Aspergers travaillant dans l'enseignement

[Mizunotama]

Bonsoir,

j'ai été prof de maths en collège, mais moi, c'était plutôt en présence des élèves/pendant les cours que je ressentais le sentiment de mettre un masque/que ça m'épuisait. Mais je me reconnais plutôt à l'époque dans les symptômes que tu décris. Après, ayant arrêté au bout d'un an après m’être rendu compte que je ne me voyais pas continuer dans cette voie (j'ai même arrêté en cours d'année pour dire), je ne pourrais pas te parler des aménagements éventuels (surtout que je n'avais pas encore de diagnostiques à ce moment).

[Philippine]

Bonsoir,

j'ai été prof de maths en collège, mais moi, c'était plutôt en présence des élèves/pendant les cours que je ressentais le sentiment de mettre un masque/que ça m'épuisait. Mais je me reconnais plutôt à l'époque dans les symptômes que tu décris. Après, ayant arrêté au bout d'un an après m’être rendu compte que je ne me voyais pas continuer dans cette voie (j'ai même arrêté en cours d'année pour dire), je ne pourrais pas te parler des aménagements éventuels (surtout que je n'avais pas encore de diagnostiques à ce moment).

Bonjour,
Oui, je vois ce que tu veux dire. Moi aussi mon masque est au maximum quand je suis avec les élèves et c'est énergivore. Je suis incapable d'enchaîner plus de 3h-4h de cours (d'ailleurs je travaille à 70% environ). 4h c'est vraiment vraiment dur, je déteste.
Tu t'es reconvertie professionnellement dans quoi, si ce n'est pas indiscret ? Je pense souvent à quitter moi aussi en raison de cette fatigue persistante mais je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre

[Mizunotama]

Bonsoir,

j'ai été prof de maths en collège, mais moi, c'était plutôt en présence des élèves/pendant les cours que je ressentais le sentiment de mettre un masque/que ça m'épuisait. Mais je me reconnais plutôt à l'époque dans les symptômes que tu décris. Après, ayant arrêté au bout d'un an après m’être rendu compte que je ne me voyais pas continuer dans cette voie (j'ai même arrêté en cours d'année pour dire), je ne pourrais pas te parler des aménagements éventuels (surtout que je n'avais pas encore de diagnostiques à ce moment).

Bonjour,
Oui, je vois ce que tu veux dire. Moi aussi mon masque est au maximum quand je suis avec les élèves et c'est énergivore. Je suis incapable d'enchaîner plus de 3h-4h de cours (d'ailleurs je travaille à 70% environ). 4h c'est vraiment vraiment dur, je déteste.
Tu t'es reconvertie professionnellement dans quoi, si ce n'est pas indiscret ? Je pense souvent à quitter moi aussi en raison de cette fatigue persistante mais je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre

J'avais déjà l'idée de devenir prof d'info en lycée en passant le CAPES, c'est juste que le CAPES d'informatique n'existait pas l'année ou j'ai passé le concours (il allait bientôt être crée). Je me suis reconverti en développeur, sachant que j'avais fait des options d'informatique (théorique) dans mon cursus de maths, mais j'ai quand même suivi un an de formation de reconversion à l'AFPA car je n'avais pas beaucoup pratiqué.

[Curiouser]

Bonjour Philippine,

Tu trouveras d'autres témoignages dans la partie TSA dans ce sujet :

• Aspergers travaillant dans l'enseignement

Mes principales difficultés étaient avec les élèves et la hiérarchie, pas vraiment avec les collègues. Enfin, j'étais déjà tellement anxieuse et épuisée que je restais surtout dans mon coin le plus possible afin de pouvoir grappiller quelques moments de calme ressourçant.
- cela étant, les réunions, quelle horreur en effet... -

Quoi qu'il en soit, je trouve quand même gonflé de la part de tes collègues de te faire ce genre de remarques... j'ai connu des collègues qui étaient assez directifs voire autoritaires avec les autres, et somme toute assez peu sympathiques, mais je n'ai jamais entendu que quelqu'un leur en faisait le reproche directement (en revanche, ça participait à la création de clans en salle des profs, et certains disaient leur avis sur l'attitude d'un tel ou une telle mais en son absence...) ! J'ai l'impression que souvent, des personnes se permettent de critiquer ouvertement quand elles estiment que la personne qu'elles critiquent a des failles et ne va pas se rebeller... (et que, au contraire, elles ne vont pas faire de reproches à d'autres personnes qui ont une place bien établie)

Bref, le fameux principe selon lequel est attaqué celui détecté comme en position de faiblesse, ou tout du moins celui qui est différent...

[Philippine]

Bonjour Philippine,

Tu trouveras d'autres témoignages dans la partie TSA dans ce sujet :

• Aspergers travaillant dans l'enseignement

Mes principales difficultés étaient avec les élèves et la hiérarchie, pas vraiment avec les collègues. Enfin, j'étais déjà tellement anxieuse et épuisée que je restais surtout dans mon coin le plus possible afin de pouvoir grappiller quelques moments de calme ressourçant.
- cela étant, les réunions, quelle horreur en effet... -

Quoi qu'il en soit, je trouve quand même gonflé de la part de tes collègues de te faire ce genre de remarques... j'ai connu des collègues qui étaient assez directifs voire autoritaires avec les autres, et somme toute assez peu sympathiques, mais je n'ai jamais entendu que quelqu'un leur en faisait le reproche directement (en revanche, ça participait à la création de clans en salle des profs, et certains disaient leur avis sur l'attitude d'un tel ou une telle mais en son absence...) ! J'ai l'impression que souvent, des personnes se permettent de critiquer ouvertement quand elles estiment que la personne qu'elles critiquent a des failles et ne va pas se rebeller... (et que, au contraire, elles ne vont pas faire de reproches à d'autres personnes qui ont une place bien établie)

Bref, le fameux principe selon lequel est attaqué celui détecté comme en position de faiblesse, ou tout du moins celui qui est différent...

Merci beaucoup Curiouser, je vais aller lire tout ça.

Nous sommes un établissement scolaire un peu spécial, accueillant surtout/uniquement des élèves à besoins éducatifs particuliers ou étant en décrochage scolaire du fait d'une situation familiale très instable. De ce fait, l'établissement est assez petit, ce qui fait que tous les enseignants ont plusieurs casquettes et beaucoup de responsabilités. C'était ma première année d'enseignement là et j'ai dû enseigner 3 matières et être prof principale des 3ème (un enfer pour une première année, clairement). Bref, tout le monde est à cran en raison de cette charge de travail très importante et cela créé des tentions. Les critiques vont bon train. Je pense qu'effectivement, cela se voit que je suis en position de "faiblesse". Clairement quand on me fait un reproche, je le vis super mal, je m'excuse direct (et ensuite je pleure à la maison ahah)... D'autres collègues sont notoirement très colériques et/ou susceptibles et personne ne leur dit jamais rien en face ^^'

Étonnamment, je pense que mes collègues (en tout cas une partie) ont bien perçu qu'il y avait quelque chose de différent chez moi et sont plutôt ouvert à la différence (dans cet établissement il faut, sinon on ne travaille pas avec ces élèves). Malgré tout, il y a un petit manque de tact...

[Clamavi]

Hello, je suis moi-même enseignante, et TZR depuis 5 ans (je rempile pour l'année suivante...). Comme d'autres ici, le métier est très compliqué alors que j'adore enseigner. La pause Covid m'a fait réaliser que je ne pouvais plus continuer comme avant donc j'ai fait une demande à la MDPH tout récemment et je dois voir le rectorat bientôt pour obtenir des aménagements. Je ne sais pas ce que ça va donner avec eux, c'est le grand flou. Est ce que même avoir un poste fixe me soulagera suffisamment ? Dois-je me reconvertir ? Beaucoup de questions

Modération (Curiouser) : Fin des messages fusionnés

[lulamae]

J'ai été prof de lettres pendant 25 ans en collège, j'ai arrêté l'année de mon diagnostic (après un burn-out, puis la chance dans une certaine mesure que le psychiatre me déclare inapte à l'enseignement au retour du Congé Longue Maladie), en 2018-2019. Mes souvenirs sont donc assez lointains.

J'aimais concevoir mes cours, j'adorais tout le travail très fouillé en amont et je préparais tous les ans mes séquences en changeant d'une année sur l'autre. J'aimais enseigner en classe, à condition que cela reste du travail, même si j'aimais les taquiner ou les faire rire ; je coupais court (peut-être trop vite) dès qu'on faisait mine de rentrer dans les petites histoires, le relationnel hors salle de classe. J'aimais prendre les élèves comme ils étaient, suivre leur cheminement d'apprentissage, en essayant de leur expliquer les notions à leur façon. J'étais malgré tout plutôt exigeante et sans doute stressante, parfois brusque. J'avais quand même l'impression de plutôt bien m'entendre avec les élèves, notamment jusqu'à la 4ème - j'aimais moins les 3ème et les laissais volontiers à mes collègues.

Le rapport avec les collègues dépendait grandement de la politique générale de l'établissement. Comme pour les élèves, j'aimais bien les profs différents, plus originaux ou isolés. Je n'aimais pas les collègues démago ou qui se la jouaient hyper-sociables, voire histrioniques, à toujours chercher à capter l'attention en parlant fort en salle des profs. Ceux-là, je les fuyais.

Concernant l'administration, ça a toujours été compliqué, j'ai un rapport particulier à l'autorité, à laquelle je ne me "plie" que lorsque je la respecte et la considère juste, cohérente et réglo. Sinon je ne dis rien, je ne fais pas d'éclat, mais je n'en fais qu'à ma tête. J'ai encore ce défaut, même si je ne suis pas dans l'opposition frontale.

Pour l'emploi du temps, j'avais la chance de ne pas avoir trop de trajet ; sur mon dernier poste, je vivais même dans le village. Ainsi, je demandais les heures du matin, où j'étais plus fraîche intellectuellement, souvent 2h - un trou - une heure / et l'après-midi finir à 14h ou 15h avec maximum 2h de cours. Cela faisait un emploi du temps un peu étendu, mais je me reposais entre les cours, et j'avais le temps de faire les photocopies pour la journée sans stresser.

[Arcane]

Tes collègues sont-ils au courant de ta situation ?

Pas la majorité...

[Ostara]

A ceux qui ont enseigner je vous tire mon chapeau,
Je ne pourrais pas,on m'as souvent dis que j'étais pédagogue,pour autant même cette interaction sociale me fatigue,je ne pourrais pas être dans la communication toute la journée,même si c'est prévu d'avance.
C'est pas fait pour moi.

[Philippine]

Le médecin qui m'a diagnostiqué le TSA m'a dit qu'il fallait que je réfléchisse à la reconversion professionnelle aussi... Le problème c'est que je ne sais pas quoi faire d'autre, mes diplômes ne me permettant pas de faire autre chose. Elle a cependant raison lorsqu'elle pense que je ne ferai pas ce métier toute ma vie car, effectivement, même si j'aime préparer les cours et enseigner, c'est très épuisant (pour tout le monde, mais avec un TSA encore plus). J'avoue que je suis très perdue concernant mon avenir professionnel car je suis attirée par les métiers dans l'accompagnement, dans l'aide, où je me sens utile (comme prof...), mais ce sont à chaque fois des métiers qui vont m'épuiser au niveau des échanges qui vont nécessairement avec.
Et puis, si j'ai voulu être prof au départ, je pense que c'est un minimum lié à mon TSA aussi, dans le sens où j'ai voulu faire ça pour que les élèves n'aient pas le vécu de leur scolarité que j'ai eu moi, de la mienne. J'ai tellement souffert du manque de bienveillance de certains enseignants et détesté l'école où je ne me suis jamais sentie bien ni comprise... J'avais envie de proposer autre chose à mes élèves. Mais au final, cela requiert des compétences dont je ne dispose pas...

[margotton91]

Bonjour Philippine,

Je prendrai le problème dans l'autre sens : c'est l'Education Nationale qui n'est pas en mesure de vous proposer l'environnement et les conditions de travail dont vous avez besoin...

Ne perdez pas, jamais de vue, que contrairement à ce que les politiques français essaient de nous faire croire, à grand renfort de communication, l'Education Nationale est loin d'être inclusive et ouverte à la différence, quelle qu'elle soit...

Pour continuer à enseigner, avez-vous pensé aux cours particuliers, à l'enseignement à distance, aux sociétés privées qui proposent des cours de soutien scolaire avant de renoncer à l'enseignement et de réfléchir à une potentielle reconversion ?

Bon courage à vous

Mais au final, cela requiert des compétences dont je ne dispose pas...

[Flower]

Je passe régulièrement devant la plaque d'une prof qui propose des cours particuliers, et je connais aussi personnellement quelqu'un qui s'est reconverti là-dedans...
Y a-t-il d'autres métiers en lien avec l'enseignement qui seraient plus faciles ? Enseigner aux adultes, dans des écoles spéciales, ou autre ?

Je ne suis pas prof, donc c'est juste pour donner des pistes de réflexion.

[lulamae]

Le médecin qui m'a diagnostiqué le TSA m'a dit qu'il fallait que je réfléchisse à la reconversion professionnelle aussi... Le problème c'est que je ne sais pas quoi faire d'autre, mes diplômes ne me permettant pas de faire autre chose. Elle a cependant raison lorsqu'elle pense que je ne ferai pas ce métier toute ma vie car, effectivement, même si j'aime préparer les cours et enseigner, c'est très épuisant (pour tout le monde, mais avec un TSA encore plus). J'avoue que je suis très perdue concernant mon avenir professionnel car je suis attirée par les métiers dans l'accompagnement, dans l'aide, où je me sens utile (comme prof...), mais ce sont à chaque fois des métiers qui vont m'épuiser au niveau des échanges qui vont nécessairement avec.

En-dehors d'un reclassement improbable, je dirais que les cours particuliers c'est précaire (sauf peut-être dans un office comme Acadomia), et le CNED c'est trop demandé, ils refusent des profs.
Une petite chance si tu es littéraire en passant le concours de prof-documentaliste ? Au moins, tu aurais moins de préparations, et cela resterait intéressant. Sinon, mon frère m'a conseillé de chercher du côté de Canopé. Je ne cherche pas actuellement, mais j'y penserais si je devais le faire.

[Dehlynah]

problème c'est que je ne sais pas quoi faire d'autre, mes diplômes ne me permettant pas de faire autre chose.

quand tu es prof tu as acquis plein de compétences réutilisables ailleurs, si si, il y a une page FB " reconversion enseignante" super intéressante avec plein de témoignages

tu peux tout à fait te former (la reconversion demande certes beaucoup d'énergie...)
perso j'ai enseigné dans tous les dispositifs possibles et imaginables et j'en viens - enfin - à la conclusion que c'est plus pour moi.j'ai enseigné à des adultes,et même si par certains aspects c'est plus" cool" ça reste un groupe et puis tout dépend des adultes, du cadre aussi.

L'individuel peut être aussi très intense (c'est pas du tout la même dynamique, clairement ça me convenait mieux, par contre j'allais dans les familles et c'était compliqué parfois...On avait finalement opté pour les cours en bibliothèque avec une gamine - la mère passait l'aspirateur sous la table pendant le cours télé à fond etc. j'ai vécu des trucs bien folklos, j'avais pas de gosses à l'époque, j'avais un peu plus d'énergie pour m'occuper de ceux des autres)
selon notre âge notre situation familiale, les possibilités sont diverses ( les cours via les boîtes privées - j'ai fait- c'est précaire et en plus c'est beaucoup de cours... après les cours, le samedi...Quand t'es maman seule avec des gamins, ben c'est vite vu)
par contre je me rends compte que vers ce quoi je me dirige finalement je vais utiliser ce que j'ai acquis comme prof, après tout dépend , y en a qui change vraiment radicalement de voie.
j'avais pensé aussi à prof doc, mais faut aimer le milieu sco, et c'est assez compliqué comme statut avec beaucoup de problèmes, ils sont souvent utilisés comme bouche-trous par l'administration( après aucun boulot n'est idéal hein), pas mal de profs qui en ont marre d'enseigner en classe se reconvertissent en prof -doc (j'en connais)

[Cesoan]

Je me retrouve beaucoup :
Je suis très bien avec mes gamins et je n'ai pas de compte à rendre, juste à me conformer à des directives ministérielles qui peuvent être contrôlées 2 ou 3 fois dans une carrière ( ce qui me stressé énormément comme si j etais pas "digne de confiance ") mais heureusement c'est pas souvent.
Tout autre boulot avec un "chef" m était impossible à gérer

Les relations de travail avec les collègues ça va sauf qd ça prend sur du perso, les relations sociales en salle des profs me font fuir à toutes jambes, faut me forcer dans chaque situation avec adulte c'est ce qui me fatigue le plus au boulot, du coup le mois de juin est interminable a chaque fois.
A la récrée j'ai besoin de m isoler totalement et ils m en font tous la remarque, mon excuse : j'ai pas la cigarette sociale alors je file m isoler dans ma voiture.
La direction dit de moi a chaque fois : discrète mais efficace. Clair ça doit me définir, je fuis toute relation non professionnelle ça me saoule ou me fatigue même si j essaie parfois de faire l effort, par contre je peux nouer des relations au boulot dans le sens où tout le monde vient me voir pour me demander des conseils y compris privés mais je n en suis capable qu en-tête à tête. Dès qu'il y a 2 personnes je fuis, c'est presqu inconscient

Petite remarque : il y a peu de temps que "je sais pour moi" mon enfant en souffrant tellement il a paru important de me tester, mais oui ça explique beaucoup de choses chez moi et la plus grande partie de mes élèves sont autistes ( je suis en lycée pro) car tous les ans je les demande car mes collègues ont du mal et moi je me suis toujours sentie bien avec eux... ceci explique peut-être cela...