Sur le blog de Danièle et Marie, vivre-avec-l-autisme, je trouve ce texte du 27 juillet 2009:
Ai-je transmis l'autisme à mon fils ?
Depuis le temps que je lis partout et dois me rendre à l'évidence que l'autisme a une forte composante génétique, difficile de ne pas me poser la question : ai-je transmis ce handicap à mon enfant ?
Au Congrès d'Autisme France 2008, la psychologue et sexologue canadienne invitée a dit que 50% des personnes Asperger avaient un parent Asperger. Et ceux qui ne sont pas Asperger ? Pareil à mon avis.
J'y réfléchis depuis longtemps ; avec angoisse au départ, philosophie maintenant et même revendication de ma différence. Un ami vient de me dire : mais tu es autiste, c'est l'explication de tes difficultés récurrentes avcec les autres ; précisons : je n'ai pas toujours conscience que ce que je dis ou fais va blesser un autre, un certain nombre de codes sociaux m'échappent, et pourtant je fais depuis toujours des efforts surhumains pour esayer de comprendre ce qu'il faut faire ; je suis d'une invraisemblable naïveté qui me fait être la proie des pervers, je suis très rigide dans mon fonctionnement, le moindre changement me panique ; j'ai des difficultés sensorielles évidentes, auditives en particulier et ma tolérance au bruit est minime ; j'ai besoin d'être seule, un groupe de plus de 3 ou 4 personnes provoque mon stress.
Pourtant j'ai appris à résister, à contourner un certain nombre de difficultés ; je me souviens quand à 22 ans, j'ai commencé à comprendre en écoutant de quoi étaient faites les conversations ordinaires des gens ; c'est parfois un réflexe chez moi de chercher dans un stock de conventions de cet ordre laquelle va convenir. C'est Temple Grandin qui dit : quand je vois un chat, je dois réfléchir pour dire que c'est un chat, après je le mets dans ma librairie des chats ; ma mémoire très grande m'a beaucoup aidée et c'est sûr que faute de mieux je me suis appuyée sur mon intelligence. Mais je me suis largement épuisée à toujours faire attention, à chercher dans ma mémoire ce qu'il faut faire et à m'adapter plus ou moins bien, avec des ratés qui me sont reprochés, ce que je peux comprendre.
Bon c'est clair, je suis autiste ; et après ? au moins je ne sais ni mentir, ni manipuler ; j'ai appris à être résiliente comme dit Cyrulnik ; je suis une personne et ai aussi hérité de la fabuleuse énergie de ma mère et du caractère de cochon de mon père, autiste aussi, je l'ai compris ; ça m'a servi d'une cetaine manière et protégé des coups que j'ai quand même massivement reçus. Mon autisme est ma richesse, c'est devenu ma richesse ; parents, qui soupçonnez que vous pourriez être autistes, faites comme moi ! nous ne sommes pas des cas lourds, juste des personnes plus vulnérables que les autres, mais aussi plus attachantes, et nous avons un cran pas possible pour nous adapter et survivre ! donc nous sommes particulièrement humains !
Pas question que je revive la même culpabilité que celle qu'on m'a refilée en me disant que j'étais responsable de la psychose de mon fils car j'avais accouché sous péridurale et raté le premier contact avec mon bébé ; merci au psychologue qui m'a expliqué qu'il y avait la culpabilité passive et la culpabilité active et qu'heureusement je faisais dans la deuxième ! Je ne suis pas coupable d'avoir transmis l'autisme à mon fils.
danièle
http://vivre-avec-l-autisme.blog4ever.c ... 72936.html
Danièle Langloys (Autisme France) recense les actualités de l'autisme sur le site d'Autisme 42
Actualités de l’autisme et du handicap
http://www.autisme42.org/spip.php?rubrique8
Voir également les autres rubriques, très fournies.
"Ai-je transmis l'autisme à mon fils ?"
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