Oui, mais tant que nous (l'ensemble de la population mondiale) n'aurons pas développé une zone large et diversifiée de libre partage suffisante ("Servez-vous ! c'est libre et gratuit !"), nous seront toujours incités à emprunter des voies dérobées. Malheureusement, le droit a longtemps contribué - et il y continue ! - à criminaliser le libre partage. Rappel : par défaut, une œuvre est sous le régime "tous droits réservés" jusqu'à 70 ans - durée qui était plus courte auparavant ! - après la mort du dernier auteur. C'est seulement après ce délai qu'elle entre dans le domaine public (aucun droit réservé). Heureusement, Lawrence Lessig a créé notamment les licences Creatives Commons, dont la CC0, laquelle équivaut à mettre une œuvre dans le domaine public. Malheureusement, peu de personnes créatrices mettent leurs œuvres (scientifiques, artistiques, didactiques) dans le domaine public (par ce moyen), ou, tout au moins, sous une licence libératrice (Creative Commons, Art Libre, GNU GPL, etc.). La liberté de partager, nous la chercherons toujours, notamment de partager le savoir, car le savoir n'appartient à personne. Et les diverses personnes gagneraient en autonomie et liberté si les savoirs étaient en libre téléchargement, sans DRM.
Notez bien que le partage décentralisé n'est pas en soi illégal. Tout dépend de ce qui est partagé.

Créer des œuvres, les mettre dans le domaine public et dans les zones de partage décentralisé créerait un ensemble de situations qui pourraient faire jurisprudence en défaveur de l'interdiction du partage décentralisé.
Et cela contribuerait à faire découvrir les différentes formes d'autisme, en l'occurrence, et à lutter contre l'ignorance en général. Le savoir serait partagé sans obstacle économique.
La loi n'est pas une fatalité. Elle est une construction, parfois maladroite, mais à laquelle nous pouvons toujours apporter diverses retouches.
Remarquez que... si plus de personnes apprenaient - et il n'y a pas besoin d'être Bill Gates, Richard Stallman ou Steve Jobs pour l'apprendre ! - le partage décentralisé, il y aurait moins besoin de l'encourager. En tout cas, quand les notions de partage et de propriété sont en conflit, je vais très souvent opter pour celle de partage.
Vive la liberté ! Vive l'autonomie ! Vive l'Écosse !
