[Index Énergie] Pour parler d'énergie...

[PetitNuage]

Merci pour les précisions Tugdual.
Oui a priori c'est surtout intéressant pour eux.

Ou peut-être pour les consommateurs qui ont un tarif ajusté aux pics ?
Ou ceux qui sont prêts à faire des concessions sur leur confort.

(et pour ma soeur, je pense qu'elle n'est pas concernée puisque chauffage et eau chaude sont alimentés par le gaz et non l'électricité...)

[Tugdual]

Transition énergétique :

• mieux comprendre les controverses (1) ;
• mieux comprendre les controverses (partie 2)...

[Tugdual]

Approvisionnement en ressources fossiles :

• depuis la Russie...

[Bubu]

On va détruire le monde si l'on ne fait pas le nécessaire dans les 3 ans à venir.
Il faut de manière urgente arrêter l'usage des énergies fossiles.
La solution est le nucléaire.

On pourrait dire que c'est pas terrible, la façon de traiter les déchets radioactifs. Mais au moins ça ne dégage pas de CO2, l'énergie nucléaire, et donc est neutre en terme de réchauffement climatique.
Et le réchauffement climatique est le problème écologique majeur aujourd'hui.

[Comte_Pseudonyme]

Un autre argument que j'avais en faveur du nucléaire, c'est que si les déchets nous emmerdent, c'est parce qu'on les garde. Ce qui n'est pas le cas des énergies fossiles. Ceci dit, je suis devenu assez inquiet pour le nucléaire. D'une part, à cause de l'instabilité géo-politique qui va toujours croissante. Ensuite, parce qu'en France, une bonne part du parc dépend de l'eau pour le refroidissement et donc le fonctionnement. Or... l'eau commence sérieusement à manquer. Peut toujours dire : oui, on peut remplacer l'eau par des sels fondus sur de nouveaux réacteurs. Ok. Mais même là, ça reste une centrale thermique qui... a besoin d'eau.

On en est venu à un tel stade, ou le concept même d'aéroréfrigérant "classique" (avec de l'évaporation d'eau) est devenu problématique, puisque on a du mal à remplacer l'eau. Ces problèmes existent depuis la fin des années 2010 (https://www.leparisien.fr/societe/canic ... 846182.php https://www.lexpress.fr/actualite/socie ... 32721.html). J'ai du mal à savoir exactement combien de réacteurs étaient à l'arrêt en 2021 spécifiquement à cause de la chaleur (des maintenances de 2020 avaient été reportées à cause du COVID), mais je trouve ça préoccupant. (et les sites militants me donnent pleins d'articles alarmistes à mi-chemin du faux positif...)

D'autant plus préoccupant que le problème s'étant, du coup, aussi à l’hydraulique conventionnel (barrages). Bref, le nucléaire, comme d'autres solutions, sur le papier, c'est bien. Mais franchement, je ne sais pas. J'étais confiant sur sa pertinence en France, mais la gourmandise énergétique va toujours croissante et je ne sais pas comment le nucléaire peut efficacement contribuer à éventail de solutions qui sont nécessaires.

De toutes manières, je commence à basculer du côté de plus en plus pessimiste des "auteurs du Rapport Meadows-mètre". Donella Meadows était l'optimiste. Elle pensait qu'en ayant les informations, les gens prendraient les bonnes solutions et qu'on éviterai le pire. Je dis pensais parce qu'elle est morte (comme symbolique, on peut difficilement faire mieux). Meadows (dont j'ai mangé le prénom) lui, pense qu'on va globalement s'en tirer, mais avec des prix à payer très, très lourds. Enfin, le troisième autour principal pense tout simplement que c'est trop tard et qu'on est en fin de course.

Avant j'étais sur la position centriste du "ça va faire mal, mais on s'en tirer", maintenant, je me dis que même pour les solutions les plus pires qui permettent une vie acceptable, ce sera déjà beau.

Soit dit en passant, 50C en Inde. Record depuis 122 ans. Mais sinon, on a encore nos chances, d'après certains.

Mouais. La bonne énergie est celle qu'on ne dépense pas, et pas mal de pays industrialisés se sont plus activés à lutter contre le nucléaire que contre le fossile (Japon, c'est toi que je regarde). Et en attendant, pendant que maintes personnes parlent du sexe des centrales décarbonées, pas de lois sur l'éclairage urbain, la publicité lumineuse, le poids maximum des voitures, etc. Or, ces lois auraient du être voté, au bas mot, il y a dix ans.

[Tugdual]

Mouais. La bonne énergie est celle qu'on ne dépense pas, et pas mal de pays industrialisés se sont plus activés à lutter contre le nucléaire que contre le fossile (Japon, c'est toi que je regarde). Et en attendant, pendant que maintes personnes parlent du sexe des centrales décarbonées, pas de lois sur l'éclairage urbain, la publicité lumineuse, le poids maximum des voitures, etc. Or, ces lois auraient du être voté, au bas mot, il y a dix ans.

Je suis d'accord.

Je suis également perplexe devant le développement actuel des véhicules électriques, qui ressemble à un concours : qui contient le plus de gadgets, qui est le plus puissant, qui accélère le plus fort (juste pour rouler à 80 km/h ?), qui est le plus lourd, qui a besoin d'une infrastructure de ouf pour pouvoir en recharger la batterie, etc.

Sur le marché français, un seul véhicule électrique correspond à peu près à mes critères. Et comble de l'ironie, ce véhicule le plus judicieux ne bénéficie pas de la totalité du bonus écologique, car son prix n'est pas assez élevé (bonus limité à 27% du prix).

Mais il faut rester positif : on vit dans une région du monde plutôt privilégiée, et à partir du moment où on considère qu'on fait ce qu'on peut, il ne sert à rien de se rendre malade...

[Tugdual]

Importations gazières :

• un bilan carbone à regarder de près...

Extrait :

L’invasion russe en Ukraine et les tensions internationales qui en découlent nous rappellent qu’un quart de l’énergie mondiale est assurée par la combustion du gaz naturel. Une part qui reste à peu près constante dans les projections mondiales à l’échéance 2040, même pour des scénarios de transition énergétique optimistes.

[...]

La situation de l’UE s’applique également à la France. La production de gaz en France (gaz de mine et biogaz) était de 2,4 TWh PCS (milliards de kWh en pouvoir calorifique supérieur) en 2020, ce qui ne représente qu’environ 1 % de sa consommation. La majeure partie du gaz consommé par la France est donc importé, et provient de Norvège (36 %), de Russie (17 %), d’Algérie (8 %), du reste de l’UE (8 %), du Nigeria (7 %), du Qatar (2 %) mais également de sources dont l’état français ne précise pas la provenance (22 %).

[...]

Cette contradiction se retrouve aussi dans les mouvements associatifs, qui s’opposent fortement aux projets de production de gaz sur le territoire, mais sont très discrets sur nos importations. Ainsi, en Lorraine, un projet d’exploitation de gaz de charbon suscite la controverse, alors que le pipeline acheminant le gaz russe n’alimente pas d’oppositions. Ce comportement s’inscrit dans le réflexe NIMBY (« not in my backyard », ou « pas dans mon arrière-cour »), prédominant en Europe à l’échelle locale comme nationale.

[...]

En effet, entre les phases exploratoires et de mises en production et l’utilisation finale, un certain nombre d’opérations viennent alimenter le budget carbone de la filière gazière. Ainsi, avant sa livraison au consommateur, le gaz subit des traitements pour le purifier, le pressuriser et le transporter (déshydratation, élimination des gaz pénalisants, traitement des résidus, pompage, compression, transport, liquéfaction…). Dans certains cas, viennent s’ajouter des fuites de gaz liées à des défaillances techniques et des manques de surveillance des installations.

En résumé, plus un gaz est produit loin du consommateur, plus son empreinte CO₂ sera élevée.

[Tugdual]

Une petite vue d'ensemble :

• Énergie, climat, croissance et décroissance...

[Tugdual]

TotalEnergies, EDF et Engie appellent les Français :

• à consommer moins d’énergie...

Extrait :

Les dirigeants des trois énergéticiens français TotalEnergies, EDF et Engie appellent ensemble, dimanche 26 juin, les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l’hiver prochain.

[...]

Ils souhaitent le lancement d’un « grand programme d’efficacité énergétique » et une « chasse au gaspillage nationale ». « Agir dès cet été nous permettra d’être mieux préparés pour aborder l’hiver prochain et notamment préserver nos réserves de gaz », estiment les trois dirigeants.

[Shadow]

Modération (Tugdual) : Déplacement de messages depuis ici (début).


J'aimerais discuter de la politique énergétique de l'Europe. Voilà 10 ans on se plaignait (notamment en Suisse) que l'on avait un trop gros surplus de production électrique sur le continent (et que les prix de l'électricité étaient trop bas, la seule chose dont je suis d'accord avec eux). Maintenant exactement les mêmes se plaignent d'une production insuffisante en période hivernale (sur tout le continent). Cet hiver va être extrêmement compliqué (vous êtes tous prévenus). On a arrêté des capacités de production sans avoir investi suffisamment dans un système de production renouvelable. L'énergie est un sujet sérieux, mais nos politiciens ont l'air de s'en moquer. Ils ne planifient rien à moyen et long terme (hormis leur réélection). Moi cela me rend fou de rage.

J'ai écrit cela pour mon travail de maturité en 2014 (sur l'énergie solaire) :

7. Enjeux énergétiques actuels et futurs

Nous avons constaté ces dernières années que les enjeux énergétiques deviennent de plus en plus importants dans notre société. Les pays dépendants d'une seule région pour leur approvisionnement sont exposés à des risques de chantage, notamment sur le prix et sur leur politique énergétique. Aujourd'hui, il faut réduire tous ces risques pour ne pas être exposé à des pressions extérieures, artificielles ou non. La production énergétique à l'aide de l'énergie solaire en Europe nous rendra moins dépendants de l'extérieur et nous permettra de faire des économies.

Les panneaux solaires thermiques pourraient réduire l'utilisation de combustibles fossiles pour la production d'eau chaude sanitaire et ainsi diminuer les coûts. Nous avons constater ces dernières semaines, avec la Russie notamment, que le chantage énergétique pouvait constituer une arme diplomatique pour s'assurer l'avantage dans les négociations. Donc il est dans l'intérêt de l'Europe de produire sa propre énergie grâce aux panneaux solaires. Les panneaux photovoltaïques peuvent eux aussi remplacer à terme une partie des vieilles centrales thermiques fonctionnant aux énergies fossiles. La production indigène diminuera notre dépendance aux énergies extérieures, ce qui empêchera les pays producteurs d'avoir toujours l'avantage dans les négociations. Les économies réalisées permettraient aussi d'investir plus dans l'énergie solaire, ce qui accélèrerait son développement.

Les sources d'approvisionnement en énergies fossiles de l'Europe se réduisent, notamment avec les différents combats armés qui ont lieu dans différents pays producteurs du Moyen-Orient. L'instabilité dans cette région ne fait qu'augmenter, ce qui menace notre sécurité énergétique. Nous devrions voir ainsi les prix augmenter ces prochaines années, jusqu'à ce que le calme revienne dans ces régions. C'est dans notre intérêt d'investir dans l'énergie solaire pour réduire les déficits économiques issus de l'achat énergétique dans la balance commerciale. Notre intérêt à développer plus d'autonomie est donc double, tant économique que politique.

Les investissements dans ce secteur énergétique sont clairement insuffisants aujourd'hui, car ils ne permettent pas d'encourager assez rapidement l'utilisation systématique de modules solaires. Mais les gouvernements européens commencent à investir plus dans le secteur de l'énergie solaire, car ces dernières années ils ont constaté que le secteur énergétique prend de plus en plus d'importance dans nos sociétés. Ils restent cependant de loin insuffisants et il n'y a pour l'instant que l'Allemagne qui a réussi à débloquer des fonds très importants pour subventionner l'énergie solaire. L'indépendance énergétique sera donc un des enjeux principaux pour le futur de nos pays.



Voilà. Désolé pour le pavé.

[lucius]

Je suis d'accord. Je pense que nous subissons surtout une chute des compétences au sein de la classe politique un peu trop géré par des lettrés, juristes ou issus du monde associatif... (ce qui n'est pas un mal) qui empêchent des gens ayant un bagage suffisant sur le plan scientifique, technologique, industriel et de gestion de projet de participer aux débats ou de lancer d'autres sujets que les domaines qui intéressent les premiers.

Il y a moins de 10% des énarques qui sortent d'écoles d'ingénieurs et au moins 45% des IEP.



Il faut bien se rappeler que la thématique de l'énergie: c'est 4 gros points

• Production ( on y englobe aussi la question des déchets)
• Transport ( d'un point A à un point B)
• Distribution ( où et quand)
• Stockage (durée de vie, capacité, perte...)

On est tellement focalisé sur la production et les déchets que l'on a mis à mal le reste en l'oubliant et en le mettant de côté.
On a fait des petits pas dans des projets européens de stockage mais c'est avec des montants tellement insuffisants par rapport aux investissements d'autres pays et même de sociétés.

Ce qui m’inquiète, c'est le manque de culture des projets.
On a une vision court-termiste sur des projets qui mettront des années à se mettre en place à condition d'avoir un soutien continu des autorités (et ne pas craindre un abandon d'un nouveau gouvernement en court de route). Trop d'élus ou au gouvernement font des lois ou lancent des chantiers mais laissent d'autres les réaliser/appliquer sans savoir si c'est viable ou si cela donnera de réels résultats (hors un petit encadré dans un journal le lendemain du vote).

On a nommé comme Haut-commissaire au plan un agrégé de lettres. On a nommé au ministère de l'éducation un historien alors que l'enseignement scientifique (maths, biologie et physique-chimie) est mal en point. Rien ne me dit qu'ils ont les compétences pour mener les chantiers/projets correctement.

Je me dit qu'au moins au ministère de la recherche, il y a une véritable chercheuse (tout comme sa prédécesseuse) mais cela ne prouve pas non plus sa compétence pour mener des chantiers juste parce qu'elle a un bagage de chercheuse.

[Shadow]

Il faut bien qu'ils comprennent que la transition énergétique c'est une course contre la montre. Bientôt les ressources fossiles vont être insuffisantes pour couvrir la demande (pétrole et gaz surtout). On est en plus le continent le plus exposé. Ils attendent quoi ces feignants? Que ça nous tombe dessus? Il faut un effort coordonné ou l'on va se larder méchamment.

On a pas retenu les leçons du premier choc pétrolier. On a eu bientôt 50 ans pour se préparer mais on a absolument rien fait (j'exagère, mais on a fait très peu de choses). L'énergie est quelque chose de rare et précieux. Et l'on va bientôt le redécouvrir.

[Shadow]

Petit rappel (20 décembre 1973 et 31 décembre 1973):

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/vid ... petroliere

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/vid ... x-pompidou


Modération (Tugdual) : Déplacement de messages depuis ici (fin).

[Tugdual]

Produire plus de pétrole pour remplacer le pétrole russe :

• Pas à court terme...

[Tugdual]

Nucléaire :

• 4 g de CO2 par kWh...

Extrait :

Sous la surveillance d’un panel d’experts indépendants, des ingénieurs de la direction des études et recherches d’EDF se sont penchés de très-très près sur les émissions de gaz à effet de serre des centrales nucléaires françaises actuelles. Avec une étude, publiée la semaine dernière, qui révèle (ou confirme pour les spécialistes) que le cas français est carrément extrême.

[...]

Mais comment les auteurs de l’étude sont-ils arrivés à ce chiffre de 3,7 grammes de CO2 ? Se servir des études existantes au plan international est utile, mais très peu précis. Non par manque de données, mais parce que les résultats offrent une grande dispersion, liée aux conditions très différentes selon les cas. C’est ainsi que le rapport 2015 du GIEC rapporte des chiffres très variés, allant de 1 gramme à plus de 100 grammes avec une moyenne à 12 g équivalent CO2 par kWh. Et avec des études de qualités variables.

Pour réaliser une étude dont les résultats ne puissent être contestés, les auteurs ont scrupuleusement suivi les méthodes standardisées de l’Analyse en cycle de vie d’un produit, dite ACV, encadrées par des normes ISO. A l’aide du logiciel Simapro d’ACV, lui aussi standard et non spécifique du nucléaire. Cette démarche très rigoureuse permet de s’assurer que l’on compte vraiment tout. Des mines d’uranium au futur enfouissement géologique des déchets les plus radioactifs, en passant par la fabrication des combustibles nucléaires, la construction des centrales (béton, acier, etc), leur exploitation, leur démantèlement et la gestion de tous leurs déchets. En comptant tous les gaz à effet de serre, et pas uniquement le CO2.