Je reviens avec un élément précis qui me préoccupe depuis un moment et qui continue de me poser des problèmes : les déconnexions.
Lorsque j’étais petite (en bas âge), je vivais des formes de "déconnexions". Par exemple, lorsque des étrangers s’adressaient à moi je baissais la tête, ne parlais pas, ne répondais pas aux questions qui m’étaient posées (en fait, je ne percevais même pas ce que l’on me disait). Je me souviens encore des sensations que ça faisait à l’intérieur.
Je pense qu’il reste quelque chose de cela, de ce fonctionnement dans ma vie présente (bien que les façons dont ça se manifeste se soient modifiées).
Un de mes psys m’avait expliqué qu’il s’agit d’un mécanisme de défense (du moins ce que je vis à l’âge adulte, car je ne me souviens pas lui avoir parlé des déconnexions que je rencontrais dans ma petite enfance).
Je vis parfois ces difficultés sous une forme "calme" où la déconnexion se fait sans trop que cela paraisse (du moins aux yeux de personnes qui ne me connaissent pas bien, qui ne me côtoient pas régulièrement (mes proches s’en rendent compte)). Je vis parfois ces difficultés sous une forme manifeste que j’appelle des "crises de stress" (qui sont difficilement tolérables). Bien que ces manifestations apparaissent différentes, je sens que le "fond" demeure semblable (ainsi que ce qui déclenche ces problèmes).
J'ai peu de prise sur ces difficultés (ces fonctionnements me happent). Avec le temps et en observant, j’ai pu remarquer ce qu'il se passe, ainsi que repérer plusieurs des facteurs qui les déclenche, ainsi que quelques facteurs qui tendent à les dissiper.
Dans mes lectures, j'avais été étonnée de découvrir qu'il y avait peut-être un lien entre ces expériences que je vis et le SA. Dans un des premiers documents que j’ai lus, il était dit que ce type de difficultés (les déconnexions comme mécanisme de défense) se rencontrait de manière plus fréquente chez les personnes asperger que dans la population en général. J’ai aussi découvert une proximité d’expériences de ce type décrites avec précision dans certains témoignages du livre
Aspergirls de Rudy Simone. Je ne connais personne ni de près, ni de loin qui rencontre ce type de difficultés et lire à ce sujet m'avait étonnée. J'ai pu lire aussi des expériences similaires dans d'autres témoignages.
En anglais, ils parlent de "shutdown" et de "meltdown" pour nommer ces réactions. Je ne sais pas s’il existe des équivalents en français. (Un document où ils décrivent certains de ces phénomènes :
http://www.everything2.com/index.pl?node_id=1707940)
Mon raisonnement est beaucoup plus complexe que ce que j'exprime ici, je ne peux pas tout mettre. Simplement je me pose des questions à ce sujet (notamment en ce qui concerne la nature de ces difficultés, ainsi que les moyens existant pouvant aider à atténuer ces "crises").
J’aimerais aussi savoir si d'autres par ici rencontrent des difficultés qui ressemblent ?