petite interrogation

[Liane]

parfois, il faut aussi savoir trouver le bonheur dans ce que la vie nous offre

Entièrement d'accord sur le principe !
Dans la vie par contre j'ai beaucoup plus de mal, je me "projette" souvent sur le souci suivant, dès qu'il y a en a un de passé.

La "petite interrogation" de Mashka nous pose beaucoup de questions, différents "degrés d'aspi", d'intelligence, de bonheur ...

[mashka]

oui et justement je trouve ça bien quand les avis divergent de pouvoir échanger nos opinions
moi je suis contente d'être asperger et non autiste ' classique ', comme dit liane, cette lucidité me rend bien service et je me dit que ça aurait pu être bien pire !

[Jonquille57]

Il est vrai qu'une petite interrogation suscite parfois pas mal de réactions...
La discussion a un peu bifurqué sur le bonheur...

Mashka, pourquoi dis-tu que tu préfères être Asperger plutôt qu'autiste classique ? Je pense que ce n'est pas très positif pour les autistes classiques... Et il y a aussi des autistes non asperger qui ont la lucidité que tu es contente d'avoir... Attention aux vilains clichés !

[mashka]

je m'exprime peut être mal, il est vrai que je ne suis pas incollable sur ' l'autisme classique ', je parlais de ceux qui ne parlent presque pas, qui sont pas du tout autonomes, ceux dont je me suis occupée dans l'association dans laquelle j'étais bénévole, ceux là, même si l'on travail pour qu'ils soient le plus autonome possible, pour moi, ils sont prisonnier d’eux-mêmes, je l'ai bien vu , rien que par rapport à la communication, même si grâce aux pycto , ils peuvent exprimer ce qu'ils désirent, ils restent quand même mal de ne pas pouvoir s'exprimer et cela ressort par des troubles du comportement, de l'auto-mutilation ou faire mal à quelqu'un d'autre ( lors d'une séance de peinture, je me suis fais 'tapé 'par un gosse autiste avec qui pourtant il y'avait un bon feeling , mais peut être que sur le moment il n'a pas apprécié le ton de ma voix ou je ne sais quoi, bref, toujours est-il que je ne lui en veux pas et que je leur en voudrait jamais ! ) , en tant qu'asperger, j'ai le langage, j'ai mes capacités à raisonner ( attention, je ne dis pas que les autistes sont débiles !!!!!! ) , mais l'autisme classique est quand même très différent du SA je pense....

[Jonquille57]

Je pense que dans l'autisme classique, il y a aussi pas mal de cas de figures... Mon fils n'est pas Asperger, mais il a aussi pas mal de capacités. Il est vrai que quand on n'a pas le langage, cela doit être terrible... Mais je suis sûre qu'au fur et à mesure des recherches et avec de bonnes méthodes, certaines personnes autistes non communicantes pourront un jour où l'autre parler. Dans l'institut où se trouve mon fils, une jeune femme a dit ses premiers mots à l'âge de 25 ans ( ou à peu près ). J'ai aussi lu d'autres exemples de personnes qui se mettaient à parler très tard.

Oui, tu as raison, il ne faut pas leur en vouloir, ce serait trop injuste. C'est pour cela qu'il faut aussi savoir être heureux de ce que l'on est, malgré les difficultés rencontrées. Avec le temps, et maintenant que mon fils va mieux ( il fut un temps où je n'aurais jamais dit ça ), je pense que mon fils a vraiment pas mal de chances finalement. Pourtant, il en a bavé ! Mais il y a toujours pire que soi...

[mashka]

Je pense que dans l'autisme classique, il y a aussi pas mal de cas de figures...

oui, beaucoup !! c'est pour ça que j'ai dis cela par rapport à mon expérience avec un type de publique

je suis sûre qu'au fur et à mesure des recherches et avec de bonnes méthodes, certaines personnes autistes non communicantes pourront un jour où l'autre parler.

j'en suis sure aussi, je l'ai vu de mes propres yeux à l'association et c'est un soulagement pour eux, c'est même encore plus fort, ça les sauve, c'est une renaissance ... ou une naissance ,?

Mais il y a toujours pire que soi...

oui.... c'est pour cela que je ne supporte pas les gens se plaindre !!!!!!!!!!!!

[Jonquille57]

Hé bien, Mashka, je vois que l'on est sur la même longueur d'ondes !

[samoju]

Si je prends le cas de mon filston ( pardon d'en revenir toujours à lui, mais c'est mon meilleur exemple... ), il n'a jamais été aussi heureux que depuis qu'il est dans l'institut où il vit actuellement. Beaucoup de personnes autistes que je lis disent volontiers : " Je galère, mais au moins, je suis autonome ! ". Pour le moment, mon fils ne veut surtout pas être autonome ! Il ne supporterait pas la solitude. Il aimerait parfois avoir plus de liberté, mais finalement, il était bien plus enfermé quand il était à la maison, même si cet enfermement, c'est lui qui se l'est créé.

Tu sais Jonquille c'est important que tu puisses être le porte parole de Mysterio et que l on puisse aussi lire ça. Personnellement je n'ai aucune " ambition" pour mes enfants même si ils sont actuellement intégrés et relativement autonomes, ce sont eux qui décideront de leur avenir et ils ont toujours eu la possibilité de dire " stop" je veux autre chose, le problème c'est que ce " autre chose " n'existe pour le moment pas encore suffisamment pour les adultes une fois que les parents ne sont plus la. Aujourd'hui j'ai rencontré une famille et je m aperçois que mon discours change avec les années. Il y a quelques temps j aurai peut être conseillé a cette maman de foncer dans les méthodes éducatives , aujourd'hui je privilégie un message d ouverture au choix, je crois que rien n'est bénéfique pour tous et que chaque personne doit simplement pouvoir accéder a une certaine forme de bonheur, celle qui correspond à ses besoins à elle dans son contexte personnel.

[Mars]

J'adhère totalement à la position de Samoju.

[manu]

Encore une question (celle du tout début) où on peut répondre par la mise en perspective, en relativisant par rapport au point de vue, au regard :

Le SA c'est des critères de trie, pas des personnes.
C'est comme un emplacement vide qui définie que de là à là on utilisera cette terminologie.

Ces critères définissent l'oeil, ou la main qui trie, pas les personnes.
SA dans l'absolue ça ne peut être que SA selon untel a tel moment.

L'unité est une unité de difficulté, de problèmes rencontré, donc l'oeil qui trie est médicale.
Il y a donc du plus et du moins, et même des personnes avec des traits typiques des singularités positives identifiés mais qui n'ont pas de difficulté. Sont ils plus ou moins SA?
Je dirais plus pour les gens qui se sentent proche intuitivement, mais moins ou pas du tout selon les critères de définition.

C'est un piège quant on commence a discerner, on devine un cercle logique qui tombe sous le sens à la lumière de tout ce qu'on peut en percevoir, mais il n'est pas celui des critère de la main qui trie et attribue les diagnostique selon les repères médicaux basée sur les déficiences.

Une fois intégré cette mise en perspective (hautement tordu pour un esprit NT), je crois que la question tombe d'elle même, comme une feuille en automne, par ce qu'elle n'a plus de raison d'être.

[Jonquille57]

Samoju, j'ai aimé lire ce que tu as écrit !

Mon discours change aussi au fil des années, mais.... Je dirais malgré tout mais... Quand nos enfants sont petits, il faut bien que les parents fassent les choix à leur place. Je lis très souvent des parents qui vont à la course aux examens, et je suis toujours amère que mon fils n'ait pas eu ce choix malgré ses capacités. La situation dans laquelle je suis me fait souvent penser aux parents dont l'enfant a choisi d'aller dans les Ordres : une vie à l'écart de tout, et qui semble être loin, très loin du bonheur que l'on se fait pour son propre enfant. Mais voir mon fils aujourd'hui aussi heureux me remplit de bonheur, c'est indéniable.

Pour ce qui est du degré de l'autisme ( pour en revenir au sujet initial ), j'attache de moins en moins d'importance au diagnostique précis : finalement, chaque personne autiste, comme chaque personne NT évolue tout au cours de sa vie, et, si le degré d'autisme influence sur la façon dont la personne fait sa vie, ce degré peut aussi changer au fil des années, selon les situations, les rencontres, etc.

Quand mon fils était petit, son autisme est resté invisible, et je dirai donc que le degré de son autisme était minime par rapport à celui d'autres enfants. Par contre, au collège, son autisme a ressurgit au grand galop... Aujourd'hui, j'ai parfois du mal à le considérer comme une personne autiste : juste un jeune adulte terriblement immature pour son âge mais qui progresse chaque jour.

[omega]

parfois, il faut aussi savoir trouver le bonheur dans ce que la vie nous offre

En fait il n'y a aucun autre choix...

[Jonquille57]

Si : on peut passer sa vie à la quête d'un bonheur inaccessible sans se rendre compte que le bonheur est à la portée de notre main.

[omega]

Si : on peut passer sa vie à la quête d'un bonheur inaccessible sans se rendre compte que le bonheur est à la portée de notre main.

C'est pas réellement un choix, c'est subir ou persister dans l'erreur.