"Mais pourquoi tu veux absolument être autiste???"

[Manichéenne]

J'ai l'impression que ceux qui disent que les autistes vivraient bien "si les NT (insérez ce que vous voulez)" cherchent à justifier leurs difficultés en reportant la faute sur la majorité au lieu de reconnaitre leur difficultés propre.
Mais c'est aussi valable pour toute minorité. Parfois à raison (minorité raciale qui se plaint du racisme de la majorité), parfois c'est moins évident (punks/emos/jeunes rebelz qui rejettent la société parce que c'est elle qui les rejette). Entre se sentir à l'écart, se mettre à l'écart, ou être mis à l'écart, il y a quelques nuances. Mais la tendance humaine veut qu'on préfère dire qu'on choisit de rester à l'écart parce que les autres ne veulent pas de nous : l'illusion d'avoir le choix sans être le fautif.
C'est ce qui mène à mon avis certains à opposer les non autistes, qualifiés de NT (je déteste le terme, personnellement) et les autistes. Avec des phrases comme "je ne m'entends qu'avec les autistes, de toute façon les NTs ne sont pas assez tolérants" (caricature volontaire).

[Cathy]

Il est tard, j'ai la tête vide ou trop pleine.
J'essaie de lire tous les fils et je ressentais juste le besoin de te dire Manichéenne que tes dernières interventions sont
Merci

[Flower]

Discussion intéressante, j'aurais tendance à être d'accord avec had et Lilette (et pourtant, je ne suis pas celle qui galère le plus). Même toute seule chez moi, ce n'est pas toujours évident, quand je prends 30-45 minutes pour préparer un plat qui ne devrait en prendre que 15, par exemple, ou quand je me dis qu'il faudrait que je mange un truc, que j'ouvre le frigo, regarde dedans - et le referme sans n'avoir rien pris (ou finir avec un yaourt)... J'ai beaucoup appris, mais à chaque fois, ça me demande une réflexion et c'est fatiguant.
Donc en gros, ça va très bien quand je suis seule chez moi ET que je n'ai aucune obligation. Ça fait genre une après-midi par semaine, quoi.

[misty]

Je suis d'accord avec toi, Manichéenne, et encore une fois je n'ai pas dit que les autistes vivraient bien mais qu'ils vivraient un peu mieux dans un contexte moins normé. Comme effectivement beaucoup de minorités...

Had: Je suis d'accord aussi avec les difficultés que tu exprimes. Pour moi aussi intérêts envahissants, hypo/hypersensibilité et décisions c'est vraiment l'enfer. Mais j'ai du mal à parler de handicap (peut-être à cause de mon optimisme, de ma naïveté ou de la tendance, comme disait Manichéenne, à "normer" mes difficultés). Parce que je ressens vraiment très fort ce décalage de rythme qui pourrait diminuer en changeant de contexte. Ce ne serait pas parfait mais un peu moins compliqué.

Exemple: mon frère passe son temps au Japon, toutes ses vacances: là-bas c'est malpoli de parler fort, d'être familier ou de toucher les gens, de montrer ses émotions. L'acharnement et l'obsession du travail bien fait sont une grande qualité. La lenteur et la rigueur sont privilégiées, dans leur culture. Ils sont considérés comme froids et limite inhumains par les occidentaux (en général), et lui s'y sent comme un poisson dans l'eau...

Je ne dis pas que c'est la "société parfaite pour les autistes", juste que vivre là bas (en campagne ou petite ville, pas Tokyo où ils se lâchent, hein... ), c'est peut-être légèrement moins douloureux que chez nous? Je m'interroge juste...

je trouve que le truc le plus génial de l'autisme, c'est le rapport au monde. un objet a bcp de dimension : il a un poid, une couleur -qui varie selon la luminosité-, une odeur, un gout, un bruit -qui est different selon sur quoi je le tape- ... la plupart du temps, les gens s'arrete à la forme et à la couleur. pourtant ... c'est cette sur-connexion à l'environnement que je trouve être un avantage. et ça permets de s'émerveiller, jusqu'au bonheur, sur des choses simples, comme les feuilles d'un arbre avec un legère brise (vl'a l'envoler lyrique )

Là, je suis 1000% d'accord!

les autiste sont pas vraiment des être sociaux : une société d'autiste, ça ne serait pas viable.
ça ne serai pas une société. la sélection naturelle nous éliminerai.

Là moins... Il y a des autistes qui vivent en société (et aiment ça, même), question de spectre encore une fois...
La sélection naturelle, je m'interroge aussi: S. Baron-Cohen notamment a, je crois, posé la question "et si le cerveau Asperger était le début d'une évolution neurologique?"
Et si je posais cette question, c'était plus par rapport à la notion de typique/atypique. Dans une société composée à 90% d'autistes, qui est neuro-typique? Quel est le type? Les autistes peuvent rester autistes et devenir typiques, non?

Flower: encore une fois, je n'ai pas dit que je ne ramais pas, hein... Je m'interroge juste sur la place de la norme dans ces difficultés... Après, les pertes de temps titanesques pour des broutilles suivies de crises de frustration toutes aussi titanesques parce que justement j'ai perdu du temps, j'y suis abonnée et je résilierai volontiers...

[Flower]

Flower: encore une fois, je n'ai pas dit que je ne ramais pas, hein... Je m'interroge juste sur la place de la norme dans ces difficultés... Après, les pertes de temps titanesques pour des broutilles suivies de crises de frustration toutes aussi titanesques parce que justement j'ai perdu du temps, j'y suis abonnée et je résilierai volontiers...

Je n'ai pas dit que tu as dit que tu ne ramais pas. Sinon, oui, bien d'accord sur les crises de frustration pour des broutilles...

[Lilette]

Ah non pitié, pas le côté "L'Asperger c'est l'évolution du genre humain" ....

[misty]

J'ai pas dit que j'étais d'accord... Je cite juste Baron-Cohen... Et entre ça et la sélection naturelle, je pense qu'il y a un juste milieu, c'est tout...

[Christian]

Ah non pitié, pas le côté "L'Asperger c'est l'évolution du genre humain" ....

Il me parait évident qu'en l'état, une société que de SA ne survivrait pas longtemps. Par contre, un avenir avec plus de SA identifiés et accompagnés, j'y crois, d'autant que cela va favoriser encore la "transmission des gênes"

[Manichéenne]

Exemple: mon frère passe son temps au Japon, toutes ses vacances: là-bas c'est malpoli de parler fort, d'être familier ou de toucher les gens, de montrer ses émotions. L'acharnement et l'obsession du travail bien fait sont une grande qualité. La lenteur et la rigueur sont privilégiées, dans leur culture. Ils sont considérés comme froids et limite inhumains par les occidentaux (en général), et lui s'y sent comme un poisson dans l'eau...

Je ne dis pas que c'est la "société parfaite pour les autistes", juste que vivre là bas (en campagne ou petite ville, pas Tokyo où ils se lâchent, hein... ), c'est peut-être légèrement moins douloureux que chez nous? Je m'interroge juste...

Pour nous français, oui, pour un autiste japonais, non. Si certains côtés assez autistiques sont valorisés, d'autres contraintes sont fortes. Comme partout, on tolère plus facilement les erreurs des étrangers. Les codes sociaux sont très forts au japon. Rien que se tromper en nommant quelqu'un sera mal pris (prénom-chan/san/sensei/rien ? c'est très important !). Quelqu'un qui ne respecte pas la hiérarchie sociale, ne salue pas comme il faut, est un peu trop excentrique, coupe la parole, parle de sujets inappropriés, je pense qu'il sera tout aussi mal là bas que dans notre société.
Mais c'est vrai que pour un étranger autiste, certaines caractéristiques seront vues positivement, d'autres seront mises sur le compte de la culture. Je ne développe pas plus, il suffit de lire le livre de Josef Schovanec.

Ah non pitié, pas le côté "L'Asperger c'est l'évolution du genre humain" ....

Sans aller jusqu'à une évolution du genre humain, il est naturel que lorsque les conditions sont mauvaises (santé, médecine, nourriture, etc), alors seules certaines caractéristiques sont privilégiées et on trouve des populations fortes, résistantes, avec de grandes capacités physiques. C'est vrai également pour les animaux. En améliorant un peu les conditions, les individus plus forts socialement trouvent leur place, il ne s'agit plus de survie purement individuelle, mais de s'organiser pour améliorer la survie de l'espèce. Quand les conditions sont idéales, des gènes plus rares, et les capacités qui vont avec, peuvent s'exprimer. Des individus atypiques sont présents en plus grand nombres parce que la société est assez stable pour pouvoir les intégrer et bénéficier en retour de leurs capacités et de leurs patrimoines génétiques. Par l'exemple : ce n'est pas par temps de guerre et de famine qu'on révèle le potentiel des Léonard de Vinci, Bill Gates, Beethoven ou Stephen Hawking.

[Lilette]

J'ai tellement lu "Le SA est l'évolution de l'humanité" sur des groupes FB, que ça me colle des frissons désormais.
Je ne vois vraiment pas ce qui leur permet d'affirmer une telle énormité, et puis juste ça ne tient pas debout pour moi ...
A croire que c'est "trop super fun" d'être autiste.

[carpediem_etc]

Vu mon inconsistance émotionnelle je ferais des ravages si j'avais des décisions importantes à prendre pour le bien de tous...

Je pense que beaucoup de personnes imaginent que ça dédouane et permet de faire des trucs "étranges" en ayant une bonne raison. Comme si nous faisons exprès de le faire ces choses étranges.

Hier soir je suis encore entrée dans un état de furie émotionnelle, j'ai fracassé la chaise de mon 3ans (qui était chez son père, je ne me transforme jamais en Hulk en leur présence) par terre... Tu parles d'une chance !

[seul]

Si on vivait dans une société avec que des autistes , de nouvelles mutations se feraient , il y aurait des super-autistes , et les simples autistes ne seraient plus autistes , les super-autistes prendraient le nom d'autistes , il iraient sur super-asperansa , voilà mon hypothèse . On leurs donneraient des pourcentage d'handicap du genre 300% d'handicap ou des trucs comme ça .

Sur un ton plus sérieux , est-ce que les gens rejetent par choix ou est-ce qu'ils le font par l'emprise du groupe ( non abélien ) .

[rebecca]

Hier soir je suis encore entrée dans un état de furie émotionnelle, j'ai fracassé la chaise de mon 3ans (chez son père, je ne me transforme jamais en Hulk en leur présence) par terre... Tu parles d'une chance !

Il ya deux semaine, le medecin de l hopital avait une heure de retard, comme d habitude,, et la salle d attente passait une musique pourrie, qui crepitait et tournait a fond!!
A l hopital!j étais ahurie!
La secretaire n a pas trouvée la commande de la radio.
malgré que je me suis mise au fond du couloir, l'attente me fut ingerable et j ai mis 4 enormes coups de pieds a la porte, sous l oeil ou l oreille ebahi d un jeune interne.
Je comprend la violence qui nous emane dans ces cas extremes d'émotions et elle n est jamais méchante ou dirigée vers un etre humain,(sauf sur soi meme souvent, chez les autistes)
Apres il faut des heures pour calmer le stress , comme tu dis, quelle chance!

[carpediem_etc]

Moi aussi c'est toujours contre des objets, ou contre moi même.
Vous avez des moyens de canaliser cela ? Est-ce que ça a été abordé sur ce forum ? Parce que je crois que c'est le pire pour moi, de perdre tout contrôle comme ça.

[rebecca]

? Pas de solutions pour moi,
ça ne m arrive que dans les cas extremes.
autodestructrice, je me blessait chaque jours jusqua mes 23 ans.
sinon, ces crises de stress violentes m'arrivent a 99%des fois quand j ai un amoureux, et que ca se passe mal.(souvent)
depuis un an je suis seule et n ai presque plus fait de ces crises sauf dans ces cas de medecins hautains , mal poli, ou humiliants, car certains font espres de me dire des blagues et de l'ironie lorqu ils lisent que je duis autiste!
,ou une fois dans une ancienne assoc de skizophrenes et bipolaires, avant mon diagnostic, car plusieurs de ces gens se moquaient de moi ne comprennant pas que je souffre et ai des problèmes, juste parce que de l exterieur je parraissait mieux qu eux. Eux appatiques sous medicaments et obese par la facilité d ingerer des biscuits , chips et sirops toute la journee, donc jaloux et non comprehensif de problemes plus subtils,ils se moquaient que je ne comprennent pas des mots, ou que je remue mes mains, ou pose des question ou gigotte alors qu eux etaient cloués sur leur chaises des heures immobiles...
comme souvent , les obeses ou les personne très âgée nieront l'existence dune problematique chez un autre, où c est moins apparent.ca m arrive constament,j etai plus mignonne qu eux, mais eux avaient ami, famille, enfant, mari, loisirs, et pouvaient tout vivre car hiposensibles avec leur medications. Et moi seule a souffrir.Mais tout ça ça leur passait au dessus. Pour eux si on est jeune(moins de55 ans)et pas obèse ou pir si on est mignon,, c'est qu'on n'a pas de problème. Je suis sorti du post, mais c'est ce sujet là et cette reaction recurrente chez les gens qui me mettent le plus en furie.et que dire des deux derniers medecins qui nient mon diagnostic , du cra, et malgré tout mes symptomes....croyant que c'est un, leger probleme psychologique de mode....(juste ces trois dernieres semaines)!
J ai fait aussi une crise une fois d une terasse ou une batucada est passée sans que je m y attende, je me suis figée et crispée mais ma violence s est accrue car il y a avait mon ex, qui se foutait completement de ma reaction(je devenait violette, et suhait....)et ne m a pas demandé sil pouvait m aider...et il savait mon diagnostic!voila, l injustice, l impossibilité de ressenyir clairement les choses et de les esprimer, font bouillir l interne .seule, sans interaction, pas de problème de violence.mal etre mais pas violence.