Recherches sur le bumétanide
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Oui, j'ai vu après, mais l'article de MON Ouest France est un peu différent de celui que tu as mis en ligne... Enfin, cela dit à peu près la même chose quand même. C'est le principal.
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
J'ai souffert de maux de tête quasi quotidiens depuis toujours car je ne buvais pas assez d'eau. J'en ai déjà parlé sur le forum.
Dernièrement, je suis allé dans le désert et j'ai un nombre impressionnant de "déjà-vus", ainsi que des maux de têtes léger mais quasi permanents (pourtant je buvais beaucoup d'eau, mais pas assez visiblement).
Point intéressant, le Bumetanide (utilisé dans l'étude) est aussi utilisé dans le cas de l'épilepsie.
Bref, tout cela dans ma tête a fait un petit lien, donc avant même de tester le produit en question :
HYDRATEZ-VOUS !!!
Au pire cela ne fait rien, au mieux cela pourrait réduire les symptômes autistiques.
Dernièrement, je suis allé dans le désert et j'ai un nombre impressionnant de "déjà-vus", ainsi que des maux de têtes léger mais quasi permanents (pourtant je buvais beaucoup d'eau, mais pas assez visiblement).
Point intéressant, le Bumetanide (utilisé dans l'étude) est aussi utilisé dans le cas de l'épilepsie.
Bref, tout cela dans ma tête a fait un petit lien, donc avant même de tester le produit en question :
HYDRATEZ-VOUS !!!
Au pire cela ne fait rien, au mieux cela pourrait réduire les symptômes autistiques.
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Je suis en tout cas agréablement surprise de la couverture médiatique autour de cet élément... Et si les psys pouvaient être amenés à se poser des questions (et à se remettre en question) grâce à ça ce serait la cerise sur le gâteau!
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3057375/
The role of osmolyte transporters in epilepsy is less clear, but several associations exist. Organic osmolytes accumulate in cells and cause water retention to avoid cell shrinkage in hyperosmotic solutions without disturbing cellular function (Yancey et al. 1982; Lang et al. 1998; Wehner et al. 2003; Strange 2004). Dehydration causes the upregulation of genes responsible for the synthesis of osmolyte transporters or biosynthetic enzymes of organic osmolytes (Burg et al. 1997; Waldegger and Lang 1998; Handler and Kwon 2001). Through this mechanism, osmolyte transporters modulate the size of the extracellular space (ECS) by exerting control over cell size. Excessive neuronal activity, such as that associated with epileptiform bursts, causes cell swelling and ECS reduction (Dietzel et al. 1982). A reduced ECS enhances neuronal excitability, while an increased ECS dampens excitability (Dudek et al. 1990; Schwartzkroin et al. 1998). Therefore, osmotic homeostasis is important in controlling neuronal excitability. In addition, seizure-induced alterations to osmotic stress have been described. The Na+/myo-inositol co-transporter (SMIT) is significantly increased post-SE (Nonaka et al. 1999). Furthermore, levels of the organic osmolyte taurine, are altered by seizures (Lehmann et al. 1985; Baran 2006), and BGT1 expression is reportedly increased following kainic acid-induced SE (Zhu and Ong 2004). In addition betaine, myo-inositol and taurine all display anticonvulsant activity, suggesting a direct interaction between osmotic status and seizure susceptibility (Freed et al. 1979; French et al. 1986; Patishi et al. 1996; Solomonia et al. 2007; Junyent et al. 2009).
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Bonjour,
La question que je me pose est doit-on prendre ce médicament, le burinex, à vie pour l'instant car on dit que ses effets sont réversibles à l'arrêt.
Pour les personnes qui en prennent depuis combien de temps le prenez-vous et peut-on le prendre sans souci pendant plusieurs années??
Muriel, je crois que ton fils en prenait mais que tu as arrêté au profit des antibiotiques Non? As-tu constaté des effets à l'arrêt?
Merci pour vos réponses
loulou
La question que je me pose est doit-on prendre ce médicament, le burinex, à vie pour l'instant car on dit que ses effets sont réversibles à l'arrêt.
Pour les personnes qui en prennent depuis combien de temps le prenez-vous et peut-on le prendre sans souci pendant plusieurs années??
Muriel, je crois que ton fils en prenait mais que tu as arrêté au profit des antibiotiques Non? As-tu constaté des effets à l'arrêt?
Merci pour vos réponses
loulou
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Je ne crois pas que pour ceux qui prennent pendant un certain temps (le maximum actuellement, c'est 4 ans), les effets sont totalement réversibles à l'arrêt. Dans l'étude, il s'agissait de 3 mlis d'essai, suivi de l'arrêt du traitement.
Par contre, les progrès effectués parce que la prise du burinex a eu un effet (par exemple en facilitant la scolarisation) restent.
Par contre, les progrès effectués parce que la prise du burinex a eu un effet (par exemple en facilitant la scolarisation) restent.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
d'où inclusion scolaire + burinex est la recette gagnante pour nombre d'enfantsJean a écrit :Je ne crois pas que pour ceux qui prennent pendant un certain temps (le maximum actuellement, c'est 4 ans), les effets sont totalement réversibles à l'arrêt. Dans l'étude, il s'agissait de 3 mlis d'essai, suivi de l'arrêt du traitement.
Par contre, les progrès effectués parce que la prise du burinex a eu un effet (par exemple en facilitant la scolarisation) restent.
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Bon résumésnip a écrit :d'où inclusion scolaire + burinex est la recette gagnante pour nombre d'enfants
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Extrait de : Diuretic Drug Offers Latest Hope for Autism Treatment - Traduction Asperansa
L'étude actuelle a déjà l'air intéressante pour certains. «C'est assez pour me faire penser à l'essayer pour quelques-uns de mes patients autistes qui n'ont pas répondu à d'autres interventions», explique Randi Hagerman, un pédiatre qui étudie les troubles du développement neurologique à l'Université de Californie, Davis. Les interactions sociales ont tendance à être renforcées, ajoute Hagerman, obtenant ainsi qu'un enfant autiste commence à plus interagir et peut avoir un effet positif sur le développement cérébral ultérieur.
D'autres médicaments ont récemment montré des résultats prometteurs pour l'autisme. En Septembre, Hagerman et ses collègues ont rapporté que l'arbaclofen, un médicament qui stimule un type de récepteur GABA, réduit l'évitement social chez les personnes atteintes du syndrome du X fragile, maladie génétique qui partage de nombreuses caractéristiques avec l'autisme. De nombreux chercheurs ont également de l'espoir sur les essais cliniques en cours avec des médicaments qui bloquent certains récepteurs du glutamate, le principal neurotransmetteur dans le cerveau qui excite l'activité neuronale. Les résultats de ces essais devraient sortir l'année prochaine.
Tous ces travaux, y compris la nouvelle étude, suggère que les médicaments qui réduisent l'excitation nerveuse en bloquant le glutamate ou améliorant l'inhibition GABA en stimulant peuvent être utiles pour le traitement de l'autisme, explique Elizabeth Berry-Kravis, une neuropédiatre de l'Université Rush à Chicago, Illinois, et collaboratrice de l'étude récente sur l'arbaclofen . "Il semble y avoir ce déséquilibre entre excitation et inhibition chez les personnes atteintes d'autisme."
C'est une idée qui potentiellement change la donne. Maintenant, les médecins ne peuvent que prescrire des médicaments qui traitent les symptômes individuels de l'autisme plutôt que la cause sous-jacente de la maladie, dit Berry-Kravis . Les médecins prescrivent souvent des médicaments antipsychotiques pour réduire l'irritabilité, par exemple, mais ces médicaments ne traitent pas les problèmes sociaux et de la communication au cœur de ce trouble. "C'est maintenant très intéressant de penser à des mécanismes sous-jacents et au traitement de ceux-ci."
L'étude actuelle a déjà l'air intéressante pour certains. «C'est assez pour me faire penser à l'essayer pour quelques-uns de mes patients autistes qui n'ont pas répondu à d'autres interventions», explique Randi Hagerman, un pédiatre qui étudie les troubles du développement neurologique à l'Université de Californie, Davis. Les interactions sociales ont tendance à être renforcées, ajoute Hagerman, obtenant ainsi qu'un enfant autiste commence à plus interagir et peut avoir un effet positif sur le développement cérébral ultérieur.
D'autres médicaments ont récemment montré des résultats prometteurs pour l'autisme. En Septembre, Hagerman et ses collègues ont rapporté que l'arbaclofen, un médicament qui stimule un type de récepteur GABA, réduit l'évitement social chez les personnes atteintes du syndrome du X fragile, maladie génétique qui partage de nombreuses caractéristiques avec l'autisme. De nombreux chercheurs ont également de l'espoir sur les essais cliniques en cours avec des médicaments qui bloquent certains récepteurs du glutamate, le principal neurotransmetteur dans le cerveau qui excite l'activité neuronale. Les résultats de ces essais devraient sortir l'année prochaine.
Tous ces travaux, y compris la nouvelle étude, suggère que les médicaments qui réduisent l'excitation nerveuse en bloquant le glutamate ou améliorant l'inhibition GABA en stimulant peuvent être utiles pour le traitement de l'autisme, explique Elizabeth Berry-Kravis, une neuropédiatre de l'Université Rush à Chicago, Illinois, et collaboratrice de l'étude récente sur l'arbaclofen . "Il semble y avoir ce déséquilibre entre excitation et inhibition chez les personnes atteintes d'autisme."
C'est une idée qui potentiellement change la donne. Maintenant, les médecins ne peuvent que prescrire des médicaments qui traitent les symptômes individuels de l'autisme plutôt que la cause sous-jacente de la maladie, dit Berry-Kravis . Les médecins prescrivent souvent des médicaments antipsychotiques pour réduire l'irritabilité, par exemple, mais ces médicaments ne traitent pas les problèmes sociaux et de la communication au cœur de ce trouble. "C'est maintenant très intéressant de penser à des mécanismes sous-jacents et au traitement de ceux-ci."
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Information provenant de : Autisme Information Science
- Un nouvel essai clinique aura lieu mais pas avant l'été 2013 (temps nécessaire pour mettre au point le sirop à base de diurétique). Les parents intéressés par cet essai doivent se rendre sur le site de neurochlore et peuvent adresser leur demande à l'adresse suivante : essai.autisme@neurochlore.fr
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
personnellement , je refuse tout médoc pour mes deux fils autistes , depuis qu'ils ont arrété le risperdal ils se portent beaucoup mieux , l'un deux n'a même plus du tout de stéréotypies , la liste des effets secondaires du risperdal a considérablement augmenté depuis quelques années , à l'époque quand on l'a donné à mes enfants j'ai fait confiance on m'a dit c'est une nouvelle molécule , mais qui dit nouvelle dit " pas de recul ",
aujourd'hui je préfère les méthodes aux médocs , et tant pis si ça vous choque (et ça rime ) ... en France on a une fâcheuse tendance à croire que l'on peut tout résoudre avec les médocs , déjà leur donner une alimentation saine , leur faire faire des activités même si ça marche pas tanpis on fait autre chose mais on essaie , et surtout positiver, entrer dans leur monde, rire avec eux même de leur bizarreries , ils adorent ça , et leur apporter beaucoup d'affection et ils evolueront
et si la méthode des 3i avait existé quand mes enfants étaient petits je n'aurais pas hésité un seul instant , nous à l'époque c'était TEACH
aujourd'hui je préfère les méthodes aux médocs , et tant pis si ça vous choque (et ça rime ) ... en France on a une fâcheuse tendance à croire que l'on peut tout résoudre avec les médocs , déjà leur donner une alimentation saine , leur faire faire des activités même si ça marche pas tanpis on fait autre chose mais on essaie , et surtout positiver, entrer dans leur monde, rire avec eux même de leur bizarreries , ils adorent ça , et leur apporter beaucoup d'affection et ils evolueront
et si la méthode des 3i avait existé quand mes enfants étaient petits je n'aurais pas hésité un seul instant , nous à l'époque c'était TEACH
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Pourquoi refuser par principe tout médicament ? Celà ne me "choque" pas, le refus de tout médoc, mais ce n'est pas "raisonnable".
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Un diurétique réduit l'isolement des autistes
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 13.12.2012 - Par Sandrine Cabut
Les prochaines années verront-elles l'arrivée de médicaments capables d'aider les autistes à sortir de leur isolement ? Quoique préliminaires, les résultats encourageants obtenus par deux équipes françaises, l'une avec un diurétique, l'autre avec une hormone, suscitent de nouveaux espoirs pour la prise en charge de ces pathologies du développement cérébral qui touchent aujourd'hui plus d'un enfant sur cent.
A première vue, prescrire un diurétique - en l'occurrence le bumétanide, commercialisé depuis les années 1970 pour traiter des oedèmes ou une hypertension artérielle - à de jeunes autistes peut sembler farfelu. Mais les données et l'argumentaire présentés mardi 11 décembre au siège de l'Inserm, à Paris, par Yehezkel Ben-Ari (fondateur et directeur honoraire Inserm de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée, Marseille) et Eric Lemonnier (pédopsychiatre au CHU de Brest, praticien dans un centre de ressources autisme) sont convaincants.
Plutôt que de livrer d'emblée des témoignages enthousiastes de familles et les conclusions de leur étude clinique, publiée le même jour dans la revue Translational Psychiatry, ils ont joué la prudence, détaillant d'abord comment ils en sont arrivés à cette approche originale.
Le rôle du chlore
"Un cerveau adulte et un cerveau en construction sont très différents du point de vue de leur activité neuronale. Mais s'il rencontre un problème au cours de son développement, le cerveau reste figé à l'état immature", explique le professeur Ben-Ari. Au cours de sa carrière, ce chercheur a découvert les modifications de l'action du neurotransmetteur GABA pendant la maturation des neurones et mis au jour le rôle important des niveaux de chlore dans ces cellules nerveuses. "Dans le cerveau en développement ou lésé (par un traumatisme, une épilepsie...), les concentrations intraneuronales de chlore sont très élevées. Et quand c'est le cas, les effets du GABA, en principe une inhibition des neurones, sont inversés", poursuit Ben-Ari. Un mécanisme qui, selon lui, explique pourquoi des anxiolytiques ou des barbituriques agissant sur ce neurotransmetteur induisent paradoxalement une excitation dans certaines épilepsies.
C'est au départ pour cette pathologie que des chercheurs ont eu l'idée d'utiliser du bumétanide, un diurétique qui bloque l'entrée du chlore dans les cellules, afin de faire baisser la concentration de cet ion dans les neurones. Des essais sont désormais en cours dans des formes sévères d'épilepsie néonatales, en Europe et aux Etats-Unis.
Il y a six ans, invité dans une conférence en Bretagne pour présenter ses travaux sur le développement du cerveau, Yehezkel Ben-Ari y rencontre Eric Lemonnier. Ce spécialiste de l'autisme avait noté que ses patients supportaient mal des médicaments comme le Valium, qui les excitait au lieu de les calmer. La rencontre entre les deux hommes fait tilt. Ils décident d'explorer la piste du bumétanide dans l'autisme. Après une étude pilote chez cinq patients, ils obtiennent l'autorisation des autorités sanitaires fin 2009 pour un essai randomisé.
Double aveugle
Au total, 60 enfants âgés de 3 à 11 ans, atteints de diverses formes d'autisme, y compris de haut niveau, ont été inclus. Après tirage au sort, 30 ont été traités par le diurétique (1 mg/jour) pendant trois mois, les autres recevant un placebo. Ni les investigateurs ni les parents ne savaient quel traitement était administré (double aveugle). L'intensité des troubles autistiques a été évaluée par des échelles comportementales au début et à la fin du protocole, et un mois après l'arrêt.
"Une diminution de la sévérité des symptômes d'autisme a été mesurée chez plus des trois quarts des participants recevant le diurétique", indique Eric Lemonnier. Il signale toutefois que six enfants - traités par le médicament ou le placebo - sont sortis de l'étude pour des raisons diverses, dont un en raison d'une hypokaliémie (une baisse du taux sanguin de potassium), qui est classique avec ce type de diurétique.
Au-delà des résultats objectifs, le plus frappant réside dans le récit de familles, le ressenti des médecins et des vidéos avant-après, comme celles projetées lors de la conférence de presse. Après la fin de l'essai, nombre des participants ont continué à prendre le diurétique.
C'est le cas de Virgile, traité depuis maintenant dix-huit mois. Les parents de ce garçon de 7 ans et demi, atteint d'un syndrome d'Asperger, l'ont vu se transformer. "Une semaine après le début des prises, son regard est devenu moins fuyant. C'était ténu, mais cela nous a convaincus qu'il recevait bien le médicament, raconte sa maman. Progressivement, il a commencé à aller davantage vers les autres, à reconnaître les visages... Avant il était seul dans la cour, aujourd'hui il participe aux activités pendant les récréations. Il a même été invité à un anniversaire, ce qui était inimaginable il y a deux ans." Autre signe positif : très sensible comme tous les autistes aux stimulations sensorielles, Virgile peut désormais accompagner ses parents dans des lieux bruyants et bondés, comme des restaurants.
Recul de quatre ans
Les investigateurs gardent cependant la tête froide. "Beaucoup de parents nous racontent que leur enfant est plus présent. Mais le médicament n'agit pas chez tous les patients, et il n'induit pas de guérison", tempère Eric Lemonnier. Avec un recul allant jusqu'à quatre ans, il constate que les effets bénéfiques persistent, mais s'estompent en cas d'arrêt du traitement. Pour Eric Lemonnier et Yehezkel Ben-Ari, la prochaine étape est de confirmer leurs résultats lors d'un essai plus vaste, international, afin d'obtenir une autorisation de mise sur le marché. Les deux compères, qui bataillent dur pour obtenir des financements, ont fondé une start-up, Neurochlore.
De son côté, l'équipe d'Angela Sirigu (Centre de neurosciences cognitives, Lyon), avec la Fondation FondaMental, explore la piste de l'ocytocine, une hormone synthétisée dans l'hypothalamus. En 2010, cette chercheuse (contributrice du cahier "Science & techno" du Monde) avait montré qu'une administration d'ocytocine en spray augmente les contacts sociaux chez des autistes de haut niveau. Ses derniers travaux (publiés le 1er novembre dans Cerebral Cortex) confirment que le taux de cette hormone dans le plasma est corrélé au degré d'extraversion d'un individu.
"Nous sommes bien loin de comprendre tous les effets sophistiqués de l'ocytocine, dont il faut étudier les interactions avec les autres neuromodulateurs ", souligne Angela Sirigu, à la recherche, elle aussi, de fonds pour des études cliniques. Cette voie thérapeutique s'annonce passionnante, mais pas simple à mettre en oeuvre. Après administration, l'hormone agit vite, mais elle ne reste que quelques secondes dans le sang et quatre-vingt-dix minutes dans le cerveau.
Sandrine Cabut
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 13.12.2012 - Par Sandrine Cabut
Les prochaines années verront-elles l'arrivée de médicaments capables d'aider les autistes à sortir de leur isolement ? Quoique préliminaires, les résultats encourageants obtenus par deux équipes françaises, l'une avec un diurétique, l'autre avec une hormone, suscitent de nouveaux espoirs pour la prise en charge de ces pathologies du développement cérébral qui touchent aujourd'hui plus d'un enfant sur cent.
A première vue, prescrire un diurétique - en l'occurrence le bumétanide, commercialisé depuis les années 1970 pour traiter des oedèmes ou une hypertension artérielle - à de jeunes autistes peut sembler farfelu. Mais les données et l'argumentaire présentés mardi 11 décembre au siège de l'Inserm, à Paris, par Yehezkel Ben-Ari (fondateur et directeur honoraire Inserm de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée, Marseille) et Eric Lemonnier (pédopsychiatre au CHU de Brest, praticien dans un centre de ressources autisme) sont convaincants.
Plutôt que de livrer d'emblée des témoignages enthousiastes de familles et les conclusions de leur étude clinique, publiée le même jour dans la revue Translational Psychiatry, ils ont joué la prudence, détaillant d'abord comment ils en sont arrivés à cette approche originale.
Le rôle du chlore
"Un cerveau adulte et un cerveau en construction sont très différents du point de vue de leur activité neuronale. Mais s'il rencontre un problème au cours de son développement, le cerveau reste figé à l'état immature", explique le professeur Ben-Ari. Au cours de sa carrière, ce chercheur a découvert les modifications de l'action du neurotransmetteur GABA pendant la maturation des neurones et mis au jour le rôle important des niveaux de chlore dans ces cellules nerveuses. "Dans le cerveau en développement ou lésé (par un traumatisme, une épilepsie...), les concentrations intraneuronales de chlore sont très élevées. Et quand c'est le cas, les effets du GABA, en principe une inhibition des neurones, sont inversés", poursuit Ben-Ari. Un mécanisme qui, selon lui, explique pourquoi des anxiolytiques ou des barbituriques agissant sur ce neurotransmetteur induisent paradoxalement une excitation dans certaines épilepsies.
C'est au départ pour cette pathologie que des chercheurs ont eu l'idée d'utiliser du bumétanide, un diurétique qui bloque l'entrée du chlore dans les cellules, afin de faire baisser la concentration de cet ion dans les neurones. Des essais sont désormais en cours dans des formes sévères d'épilepsie néonatales, en Europe et aux Etats-Unis.
Il y a six ans, invité dans une conférence en Bretagne pour présenter ses travaux sur le développement du cerveau, Yehezkel Ben-Ari y rencontre Eric Lemonnier. Ce spécialiste de l'autisme avait noté que ses patients supportaient mal des médicaments comme le Valium, qui les excitait au lieu de les calmer. La rencontre entre les deux hommes fait tilt. Ils décident d'explorer la piste du bumétanide dans l'autisme. Après une étude pilote chez cinq patients, ils obtiennent l'autorisation des autorités sanitaires fin 2009 pour un essai randomisé.
Double aveugle
Au total, 60 enfants âgés de 3 à 11 ans, atteints de diverses formes d'autisme, y compris de haut niveau, ont été inclus. Après tirage au sort, 30 ont été traités par le diurétique (1 mg/jour) pendant trois mois, les autres recevant un placebo. Ni les investigateurs ni les parents ne savaient quel traitement était administré (double aveugle). L'intensité des troubles autistiques a été évaluée par des échelles comportementales au début et à la fin du protocole, et un mois après l'arrêt.
"Une diminution de la sévérité des symptômes d'autisme a été mesurée chez plus des trois quarts des participants recevant le diurétique", indique Eric Lemonnier. Il signale toutefois que six enfants - traités par le médicament ou le placebo - sont sortis de l'étude pour des raisons diverses, dont un en raison d'une hypokaliémie (une baisse du taux sanguin de potassium), qui est classique avec ce type de diurétique.
Au-delà des résultats objectifs, le plus frappant réside dans le récit de familles, le ressenti des médecins et des vidéos avant-après, comme celles projetées lors de la conférence de presse. Après la fin de l'essai, nombre des participants ont continué à prendre le diurétique.
C'est le cas de Virgile, traité depuis maintenant dix-huit mois. Les parents de ce garçon de 7 ans et demi, atteint d'un syndrome d'Asperger, l'ont vu se transformer. "Une semaine après le début des prises, son regard est devenu moins fuyant. C'était ténu, mais cela nous a convaincus qu'il recevait bien le médicament, raconte sa maman. Progressivement, il a commencé à aller davantage vers les autres, à reconnaître les visages... Avant il était seul dans la cour, aujourd'hui il participe aux activités pendant les récréations. Il a même été invité à un anniversaire, ce qui était inimaginable il y a deux ans." Autre signe positif : très sensible comme tous les autistes aux stimulations sensorielles, Virgile peut désormais accompagner ses parents dans des lieux bruyants et bondés, comme des restaurants.
Recul de quatre ans
Les investigateurs gardent cependant la tête froide. "Beaucoup de parents nous racontent que leur enfant est plus présent. Mais le médicament n'agit pas chez tous les patients, et il n'induit pas de guérison", tempère Eric Lemonnier. Avec un recul allant jusqu'à quatre ans, il constate que les effets bénéfiques persistent, mais s'estompent en cas d'arrêt du traitement. Pour Eric Lemonnier et Yehezkel Ben-Ari, la prochaine étape est de confirmer leurs résultats lors d'un essai plus vaste, international, afin d'obtenir une autorisation de mise sur le marché. Les deux compères, qui bataillent dur pour obtenir des financements, ont fondé une start-up, Neurochlore.
De son côté, l'équipe d'Angela Sirigu (Centre de neurosciences cognitives, Lyon), avec la Fondation FondaMental, explore la piste de l'ocytocine, une hormone synthétisée dans l'hypothalamus. En 2010, cette chercheuse (contributrice du cahier "Science & techno" du Monde) avait montré qu'une administration d'ocytocine en spray augmente les contacts sociaux chez des autistes de haut niveau. Ses derniers travaux (publiés le 1er novembre dans Cerebral Cortex) confirment que le taux de cette hormone dans le plasma est corrélé au degré d'extraversion d'un individu.
"Nous sommes bien loin de comprendre tous les effets sophistiqués de l'ocytocine, dont il faut étudier les interactions avec les autres neuromodulateurs ", souligne Angela Sirigu, à la recherche, elle aussi, de fonds pour des études cliniques. Cette voie thérapeutique s'annonce passionnante, mais pas simple à mettre en oeuvre. Après administration, l'hormone agit vite, mais elle ne reste que quelques secondes dans le sang et quatre-vingt-dix minutes dans le cerveau.
Sandrine Cabut
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Re: Traitement avec burinex (bumétanide)
Très intéressant cet article.!!!
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
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