... pas facile de répondre
... Oserais-je dire que la douleur c'est pas grave ...
En tout cas la douleurs ne se mémorise pas, c'est un fait. Ça peut être terrible sur le moment, mais en soit c'est quelque chose de presque courant, nos corps sont fait pour ça. Une bonne rage de dent, un accident, et on atteint assez vite le maximum d'information nociceptive, de "message douleur", que le corps peut envoyer. Pour les nourrissons les mécanismes sont nouveaux, mal atténués, mais ils ont aussi un maximum mécanique, physiologique, que la plus part d'entre nous connaissent.
... Oserais-je dire que si toi ça t'as outré c'est déjà moins grave ...
Le grand truc des années noirs c'était de dire il n'en restera aucune trace, et le truc qui a cassé cette idée c'est la preuve que les enfants dont la douleur a été prise en charge, réduite, se rétablissait mieux. (anand, 1987) Mais il reste le pourquoi.
On peut répondre à cette question physiquement, par la fatigue que ça provoque, mais ... aurais-je eut besoin de remuer tout ça si c'était le problème?
Je ne crois pas.
Selon moi, après chacun est juge, mais selon moi le pire c'est d'être dans un état invisible comme de se noyer devants des gens qui vous font coucou, (c'est là ou le sujet deviens proche parent de celui de l'autisme d'une façon ou d'une autre).
Si toi tu le vois, ta fille a vécu un truc terrible, ok, mais avec des yeux dans lesquelles à pu lire que oui c'était terrible, et c'est suffisant pour dépasser d'une façon ou d'une autre le problème ... ce que toi tu n'a probablement pas eut, ce en quoi toi tu te retrouve au fond plus victime qu'elle, tu comprend? (un peut comme si vous portiez chacune une part de ce que nous on a pu vivre, elle a douleur, toi l'invisibilité du vécu).
Alors la médecin, bon, peut être elle s'en fout, peut être c'est un des rares cas a tendance sadique tout est envisageable, mais ta fille elle peut identifier ça le poser quelque part, le craindre, mais c'est classable
Moi, tugdual j'imagine, les deux qui ont témoignés de leur historie en réponse à mon article, on a très probablement pas eut ça, pas eut cette chance.
A ces ages ont a probablement les uns et les autres atteins ce seuil qui fait qu'on ne se débat plus, curare ou pas, on ne prend plus ce risque, et on permet au soignant de croire qu'on ne sent plus rien, on attend plus rien de l'expression de la douleur que d'en risquer encore plus. Les mains qui s'approchent pour langer et pour charcuter sont indistinctes, les portes qui s'ouvrent pour nourrir et pour perforer sont les mêmes. Et sans des yeux témoins de ça, une partie du monde en est resté là, et le bruis de la porte qui s'ouvre reste inscrit comme synonyme de danger, comme la mains qui s'approche, comme l'image que j'ai demandé a tugdual de commenter, ça continue pour moi a évoquer le danger.
La mienne de mère est resté dans l'impossibilité de voir. Elle m'a toujours décrit mes bras qui remuait les poings serré pour qu'elle me prenne alors qu'elle en avait pas le droit, après une ponction, et que c'était terrible.
En fait, je l'ai lu ces derniers jours, les poings serrés c'est un signe de douleur physique. Les gestes désordonnés des bras aussi ça peut ça peut être est signe de douleur physique. Mais c'était trop, ça, ça passait pas, son impossibilité de jouer son rôle, de me prendre, transposé sur moi, était le summum de ce qu'elle pouvait réaliser.
Tout ça pour dire que le tien de rôle de mère dans cette histoire de fibro, il a été joué, et c'est probablement ce qui importe le plus.