@Aliocha1, je suis arrivé sur le forum peu de temps après avoir assimilé les théories psychanalytiques, que j’avais trouvées incroyables, m’expliquant le fonctionnement de l’humain et tout et tout, Freud était mon héros… alors je m’en suis pris plein la gueule sur le forum
Depuis j’ai retourné ma veste (donc côté cognitiviste). Et je ne pense pas la retourner un jour côté psychanalyse.
J’espère ne pas dire trop de connerie mais, pour moi le gros soucis de la psychanalyse, c’est de tout mettre sur l’acquis, c’est ce qui a causé les abus avec l’autisme.
C’est la faute à papa si ceci, c’est la faute à maman si cela (c’est notamment la faute à maman frigidaire si fiston est autiste). Alors qu’en fait plus on progresse en neuropsy et plus on se rend compte qu’une bonne partie des difficultés semblent innées (si maman semble « froide », c’est peut-être qu’elle est autiste aussi).
Et quand il y a effectivement une part de responsabilité revenant à papa et/ou maman, c’est possiblement en grande partie parce qu’ils ont des difficultés similaires au gamin, et dont ils ignorent l’existence.
Ensuite sur ce postulat que tout vient de l’acquis, la psychanalyse va vouloir aider le patient à corriger les erreurs causées par papa et/ou maman, avec une longue thérapie (qui coute bien chère).
Et en effet elle va être longue, puisque la psychanalyse va tenter de corriger des fonctionnements qui sont en partie innés, donc elle peut essayer longtemps, très longtemps, ça risque de ne pas marcher.
Pour caricaturer c’est comme si le psyk disait au patient « oui vous avez les yeux bleux, c’est à cause de vos parents, on va travailler ensemble sur le problème et petit à petit vous aurez peut-être les yeux marrons ».
Si je devais résumer (mais alors vraiment succinctement) ma pensée, je dirais que névrotique = neuroatypie légère, état limite = neuro-atypie modérée, et psychotique = neuro-atypie forte, le tout variant ensuite beaucoup suivant l’acquis.
Et comme c’est en grande partie génétique, le soucis c’est que les parents n’ont pas les compétences pour aider le gamin, vu qu’ils ont souvent des problèmes similaires à degré d’intensité variable, comme de l’alexithymie que personne ne remarque.
La psyk peut avoir un effet en agissant sur la partie de difficultés acquises (parfois -souvent ?- en créant/accentuant des antagonismes dans la famille qui n’ont donc pas forcément lieu d’être), donc le patient semble aller mieux donc la psyk crie victoire. Mais comme elle ne tient pas de stats sur ceux qui ont arrêté leur psyk sans aller mieux, ben en fait on n’en sait rien.
Et en 10 fois moins de temps et d’argent, une TCC aurait pu faire aussi bien puisqu’elle aurait permis au patient de conscientiser ses difficultés et d’assimiler autant que faire se peut des parades, ou du moins d’y adapter sa vie.
Il y a aussi les somatisations. C’est encore mal compris, mais nombre de personnes (alexithymiques ?) n’ont pas une bonne conscience/mentalisation de leurs émotions qui se diffuseraient dans le corps, d’où les somatisations (dermatie, coloscopie, arythmie, troubles alimentaires, etc…). Et le travail thérapeutique semblerait améliorer la conscientisation des émotions et réduire les somatisations en conséquence.
Donc dans ce cas, une psyk au long court permet au patient d’aller un peu mieux. Mais mettre en place des conditions de vie plus adaptée à son système neurologique serait peut-être mieux.
J’ai lu en diagonale les 2-3 dernières pages, là où tu sembles -grâce à la psychanalyse- faire un lien entre pulsion/inconscient puis fascisme ou capitalisme, je ferais -grâce aux sciences cognitives- un lien plutôt du type pulsion/instinct de groupe/fonctions exécutives déficitaires/égocentrisme, et sur cette base égocentrique, si c’est le fascisme ou le capitalisme qui peut satisfaire l’individu, alors il ira dans cette direction.
Tu dis :
c'est simplement que je ne suis pas d'accord avec le fait que sous couvert qu'un point de vue particulier se réclamant de la psychanalyse ait dit telle chose concernant l'autisme, il faudrait rejeter tout l'édifice conceptuelle sur lequel repose la psychanalyse (à savoir que nos actions sous bien souvent guidées par nos pulsions et notre inconscient).
Nos actions sont en effet bien souvent guidées par nos pulsions et notre inconscient, mais les explications que la psychanalyse a tirées de cette base sont souvent erronées (phallus, etc).
Pour faire une comparaison caricaturale, il y a un orage qui arrive. Le point de vue de la psychanalyse c’est que les dieux sont en colère et il faut leur faire des offrandes pour que ça aille mieux, et comme des fois ça va effectivement mieux après les offrandes, alors les psyk disent que ça marche (mais ils ne tiennent pas d’archives de toutes les fois où ça n’a pas marché).
Le point de vue des neurosciences c’est que dans un nuage il y a des particules chargées électriquement et quand elles se frottent ça fait des éclaires et du tonnerre. Et là il y a des preuves.
Bon bien sûr, le dialogue avec le psyk peut avoir un effet sur le patient alors que les offrandes n'ont aucun impact sur le nuage, mais tu saisis l'idée.
En gros la psychanalyse partait peut-être d’un bon sentiment, a fait de bonnes observations, mais a données des interprétations erronées. C’était peut-être trop précoce de vouloir comprendre l’esprit humain sans IRM.
Bref, pour moi l’autre modèle d’explication tient en ces 5 liens :
https://en.wikipedia.org/wiki/Theory_of_mind
https://en.wikipedia.org/wiki/Executive_functions
https://en.wikipedia.org/wiki/Alexithymia
https://en.wikipedia.org/wiki/Empathy
https://adhdrollercoaster.org/adhd-and- ... arcissist/
Tu prends tout ça, tu mélanges, ça te fait une base innée avec des aspérités plus ou moins atypiques/pathologiques, puis tu mets dessus une bonne couche d’acquis qui accentuera ou atténuera les aspérités de la couché d’innée, et t’as toute la diversité de l’humain.
Si un nouveau concept pointe son nez un jour merci de m’en informer^^ Je n’ai plus vraiment le temps de me plonger dans tout ça.