Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Moonygirl a écrit :Pfiou j'en suis à ma 10ème heure de conduite, j'ai commencé à gérer les contrôles (c'est à dire bien regarder dans les rétros extérieurs avant de faire une manœuvre), je me mélange un peu les pinceaux. Mais jusque la tout le reste est bien rentré ... Je ne suis quasiment qu'avec une monitrice (ma première heure avec quelqu'un d'autre est demain), je lui ai parlé de tous mes soucis petit à petit et elle est super ! Elle comprends bien pourquoi certaines choses ne rentrent pas forcément automatiquement.
Respect !
Bon, des fois c'est un peu étrange
Hier, à une intersection, ma monitrice a grogné "oh, le beau grillage de feu !" et n'a pas compris pourquoi je faisais une tête étrange. Alors, qui d'autre aurait cherché "le grillage en feu" et complètement loupé la personne qui venait de griller le feu rouge ?
Ouf
J'ai posé la question à quelques personnes pour voir, on en est à 4 pour le grillage en feu et 4 aussi pour le grillage de feu rouge. Les personnes neuro-atypiques de mon entourage sont toutes dans la première catégorie
J'ai posé la question à quelques personnes pour voir, on en est à 4 pour le grillage en feu et 4 aussi pour le grillage de feu rouge. Les personnes neuro-atypiques de mon entourage sont toutes dans la première catégorie
Alors je vais "fausser" tes statistiques, parce que je crois que j'aurais effectivement compris grillage de feu rouge
Par contre, ça m'arrivait très souvent ce genre de "quiproco". Par exemple, en conduite accompagnée, un truc qui arrivait souvent : Je mettais mes phares pour passer sous un tunnel, et parfois j'oubliais de les enlever. Pour me faire comprendre que je devais enlever mes phares, ma mère me disait "ah, il fait bien beau aujourd'hui, un grand soleil". En fait, cette phrase voulait dire "tu peux enlever tes phares", mais comment j'étais censée comprendre ça, puisqu'il faisait effectivement beau temps ?
Diagnostiquée en février 2015 (psychiatre libéral) puis confirmation au CRA en novembre 2016
On peut revenir de tout, sans être parti très loin, on peut revenir de loin, sans être parti du tout ! - Bazar et bémols
Manichéenne a écrit :Si je regarde différents articles sur le site de la sécurité routière, ce n'est pas tellement mieux. Et puis, il ne semble y avoir que deux cas : soit on connait son handicap au moment de passer le permis, soit nos capacités ont diminué ensuite. Dans le cas où on a passé le permis avant de se savoir handicapé, que faire ? (à titre personnel, je n'ai pas l'intention de faire de démarches de toute façon)
Josef Schovanec traite des problèmes du permis de conduire dans son rapport, et j'espère que çà permettra d'éclaircir ces questions.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
TiZ a écrit :Par contre, ça m'arrivait très souvent ce genre de "quiproco". Par exemple, en conduite accompagnée, un truc qui arrivait souvent : Je mettais mes phares pour passer sous un tunnel, et parfois j'oubliais de les enlever. Pour me faire comprendre que je devais enlever mes phares, ma mère me disait "ah, il fait bien beau aujourd'hui, un grand soleil". En fait, cette phrase voulait dire "tu peux enlever tes phares", mais comment j'étais censée comprendre ça, puisqu'il faisait effectivement beau temps ?
Bon, ça n'a rien de scientifique
Par contre pour le "grand soleil" j'aurais pu chercher longtemps avant de comprendre !
On le trouve où ce rapport ?
J'avoue que je ne me suis même pas poser la question du permis et de l'assurance depuis que j'ai mon diagnostique. Je vois pas en quoi l'autisme m'handicaperait au niveau de la conduite. J'ai eu mon permis sans aucun soucis avec le maximum des points (31/31), et j'ai trouvé aucune contre-indication par rapport à l'autisme. Est ce que quelqu'un a plus d'infos ? C'est hyper flou.
Ben selon la personne il y a les problèmes de concentration, de coordination, de suivre les règles à la lettre (alors qu'il y a normalement une part d'adaptation non négligeable), l'hypersensibilité au son et à la lumière qui peuvent fortement gêner ...
Ben selon la personne il y a les problèmes de concentration, de coordination, de suivre les règles à la lettre (alors qu'il y a normalement une part d'adaptation non négligeable), l'hypersensibilité au son et à la lumière qui peuvent fortement gêner ...
Oui oui ça je l'entends parfaitement, au niveau de l'examen en lui même cela peut poser des soucis.
Je voulais dire, aujourd'hui, que j'ai mon permis et que je roule toute seule, je vois pas trop en quoi l'autisme pourrait me gêner dans la conduite, et donc s'il fallait que je le mentionne à je ne sais qui et notamment à l'assureur, je trouverais ça totalement injuste, voyez-vous ? Du coup je voulais savoir (parce que mes recherches sur internet ne me donnent strictement rien) si depuis que j'ai mon diagnostique, j'étais obligée ou pas de le signaler à quelqu'un qui gère les permis (prefecture ?) pour avoir un avis médical, ou à mon assureur pour pas qu'il se retourne contre moi en cas de pépin.
Je me permets de relancer le sujet, juste pour dire à toutes les personnes autistes (et leur entourage), qu'il ne faut pas lâcher le morceau.
Je me suis inscrit pendant l'été 2015, et j'ai eu mon code en septembre (1 mois après avoir emménagé à Brest). J'ai ensuite commencé la conduite avec un moniteur pas pédagogue du tout. Sa méthode d'enseignement: ne rien expliquer, et crier quand l'élève fait une erreur. Et puis répondre à chaque question posée "tu verras, ça vient en le faisant".
C'était aussi un très bon "politicien", c'est à dire qu'il argumentait toujours "pile" et "face" à la fois, si bien que je sortais des leçons de conduite sans comprendre s'il fallait que je continue la conduite supervisée ou que je l'arrête (un exemple parmi tant d'autres). En fait, il faisait ne sorte que je ne puisse jamais rien lui reprocher.
J'ai choisi de faire de la conduite supervisée parce que c'était possible pour moi et que je pensais en avoir vraiment besoin pour mieux appréhender les situations. Je voulais avoir plus d'expérience que celle qui est donnée en auto-école, d'autant plus que je n'ai quasiment jamais conduit sur route de campagne (vu la situation géographique de l'auto-école) avec mon moniteur par exemple. Ni la nuit ou dans des conditions difficiles, ce que j'ai pu faire en conduite supervisée.
J'ai eu besoin de cette expérience supplémentaire, et j'ai eu (et ai toujours) du mal avec les dimensions extérieures de la voiture. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles se concentrer en même temps, et des fois je ne me rends pas compte (dans des voies de stockage pour tourner à gauche par exemple) que je dépasse de la voie/peux gêner la circulation parce que j'ai encore du mal avec le gabarit de la voiture.
Pour m'aider avec ça, quand je faisais des erreurs en conduite, dès que je rentrais, je fais des petits dessins pour mieux comprendre en envisageant la situation de l'extérieur, parce que dans le moment, avec le moniteur qui crie en plus par-dessus, ça n'est pas toujours facile.
J'ai échoué à ma première présentation au permis par "aspitude". C'est à dire que j'ai fait une erreur éliminatoire à une intersection bizarre, où pour tourner à gauche il faut contourner un terre-plein au feu(vers Lambézellec pour ceux qui connaissent), donc aller à droite puis en face. Arrivé au feu, je n'ai pas vu le panneau (caché derrière le double rétroviseur intérieur de la voiture), et surtout, j'étais éminemment concentré sur la procédure à observer pour tourner à gauche. Je me répétais la liste dans la tête pour ne pas faire de bêtise, et j'ai complètement occulté le panneau.
La deuxième présentation au permis, personne (y compris le moniteur qui m'accompagnait et les autres moniteurs de l'auto-école) n'est capable de comprendre pourquoi l'inspecteur m'a mis deux fautes éliminatoires. Après en avoir discuté avec d'autres personnes et les moniteurices de mon auto-école, cet inspecteur fait aussi beaucoup "à la tête du client", et mon côté "atypique" (et je cite) lui aurait sans doute déplu.
Bref, ça n'a pas été facile, mais je suis ravi de dire, qu'après être passé ce lundi, avec l'inspecteur le plus cassant des 5 présents (mon moniteur, en voyant quel inspecteur nous était attribué, nous a dit que ça allait être dur et que nous rentrerions tous certainement bredouilles) que j'ai obtenu mon permis. Avec 31 points sur 31.
J'ai beaucoup pensé que c'était impossible, et je sais que la majorité de mes difficultés là-dessus sont liées à l'autisme (qui rendait aussi difficile la compréhension du "style pédagogique" de mon moniteur), mais la preuve est que c'est faisable. =)