surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
aset
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par aset »

Benoit a écrit :
freeshost a écrit : Éviter les sous-entendus, le langage implicite, l'ironie, la métaphore.
Ca doit quand même être carrément rare de les rencontrer dans un cadre intime ces trucs là, tout de même. (enfin chacun son truc, hein).

Sinon je pense que la meilleure solution pour régler ces questions là quand on en arrive au point d'être intime avec une personne Asperger, c'est de lui demander directement.
Ces "trucs là" sont pour moi des êtres doués d'une extrême sensibilité que je respecte au plus haut point.
Quant à demander directement je veux bien la "recette". En pleine surcharge émotionnelle les mots ne suffisent hélas plus ou peuvent encore moins s'exprimer qu'à l'ordinaire...
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Manichéenne
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par Manichéenne »

aset a écrit :Ces "trucs là" sont pour moi des êtres doués d'une extrême sensibilité que je respecte au plus haut point.
Quant à demander directement je veux bien la "recette". En pleine surcharge émotionnelle les mots ne suffisent hélas plus ou peuvent encore moins s'exprimer qu'à l'ordinaire...
Ces "trucs là" se rapportaient dans votre phrase précédente au sous-entendus, au langage implicite, à l'ironie, et à la métaphore. Votre réponse est surprenante.
Qu'est ce qui vous empêche de demander directement, pour que vous demandiez une "recette" ? :shock: Vous insistez sur la surcharge émotionnelle, la votre ou celle de votre ami ? Si c'est la sienne, ça ne vous empêche pas de communiquer simplement. Si c'est la votre, allez vous calmer vous-même avant d'envisager un échange.

Dans tous les cas, le meilleur conseil qui vous a été donné reste à mon avis de le laisser en paix. Je comprends que ça ne vous convienne pas à vous de rester inactive, mais si c'est le mieux pour lui et que votre but est de l'aider, il va falloir s'y résoudre.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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géromine
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par géromine »

Je suis assez d'accord avec Manichéenne et vous aussi puisque vous dites que le parlé n'est pas entendu dans les moments de surcharge.

Donc c'est avant la "crise" et après que l'intervention verbale est possible si elle est souhaitée naturellement.
Car pour en parler, il faut être deux et si votre ami que vous aimez très fort ne le souhaite pas vous ne trouverez aucun truc, aucune recette qui fonctionne. Sinon, ce serait au mieux un essai de formatage, de normalisation, au pire une certaine forme de manipulation. Vous trouverez tout plein de gens pour vous dire que si c'est pour son bien on peut "normaliser" voire "manipuler" un peu. Les personnes autistes subissent ça dès leur plus jeune âge pour certaines et ça dure des années ou même une vie parfois.


Je ne partage pas du tout ce point de vue. C'est sur la confiance que se bâtissent les solutions et c'est ensemble qu'elles se trouvent et s'essayent. Et oui ça prend du temps et non ça ne marche pas toujours.
C'est long, c'est ingrat parfois les relations intimes surtout quand les deux personnes n'ont pas le même mode de fonctionnement, les mêmes zones de confort, les mêmes moyens de gérer leurs difficultés relationnelles.
Si votre ami n'a pas le même langage et la même expression émotionnelle que vous et bien non vous ne le changerez pas, c'est son langage à lui et c'est le votre et ils sont différents tout en étant respectables tous les deux. Si l'un des deux ou les deux doivent changer, la décision appartient à chacun et pas à l'autre, dans la mesure de ses possibilités (on ne le peut pas toujours) et de son envie (on a le droit de ne pas le vouloir).

L'autre n'est pas notre possession. Enfin, c'est mon point de vue.

Et si c'est de paix dont il a besoin à ce moment là, le respecter c'est la lui accorder pour ensuite reprendre ensemble la situation, si lui et vous le souhaitez. Et c'est à partir de cette reprise qu'il s'agira de trouver d'autres modalités pour que la crise ne revienne pas, ou moins souvent ou moins forte ...
Spoiler :  : 
Désolée, j'ai supprimé un de mes messages posté en double par erreur :oops:
Ni diag., ni en cours , ni auto-diag. Juste un peu zarbi, les fesses entre minimum deux chaises, un peu bancale.
Bienheureux inconfort qui permet une multitude de rencontres.
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Benoit
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par Benoit »

"Laisser en paix" bien sûr mais ma question était plutôt comment l'aider à se donner les moyens de gérer la surcharge émotionnelle. L'idée que "laisser en paix " point au long court est fuir le problème. Quand quelqu'un important pour soi est en surcharge émotionnelle c'est douloureux de se dire que l'on n'a pas d'autres solutions à lui apporter que de le laisser en paix, restrictif aussi surtout si l'on se sent à l'origine de cette surcharge.
Bon, je crois que je comprends un peu mieux la question.

Malheureusement, il n'y a pas une recette unique sur la façon de gérer une "surcharge émotionnelle" (le terme est déjà trop vague et peut recouvrir de nombreuses gènes, y compris les sensations façon "papier-de-verre") chez les personnes autistes.
D'autant plus que chacun réagit à différents stimuli (sensoriels) avec sa propre sensibilité personnelle (pour certains le contact peut faire l'effet d'une brulure, pour d'autres pas du tout)

Évidemment aussi, la personnalité entre en compte et certains préfèrent l'isolement, d'autres tolèrent ou acceptent d'autres modes d'échanges.

C'est pour cela que je vous ai recommandé de demander à la personne. (Sachant aussi que c'est n'est jamais évident d'identifier puis d'exprimer son ressenti pour une personne autiste).

De toute façon, c'est toujours mieux de demander à la personne son avis, plutôt que de comparer ce qui lui arrive avec le ressenti éventuel d'inconnus sur internet dans une situation qui pourrait être identique ou non.

P.S. moi aussi je suis un truc une personne autiste.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

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Sapphir
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par Sapphir »

Je rejoins les autres, laisser la personne en paix. Lui laisser comme option de venir "parler" du sujet en question quand elle en ressent le besoin.
Forcer la discution ca peut etre brusquer la personne, ou lui obliger à reflechir à un sujet a un moment ou elle n'en a pas envie.
Peut etre que des moyens de communication ecrit peuvent etre utilisé et peuvent laisser le choix à la personne, elle peut lire la lettre/mail quand elle le souhaite et repondre quand elle le souhaite.
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misty
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par misty »

Je voulais juste rajouter que la "surcharge émotionnelle", je ne l'identifie souvent qu'après, quand je me demande pourquoi j'ai explosé/pleuré/suis restée muette. Donc déjà, je ne suis pas sûr que la personne sur le coup comprenne vraiment ce qui se passe.
Par conséquent, répondre à ces questions me semble compliqué :crazy: . "Laisser tranquille" est une bonne solution quoi qu'il en soit, puisque je sais que dans mon cas, plus on va essayer de me parler ou de me faire parler (alors que je n'y arrive pas), plus la pression va monter... :?
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Sapphir
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par Sapphir »

J'irai même plus loin, laissez tranquille ca peut etre primordiale, je dirais que le fait de ne pouvoir s'exprimer crée parfois de la frustration. C'est ce que je ressent et j'ai lu des témoignages dans ce sens par rapport aux aspie, je ne sais pas à quoi c'est lié (asperger, alexithymie, probleme de communication ou autre)
En ayant quelqu'un en face qui cherche à communiquer quand c'est pas le moment, et en ne trouvant pas les mots, il y a un genre de frustration, de pression et tout se mélange et parfois il y a trop "d'émotions". Du coup c'est pire, impossible de parler. Ensuite viens la culpabilisation. Voila pour moi, il me faut déja plusieurs jours pour savoir que je suis "pas bien aussi", et ensuite il faut tout demeler, et au final je prends parfois des semaines pour décrypter les sentiments..
Je ne parle pas pour les aspie par contre, mais je pars du principe qu'on est tous different les un les autres, et quand il y a des problemes de communication ou d'autres problemes, il faut etre encore plus patient, et surtout ne pas interpreter les silences. Surtout si il y a une surchage emotionnelle, j'imagine qu'il faut du temps pour digérer tout ca. De la patience.. et beaucoup de comprehension seront indispensable.
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aset
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par aset »

Manichéenne a écrit :
aset a écrit :Ces "trucs là" sont pour moi des êtres doués d'une extrême sensibilité que je respecte au plus haut point.
Quant à demander directement je veux bien la "recette". En pleine surcharge émotionnelle les mots ne suffisent hélas plus ou peuvent encore moins s'exprimer qu'à l'ordinaire...
Ces "trucs là" se rapportaient dans votre phrase précédente au sous-entendus, au langage implicite, à l'ironie, et à la métaphore. Votre réponse est surprenante.
Qu'est ce qui vous empêche de demander directement, pour que vous demandiez une "recette" ? :shock: Vous insistez sur la surcharge émotionnelle, la votre ou celle de votre ami ? Si c'est la sienne, ça ne vous empêche pas de communiquer simplement. Si c'est la votre, allez vous calmer vous-même avant d'envisager un échange.

Dans tous les cas, le meilleur conseil qui vous a été donné reste à mon avis de le laisser en paix. Je comprends que ça ne vous convienne pas à vous de rester inactive, mais si c'est le mieux pour lui et que votre but est de l'aider, il va falloir s'y résoudre.
Désolé Manichéenne ces "trucs là" se rapportaient en effet au sous-entendus, au langage implicite, à l'ironie, à la métaphore, erreur de ma part, oups!
"ça ne vous empêche pas de communiquer simplement"....la surcharge l'empêche de communiquer tout court oui et c'est bien ce que je voudrais tant comprendre....
aset
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par aset »

géromine a écrit :Je suis assez d'accord avec Manichéenne et vous aussi puisque vous dites que le parlé n'est pas entendu dans les moments de surcharge.

Donc c'est avant la "crise" et après que l'intervention verbale est possible si elle est souhaitée naturellement.
Car pour en parler, il faut être deux et si votre ami que vous aimez très fort ne le souhaite pas vous ne trouverez aucun truc, aucune recette qui fonctionne. Sinon, ce serait au mieux un essai de formatage, de normalisation, au pire une certaine forme de manipulation. Vous trouverez tout plein de gens pour vous dire que si c'est pour son bien on peut "normaliser" voire "manipuler" un peu. Les personnes autistes subissent ça dès leur plus jeune âge pour certaines et ça dure des années ou même une vie parfois.


Je ne partage pas du tout ce point de vue. C'est sur la confiance que se bâtissent les solutions et c'est ensemble qu'elles se trouvent et s'essayent. Et oui ça prend du temps et non ça ne marche pas toujours.
C'est long, c'est ingrat parfois les relations intimes surtout quand les deux personnes n'ont pas le même mode de fonctionnement, les mêmes zones de confort, les mêmes moyens de gérer leurs difficultés relationnelles.
Si votre ami n'a pas le même langage et la même expression émotionnelle que vous et bien non vous ne le changerez pas, c'est son langage à lui et c'est le votre et ils sont différents tout en étant respectables tous les deux. Si l'un des deux ou les deux doivent changer, la décision appartient à chacun et pas à l'autre, dans la mesure de ses possibilités (on ne le peut pas toujours) et de son envie (on a le droit de ne pas le vouloir).

L'autre n'est pas notre possession. Enfin, c'est mon point de vue.

Et si c'est de paix dont il a besoin à ce moment là, le respecter c'est la lui accorder pour ensuite reprendre ensemble la situation, si lui et vous le souhaitez. Et c'est à partir de cette reprise qu'il s'agira de trouver d'autres modalités pour que la crise ne revienne pas, ou moins souvent ou moins forte ...
Spoiler :  : 
Désolée, j'ai supprimé un de mes messages posté en double par erreur :oops:
Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse, bien loin de moi vous savez l'idée de vouloir normaliser, changer qui que ce soit, surtout pas, j'essaie juste de comprendre et pour l'instant c'est plutôt mention peut mieux faire...."ses possibilités"oui j'ai bien des fois l'impression de me heurter à des impossibilités qu'il est le premier à subir ...
aset
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par aset »

Benoit a écrit :
"Laisser en paix" bien sûr mais ma question était plutôt comment l'aider à se donner les moyens de gérer la surcharge émotionnelle. L'idée que "laisser en paix " point au long court est fuir le problème. Quand quelqu'un important pour soi est en surcharge émotionnelle c'est douloureux de se dire que l'on n'a pas d'autres solutions à lui apporter que de le laisser en paix, restrictif aussi surtout si l'on se sent à l'origine de cette surcharge.
Bon, je crois que je comprends un peu mieux la question.

Malheureusement, il n'y a pas une recette unique sur la façon de gérer une "surcharge émotionnelle" (le terme est déjà trop vague et peut recouvrir de nombreuses gènes, y compris les sensations façon "papier-de-verre") chez les personnes autistes.
D'autant plus que chacun réagit à différents stimuli (sensoriels) avec sa propre sensibilité personnelle (pour certains le contact peut faire l'effet d'une brulure, pour d'autres pas du tout)

Évidemment aussi, la personnalité entre en compte et certains préfèrent l'isolement, d'autres tolèrent ou acceptent d'autres modes d'échanges.

C'est pour cela que je vous ai recommandé de demander à la personne. (Sachant aussi que c'est n'est jamais évident d'identifier puis d'exprimer son ressenti pour une personne autiste).

De toute façon, c'est toujours mieux de demander à la personne son avis, plutôt que de comparer ce qui lui arrive avec le ressenti éventuel d'inconnus sur internet dans une situation qui pourrait être identique ou non.

P.S. moi aussi je suis un truc une personne autiste.
En fait, c'est sentir l'autre envahi par quelque chose qui le dépasse mais de façon douloureuse (c'est en tous cas comme cela que je le perçois et que je le traduis) et ne pas parvenir à m'expliquer cette manifestation qui me perturbe. Moi aussi je ressent de l'émotion mais je peux l'identifier ( le rythme cardiaque s'accélère par exemple, la gorge se noue, l'estomac se contracte) mais cela ne change pas ma façon d'être , ces manifestations sont sous contrôle. En face je ne parviens pas à identifier ce qui peut être ressenti et je me sens impuissante parce que comment adapter son comportement si on ne comprend pas? En venant sur ce forum je ne cherche en rien à comparer,chaque individu est unique. Je me dis juste que certains d'entre vous pourront peut-être m'apporter quelques explications parce qu'ils l'ont vécu en eux... et vous m'apportez déjà quelques explications.....
Quelles peuvent être ces nombreuses gênes en surcharge émotionnelle dont vous parlez?
Qu'entendez-vous par sensation façon papier de verre?
Pour ce qui est des réponses sensorielles: sensibilité au bruit, au toucher, cela m'a interrogé en son temps mais j'ai appris au fil du temps à m'adapter cela n'est plus un problème...
aset
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par aset »

misty a écrit :Je voulais juste rajouter que la "surcharge émotionnelle", je ne l'identifie souvent qu'après, quand je me demande pourquoi j'ai explosé/pleuré/suis restée muette. Donc déjà, je ne suis pas sûr que la personne sur le coup comprenne vraiment ce qui se passe.
Par conséquent, répondre à ces questions me semble compliqué :crazy: . "Laisser tranquille" est une bonne solution quoi qu'il en soit, puisque je sais que dans mon cas, plus on va essayer de me parler ou de me faire parler (alors que je n'y arrive pas), plus la pression va monter... :?
...Comprenne ce qui se passe je ne sais pas en ait la maîtrise sûrement pas. J'ai en effet eu cette remarque une fois où j'étais dans le questionnement parlé "Arrêtes cela ne fait qu'aggraver les choses"....mais communiquer dans le silence c'est difficile , et les autres communications aussi sont difficiles le regard, le toucher ....
aset
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par aset »

Sapphir a écrit :J'irai même plus loin, laissez tranquille ca peut etre primordiale, je dirais que le fait de ne pouvoir s'exprimer crée parfois de la frustration. C'est ce que je ressent et j'ai lu des témoignages dans ce sens par rapport aux aspie, je ne sais pas à quoi c'est lié (asperger, alexithymie, probleme de communication ou autre)
En ayant quelqu'un en face qui cherche à communiquer quand c'est pas le moment, et en ne trouvant pas les mots, il y a un genre de frustration, de pression et tout se mélange et parfois il y a trop "d'émotions". Du coup c'est pire, impossible de parler. Ensuite viens la culpabilisation. Voila pour moi, il me faut déja plusieurs jours pour savoir que je suis "pas bien aussi", et ensuite il faut tout demeler, et au final je prends parfois des semaines pour décrypter les sentiments..
Je ne parle pas pour les aspie par contre, mais je pars du principe qu'on est tous different les un les autres, et quand il y a des problemes de communication ou d'autres problemes, il faut etre encore plus patient, et surtout ne pas interpreter les silences. Surtout si il y a une surchage emotionnelle, j'imagine qu'il faut du temps pour digérer tout ca. De la patience.. et beaucoup de comprehension seront indispensable.
Oui Sapphir c'est exactement ça, j'ai ressenti cette espèce de culpabilité en face comme si implicitement je lui demandais d'être quelqu'un d'autre alors que ce n'est pas du tout le cas je cherche juste à comprendre, je ne suis dans aucun jugement de rien du tout, il y a tant d'autres couleurs....
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surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par aset »

Merci en tous cas pour l'ensemble de vos réponses
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Benoit
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par Benoit »

La référence au papier de verre vient du livre de Temple Grandin, quand elle évoquait la souffrance (physique) qu'impliquait pour elle le fait d'aller à l'église le dimanche.

Il s'est avéré que cela venait des jupons propres qu'on lui faisait porter à ces occasions là, qui faisait exactement le même effet que du papier de verre sur sa peau.

Ca peut paraître incroyable mais c'est le niveau de sensibilité que peuvent atteindre les hypersensibles.

(je cite de mémoire, peut être que je me trompe)

Extrait de son site web:
Q. Why does my child want to wear the same clothes all the time?

R.Stiff scratching clothes or wool against my skin is sandpaper ripping off raw nerve endings. I am not able to tolerate scratching clothes. Autistic children will be most comfortable with soft cotton against their skin. New underwear and shirts will be more comfortable if they are washed several times. It is often best to avoid spray starch or fabric softeners that are placed in the dryer. Some children are allergic to them. [Note: Caretakers and teachers should also avoid the use of perfume because some children hate the smell and/or they are allergic to it.]

Even today at the age of 49, I have had to find good clothes and work clothes that feel the same. It takes me up to two weeks to habituate to the feeling of wearing a skirt. If I wear shorts during the summer, it takes at least a week before long pants become fully tolerable. The problem is switching back-and-forth. Switching back-and-forth can be made more tolerable by wearing tights with skirts. The tights make the skirt feel the same as long pants.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

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Cryptobiose
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Re: surcharge émotionnelle chez la personne asperger

Message par Cryptobiose »

Je me reconnais pas mal dans le témoignage de Temple Grandin.

Quand j'étais petite, les coutures, étiquettes, matières comme le lycra ou la laine me rendaient dingue. Je ne pouvais plus me concentrer sur rien d'autre que la sensation abrasive sur la peau. Mon entourage pensait que j'en rajoutais, que j'étais "douillette" :innocent:

Aujourd'hui encore, si je suis mal assise, dans de mauvais habits, dans une pièce bruyante, ce genre de choses, mon niveau interne émotionnel peut vite monter dans les tours et je peux m'effondrer, ne plus rien comprendre ou bugger, parce que je n'arrive plus à distinguer les sensations et à faire la part des choses.

Je me rappelle d'un t shirt avec un écusson avec une grosse couture interne qui était une source d'angoisse terrible. Les jours où je le mettais, ça me gâchait la journée. Je n'arrivais plus à penser à autre chose tellement ça me faisait mal :?

C'est pas facile de faire comprendre ça aux gens, et puis on finit par se dire qu'on a un souci quand même :|
TSA Image TDA