C'est drôle ce topic, même avant d'être diagnostiquée j'ai toujours eu l'impression d'avoir eu un rapport compliqué aux vêtements mais je n'avais jamais fait le lien. A la base, je trouve déjà compliqué d'avoir un corps et de le maintenir en état de marche, alors le coiffer, l'habiller, tout ça...
Gamine j'ai eu de la chance, j'étais en mode sauvage et j'habitais un bled de campagne où les standards fashion étaient vraiment très bas

, donc la tendance était au moche et confortable, pile poil ce qu'il me fallait. Mais vers 12 ans j'ai emménagé en milieu urbain, et il m'a fallu apprendre la fonction de représentation des fringues. J'avais déjà à l'époque une conscience aiguë de devoir prendre le masque et mettre le costume pour passer inaperçue, je sentais très fort le danger de repérage planer sur moi, donc je suis empressée d'imiter le look de la masse, assez facile à cet âge. Mais je me rappelle très distinctement avoir porté des choses que je détestais, soit au niveau de la couleur, soit de la matière. Donc à l'adolescence, mini-révolte: j'ai basculé sur le no-look, en gros il fallait que ce soit noir ou sombre, informe et de préférence déjà porté. Je récupérais les affaires de mon père plutôt que celles de ma mère, j'étais totalement anti-féminine et ça m'arrangeait bien, moins j'intéressais les mecs (et les nanas d'ailleurs) et plus je me sentais en sécurité. Une vraie nobody
Et puis aux approches de la vingtaine, pendant mes études, crise existentielle, je me suis mise en tête que quelque chose n'allait pas et qu'il faudrait sûrement que j'aie davantage l'air d'une gonzesse pour me sentir plus normale, et j'ai viré dadame

Des robes, des talons, du maquillage, je regardais des émissions genre Cristina Cordula pour savoir comment faire, ça a presque viré en intérêt spécifique, l'horreur. Une des périodes les plus malheureuses de ma vie en plus, tellement en décalage avec moi-même et incapable de m'en apercevoir...
Avoir des enfants m'a ramenée à l'essentiel, plus le temps pour des futilités

Et maintenant, en fait, je crois que je retourne à mes premières amours : assez intemporel et un peu androgyne toujours, mais j'essaie quand même d'être un peu plus stylée. Niveau matières il faut que ce soit du naturel, comme beaucoup d'entre vous les étiquettes, les applications, les fanfreluches et les trucs qui pendouillent c'est no way, et le confort reste une priorité. Et moi aussi j'ai le même pantalon ou le même pull en différentes couleurs
La bure avec la capuche baissée, j'adore!

On se fout de qui il y a dessous, comment il/elle est foutu(e) et de quelle expression sur son visage (savoir quelle expression afficher, c'est toujours très calculé aussi chez moi, je me surveille en permanence mais il y a des photos qui traînent où je me suis fait surprendre

), de ce côté-là le masque en période Covid me manquerait presque!