Bonsoir à tous,
Je remonte ce topic car il me paraît le plus approprié à cet instant.
Ce matin, vers 11h30, je me suis effondrée au travail. J'avais fermé la porte de mon bureau pour répondre à un coup de fil de mon chef. La goutte d'eau, je suppose, de nouvelles tâches imprévues, que je ne maîtrise pas du tout, et bien sûr urgentes ...
Ça fait des mois que je suis fatiguée, des semaines que j'ai des signaux qui clignotent de partout (insomnies, maux de tête, problèmes gastro-intestinaux, douleurs musculaires ...) et malgré tout je pensais que je gérais, ayant déjà vécu un burn out il y a 8 ans et pris du recul sur la place du travail dans ma vie.
Je n'avais pas mesuré qu'il n'y a pas besoin de travailler 60 heures par semaine pour craquer.
Là, c'est la nature de mon boulot qui pose problème (je me suis reconvertie il y a peu, dans un domaine où je suis totalement novice mais où j'ai bien moins de charge mentale qu'avant). Je suis censée apprendre "sur le tas", après une formation théorique qui ne me sert pas beaucoup tant elle est loin de la réalité du terrain.
Je suis beaucoup sollicitée, je dois sauter du coq à l'âne sans cesse, beaucoup de sollicitations par téléphone aussi.
Depuis une semaine j'avais obtenu du télétravail mais je pense que c'était déjà trop tard, j'avais déjà dépassé le seuil d'alerte, ça n'a pas suffit à me redonner de l'énergie.
Je me suis donc retrouvée après avoir raccroché le téléphone avec une sorte de malaise comme quand on va perdre connaissance : sueurs, frissons, vertiges. Je me suis assise par terre et j'ai mis les pieds en l'air sur ma chaise de bureau.
Quand c'est un peu passé je suis allée ouvrir la fenêtre pour respirer l'air froid et me suis rassise.
J'avais une sensation de "trou" dans la poitrine et l'estomac, je ne sais pas le décrire mais ça m'a ramenée 8 ans en arrière.
J'ai essayé de regarder mon écran d'ordi pour me concentrer sur quelque chose, et là je me suis aperçue que je lisais une ligne de mail sans la comprendre. Panique. Page blanche dans mon esprit.
J'avais peur que quelqu'un entre dans mon bureau car je serai incapable de parler, j'étais dans un état d'hébétude.
J'ai dû rester comme ça plus de 30 minutes, quand je suis sortie il n'y avait personne dans l'open space, ça m'a soulagée. Je suis rentrée chez moi à pied, en pilote automatique, et j'ai envoyé un sms vers 13h pour dire que j'étais malade et rentrée chez moi.
J'ai mangé un peu, et j'ai dormi tout l'après-midi.
Voilà. J'ai RDV chez mon généraliste demain midi, et par le plus grand des hasards

j'ai un RDV téléphonique l'après-midi avec la psychiatre qui a fait mon diag.
Houlà, j'ai fait un pavé, mais ça fait du bien d'écrire.
Malgré tout je me sens moins atteinte "personnellement" que la 1ère fois, c'est clairement le travail dont je dois m'éloigner temporairement pour me reposer.
Ce forum et ses membres sont toujours accueillants et bienveillants, merci à tous.
