Bonjour Mlle-Qui.
Je pense que la réticence à l'idée du diagnostic de la part des personnes typiques vient d'une représentation caricaturale de l'autisme qu'on rencontre encore.
Beaucoup ont du mal à imaginer les degrés du spectre autistique.
Il y a peut-être encore la tendance à la surmédicalisation et clichés périmés qui jouent un rôle dans la représentation collective de la psychiatrie.
Aussi, à force de vivre près de nos proches, certains ne sont plus capable de discerner un fonctionnement singulier.
Exemple : mes parents me trouvaient parfois brouillon ou étourdie mais étaient trop près de moi pour me voir. Et comme ils s'occupaient à 80% de moi et même de tâches incombant à toute adolescente, il était difficile qu'ils me voient. Comme la plupart de ma vie sociale était à l'extérieur, ils n'auraient pas pu s'imaginer la distance entre moi et cet environnement social. ( de plus peu de stéréotypies ou discrètes )
Moi-même j'étais peu consciente de ces différences jusqu'au début de ma vie adulte.
( j'ai appris entre 20 et 30 ans ce qui est logiquement acquis entre 10 et 20 )
Je pense que les autistes/asperger sont nombreux à avoir vécu cela.
C'est au cours de ma vie adulte de couple et de mère que ce sont révélées ces particularités, dont des difficultés certaines.
C'est parfois des personnes extérieures qui perçoivent le mieux ces différences.
L'annonce du diagnostic peut inquiéter ou surprendre mais l'essentiel est de savoir qui on est. Cela peut même apaiser des interrogations lorsque des singularités sont à tort prises pour des défauts. Il y a ceux qui le considèrent avec curiosité et bienveillance, ceux qui le considèrent avec une certaine résignation aussi.. Je pense que nombreux sont ceux qui ont pu davantage être soi grâce à ce diagnostic qui peut soulager des années de doutes..