"Je fais mes bagages , je vais quitter ce pays !!!"

[Benoit]

Une expatriation implique bien plus que la modification d'un aspect de sa vie. Aborder et comprendre une nouvelle culture, un nouveau style et rythme de vie et s'y intégrer ne serait-ce qu'un minimum me semble être une question à ne pas négliger. Etre aspie dans son propre pays d'origine, dans sa propre culture, me semble déjà parfois suffisamment délicat !

On peut discuter sur le fait que les aspies se reconnaissent dans "leur propre culture", c'est souvent loin d'être le cas (quelle que soit la culture d'ailleurs).
Il y a certains aspies français très connus qui préfèrent la culture Mongole ou Turque et ont écris des livres sur le sujet, même.

Une chose aussi à laquelle tout expatrié s'expose sans forcément en avoir conscience : l'incompréhension de leurs proches.

Je ne crois pas que beaucoup d'autistes adultes soient dans cette situation. Je pense en particulier aux personnes autistes à qui leurs parents ont coupé les vivres au passage à l'âge adulte, à ceux qui continuent de nier le diagnotic après coup, etc.

L'intérêt de dispositifs temporaires type "vacances+travail" est à mon sens de prendre la température du pays, de se confronter à la réalité parce qu'effectivement l'idée qu'on peut se faire d'un pays n'est pas toujours conforme à la réalité.

[Artelise]

Contre argumentaire très pertinent.

Toutefois, ce que je voulais dire sans avoir eu le temps de l'exprimer clairement (j'ai été rappelée à mes devoirs maternels plus tôt que prévu ) c'est que parfois, il nous aura fallut du temps pour comprendre les codes d'une culture dans laquelle on baigne depuis notre naissance et à laquelle on a été confrontée toute notre vie. Et on sait enfin ce qu'un froncement de sourcil, un haussement d'épaule, un soupir, un regard en coin.... etc peuvent bien vouloir dire dans la culture qui nous environne depuis toujours. Or, dans une autre culture, tous ces signaux pourrons avoir une signification différente et c'est tout un apprentissage qu'il faudra mettre de côté pour en aborder un autre.

Alors certes, ceux qui se seront passionnés depuis longtemps pour une autre culture et qui aurons le sentiment, spontanément, de mieux comprendre une autre culture que celle de leur naissance, pourrons vivre ces changements sans doute plus facilement, voire comme une sorte de soulagement.

Toutefois, il faut que ceux/celles pour qui ce n'est pas le cas, ait bien conscience que cela pourra représenter une difficulté supplémentaire et qu'il faut qu'ils y soient préparés.


euh... je ne suis pas sûre que nous nous comprenions quand je parle de "'incompréhension des proches".
Tout d'abord, je parle bien évidemment de personnes qui ont encore des proches . Ensuite, je ne parles pas uniquement des aspies, mais des expatriés en général.
Enfin, je parles essentiellement du fait que les proches en questions auront parfois du mal à comprendre que l'on puisse vivre, parfois longtemps, loin de "notre pays et notre culture" sans éprouver le besoin d'y revenir le plus vite possible. Et ils comprennent encore moins facilement, parfois, que l'on puisse vivre loin d'eux.
Note bien que je ne dis pas qu'une telle incompréhension, est systématique et obligatoire. Je dis juste qu'il existe un risque pour qu'elle se présente.
Et que toute personne qui doit s'expatrier - qu'elle soit aspie ou non - doit prendre le temps d'expliquer sa décision à ses proches et s'assurer qu'ils n’interpréteront pas mal cette décision. De telle sorte que l'expatriation soit bien vécue par tout le monde.