C'est une première en France. Un mémorial en hommage aux victimes homosexuelles de la déportation et aux victimes LGBT + "à travers l'histoire" a été inauguré samedi 17 mai à Paris à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les LGBTphobies. "Reconnaître, c'est dire : 'Cela s'est produit' et dire : 'Nous ne voulons pas que cela se reproduise'", a déclaré à cette occasion la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo. "Il y a l'obligation de lutter contre la négation ou l'atténuation."
Ce travail est d'autant plus fort qu'il "y a aujourd'hui des vents contraires, puissants, extrêmement dangereux qui voudraient nier cette diversité-là", a-t-elle ajouté. Conçue par l'artiste Jean-Luc Verna, l'immense étoile noire en acier de plus de trois tonnes a été installée dans les jardins du port de l'Arsenal, près de la place de la Bastille. L'œuvre est à l'initiative de l'association Les oublié-e-s de la mémoire.
Voir aussi l'article de Libération :
«C’est important que ce mémorial ne soit pas un simple hommage symbolique mais un outil de transmission, un acte de reconnaissance publique et un espace de questionnement sur les discriminations passées mais aussi sur celles qui perdurent aujourd’hui», a insisté le président de l’association «Les Oublié·es de la mémoire», Jean-Baptiste Trieu. Cet espace doit nous «rappeler que les droits ne sont jamais définitivement acquis, que les haines savent se réinventer et que notre responsabilité est de rester debout ensemble.»
Selon les estimations, entre 5 000 et 15 000 personnes ont été déportées à l’échelle européenne par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale en raison de leur homosexualité. Pour la France, les chiffres des associations et des historiens varient entre une soixantaine et 200 personnes homosexuelles déportées. Il aura fallu attendre 2001, avec la prise de parole officielle de Lionel Jospin, Premier ministre, puis celle en 2005, de Jacques Chirac, alors président, pour que la France évoque ces crimes. Qui ne doivent pas être oubliés.