pas, et je leur en suis reconnaissante.
On est d'accord que c'est bien différent de lui mettre ses 4 vérités en face à face, ça c'est violent et exclu, on est d'accord. J'ai cependant peur de le laisser galérer les bras croisés et qu'il m'en veuille plus tard (c'est un peu le genre sans rentrer dans les détails). Comme il dit il souffre de sa situation mais ne sait pas ce qu'il veut, il "attend un signe", bref, du coup je me retrouve au milieu à culpabiliser de ne pas l'aider plus tout en trouvant ça malsain.
Femme, 24 ans, IDF. Diagnostiquée autiste en février 2019.