En cherchant des documents au sujet de Bernard Golse et de ses théories sur la dépression du nourrisson, je suis tombé sur ce résumé d'article (en anglais) - Traduction Google valant ce que çà vaut :
[Étude épidémiologique de la dépression maternelle comme facteur de risque dans le développement de la psychose de la petite enfance]
P Ferrari - J Fermanian - C Bursztejn - D Sibertin-Blanc - C Payant - M Botbol - C Lachal - N Presme
Après avoir examiné la littérature épidémiologique sur les relations entre la dépression chez les parents et l'apparition d'un trouble psychiatrique chez les enfants ainsi que des recherches sur les interactions entre une mère dépressive et son enfant, les auteurs examinent les concepts psychanalytiques de ces interactions et les conclusions de leurs recherches. Cette recherche épidémiologique est basée sur l'hypothèse que la dépression chez la mère pendant la grossesse et les premiers mois du post-partum constitue un facteur de risque pour l'apparition d'une psychose précoce chez l'enfant. Cette recherche est une étude comparative entre un groupe de mères avec un début précoce des enfants psychotiques et un groupe de mères avec enfants non malade, l'âge et le sexe des enfants dans les deux groupes étant également répartie. La méthodologie comprend deux instruments visant à une évaluation rétrospective de la dépression des mères: le questionnaireSADS-LA et d'un système normalisé de notation pour les entrevues semi-structurées d'instruction sentiments de la mère pendant la grossesse et le développement précoce de son bébé.. Les résultats montrent qu'il existe une relation statistiquement significative entre un état dépressif majeur dans la mère pendant la grossesse et / ou pendant la première année de vie du nourrisson et la survenue d'un autisme chez l'enfant. Il se pourrait que les états dépressifs majeurs de départ avant l'accouchement pourrait par eux-mêmes représentent le risque. La dépression chez la mère constitue donc un facteur de risque de psychose précoce, le risque relatif étant d'environ quatre.. Cette étude souligne également des caractéristiques particulières des états dépressifs de la mère: les difficultés à accepter l'enfant réel, des difficultés dans la perception de l'évolution psychique de l'enfant, diminution de la capacité d'interaction. La relation statistiquement significative dans aucun des points de passage à une relation de causalité linéaire, qui hypothèse semble être contredit par les résultats statistiques de cette recherche.
0079726X 0079726X Psychiatr Enfant. Psychiatr Enfant. 1991 ;34:35-97 1991; 34:35-97
After reviewing epidemiological literature on the relationships between depression in parents and onset of a psychiatric disturbance in children as well as investigations of the interactions between a depressed mother and her infant, the authors discuss the psychoanalytical concepts of these interactions and the findings of their research
This epidemiological research is based on the assumption that depression in the mother during pregnancy and the first few months of the post-partum constitutes a risk factor for the onset of an early psychosis in the child.
This research is a comparative study between a group of mothers with early onset psychotic children and a group of mothers with non patient children, the age and sex of the children in both groups being equally distributed.
The methodology includes two instruments aimed at a retrospective assessment of mothers' depression: the SADS-LA questionnaire and a standardized scoring system for semi-structured interviews investigating the mother's feelings during pregnancy and early development of her baby.
Results show that there is a statistically significant relationship between a major depressive condition in the mother during pregnancy and/or during the first year of the infant's life and the onset of an autism in the child
It might be that major depressive conditions starting before delivery could by themselves account for the risk.
Depression in the mother therefore constitutes a risk factor for early psychosis, the relative risk being about four.
This study also emphasizes particular features of the mother's depressive conditions: difficulties to accept the real child, difficulties in perceiving the infant's psychic evolution, decrease of interactive skills
The statistically significant relationship in no way points to a linear causal relationship, which hypothesis seems to be negated by the statistical findings of this research.
Dépression maternelle
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
-
- Modérateur
- Messages : 22562
- Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
- Localisation : Finistère
Extraits de Les dépressions du post-partum: une pathologie de la préoccupation maternelle primaire?
par Bertrand CRAMER
| Médecine & Hygiène | Devenir
2002/2 - Volume 22
ISSN 1015-8154 | pages 89 à 99
Extraits :
La dépression post-partum est considérée comme un facteur étiologique dans de nombreuses hypothèses chères aux cliniciens. Le «syndrome de la mère morte » (A. Green) a emblématisé son rôle pathogène. Depuis quelque temps des études épidémiologiques (surtout celles de l’équipe de L. Murray et P. Cooper) ont démontré que jusqu’à 10% des mères présente une dépression post-partum. (...)
Les facteurs prédisposant à une dépression post-partum ont ainsi été l’objet de nombreuses recherches dont on trouvera quelques exemples cités dans ce texte. Bien que l’on pense que les phénomènes liés à la naissance jouent un rôle déclencheur clé (c’est l’hypothèse d’un facteur spécifique dans la genèse de la dépression post-partum), c’est plutôt vers des facteurs non-spécifiques que penchent la plupart des auteurs: la présence de dépression préalable, les facteurs socio-économiques, les difficultés conjugales, le manque de réseau de soutien sont considérés comme les facteurs les plus lourdement associés à la survenue d’une dépression post-partum. (...)
Les arguments de la non spécificité
Malheureusement, il faut reconnaître que la spécificité de causes comme de la période d’incidence élevée des dépressions post-partum n’est pas vraiment prouvée; une fois de plus, la recherche d’une constellation de facteurs causaux ou contributifs homogènes et univoques dans un syndrome psychiatrique est remise en question. En effet, des études épidémiologiques et de facteurs causaux font douter d’un lien spécifique entre naissance et dépression.
Il ne semble pas qu’il y ait une réelle augmentation de prévalence et d’incidence de la dépression dans le post-partum comparé avec une population non puerpérale (Cooper et al., 1988; O’Hara et al., 1988). La recherche des facteurs causaux ou contributifs ne semble pas révéler de spécificité liée à la grossesse et la naissance: par exemple des facteurs de stress liés à des problèmes gynécologiques ou obstétricaux ne sont pas liés de manière spécifique à la dépression post-partum. Bien que des modifications hormonales soient considérables (notamment juste après la naissance), on n’est pas parvenu à relier ces modifications aux survenues de dépression (mais il faut remarquer que les relations entre ces hormones et les neurotransmetteurs n’ont pas été adéquatement étudiées).
Quant aux autres facteurs pouvant être considérés comme causaux ou contributifs, on ne trouve que des associations avec des éléments non spécifiques : la présence d’une anamnèse psychiatrique précédente (Watson et al., 1984), d’épisodes dépressifs préalables (Campbell et al., 1992), et d’histoire familiale de dépression est reconnue comme significativement liée à la survenue de dépression post-partum.
Des variables socio-familiales sont également de forts prédicteurs de la survenue de la DPP : la qualité du fonctionnement de couple et – particulièrement – le soutien par le mari apparaissent comme un des prédicteurs les plus fiables (Stein et al., 1989;Watson et al., 1984; Cowan et Cowan, 1992).
Ces données, combinées, ont fait nettement pencher la balance des « causes » du côté de facteurs non spécifiques dans une majorité des recherches rapportées. (...)
Effet des thérapies
Ce qui fut plus surprenant, c’est qu’après les thérapies les scores des 3 groupes ont diminué de façon significative, et que – de surcroît – les scores révélant un état de détresse chez les enfants ont diminué de façon parallèle : les enfants des mères les plus déprimées présentaient les scores de détresse les plus élevés avant la thérapie: ils ont démontré la plus grande diminution (chez les enfants des 3 groupes de mères) après le traitement (pour une description détaillée de ces résultats, cf. C. Robert-Tissot et al., 1996 et B. Cramer, 1993). Ces résultats révèlent des associations, non des relations de cause à effet. Il est pourtant possible de dire que les thérapies traitant la relation mère-bébé (avec tout ce que cela comporte de remaniements des représentations, des affects, de la parentalité, etc.) améliorent simultanément l’état subjectif des mères (surtout au niveau de l’estime de soi, par le biais d’une compétence et du plaisir retrouvé) et des états de détresse de l’enfant. L’examen clinique confirmait ces données, surtout au niveau de l’amélioration thymique des mères. Les travaux de Murray et Cooper, qui sont à la pointe des études sur les dépressions post-partum (et leurs effets sur les bébés) ont démontré le même effet (Murray L., Cooper P., 1997) des thérapies simultanément sur l’état thymique des mères et sur le bébé. Après avoir appliqué trois formes différentes de thérapies mère-bébé, comparées à un groupe contrôle recevant des soins de base (sans thérapie), 40% des mères ne correspondait plus aux critères des DSM III R d’état dépressif majeur après la thérapie mère-bébé, alors que le groupe contrôle ne montrait pas d’amélioration.
Leur conclusion: des interventions psychothérapeutiques brèves, visant la relation mère enfant, améliorent de façon significative l’état dépressif maternel.
Les dépressions du post-partum - Résumé
Des conflits inter-relationnels entre la mère et son bébé sont souvent présents dans les dépressions du postpartum. Il s’agit de vicissitudes pathologiques de la préoccupation maternelle primaire, décrite par Winnicott. Ce point de vue est argumenté à l’aide de matériel clinique et de résultats de recherches sur les thérapies mère-bébé. Il étaye une conception spécifique de causes et de facteurs de risque liés à la naissance, pour le développement de certaines dépressions du post-partum. Même dans les dépressions du postpartum liées à des facteurs non spécifiques (dépressions préalables, facteurs sociaux, familiaux et économiques), une évaluation de la relation mère-bébé est indiquée. Des thérapies mère-bébé peuvent améliorer l’état dépressif dans le postpartum.
NB : ce qui m'intéresse dans cet article, c'est qu'il rappelle d'abord qu'il n'est pas encore prouvé que les dépressions post-maternité soient liées à une relation avec le bébé ou à la grossesse - et qu'une brève psychothérapie améliore la situation. Rien à voir avec le développement d'une psychose du bébé.
par Bertrand CRAMER
| Médecine & Hygiène | Devenir
2002/2 - Volume 22
ISSN 1015-8154 | pages 89 à 99
Extraits :
La dépression post-partum est considérée comme un facteur étiologique dans de nombreuses hypothèses chères aux cliniciens. Le «syndrome de la mère morte » (A. Green) a emblématisé son rôle pathogène. Depuis quelque temps des études épidémiologiques (surtout celles de l’équipe de L. Murray et P. Cooper) ont démontré que jusqu’à 10% des mères présente une dépression post-partum. (...)
Les facteurs prédisposant à une dépression post-partum ont ainsi été l’objet de nombreuses recherches dont on trouvera quelques exemples cités dans ce texte. Bien que l’on pense que les phénomènes liés à la naissance jouent un rôle déclencheur clé (c’est l’hypothèse d’un facteur spécifique dans la genèse de la dépression post-partum), c’est plutôt vers des facteurs non-spécifiques que penchent la plupart des auteurs: la présence de dépression préalable, les facteurs socio-économiques, les difficultés conjugales, le manque de réseau de soutien sont considérés comme les facteurs les plus lourdement associés à la survenue d’une dépression post-partum. (...)
Les arguments de la non spécificité
Malheureusement, il faut reconnaître que la spécificité de causes comme de la période d’incidence élevée des dépressions post-partum n’est pas vraiment prouvée; une fois de plus, la recherche d’une constellation de facteurs causaux ou contributifs homogènes et univoques dans un syndrome psychiatrique est remise en question. En effet, des études épidémiologiques et de facteurs causaux font douter d’un lien spécifique entre naissance et dépression.
Il ne semble pas qu’il y ait une réelle augmentation de prévalence et d’incidence de la dépression dans le post-partum comparé avec une population non puerpérale (Cooper et al., 1988; O’Hara et al., 1988). La recherche des facteurs causaux ou contributifs ne semble pas révéler de spécificité liée à la grossesse et la naissance: par exemple des facteurs de stress liés à des problèmes gynécologiques ou obstétricaux ne sont pas liés de manière spécifique à la dépression post-partum. Bien que des modifications hormonales soient considérables (notamment juste après la naissance), on n’est pas parvenu à relier ces modifications aux survenues de dépression (mais il faut remarquer que les relations entre ces hormones et les neurotransmetteurs n’ont pas été adéquatement étudiées).
Quant aux autres facteurs pouvant être considérés comme causaux ou contributifs, on ne trouve que des associations avec des éléments non spécifiques : la présence d’une anamnèse psychiatrique précédente (Watson et al., 1984), d’épisodes dépressifs préalables (Campbell et al., 1992), et d’histoire familiale de dépression est reconnue comme significativement liée à la survenue de dépression post-partum.
Des variables socio-familiales sont également de forts prédicteurs de la survenue de la DPP : la qualité du fonctionnement de couple et – particulièrement – le soutien par le mari apparaissent comme un des prédicteurs les plus fiables (Stein et al., 1989;Watson et al., 1984; Cowan et Cowan, 1992).
Ces données, combinées, ont fait nettement pencher la balance des « causes » du côté de facteurs non spécifiques dans une majorité des recherches rapportées. (...)
Effet des thérapies
Ce qui fut plus surprenant, c’est qu’après les thérapies les scores des 3 groupes ont diminué de façon significative, et que – de surcroît – les scores révélant un état de détresse chez les enfants ont diminué de façon parallèle : les enfants des mères les plus déprimées présentaient les scores de détresse les plus élevés avant la thérapie: ils ont démontré la plus grande diminution (chez les enfants des 3 groupes de mères) après le traitement (pour une description détaillée de ces résultats, cf. C. Robert-Tissot et al., 1996 et B. Cramer, 1993). Ces résultats révèlent des associations, non des relations de cause à effet. Il est pourtant possible de dire que les thérapies traitant la relation mère-bébé (avec tout ce que cela comporte de remaniements des représentations, des affects, de la parentalité, etc.) améliorent simultanément l’état subjectif des mères (surtout au niveau de l’estime de soi, par le biais d’une compétence et du plaisir retrouvé) et des états de détresse de l’enfant. L’examen clinique confirmait ces données, surtout au niveau de l’amélioration thymique des mères. Les travaux de Murray et Cooper, qui sont à la pointe des études sur les dépressions post-partum (et leurs effets sur les bébés) ont démontré le même effet (Murray L., Cooper P., 1997) des thérapies simultanément sur l’état thymique des mères et sur le bébé. Après avoir appliqué trois formes différentes de thérapies mère-bébé, comparées à un groupe contrôle recevant des soins de base (sans thérapie), 40% des mères ne correspondait plus aux critères des DSM III R d’état dépressif majeur après la thérapie mère-bébé, alors que le groupe contrôle ne montrait pas d’amélioration.
Leur conclusion: des interventions psychothérapeutiques brèves, visant la relation mère enfant, améliorent de façon significative l’état dépressif maternel.
Les dépressions du post-partum - Résumé
Des conflits inter-relationnels entre la mère et son bébé sont souvent présents dans les dépressions du postpartum. Il s’agit de vicissitudes pathologiques de la préoccupation maternelle primaire, décrite par Winnicott. Ce point de vue est argumenté à l’aide de matériel clinique et de résultats de recherches sur les thérapies mère-bébé. Il étaye une conception spécifique de causes et de facteurs de risque liés à la naissance, pour le développement de certaines dépressions du post-partum. Même dans les dépressions du postpartum liées à des facteurs non spécifiques (dépressions préalables, facteurs sociaux, familiaux et économiques), une évaluation de la relation mère-bébé est indiquée. Des thérapies mère-bébé peuvent améliorer l’état dépressif dans le postpartum.
NB : ce qui m'intéresse dans cet article, c'est qu'il rappelle d'abord qu'il n'est pas encore prouvé que les dépressions post-maternité soient liées à une relation avec le bébé ou à la grossesse - et qu'une brève psychothérapie améliore la situation. Rien à voir avec le développement d'une psychose du bébé.