Aller vers les autres
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Re: Aller vers les autres
Belle expérience ...
Et le top du top, c'est que
tu aies pris du plaisir ...
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TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Aller vers les autres
@idee
Pour une conversation plus intimiste et plus intellectuelle c'est mieux.
Par exemple au travail j’appréhende les pots. Alors que pour certains c'est juste une facon de passer un moment plus détendu entre collègues, dans le meilleur des cas je passe pour quelqu'un de froid ou tres reservé. Des fois c'est pire je peux même donner l'impression de pas avoir envie d'etre là. Alors que en fait je m’investis beaucoup sur mon travail.
Moi le tout premier contact ne me pose pas de problèmes à conditions que ce soit quelque chose d'assez formel, socialement parlant. Par exemple demander l'heure à quelqu'un dans la rue ou allez acheter sa baguette à la boulangerie ne me pose pas de problème. Ensuite quand la conversation s'anime assez vite je me sens vide, j'ai rien à dire. Surtout les discussion de type comptoir qui me prennent assez vite la tete.Mon problème se situe avant même qu'il y ait une discussion, dans le fait même "d'aller vers les autres" (un manque d'impulsion ou de naturel...)
Pour une conversation plus intimiste et plus intellectuelle c'est mieux.
Par exemple au travail j’appréhende les pots. Alors que pour certains c'est juste une facon de passer un moment plus détendu entre collègues, dans le meilleur des cas je passe pour quelqu'un de froid ou tres reservé. Des fois c'est pire je peux même donner l'impression de pas avoir envie d'etre là. Alors que en fait je m’investis beaucoup sur mon travail.
Le cadre artistique est bien je pense pour les aspers en general, que ce soit creer ou ressentir envers les oeuvres des autres. Dans l'art on s’affranchit des conventions alors quand à la base on est différent de la norme ca libère. Personnellement je ne pratique pas une activité mais j'ai une assez grosse sensibilité artistique.Cet été je me suis fixée comme objectif social de me rendre à quelques reprises à des conférences données par des artistes
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Re: Aller vers les autres
Au fait, c'est quoi la différence entre ce que nous décrivons dans cette discussion et la timidité ?
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Aller vers les autres
La timidité c'est la peur de l'autre et de ce qu'ils pourraient nous faire associé à un grand manque d'estime de soi.
Alors que là c'est plutôt une incompréhension de l'autre, qui mène à une angoisse nous poussant à surévaluer l’interaction sociale possible et sur le panel de possible développement de cette situation. Ce qui engendre une réactivation des expériences sociales "ratées" par une mauvaise réponse à une interaction sociale passée, développant la peur. C'est pas une question d'estime de soi en gros, mais plus de désarmement face à l'autre car toutes les règles et les codes de lecture/réponse vis-à-vis des autres sont inaccessible ou sacrément floue.
Alors que là c'est plutôt une incompréhension de l'autre, qui mène à une angoisse nous poussant à surévaluer l’interaction sociale possible et sur le panel de possible développement de cette situation. Ce qui engendre une réactivation des expériences sociales "ratées" par une mauvaise réponse à une interaction sociale passée, développant la peur. C'est pas une question d'estime de soi en gros, mais plus de désarmement face à l'autre car toutes les règles et les codes de lecture/réponse vis-à-vis des autres sont inaccessible ou sacrément floue.
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Re: Aller vers les autres
Donc, admettons que je sois Asperger. Il y a une époque où j'étais Asperger et timide mais ne savais pas que j'étais Asperger (ou pouvait l'être) ni ne soupçonnais l'existence du mot. Maintenant, je sais que je peux être Asperger et suis moins timide.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Aller vers les autres
@freeshost
Pour faire la différence entre la timidité et le problème dont souffre le SA je vais reprendre l'exemple du pot en entreprise.
Le timide a peur d'y aller. Une fois qu'il y est il se sent rassuré. Et petit à petit ils se lache. (quitte a boire un peu pour certains)
Moi j'ai pas peur d'y aller. L'idée meme est assez sympa. Car chez moi je passe mon temps à faire des petites pauses thé. Il sorte de petit rituel rassurant. Alors un pot pourquoi pas.
Les 10 premieres minutes ca va. Je parle informatique. C'est mon boulot. Puis machin commence à parler de sa maison. Il est fier. Manque de chance pour moi je cherche pas à me realiser socialement par ma maison, meme si j'ai un toit. Puis il parle de son chien, de ses enfants. manque de bol j'ai ni l'un ni l'autre. J'ai fini par comprendre que avoir un chien et des enfants et tondre sa pelouse c'est un facon de creer du lien social car ca crée une compassion entre toutes les personnes qui vivent cette grande aventure. Comme me parler de sa femme avec enthousiasme en s'attendant à ce que je reponde avec la meme enthousiasme pour parler de la mienne ce qui est une facon de creer une complicité. Manque de bol je reponds par un grand blanc qui laisse un malaise. Si le but etait de creer une complicité c'est raté.
Ce qui m'etonne enormement c'est que quand on entend les gens parler de leur famille ils ont tous une femme et des enfants merveilleux. Sans compter le poisson rouge. A croire que pour certains la famille est juste une facon d'afficher une facade sociale. Alors que vers 30 ans quand j'ai vu petit à petit les gens se caser autour de moi j'ai pas compris pourquoi ils y attachaient autant d'importance...
Bref dans les pots je peux toujours parler d'un sujet ou je suis fort : philo. Ce qui est la meilleure facon de renforcer ma reputation d'une personne "space".
Un jour au cours d'un pot on m'a dit que j'avais l'air d'avoir grandi dans une cuillère en argent et que je planais 40 metres au dessus du sol. Ce qui est une facon de dire que je ne semble pas du tout etre préoccupé par ma survie matérielle. D'une certaine manière ils ont raison, avec Bac +5 et 15 ans d'experience je suis au rsa.
Pour faire la différence entre la timidité et le problème dont souffre le SA je vais reprendre l'exemple du pot en entreprise.
Le timide a peur d'y aller. Une fois qu'il y est il se sent rassuré. Et petit à petit ils se lache. (quitte a boire un peu pour certains)
Moi j'ai pas peur d'y aller. L'idée meme est assez sympa. Car chez moi je passe mon temps à faire des petites pauses thé. Il sorte de petit rituel rassurant. Alors un pot pourquoi pas.
Les 10 premieres minutes ca va. Je parle informatique. C'est mon boulot. Puis machin commence à parler de sa maison. Il est fier. Manque de chance pour moi je cherche pas à me realiser socialement par ma maison, meme si j'ai un toit. Puis il parle de son chien, de ses enfants. manque de bol j'ai ni l'un ni l'autre. J'ai fini par comprendre que avoir un chien et des enfants et tondre sa pelouse c'est un facon de creer du lien social car ca crée une compassion entre toutes les personnes qui vivent cette grande aventure. Comme me parler de sa femme avec enthousiasme en s'attendant à ce que je reponde avec la meme enthousiasme pour parler de la mienne ce qui est une facon de creer une complicité. Manque de bol je reponds par un grand blanc qui laisse un malaise. Si le but etait de creer une complicité c'est raté.
Ce qui m'etonne enormement c'est que quand on entend les gens parler de leur famille ils ont tous une femme et des enfants merveilleux. Sans compter le poisson rouge. A croire que pour certains la famille est juste une facon d'afficher une facade sociale. Alors que vers 30 ans quand j'ai vu petit à petit les gens se caser autour de moi j'ai pas compris pourquoi ils y attachaient autant d'importance...
Bref dans les pots je peux toujours parler d'un sujet ou je suis fort : philo. Ce qui est la meilleure facon de renforcer ma reputation d'une personne "space".
Un jour au cours d'un pot on m'a dit que j'avais l'air d'avoir grandi dans une cuillère en argent et que je planais 40 metres au dessus du sol. Ce qui est une facon de dire que je ne semble pas du tout etre préoccupé par ma survie matérielle. D'une certaine manière ils ont raison, avec Bac +5 et 15 ans d'experience je suis au rsa.
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Re: Aller vers les autres
Je me demande si on peut aussi acquérir une sorte de timidité. Je me souviens que lorsque j'avais deux ou trois ans il m'arrivait de vouloir jouer avec mes cousins et cousines et cela ne me gênait aucunement, mais à force de multiples rejets et incompréhension mutuelle (je m'y prenais sûrement mal pour les aborder) j'ai fini par laisser tomber et éprouver un sentiment d'insécurité face à autrui (même les personnes que je connais bien, comme mes parents). D'une certaine manière je suis devenue timide par la force des choses, d'ailleurs je me suis aperçue que beaucoup de personnes pensaient que mes problèmes venaient de la timidité et non d'une difficulté avec les interactions sociales (en bout de course ce ne sont pas les gens qui me posent problème mais le code et les règles sociales qui en découlent).
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Re: Aller vers les autres
@Syberia
Et j'avais probablement un probleme de peur mais qui a été partiellement surmonté. Et c'est là que j'ai pris conscience que mes problèmes de communication étaient plus profonds.
Et il s'est produit ensuite je pense, souvent une sorte de renoncement, la perte de confiance dans le fait que je peux correspondre à ce que les autres attendent. ce qui apparait de l’extérieur comme de la timidité ou de l’indifférence.
En ce qui me concerne on m'a souvent dit que j’étais quelqu'un de timide, ou réservé. Et je l'ai cru pendant longtemps. Alors je me faisais des "challenges" : oser adresser la parole à untel.....D'une certaine manière je suis devenue timide par la force des choses
Et j'avais probablement un probleme de peur mais qui a été partiellement surmonté. Et c'est là que j'ai pris conscience que mes problèmes de communication étaient plus profonds.
Et il s'est produit ensuite je pense, souvent une sorte de renoncement, la perte de confiance dans le fait que je peux correspondre à ce que les autres attendent. ce qui apparait de l’extérieur comme de la timidité ou de l’indifférence.
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Re: Aller vers les autres
Je m'étais fait la même réflexion à propos du mariage : pourquoi se marier quand on s'aime ? et je ne vois comme réponses actuelles que des considérations financières. (Encore qu'il y a des couples avec enfants qui font le choix de ne pas se marier civilement.) Ou éventuellement la nécessité d'un rite pour marquer le coup (on s'aime), je peux comprendre. Mais ce rite peut acquérir n'importe quelle forme. Je peux penser qu'elles choisissent le mariage parce que c'est comme ça qu'on fait d'habitude (la tradition, les habitudes). Par contre, la composante religieuse a été pas mal ébranlée, il me semble.stef_asper a écrit :Ce qui m'etonne enormement c'est que quand on entend les gens parler de leur famille ils ont tous une femme et des enfants merveilleux. Sans compter le poisson rouge. A croire que pour certains la famille est juste une facon d'afficher une facade sociale. Alors que vers 30 ans quand j'ai vu petit à petit les gens se caser autour de moi j'ai pas compris pourquoi ils y attachaient autant d'importance...
Bon, et comme je suis athée, agnostique, plutôt orienté vers la démarche scientifique, ça ne m'encourage pas à voir dans le "social" quelque chose d'absolu (sorte d'essentialisme ; alors que je suis plutôt existentialiste), surtout quand on connaît la diversité des rites, des cultures, qui fourmillent dans les diverses régions.
Bon, pour remplir un peu la conversation, j'y arrive si je trouve quelque chose qui attise ma curiosité. Par exemple, si des personnes me parlent de leur voyage à New York (que je n'ai jamais visitée), je vais leur poser plein de questions. Mais comme je ne sais pas si elles s'intéressent aux mêmes choses que moi (les transports publics, par exemple), je les laisse commencer le déballage, puis je pose des questions sur les domaines qu'elles abordent (sauf si je n'y connais rien, comme les voitures). Si ce sont deux gars qui me parlent de femmes dont ils ont pris les photos sur leurs iPhones, puis qu'ils se marrent "Oh ! t'as vu celle-là !", je vais sans peine rire avec eux, faisant semblant d'être intéressé. Je rigole plus souvent que je me fâche. Je serais moins capable de simuler la colère (la vierge offensée), d'autant plus que je ne trouve pas bon de s'énerver.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Aller vers les autres
Je rebondis sur l'exemple du pot entre collègues, car c'est une situation que je pratique assez souvent pour essayer de l'analyser et d'étoffer ma réflexion.
La distinction timidité / autre chose (même si je n'étais pas capable de mettre un nom dessus) est une question que je me pose depuis toujours.
On m'a toujours qualifiée de timide, et j'ai toujours détesté ce mot, surtout assorti de "moi aussi j'étais timide..."
Pour moi, le ressenti ou le vécu des autres par rapport à cette timidité ne correspondait pas du tout à ce que je vivais. Pourtant, je ne nie pas l'être : il y a bien des moments où la peur m'empêche de dire ce que je voudrais, mais je n'ai jamais eu l'impression que le cœur du problème était là.
Et donc, pour reprendre l'exemple du pot entre collègues : je n'ai pas peur d'y aller, je n'ai pas peur de mes collègues, mais je suis incapable d'y trouver ma place.
Même sans qu'il soit question de participer aux conversations, je ne sais jamais où me mettre. Je n'arrive pas à intégrer un groupe plutôt qu'un autre, je ne sais pas à quel moment boire ou manger, à quel moment changer de groupe, comment réagir quand une personne arrive dans le groupe ou le quitte... C'est l'horreur. Et je me rabat immanquablement sur le buffet.
Est-ce de la timidité, voire de la phobie sociale ?
Je ne pense pas car, dans le même contexte de pot, je me suis trouvée, il n'y a pas si longtemps, en position d'organisatrice et d'animatrice d'un quizz avec distribution de cadeaux... et j'étais à l'aise (enfin, je me sentais à l'aise en tout cas) même en étant au centre de l'attention générale (oui, j'ai fait ça au boulot, mais je vous rassure, je passais déjà pour bizarre bien avant).
J'ai suivi mes propres règles et les ai imposées à tout le monde, plutôt que d'essayer de me fondre dans celles habituelles et implicites qui me mettent systématiquement à l'écart.
Une attitude à manier avec prudence et parcimonie, mais peut-être une clé pour permettre une meilleure relation aux autres ?
La distinction timidité / autre chose (même si je n'étais pas capable de mettre un nom dessus) est une question que je me pose depuis toujours.
On m'a toujours qualifiée de timide, et j'ai toujours détesté ce mot, surtout assorti de "moi aussi j'étais timide..."
Pour moi, le ressenti ou le vécu des autres par rapport à cette timidité ne correspondait pas du tout à ce que je vivais. Pourtant, je ne nie pas l'être : il y a bien des moments où la peur m'empêche de dire ce que je voudrais, mais je n'ai jamais eu l'impression que le cœur du problème était là.
Et donc, pour reprendre l'exemple du pot entre collègues : je n'ai pas peur d'y aller, je n'ai pas peur de mes collègues, mais je suis incapable d'y trouver ma place.
Même sans qu'il soit question de participer aux conversations, je ne sais jamais où me mettre. Je n'arrive pas à intégrer un groupe plutôt qu'un autre, je ne sais pas à quel moment boire ou manger, à quel moment changer de groupe, comment réagir quand une personne arrive dans le groupe ou le quitte... C'est l'horreur. Et je me rabat immanquablement sur le buffet.
Est-ce de la timidité, voire de la phobie sociale ?
Je ne pense pas car, dans le même contexte de pot, je me suis trouvée, il n'y a pas si longtemps, en position d'organisatrice et d'animatrice d'un quizz avec distribution de cadeaux... et j'étais à l'aise (enfin, je me sentais à l'aise en tout cas) même en étant au centre de l'attention générale (oui, j'ai fait ça au boulot, mais je vous rassure, je passais déjà pour bizarre bien avant).
J'ai suivi mes propres règles et les ai imposées à tout le monde, plutôt que d'essayer de me fondre dans celles habituelles et implicites qui me mettent systématiquement à l'écart.
Une attitude à manier avec prudence et parcimonie, mais peut-être une clé pour permettre une meilleure relation aux autres ?
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Mes romans :
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- Galaxies parallèles
- Les enfants de la lune rouge
- Et à venir prochainement La pie baladeuse
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Re: Aller vers les autres
Lorsque l'on me demande si j'ai des difficultés à aborder les gens, je réponds généralement non, car je n'ai pas peur d'autrui. En revanche, on m'a fait plusieurs fois la réflexion que je paraissais froide, hautaine, snob (parfois agressive) alors que je ne pense pas l'être. J'ai même eu l'occasion de me voir filmée à une conférence de maths (qui m'intéressait énormément) et, selon ma mère et des amis j'avais l'air de m'ennuyer ferme et d'être en colère (alors que ce n'était pas du tout le cas). Peut-être que l'une des différences entre le SA et la timidité est une mauvaise synchronisation des émotions et de leur expression ?stef_asper a écrit :Et il s'est produit ensuite je pense, souvent une sorte de renoncement, la perte de confiance dans le fait que je peux correspondre à ce que les autres attendent. ce qui apparait de l’extérieur comme de la timidité ou de l’indifférence.
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Re: Aller vers les autres
C'est qu'il est tellement bon !Lilas a écrit :Et je me rabat immanquablement sur le buffet.
Cela dit, être Asperger et être (provisoirement) timide ne me semblent pas incompatibles.
Au bistrot, il m'arrive de me rabattre sur le journal. Parfois, je discute avec un gars qui est souvent tout seul assis au comptoir du bar (à boire d'la bière). Il n'est pas très causant non plus. Parfois, pendant qu'il touche son SmartPhone, je lis le journal au bistrot (jouer au sudoku).
Il peut m'arriver d'être plus à l'aise avec d'autres personnes qu'avec ma famille parce que, dans la famille, l'affection vient souvent se mettre dans la parole et les gestes. Au moins, avec les autres personnes, on garde une certaine distance (professionnelle, par exemple).
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Re: Aller vers les autres
@Lilas :
Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis :
Les choses se sont compliquées par la suite.
J'ai mis du temps à obtenir les premiers resultats, heureusement j'etais encore à l’époque en assedic.
Avec le recul je me rends compte que à chaque fois que j'ai réussi à faire un truc souvent je suis passé un intermédiaire. Donc dans mon indépendance il y a quelque chose d'assez illusoire.
Mais je me suis isolé progressivement. Sans m'en rendre compte. Et quand la crise est arrivée c'est là que je m'en suis rendu compte.
Quand je me suis lancé je savais pas que j'etais asper. Il vaut mieux le savoir avant. Ca permet de mieux connaitre ses défauts pour "faire avec". J'ai mis beaucoup de temps à prendre conscience de mes erreurs.
Sans rentrer dans les détails voici mes mauvaises habitudes :
- l’obsession de vouloir tout faire par moi meme. Et perdre énormément de temps dans des domaines qui ne sont pas les miens. Exemple : faire mes cartes de visite artisanalement plutôt que de passer par un site specialisé et perdre énormément de temps avant d'avoir une maquette acceptable.
- erreurs de communication : donner aux autre l'impression que je n'ai pas besoin d'eux. Voir laisser tomber un client sur un coup de tete et regretter ensuite.
- mettre en place une usine à gaz alors que je suis même pas sur qu'il y a un marché et une demande derrière.
- m'investir beaucoup dans mes temps de méditation silencieuse (recherche de l'inspiration créatrice) au détriment de l'action (produire)
Par contre en connaissance de moi meme ca m'a fait beaucoup progressé.
Au final l'activité qui touche le fond, et depuis un an le rsa qui m'est accordé.
Devoir accepter une sorte de rente de l'etat en attendant de rebondir. Etre devenu un dépendant par obsession pour l’indépendance.
Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis :
C'est ca aussi pour moi. Lorsque je constate que des petits groupes de discussion se sont formés je me dis : mais pourquoi des groupes se sont formés comme ca ? Et je ne sais jamais vers quel groupe aller. Quelquefois pour masquer ma gene je me rabats sur les petits foursEt donc, pour reprendre l'exemple du pot entre collègues : je n'ai pas peur d'y aller, je n'ai pas peur de mes collègues, mais je suis incapable d'y trouver ma place
Oui c'est ca. A croire que nous les aspers nous sommes des obsédés du contrôle. Il y a une part de vérité, mais plus que de vouloir controler c'est plutôt éviter de rentrer dans la methodologie de quelqu'un d'autre. C'est ca qui est vraiment dur pour moi. Rentrer dans le moule de ce que quelqu'un d'autre a décidé. Ce qui équivaut à renoncer à "être". En même temps j'ai besoin de sentir une presence bienveillante. Mais distante.Je ne pense pas car, dans le même contexte de pot, je me suis trouvée, il n'y a pas si longtemps, en position d'organisatrice et d'animatrice d'un quizz avec distribution de cadeaux... et j'étais à l'aise
Oui d'accord aussi. C'est pour ca que je me suis lancé comme travailleurs indépendant il y a 7 ans, une activité de conseil et de formation dans mon domaine. Quand j’annonçais que je voulais "créer ma boite" les gens étaient époustouflés. Moi qui suis tout le temps effacé par rapport au groupe, c'est la vision exterieure que je donne. Mais contrairement à l'impression que je donne je suis capable de prendre un certain niveau de risque, de m'exposer un peu. Alors mettre en place mon environnement de travail, mes méthodes de travail, tenir ma compta, me trouver mes clients, tout cela ne m'a pas fait peur. Au contraire les premiers temps j' ai senti une immense libération, celle d'avoir "trouvé ma voie". J'avais suivi un petit stage de création d'entreprise, et un participant créait dans le même domaine que moi alors on se suivait. Les 6 premiers mois il s'est mis une pression et un stress terrible et il a abandonné. Par ce qu'il a vu que c'était pas son truc.Une attitude à manier avec prudence et parcimonie, mais peut-être une clé pour permettre une meilleure relation aux autres ?
Les choses se sont compliquées par la suite.
J'ai mis du temps à obtenir les premiers resultats, heureusement j'etais encore à l’époque en assedic.
Avec le recul je me rends compte que à chaque fois que j'ai réussi à faire un truc souvent je suis passé un intermédiaire. Donc dans mon indépendance il y a quelque chose d'assez illusoire.
Mais je me suis isolé progressivement. Sans m'en rendre compte. Et quand la crise est arrivée c'est là que je m'en suis rendu compte.
Quand je me suis lancé je savais pas que j'etais asper. Il vaut mieux le savoir avant. Ca permet de mieux connaitre ses défauts pour "faire avec". J'ai mis beaucoup de temps à prendre conscience de mes erreurs.
Sans rentrer dans les détails voici mes mauvaises habitudes :
- l’obsession de vouloir tout faire par moi meme. Et perdre énormément de temps dans des domaines qui ne sont pas les miens. Exemple : faire mes cartes de visite artisanalement plutôt que de passer par un site specialisé et perdre énormément de temps avant d'avoir une maquette acceptable.
- erreurs de communication : donner aux autre l'impression que je n'ai pas besoin d'eux. Voir laisser tomber un client sur un coup de tete et regretter ensuite.
- mettre en place une usine à gaz alors que je suis même pas sur qu'il y a un marché et une demande derrière.
- m'investir beaucoup dans mes temps de méditation silencieuse (recherche de l'inspiration créatrice) au détriment de l'action (produire)
Par contre en connaissance de moi meme ca m'a fait beaucoup progressé.
Au final l'activité qui touche le fond, et depuis un an le rsa qui m'est accordé.
Devoir accepter une sorte de rente de l'etat en attendant de rebondir. Etre devenu un dépendant par obsession pour l’indépendance.
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Re: Aller vers les autres
vraiment pareilLilas a écrit : Et donc, pour reprendre l'exemple du pot entre collègues : je n'ai pas peur d'y aller, je n'ai pas peur de mes collègues, mais je suis incapable d'y trouver ma place.
Même sans qu'il soit question de participer aux conversations, je ne sais jamais où me mettre. Je n'arrive pas à intégrer un groupe plutôt qu'un autre, je ne sais pas à quel moment boire ou manger, à quel moment changer de groupe, comment réagir quand une personne arrive dans le groupe ou le quitte... C'est l'horreur. Et je me rabat immanquablement sur le buffet.
j'ai un travail où je suis depuis plusieurs années mais ça ne change rien. Et dans les pots, j'attaque plutôt le buffet plutôt de faire de la com ou de la politique lol
je n'arrive vraiment pas à participer à des discussions quand il y a 3 personnes ou plus, à moins d'avoir une réelle proximité avec ses personnes (amis).
There must be some kind of way out of here,
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Re: Aller vers les autres
Pour ce qui est du mariage, j'avais entendu quelqu'un dire à une soirée que le mariage était pour ceux qui n'y croyaient pas. Et du coup ils cherchaient à se rassurer, à cimenter la relation. J'ai trouvé le point de vue intéressant. ^^
Pour ce qui est d'aller vers les autres, je rejoins certains des messages.
Naturellement, je n'ai pas le réflexe d'aller vers les gens. C'est même quelque chose qui me rend parfois curieux.
Imaginons au boulot qu'on croise un collègue. J'échange les banalités habituelles sans m'arrêter et continue vers mon objectif. Je me rends compte un peu plus tard que la personne s'était arrêtée comme pour attendre quelque chose. Pour converser?
Il y a comme qui dirait un petit décalage. ^^
Je peux plus ou moins facilement faire les choses que je dois faire, que j'ai pour objectif. Pour tout ce qui est relationnel... C'est le vide. ça ne fonctionne pas. Je reste formel, poli et essaye de sourire au mieux de mes capacités.
Et pour cause, contrairement à certains (beaucoup?), je n'ai pas de passions ou de sujets qui m'intéressent réellement. A l'inverse, même si je peux vite être curieux, je me lasse très vite de tout et n'ai donc pas grand choses à dire. Pour moi, converser n'est pas vraiment une de mes compétences car ça demande matière que je n'ai pas.
Je suis plutôt du type à échanger par écrit par rapport à des réflexions, constatations, expériences passées, ...
Du coup, un peu à l'image d'un des précédents messages, je pourrais un peu échanger quelques minutes et puis me lasserais.
D'ailleurs, le phénomène où les gens se groupent ensuite par "intérêt", "curiosité" ou que sais-je encore m'a toujours mis mal à l'aise. Que faire maintenant? Où aller? ^^
Du temps où je tentais quand même de participer à des échanges, j'avais pris l'habitude de m'intéresser à l'autre. Je posais des questions et continuais sur ma lancée. Rien de bien passionnant quand on manque d'intérêt. Donc, j'ai laissé tomber.
Maintenant, je me contente de répondre quand on me parle ou de faire des efforts quand j'apprécie la personne.
Enfin... Voilà pour ma petite participation.
Pour ce qui est d'aller vers les autres, je rejoins certains des messages.
Naturellement, je n'ai pas le réflexe d'aller vers les gens. C'est même quelque chose qui me rend parfois curieux.
Imaginons au boulot qu'on croise un collègue. J'échange les banalités habituelles sans m'arrêter et continue vers mon objectif. Je me rends compte un peu plus tard que la personne s'était arrêtée comme pour attendre quelque chose. Pour converser?
Il y a comme qui dirait un petit décalage. ^^
Je peux plus ou moins facilement faire les choses que je dois faire, que j'ai pour objectif. Pour tout ce qui est relationnel... C'est le vide. ça ne fonctionne pas. Je reste formel, poli et essaye de sourire au mieux de mes capacités.
Et pour cause, contrairement à certains (beaucoup?), je n'ai pas de passions ou de sujets qui m'intéressent réellement. A l'inverse, même si je peux vite être curieux, je me lasse très vite de tout et n'ai donc pas grand choses à dire. Pour moi, converser n'est pas vraiment une de mes compétences car ça demande matière que je n'ai pas.
Je suis plutôt du type à échanger par écrit par rapport à des réflexions, constatations, expériences passées, ...
Du coup, un peu à l'image d'un des précédents messages, je pourrais un peu échanger quelques minutes et puis me lasserais.
D'ailleurs, le phénomène où les gens se groupent ensuite par "intérêt", "curiosité" ou que sais-je encore m'a toujours mis mal à l'aise. Que faire maintenant? Où aller? ^^
Du temps où je tentais quand même de participer à des échanges, j'avais pris l'habitude de m'intéresser à l'autre. Je posais des questions et continuais sur ma lancée. Rien de bien passionnant quand on manque d'intérêt. Donc, j'ai laissé tomber.
Maintenant, je me contente de répondre quand on me parle ou de faire des efforts quand j'apprécie la personne.
Enfin... Voilà pour ma petite participation.