LucieP, je comprends ton raisonnement, et te rejoins en certains points. Mais il différencie du mien dans le fond, puisque je ne considère pas l'
homme en lui-même comme étant un oppresseur, mais un être humain au même titre que les femmes. Un être humain davantage privilégié, certes, un être humain qui a peut être à peine conscience de ce qu'on vit au quotidien, mais un être humain avant tout, et parfois même, un être humain avec de la bonne volonté et des convictions, qui est tout autant sous l'emprise de ce patriarcat, ne serait-ce qu'en terme de conditionnement. Si les femmes veulent exprimer leur rancoeur, ce n'est pas envers les hommes, mais envers ce que tu as cité, ou une situation, ou un ou des hommes en particulier... et non pas les hommes de façon générale, dans leur fondement. De même que ça a tendance à stigmatiser les hommes, qui ne vivent pas tous forcément leur "privilège" à 100%, comme ça a été illustré par Castiel. C'est un sentiment puissant de rejet, et de déni des personnes. Et je trouve que cela fait extrêmement du bien d'entendre un homme tenir des propos féministes, parce que oui, il y a des hommes qui soutiennent la défense des droits de femmes et même, qui le font bien. On se sent moins seule avec nous-même.
Mon propos est que dans une association luttant contre une oppression, ce sont les personnes victimes de celle-ci qui doivent décider de comment elles luttent contre, comment elles s'organisent.
L'un n'empêche pas l'autre, non?
Pour re-citer ce qui a été dit plus bas vis à vis de l'homosexualité (qui croise bien ce dont je veux parler) : Pour l'organisation etc ok, mais je suis contre l'idée que ce soit uniquement des LGBT qui soient membres d'association LGBT. L'homophobie, ça vient, en partie, de l'hétérocentrisme. Pour autant, tous les hétéros ne sont pas homophobes, et au contraire, qu'ils fassent partis du combat, ça permet d'intégrer l'homosexualité comme étant purement et simplement naturelle et ordinaire. Et l'avis que l'égalité devrait logiquement en découler, devient un avis davantage majoritaire au sein de la population, puisque non exclusivement réservé aux LGBT. Et en partie, l'homophobie ça ne concerne pas que les homosexuels, parce que les personnes qui pourraient être touchées par de l'homophobie pourrait être aussi bien leurs frères et soeurs, que leurs parents, que leurs amis... Tu vois mon raisonnement en parallèle?
Tout ça pour dire, c'est un combat humain bien plus global, qui touche simplement le respect des humains, dans son entièreté. Alors certes, les femmes subissent davantage, mais c'est comme traiter le problème en surface sans jamais atteindre le fond. Et il me semble qu'il serait plus efficace de parler de tout ça dans leur fondement que dans une situation à un seul rapport. Ajouter la donnée des statistiques est importante puisqu'elle est réelle et c'est un fait à prendre en compte pour le comprendre, qui illustre pourquoi le féminisme existe plus qu'il ne l'explique.
Le problème qu'il se pose, je trouve, c'est que finalement, les personnes les plus sensibilités et aux faits du sujet sont quasiment toujours les mêmes: celles qui luttent, alors que ce devrait elles ceux contre quoi on lutte. Alors je ne pense pas que c'est en se refermant sur nous-même que les choses avanceront le plus vite et le plus pertinemment possible. C'est comme se complaire dans son propre miroir en espérant qu'il y ait une personne de l'autre côté.
Je ne crois pas que des associations refusent les personnes transsexuelles ?!
Je pose la question, puisque, si on considère que les hommes ont un accès refusé aux associations féministes: Si un transexuell FTM né femme se considérant homme voit que les hommes y sont refusés, pourrait-il y adhérer? Si un transexuel MTF se considère femme mais est né homme, pourra-t-il y adhérer? Si on accepte un FTM et un MTF dans une association, pourquoi refuser les hommes?
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.