Ouest-France - Actualité - Rennes - Mercredi 20 avril 2011
Une structure pour mieux diagnostiquer l'autisme
Les troubles envahissants du développement, dont fait partie l'autisme, touchent 8 personnes sur 10 000. À Rennes, l'unité du docteur Claire Chevreuil, pédopsychiatre, travaille sur son dépistage.
« Il est important que les troubles envahissants du développement (TED) puissent mieux être diagnostiqués afin d'améliorer leur prise en charge », explique le Dr Claire Chevreuil, responsable du pôle de psychiatrie infanto-juvénil « Pomdapi » à Rennes et spécialisée dans les TED, au sein du service d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) qui dépend du centre hospitalier spécialisé Guillaume Régnier.
Prise en charge précoce
Mais qu'est-ce que sont au juste ces troubles envahissants du développement qui touchent, chaque année en France, près de 8 personnes sur 10 000 ? « Ce sont des troubles du développement qui apparaissent généralement lors de l'enfance dont font partie les différentes formes d'autisme ou encore le syndrome d'Asperger. Ils sont essentiellement caractérisés par des troubles de la communication, de la sociabilisation et de la répétitivité. »
Des troubles qui peuvent être détectés dans la primo enfance. « Par exemple, un enfant qui ne répond pas quand on l'appelle. Le premier réflexe des parents sera de l'amener chez un ORL (Oto-rhino-laryngologie) pour vérifier qu'il ne soit pas atteint de trouble de l'audition. Et ce qui est important, c'est que cet ORL puisse éventuellement adresser l'enfant à une structure pouvant diagnostiquer une TED. » Idem pour les pédiatres, les établissements de protection maternelle et infantile et généralement tous les spécialistes touchant à l'enfance. « Ce dépistage est très important car il peut permettre une prise en charge plus précoce. Globalement, elle s'améliore mais on peut encore faire mieux. »
Un dispositif innovant
Un plan autisme a été lancé par le gouvernement en 2008, doté d'un budget de 187 millions d'euros. Il a été reconduit pour la période 2011-2012 avec trois grands axes sont : Mieux connaître l'autisme et former les professionnels, améliorer le diagnostic et l'accompagnement des malades et développer des méthodes de traitement novatrices.
« Dans notre unité, nous disposons d'une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans la prise en charge de l'autisme », poursuit la praticienne. Des orthophonistes, une ergothérapeute, des psychologues qui interviennent dans les locaux du Sessad ou peuvent se rendre au domicile des enfants ou sur leur lieu de scolarisation. Un travail de patience qui peut prendre des années.
« Nous venons également d'apprendre que dans le cadre d'un appel d'offres expérimental, nous allons pouvoir mettre en place un dispositif d'annonce du diagnostic de l'autisme. » Un outil à dimension régionale. Autre bonne nouvelle, le Sessad va déménager dans des locaux plus grands et plus fonctionnels. Seul hic : trouver les locaux.
Samuel NOHRA. Ouest-France