Témoignages d’autistes ayant fait des études supérieures

[Soline34]

Des personnels chargés de la formation des enseignants et AESH sur les eleves autistes, des AESH…
Lors d’une formation, pour donner le ton, les études de cas c’était en gros « comment gérer L. 10/ 12 ans, en attente d’une place en IME « 
Rien sur les adolescents TSA en lycee (la raison de ma présence à cette formation pourtant). On m’a même demandé ce que je faisais là…

Pour expliciter: c’est pas tant qu’ils disent « les eleves TSA ne vont pas au lycee en classe ordinaire » mais c’est surtout qu’ils n’imaginent même pas que ça puisse exister, voire que c’est même frequent

[Elemental]

Personnellement ça ne m'étonne pas tant que ça. Une prof/grande chef à la faculté de médecine s'était insurgée, il y a quelque temps (avant que je n'aie un diagnostic), de la présence d'un interne en médecine (donc à partir de la 7e année) diagnostiqué TSA. Selon elle, "la place de ces gens (sic) est en CAT à faire du travail manuel"...

Je pense que la méconnaissance de ce que représente le spectre de l'autisme reste majeure dans l'enseignement, à tous les niveaux
(et cela relance le débat sur le fait de communiquer son diagnostic à ses "supérieurs"...)

[Soline34]

Ta prof de médecine était/est une co***** et même davantage!
Mais quand ce sont des personnels censés être des spécialistes de la question, c’est encore plus grave je trouve d’autant qu’on parle d’enfants. En même temps, dans l’éducation nationale, on bombarde « spécialiste » la première personne qui a été volontaire pour faire une formation de trois heures que personne d’autre ne voulait suivre… Bref, ils véhiculaient juste ce qu’on leur avait brièvement appris sans penser à mal. Mais c’était représentatif de la vision il y a encore trois ans.
Je ne me prononce pas sur l’employeur/le supérieur, mais c’est capital que les professeurs apprennent que leurs élèves aient telle ou telle particularité; ainsi ils réalisent que oui c’est possible et souhaitable!
Quand j’étais gamine, mes camarades dyslexiques (on ne parlait pas des autres dys) étaient orientés hors du système général et tout le monde trouvait cela normal, y compris les premiers concernés. Heureusement à présent, tout le monde trouve qu’il est normal que ces eleves soient en terminale et préparent le bac

[point_virgule]

bonsoir,

Je suis aussi TSA, diagnostiquée tardivement suite à la récurrence, entre autre, de difficultées professionnelles.

J'ai tenté médecine, et m'y suis vautrée au concours , puis réorientation à la fac et en fin de deg, ne souhaitant pas me spécialiser, j'ai tenté des écoles d'ingé.
J'ai pu rentrer dans l'une d'elle et disons que ça a été très loin d'un long fleuve tranquille. Avec le recul, le TSA m'a probablement pas mal impacté sur le relationnel, avec une dépression qe j'ai trainé depuis le collège où j'ai connu un énorme harcelement aussi bien des profs que des élèves.
En cours d'école d'ingé, j'ai failli être éjectée parce que je peinais sur certaines matières, mais j'ai eu la chance de tomber sur un directeur exceptionnel qui m'a clairement sauvée. J'ai fini par décrocher le sésame du diplôme.

Mon 1er boulot a été décroché avec l'aide d'un oncle et ensuite les rails professionnels ont fonctionné.

Ma maman était prof et elle m'a certainement permis de poursuivre une scolarité "normale" jusqu'au bac, connaissant le jargon, les ficelles pour parler avec les enseignants, mais aussi pour me donner des cours particuliers.

Mes études ont été une grande souffrance, je pense que j'avais profondément conscience de ne pas être dans la norme, et dans une très forte incompréhension des attendus aussi bien scolaires que sociaux.

Aujourd'hui, j'ai trouvé une place relativement confortable dans un grand groupe où j'ai partagé mon diagnostic dès que je l'ai reçu pour me sentir protégée et éviter de passer encore par l'étape "menace de licenciement". En mettant les choses à plat, ça a permis de mettre en place des aménagements et en parallèle un suivi psy poussé m'a aussi donnée des clés pour mieux vivre avec les autres en entreprise. Aujourd'hui je suis bien intégrée, j'ai même quelques copains au travail et il n'est plus question de me licencier, ce qui est incroyablement apaisant.

Je me considère comme extrêment chanceuse car à chaque fois que j'ai vraiment pensé en finir, une main s'est tendue.

[Soline34]

Superbe témoignage