À quoi bon continuer de se battre ?

[NewAsperger]

Bonsoir,

Je suis, depuis quelques heures, dans une phase réflexive assez intense. En effet, je suis en train de me poser la question de l'intérêt qu'il y a à continuer de se battre et de façon aussi acharnée, au quotidien. À quoi bon continuer de se battre ? À quoi bon continuer de s'encourager en permanence, si ce n'est pour récolter que quelques minces bribes de récompenses, après tous les efforts appliqués ? Quelles sont les raisons de vivre ? Le soir, le moment où je suis en général le plus lucide avec le matin au moment où je me réveille généralement brutalement, je prends conscience de la dureté de la vie et j'ai juste parfois envie de me détacher de mon esprit et de mon corps, tellement la souffrance est marquante et lancinante. J'aimerais tellement parfois repartir à zéro, avec une autre identité, un autre corps, voire même avec une autre structure cérébrale, bref en changeant complètement. Mais je sais que ce n'est pas réalisable, et malgré tout je continue de me battre et de m'encourager avec acharnement au quotidien, pour au final je ne sais quelle raison et pour pas grand-chose. Quel est le but, derrière tout ça ? Quelles sont les raisons qui me poussent à autant lutter, de façon toujours aussi acharnée ? Tout simplement : POURQUOI et À QUOI BON ?

En vous remerciant d'être parvenu(e) au bout de ces quelques lignes...

[EnHans]

C'est assez logique de se poser la question, par contre c'est assez étonnant de vouloir tout recommencer :" J'aimerais tellement parfois repartir à zéro, avec une autre identité, un autre corps, voire même avec une autre structure cérébrale, bref en changeant complètement." Ça recommencerait de la même façon puisque c'est la vie en général qui est dure et qu'on ne pourra jamais rien y faire, au mieux quelques améliorations. Il faut essayer de trouver des occasions pour que ta vie ne soit pas qu'une lutte acharnée. Essaie de trouver quelques douceurs par ci, par là... si, si, y en a ! Bon courage.

[Mariemento]

J'ai souvent voulu abandonner aussi, avec à peu près les mêmes raisons que toi : pourquoi continuer quand tout n'est que souffrance et lutte et qu'il y a si peu de réussite, si peu de lumière. J'ai perdu pied un bon nombre de fois.
Et un jour, j'ai trouvé un endroit où je ne souffre pas : ma salle de classe. J'ai commencé à enseigner à l'âge de 21 ans, et j'ai découvert ce que c'était qu'être "bien". Jusqu'à cet âge-là, j'avais toujours eu l'impression d'être vide ou incomplète. Pourtant j'avais déjà rencontré ma future épouse (nous nous sommes rencontrées à l'université, l'année de mes 19 ans), mais notre début de relation a été très chaotique (alors qu'aujourd'hui, nous sommes un couple fusionnel).

Il y a des moments d'abattement terribles dans nos vie d'autistes, mais il faut arriver à garder espoir. Je sais que c'est facile à dire, je sais que, quand j'étais au fond du trou et qu'on me disait ça, je trouvais ça ridicule, mais il faut se battre. Il faut se battre pour le moment exact où on trouve notre place.

En attendant de trouver, le refuge dans l'imaginaire a été salutaire pour moi, et j'ai créé un univers assez vaste dans lequel me réfugier quand ça n'allait pas.

Courage à toi.

[NewAsperger]

C'est assez logique de se poser la question, par contre c'est assez étonnant de vouloir tout recommencer :" J'aimerais tellement parfois repartir à zéro, avec une autre identité, un autre corps, voire même avec une autre structure cérébrale, bref en changeant complètement." Ça recommencerait de la même façon puisque c'est la vie en général qui est dure et qu'on ne pourra jamais rien y faire, au mieux quelques améliorations. Il faut essayer de trouver des occasions pour que ta vie ne soit pas qu'une lutte acharnée. Essaie de trouver quelques douceurs par ci, par là... si, si, y en a ! Bon courage.

Oui, j'ai quelques douceurs, par-ci, par-là, qu'il me reste encore à trouver et exploiter. Merci encore pour le message.

J'ai souvent voulu
abandonner aussi, avec à peu près les mêmes raisons que toi : pourquoi continuer quand tout n'est que souffrance et lutte et qu'il y a si peu de réussite, si peu de lumière. J'ai perdu pied un bon nombre de fois.
Et un jour, j'ai trouvé un endroit où je ne souffre pas : ma salle de classe. J'ai commencé à enseigner à l'âge de 21 ans, et j'ai découvert ce que c'était qu'être "bien". Jusqu'à cet âge-là, j'avais toujours eu l'impression d'être vide ou incomplète. Pourtant j'avais déjà rencontré ma future épouse (nous nous sommes rencontrées à l'université, l'année de mes 19 ans), mais notre début de relation a été très chaotique (alors qu'aujourd'hui, nous sommes un couple fusionnel).

Il y a des moments d'abattement terribles dans nos vie d'autistes, mais il faut arriver à garder espoir. Je sais que c'est facile à dire, je sais que, quand j'étais au fond du trou et qu'on me disait ça, je trouvais ça ridicule, mais il faut se battre. Il faut se battre pour le moment exact où on trouve notre place.

En attendant de trouver, le refuge dans l'imaginaire a été salutaire pour moi, et j'ai créé un univers assez vaste dans lequel me réfugier quand ça n'allait pas.

Courage à toi.

Je suis vraiment ravi que vous ayez trouvé un endroit qui vous plaise et qui vous a mise à l'abri d'éventuelles souffrances. Peut-être que moi aussi j'arriverai un jour au même stade que le vôtre, et que je serai un rempart, tout comme vous, face à la souffrance et, entre autres, au sentiment d'incomplétude. Je pense que la patience, la volonté et le courage restent mes seuls amis, dans cette longue et douloureuse traversée qu'est la vie et dans le cadre de ce dur combat. Merci beaucoup encore pour votre message !

[freeshost]

si ce n'est pour récolter que quelques minces bribes de récompenses, après tous les efforts appliqués ?

On peut essayer d'aller où on trouvera plus de récompenses, ou plus facilement.

On peut aussi réduire ses efforts, aller dans des contextes moins contraignants, moins fatigants.

On peut, en parallèle, se libérer de certaines normes sociales.

À chaque jour suffit sa peine. Chaque personne a le droit de se reposer, d'être discrète et humble. Pas besoin d'être à la botte des attentes des autres.

Pas facile d'adapter ses attentes aux contextes changeants et diversifiés.

Quelles sont les raisons de vivre ?

Il me semble qu'il n'y a pas une raison absolue et universelle, mais que chaque personne peut créer ses propres sens de la vie. Il n'y pas qu'un sens de la vie mais de nombreux milliards. Il n'y a pas qu'un seul mode de vie, mais de nombreux billards. [Ça fout les boules donc pas de crainte à se faire snooker. ]

[Alceste]

Le sens de la vie ...
Pour moi, c'est philosophique.
Nous (humains) sommes doués de conscience. C'est unique.
Nous n'avons pas choisi.
Nous n'avons pas choisi non plus le contexte qui s'impose à nous.
Il faut faire avec.
On peut être tenté de se dire que le contexte est parfois tellement éloigné de notre idéal qu'il n'a pas de sens. Et que par conséquence notre vie n'a pas de sens non plus.
Tout adolescent / jeune adulte se pose à un moment cette question.
En vieillissant on comprend qu'un idéal n'est pas fait pour être atteint, que la vie est difficile, mais que cela vaut la peine.
Que les sources de satisfaction sont à chercher en toutes choses, à tous moments, et que la Vie doit être respectée.
Chacun a son libre arbitre pour choisir comment gérer sa vie, mais cette vie dont nous sommes dépositaires, elle ne nous est que prêtée.
Nous devons en prendre soin. Elle est un présent inestimable ; si nous la gâchons, elle sera définitivement perdue. Personne ne la récupérera.
Rien ne s'impose à toi que tu ne puisses combattre. Si c'est trop dur, change d'arme, reporte le combat, fuit, les solutions sont diverses, pas forcément définitives.
Ne reste pas seul.
Ne garde qu'une chose à l'esprit : à l'échelle du monde, ta vie est un cadeau inestimable, parce que tu as conscience, et tu as le pouvoir de chercher en toutes choses, même au milieu d'un océan d'adversité, l'étincelle de magie qui te fera du bien.
Ces étincelles, qui dépendent du regard de chacun, c'est le sens de la vie.
Plus tu avances, plus tu apprends à les découvrir, plus tu les collectionnes, plus ta vie vaut la peine d'avoir été vécue.
"On ne voit bien qu'avec le cœur"
as-tu lu "le petit prince" ... C'est plus profond qu'un simple conte pour enfants. Cela me redonne la foi et la force pour trouver mes étincelles.
Courage.

[freeshost]

"On ne voit bien qu'avec le cœur"
as-tu lu "le petit prince" ... C'est plus profond qu'un simple conte pour enfants. Cela me redonne la foi et la force pour trouver mes étincelles.

D'ailleurs :

L'essentiel est invisible pour les yeux, dit le renard.

Parlant de différences invisibles (dont celle de Julie Dachez), vous ferez le lien.

Une invitation à des réflexions métaphysiques ?

[Anahata]

Perso j'ai aucune réponse à toutes les questions que tu te poses. Et moi je me les pose quand j'en ai marre que je suis à cran. Alors je me repose.