Manichéenne a écrit :
Je suis d'accord avec les autres sur le fait que tu devrais envisager que ce n'est peut-être pas ça. Ce qui ne t'empêche pas de continuer quelques démarches pour avoir une réponse fiable, mais sans s'obstiner si c'est négatif.
Tes difficultés remontent-elle a longtemps ? As-tu envisagé d'autres explications ? (HQI, évènements traumatisants, phobie sociale, mutisme sélectif et autres diagnostics différentiels) Si c'était autre chose, ce serait vraiment une bonne nouvelle pour toi.
Et si par contre c'est ça, il semble que ton parcours diagnostic ne va pas être simple.
(et si j'ai pu paraitre agressive ou brusque dans mes messages précédents, je m'en excuse, j'ai vraiment eu une journée ultra-pourrie hier je n'aurai pas dû écrire)
Mes difficultés remontent aussi loin que je me souviens, depuis que je suis née.
J'ai envisagé d'autres choses. J'ai eu et ai une vie particulière, et je sais que c'est difficile à croire mais abstraction faite du contexte familial, même avant les problèmes familiaux (événements traumatisants j'étais comme ça. C'est... mon fonctionnement. Depuis toujours, mais je ne le dis pas, c'est tout. La synesthésie par exemple, je n'en avais jamais parlé, je pensais juste "je fonctionne différemment mais il n'y a pas raison de le dire" et puis quand je parlais de ces fonctionnements différents, on ne me croyait pas. J'ai arrêté très tôt les "si je te jure, je vois les chiffres comme ça dans ma tête" ou alors pour les maths "je sais pas, ça s'est affiché tout seul" etc... C'était extrêmement frustrant pour moi que les autres et même mes propres parents ne me croient pas, ainsi qur pour les hypersensibilités. Alors j'ai décidé d'arrêter d'en parler et je tente de ne plus dire "c'est évident" quand ça ne l'est pas pour les autres, et je me tais quand les choses sont évidentes pour eux mais que pour moi ca demande un effort parfois vain (les blagues, les implicites, les normes sociales qui ne relèvent pas d'une politesse initiale, et je passe la liste) même si après j'ai droit à : "tu déconnes là ?" "Tu te fous de moi?" "Mais c'est impossible de pas comprendre ça, t'es pas normale"
L'autre explication que les médecins pourraient avancer (et je sais que ce n'est pas ça, raison pour laquelle avant de découvrir les tsa je refusais catégoriquement d'aller voir un psy de peur qu'on me descolarise à cause de mes difficultés, qu'on m'interne ou qu'on me fasse prendre des médicaments de force) c'est la psychose infantile. Et celle déjà avancée c'est enfant précoce donc difficultés, etc. Mais la psychose infantile j'ai fait des recherches, et sans l'écarter catégoriquement franchement... non.
Franchement, sans offenser personne, j'aimerais bien oui que ça ne soit pas ça. J'en veux pas moi de mon cerveau, de mes pensées, de tout. Je veux pas être moi, même si faudra bien l'accepter un jour et mettre des mots sur les difficultés peut aider, mais que ce soit au niveau social, hypersensibilités ou d'autres, j'aimerais vraiment être normale. Le problème c'est que je me reconnais exactement dans les témoignages d'autistes asperger (désolée pour la formulation, je sais qu'elle ne convient pas à tous) qu'ils soient écrits ou oraux, et en tenant compte des différentiels et du fait que chaque autiste est différent. Évidemment, je ne peux pas me mettre à la place de quelqu'un d'autre pour savoir comment ils me perçoivent, même si on me le dit.
Je sais aussi qu'il y a des "degrés" mais que chez les filles c'est différent (?)
Alors oui j'ai été scolarisée etc même si en première, j'ai arrêté d'aller en cours car je n'en pouvais plus, on m'a toujours dit que j'étais "différente". En ce sens ce serait un "degré faible" puisque effectivement j'ai été capable de surmonter mes difficultés pour aller à la crèche, maternelle, école (je n'ai pas eu le choix, même quand je ne pouvais pas et qu'ils appelaient mes parents pour venir me chercher mes parents ne venaient pas, mais c'est clair que certains même sans avoir le choix n'y arrivent pas du tout avec un degré plus fort) Depuis toujours, je ne m'exprime pas sur mes difficultés. C'est très récent, dans le sens ou "faire semblant que tout va bien" c'est un peu mon domaine, enfin j'essaie, sauf quand je craque. Donc avant on (on c'est profs, médecins, adultes etc) disait que j'étais certes marginale mais mes professeurs par exemple ne le voyaient pas dans le mauvais sens, enfin la plupart. Parfois ils pensaient que c'était un adulte qui avait fait les devoirs et pas moi, me disaient que je trichais mais à part les reproches que les autres me faisaient et me font au lycée, je suis juste "marginale, étrange, arrogante et intello". Le fait d'avoir passé sciences po et d'avoir des bonnes notes accroît l'idée que mes difficultés viennent du fait d'être """"surdouée""" (mot qui me répugne) pour des médecins.
Jusqu'ici, les diagnostics différentiels ne correspondent pas à mon sens, mais évidemment seulement à mon sens donc voilà... puis je n'en connais sûrement pas certains. En tout cas ce que le médecin m'a avancé non. Elle ne me croyait simplement pas sur certains points. Je disais : si, je ressens ça. Et elle : non, car : tatata vous avez été scolarisée etc. Après peut être qu'il fait avoir été descolarise pour être autiste (?)
En gros, ce que je pense outre les digressions : je pense au tsa mais avec sur adaptation très forte, j'ai du mal à m'expliquer sur le sujet mais il y a une seule psy pour l'instant à qui je suis prête à faire confiance, qui sans dire "vous l'êtes" comprend pourquoi je pense à ça et pas à HQI par exemple, et sait faire la différence entre mon passé et mes problèmes familiaux et les choses relatives au tsa/possibilité, et surtout ne part pas du principe que ce que je dis est faux (en plus ne sachant pratiquement voire pas mentir, cette idée m'énerve plus que tout). C'est aussi elle qui m'a dit "c'est possible, mais vous seriez alors vraiment suradaptee"
Oui, ça je le sais.
(Aucun problème)
Clémentine, 20 ans. TSA - diagnostiquée le 19/10/2017 à l'hôpital Albert-Chenevier.