Autistes Asperger. Ils ont codé une application pour apprendre à lire
Publié le 13 mai 2017
Jade Simon
Grâce à une boucle de codage, les jeunes autistes ont associé consonnes et voyelles. Un petit personnage sur l'écran se charge de prononcer les syllabes, tout ça dans le but de favoriser l'apprentissage de la lecture.
Il aura fallu seulement 40 heures aux autistes Asperger de l'atelier numérique pour coder une application. Son but : fournir un outil d'apprentissage pour tout jeune lecteur. Le pari est réussi puisqu'ils ont pu présenter l'appli au grand public, mercredi.
« Chiche on le fait », s'étaient dit Odile Le Ny et Laurent Buisson. Et ils l'ont fait... Après plusieurs mois de travail avec les jeunes, l'application des ateliers numériques des autistes Asperger est terminée. Encadrés, six jeunes de 12 à 30 ans avaient élu domicile dans le pôle Créafab à Soye, à raison de deux séances de trois heures par mois. C'est à ce même endroit qu'ils ont mis fin à l'aventure avec une présentation, mercredi, devant le public, de leur appli à destination des jeunes apprentis lecteurs.
Un long mais beau parcours
Tout commence en juin 2015. L'association Esperansa souhaite lancer un atelier numérique pour les autistes Asperger. Seul frein, il faut trouver les personnes compétentes et prêtes à s'investir. C'est chose faite durant un colloque de l'Enssib (École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques). Odile Le Ny, éducatrice spécialisée, rencontre Laurent Buisson, de Breizh 3D 56, sensible à la question de l'autisme, tout comme Guillaume Robin, membre de Bricolab. Le groupe est formé. « On a appris à travailler ensemble, sourit Odile Le Ny, moi j'étais nulle comme tout en technologie ». « J'avais plus de soucis avec le rapport humain cependant », rigole Laurent Buisson, à côté. S'en suit un long processus de conceptualisation, de réflexion. Que faire ? Avec quel moyen ? Quel type d'application ? Pour quel public ? Seule certitude, le projet intéresse les jeunes autistes. « Nous avions une forte demande autour du numérique et du codage. Nous ne pouvions pas nous permettre de les décevoir », souligne Odile Le Ny.
Le projet se dessine. Une application développée sous le logiciel scratch. Les mois suivants, les jeunes autistes vont travailler sur une boucle de codage visant à faciliter l'apprentissage des syllabes simples. « Rien de pareil n'existe », précise Laurent Buisson.
Des capacités exceptionnelles
« Au début je me représentais les autistes Asperger un peu comme des vieilles brouettes. Une maman émotive est venue me voir en me disant que non, c'était des voitures désuètes avec des moteurs surpuissants. Maintenant je peux dire qu'ils sont comme une écurie de F1. Gros moteur, grosse puissance mais seulement un besoin d'encadrement », remarque Laurent, devant le public venu constater le travail des jeunes. Une puissance qui a été largement exploitée durant ces ateliers. 40 heures pour une application. Un véritable exploit. La fierté se voit sur le visage des participants présents. Laurent Buisson confirme : « Maintenant ils peuvent se dire " moi, jeune autiste Asperger, j'ai réussi à faire quelque chose d'utile pour tous " ».
Un groupe d'amis
Mais avant tout, l'atelier leur a permis de s'épanouir. L'autisme entache la communication verbale, non verbale, les interactions sociales et le comportement physique. « Nous avions des doutes quant au fait de réussir à faire marcher ce groupe. C'était un pari », remarque Odile Le Ny. Pari tenu. Le résultat a même été au-delà de leurs espérances. Des liens et des rapports se tissent, en dehors des murs du Créafab. Plus qu'un groupe de travail, ils sont devenus un « groupe de potes ».
Le Télégramme
http://www.letelegramme.fr/morbihan/lor ... 511579.php
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Asperansa Morbihan
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Re: Asperansa Morbihan
ouest-france.fr
Lorient. « L’autisme, ça fait encore peur… »
A l’occasion de la rentrée de l’association Asperansa (sensibilisation à la protection et à la recherche sur l’autisme), sa présidente Maryvonne Le Greves évoque les avancées, mais aussi les manques dans la prise en charge et l’accompagnement des autistes dits Asperger, c’est-à-dire sans déficit intellectuel ni retard du langage.
Quels sont les objectifs de votre association ?
Au-delà de la prise en charge par les professionnels, les personnes souffrant d’autisme et leur entourage ont besoin d’écoute, de partager. C’est le but de nos permanences, qui se déroulent le premier samedi du mois. Et puis nous avons les ateliers numériques au Parc de Soye, trois mercredis par mois. Ça marche, c’est comme un tremplin pour nos jeunes. Cela les aide à sortir de leur isolement. Au-delà de leur parcours atypique, ils possèdent des savoir-faire, qui ne sont pas toujours validés par des diplômes. Ces ateliers leur redonnent l’estime de soi, valorisent leurs compétences.
Vous travaillez sur l’insertion professionnelle…
Oui, l’inclusion, la formation. D’ailleurs, c’est sur ce volet et par le biais de nos ateliers numériques que nous contribuons au projet Handicap innovation territoire. Mais force est de constater que l’insertion professionnelle des autistes, à Lorient ça ne marche pas. Contrairement au handicap physique, où cela avance mieux car il y a un cadre. Notamment réglementaire. L’autisme, cela fait peur. C’est du cas par cas.
Diriez-vous qu’il y a aujourd’hui davantage de personnes souffrant d’autisme, notamment du syndrome Asperger ? Ou bien est-ce qu’on en parle davantage ?
Avec le principe de diagnostic précoce, les enfants sont pris en charge plus tôt. Mais il y a certainement des gens qui sont porteurs du syndrome Asperger et qui ne le savent pas. On dit « il est bizarre ». Ou alors on met d’autres mots sur sa différence. Comme « haut potentiel ». C’est vrai qu’il peut y avoir des points communs : une hypersensibilité, le cerveau « en mode surchauffe »… Le quotidien des autistes Asperger, même sans retard, reste difficile aussi. Ils doivent apprendre à faire avec les autres.
Le monde d’aujourd’hui, où l’on prône la performance, la compétition, où les contextes professionnels évoluent très vite, ne fragilise-t-il pas davantage ces profils plus « instables » ?
Le changement, être en capacité de s’adapter… Il est certain que les autistes Asperger ne savent pas faire. Ils cheminent à leur façon. Pour eux, la routine est sécurisante. D’eux-mêmes, ils vont apprendre à se protéger ainsi. Le diagnostic apporte une réponse, pas forcément des solutions.
On parle peu de « l’autisme au féminin »…
C’est effectivement encore autre chose. Dans le cas des filles et des femmes, on évoquera plus facilement une bipolarité, voire une dépression. Le diagnostic est établi selon une grille « masculine ». On parle d’une fille autiste pour quatre garçons. On n’en sait rien en fait, puisqu’elles ne sont pas forcément diagnostiquées.
Samedi 5 octobre 2019, réunion Asperensa de 10 h à 12 h, cité Allende (hall C, salle C 01), à Lorient. Contact : 07 68 70 05 51.
Partager cet article Maryvonne Le Greves, présidente d’Asperansa, qui travaille aussi avec le Centre ressources autisme de Bretagne : « L’autisme n’est pas une maladie. Mais il peut générer des pathologies d’ordre psychique comme la dépression… »
Lorient. « L’autisme, ça fait encore peur… »Ouest-France.fr
Lorient. « L’autisme, ça fait encore peur… »
A l’occasion de la rentrée de l’association Asperansa (sensibilisation à la protection et à la recherche sur l’autisme), sa présidente Maryvonne Le Greves évoque les avancées, mais aussi les manques dans la prise en charge et l’accompagnement des autistes dits Asperger, c’est-à-dire sans déficit intellectuel ni retard du langage.
Quels sont les objectifs de votre association ?
Au-delà de la prise en charge par les professionnels, les personnes souffrant d’autisme et leur entourage ont besoin d’écoute, de partager. C’est le but de nos permanences, qui se déroulent le premier samedi du mois. Et puis nous avons les ateliers numériques au Parc de Soye, trois mercredis par mois. Ça marche, c’est comme un tremplin pour nos jeunes. Cela les aide à sortir de leur isolement. Au-delà de leur parcours atypique, ils possèdent des savoir-faire, qui ne sont pas toujours validés par des diplômes. Ces ateliers leur redonnent l’estime de soi, valorisent leurs compétences.
Vous travaillez sur l’insertion professionnelle…
Oui, l’inclusion, la formation. D’ailleurs, c’est sur ce volet et par le biais de nos ateliers numériques que nous contribuons au projet Handicap innovation territoire. Mais force est de constater que l’insertion professionnelle des autistes, à Lorient ça ne marche pas. Contrairement au handicap physique, où cela avance mieux car il y a un cadre. Notamment réglementaire. L’autisme, cela fait peur. C’est du cas par cas.
Diriez-vous qu’il y a aujourd’hui davantage de personnes souffrant d’autisme, notamment du syndrome Asperger ? Ou bien est-ce qu’on en parle davantage ?
Avec le principe de diagnostic précoce, les enfants sont pris en charge plus tôt. Mais il y a certainement des gens qui sont porteurs du syndrome Asperger et qui ne le savent pas. On dit « il est bizarre ». Ou alors on met d’autres mots sur sa différence. Comme « haut potentiel ». C’est vrai qu’il peut y avoir des points communs : une hypersensibilité, le cerveau « en mode surchauffe »… Le quotidien des autistes Asperger, même sans retard, reste difficile aussi. Ils doivent apprendre à faire avec les autres.
Le monde d’aujourd’hui, où l’on prône la performance, la compétition, où les contextes professionnels évoluent très vite, ne fragilise-t-il pas davantage ces profils plus « instables » ?
Le changement, être en capacité de s’adapter… Il est certain que les autistes Asperger ne savent pas faire. Ils cheminent à leur façon. Pour eux, la routine est sécurisante. D’eux-mêmes, ils vont apprendre à se protéger ainsi. Le diagnostic apporte une réponse, pas forcément des solutions.
On parle peu de « l’autisme au féminin »…
C’est effectivement encore autre chose. Dans le cas des filles et des femmes, on évoquera plus facilement une bipolarité, voire une dépression. Le diagnostic est établi selon une grille « masculine ». On parle d’une fille autiste pour quatre garçons. On n’en sait rien en fait, puisqu’elles ne sont pas forcément diagnostiquées.
Samedi 5 octobre 2019, réunion Asperensa de 10 h à 12 h, cité Allende (hall C, salle C 01), à Lorient. Contact : 07 68 70 05 51.
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Re: Asperansa Morbihan
Une petite erreur de frappe : il doit sans doute s'agir d'Asperansa et pas d'Esperansa."...Un long mais beau parcours
Tout commence en juin 2015. L'association Esperansa souhaite la.."
Asperger diagnostiqué
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Re: Asperansa Morbihan
Certes, mais il y a prescription.
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