Il y a une évolution en philosophie. Si tu lis Marx puis qu'en suite tu vas dans une manifestation d'extrême gauche tu ne vois pas où est le rapport avec Marx.lucius a écrit : ↑lundi 5 février 2024 à 10:38En même temps trouver des centres d'intérets communs avec une personne n'est qu'un début mais il ne faut pas s'y focaliser trop. Exemple: des passionnés de BD franco-belge peuvent voir l'un se tourner vers les mangas et l'autre vers les comics. Les gens changent, les centres d'intérets aussi. Mais la vision du monde aussi ou celle des priorités peuvent évoluer. Déjà, le plus dur dans un couple c'est de se synchroniser ou encore de savoir se désynchroniser en bon entente pour vivre ensemble.Spoiler :
[Index Solitude] Autiste et célibataire
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Dans mon cas, c'était plus des personnes qui voulaient faire croire qu'ils comprenaient mieux des sujets en rapport avec mon métier que moi alors qu'ils n'y sont jamais eu affaires.seul a écrit : ↑lundi 5 février 2024 à 17:32 Je n'aime plus trop ce qui se passe en philo aujourd'hui. Ca devient trop à gauche, trop ridiculement antifa (j'ai du mal avec les gens qui voient du fascisme partout). Mais apprends à aimer la philosophie dans des livres de philosophie et non avec des gens comme ça.
Je pense que pour se mettre en couple nous renvoie un peu à Darwin. Il y a une sélection qui fait que certains ont beaucoup moins de chance pour se mettre en couple.
Spoiler :
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Là je parle d'un couple dont les centres d'intérêts ou de priorités peuvent diverger avec le temps. C'est à prendre en compte dès le début lorsque l'on trouve ou cherche un/une partenaire. Et il faut que les gens soient plus lucides sur le partenaire potentiel.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Excusez moi du lyrisme et de trop parler de moi mais j'ai toujours eu l'impression qu'avec moi l'échec était obligatoire comme si tout était trop difficile avec mes faibles moyens. Lorsqu'on rencontre une femme on est un peu en compétition avec un tas de monde. Mais moi je n'ai jamais su vaincre manipuler ou convaincre. Trouver l'amour m'apparaît comme impossible et encore plus avec une femme avec qui je pourrais être vraiment heureux. Peut-être que ça demande de penser qui suis je ? Suis-je le looser que j'ai pensé être depuis mes six ou sept ans ?
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Ca me rappelle quand j'étais en 3ème cycle à Paris. D'après l'une de mes connaissances de l'époque, j'ai raté ma chance, car de nombreuses idylles seraient nées entre les étagères de livres.
Atteint de TAS, TPE, TSA,dyspraxie constructive visuo-spatiale.
Sors de dépression nerveuse.
En attente de diagnostic TDAH et/TPB et de TAG/TP.
THPI potentiel.
Hyperimpulsif.
Hypersensible.
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Je n'ai pas compris l'intention de ton message ni sa signification mais ne t'en fait pas je suis une machine à ne pas comprendre. Ou bien une énorme différence de QI entre toi et moi fait que je ne peux pas te comprendre. C'est triste pour nous deux d'une certaine manière.
C'est encore cette foutue chose en soi de l'acte de plaire. N'est ce pas cruel de se dire qu'on plaît tellement moins que la moyenne qu'on ne plaît à personne ? Cette énorme inégalité entre les humains me fait franchement méditer. Est-ce qu'on est noté toutes sa vie ?
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Je pense comprendre le message de Rekkan : ça m'est arrivé souvent : il y a eu des tas d'occasions mais à cause du sous entendu je ne m'en était pas aperçu à l'époque : si les signes de séduction ne sont pas explicites, ils sont incompréhensibles pour moi, et je pense que c'est même mon trait autistique le plus marqué. La friend zone était sans doute beaucoup moins friend que je ne le pensais en face dans plus d'un cas. Mais comment dire à une fille qu'elle doit être explicite? C'est délicat.
Pour la philosophie, ça vaut pour les étudiants en licence, ça s'arrange en master, il ne reste que les grands bosseurs qui s'intéressent à des choses vraiment intéressantes (aux yeux d'un aspie!) : histoire des mathématiques, différentes manières de représenter le monde dans l'antiquité, la perception de la monade chez Leibniz. Malheureusement les monomaniaques o=pseudo révolutionnaires parviennent à faire fuir pas mal de gens de valeur en cours de route.
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Après une suspicion de TSA-SDI, confirmation par le médecin traitant. Enfin diagnostiqué TSA-SDI par médecin psychiatre le 09/02/2024
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
D'accord mais j'ai abandonné la fac le niveau était trop élevé.Eratosthène a écrit : ↑lundi 5 février 2024 à 23:02 Je pense comprendre le message de Rekkan : ça m'est arrivé souvent : il y a eu des tas d'occasions mais à cause du sous entendu je ne m'en était pas aperçu à l'époque : si les signes de séduction ne sont pas explicites, ils sont incompréhensibles pour moi, et je pense que c'est même mon trait autistique le plus marqué. La friend zone était sans doute beaucoup moins friend que je ne le pensais en face dans plus d'un cas. Mais comment dire à une fille qu'elle doit être explicite? C'est délicat.
Pour la philosophie, ça vaut pour les étudiants en licence, ça s'arrange en master, il ne reste que les grands bosseurs qui s'intéressent à des choses vraiment intéressantes (aux yeux d'un aspie!) : histoire des mathématiques, différentes manières de représenter le monde dans l'antiquité, la perception de la monade chez Leibniz. Malheureusement les monomaniaques o=pseudo révolutionnaires parviennent à faire fuir pas mal de gens de valeur en cours de route.
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
J'avais tout plaqué à 21 ans car trop dur. Et j'ai fait l'armee pendant deux ans, a mon retour j'ai pu terminer ma licence puis faire une maitrise. Mais ce n'est qu'a 41 ans que j'ai eu la force de faire un master apres 10 ans de chomage. Sachant que c'est a 34 ans que j'ai rencontre ma femme apres une vie sentimentale vide. On murit, on s'adapte, sur tous les plans, donc un jour sans comprendre pourquoi tu trouveras
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Tu as peut-être raison mais la différence des époques étant donné que je suis né en 1995 ne rendra pas cette conquête plus difficile qu'à ton époque ? Aujourd'hui c'est un peu différent j'avais vu quelque part qu'une gigantesque proportion des couples se font maintenant sur sites de rencontre.Eratosthène a écrit : ↑mardi 6 février 2024 à 8:15 J'avais tout plaqué à 21 ans car trop dur. Et j'ai fait l'armee pendant deux ans, a mon retour j'ai pu terminer ma licence puis faire une maitrise. Mais ce n'est qu'a 41 ans que j'ai eu la force de faire un master apres 10 ans de chomage. Sachant que c'est a 34 ans que j'ai rencontre ma femme apres une vie sentimentale vide. On murit, on s'adapte, sur tous les plans, donc un jour sans comprendre pourquoi tu trouveras
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Difficultes differentes probablement. A mon epoque seuls les aspies faisaient mumuse avec des computers. Desormais c'est ouvert a tous (donc c'est le chaos) et les rencontres sont plus difficiles que du temps beni ou nous etions entre geeks. (j'ai rencontre ma femme sur le net)
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Dans les sites de rencontre aujourd'hui c'est tellement galère qu'on devrait appeler ça site de la solitude. Et franchement à une période de ma vie j'en ai passé du temps sur ces sites. Et sur les sites qui ne sont pas des sites de rencontre c'est encore plus difficile. Pardon d'autant raconter ma vie mais j'ai quasiment personne à qui parler en ce moment .
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
En même temps je crois que ce forum est un peu là pour ça ou alors je n'ai pas tout compris
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Y a-t-il des groupes qui proposent des rencontres entre personnes timides, isolées, en difficulté dans leur vie amoureuse, là où vous habitez (ou une mise en relation virtuelle pour commencer) ?
Ensuite, pour les personnes autistes, il est sans doute plus facile de s'entendre avec d'autres autistes. Il existe évidemment des relations mixtes (couple avec une personne neuroatypique et une neurotypique), mais avec une personne qui fonctionne comme nous c'est quand même plus facile...
Il peut être aussi plus facile d'aborder une personne lorsque le cadre est clairement énoncé (rencontre organisée dans le but précis de — potentiellement — faire une rencontre amoureuse).
Car sinon, reconnaître une situation où l'on plaît, ou en tout cas où il y a une ouverture, n'est pas toujours simple. Les contextes classiques, même hors-TSA, ne sont pas trop adaptés aux personnes timides, avec une mauvaise estime d'elles-mêmes (bars, boîtes de nuit, travail...). Pour les contextes plus spécifiques, liés à un intérêt commun, ils ne sont pas forcément toujours propices à de la drague non plus (on peut aller à une expo' en voulant rester avec son groupe ou en solo — ou du moins en ne cherchant pas à interagir en-dehors du sujet d'intérêt — ; on va souvent à la bibliothèque dans l'idée de rester tranquille ; etc.).
Cela permet aussi de s'assurer qu'une amorce de contact soit la bienvenue. Savoir distinguer une situation adéquate d'une situation inadéquate est un problème pour beaucoup de gens et pas juste autistes ou/et timides — pour avoir été draguée à plusieurs reprises alors que je faisais juste ma vie dehors et avoir vu passer souvent ce type de témoignages.
Il doit bien y avoir des personnes qui vivent la même chose, mais qui ne se croisent pas du fait qu'elles restent en retrait chacune de leur côté...
Il y a pas mal de femmes qui sont seules, qui complexent, qui ne se sentent pas dignes d'intérêt (les standards de beauté et les attentes comportementales pour plaire peuvent être impitoyables) ; il y a des femmes qui n'ont pas de souci à ce niveau-là mais qui redeviennent célibataires après plus ou moins de temps (parfois avec des enfants), qui peuvent avoir du mal à reprendre une vie de couple, avoir été déçues, parfois abusées, ou qui ont plus d'expérience et donc s'arrêtent peut-être moins sur des critères "superflus"...
Après, chaque personne est unique donc on peut avoir tout et son contraire.
Pour ma part je suis célibataire et souhaite le rester, je suis heureuse ainsi.
Je suis aromantique (et asexuelle, donc même les rapprochements sans lendemain ne m'intéressent pas). Cela joue nécessairement sur la façon dont je vis mon célibat, mais je ne crois pas pour autant qu'il soit nécessaire d'être aromantique pour bien le vivre.
Je vais parler par rapport à ma propre expérience :
En grandissant, on ne m'a pas explicitement enseigné que je pouvais être heureuse en restant seule toute ma vie (je parle de solitude dans le cadre amoureux ici).
J'ai vu, entendu et lu de nombreuses œuvres sur le thème de l'amour romantique, ou avec ce thème dedans (bonheur, déception, idéalisation — des notions "d'âme sœur", de "moitié", de "raison d'être", ...).
J'ai assisté à des "amourettes" d'enfants dès le primaire, qui n'étaient pour la plupart même pas capables de tomber réellement amoureux·ses, mais qui s'inscrivaient déjà dans ce modèle par imitation. Moi-même j'avais un "amoureux" (tu parles, c'était juste un ami avec qui il n'y a jamais eu le moindre rapprochement et dont je n'ai jamais été "amoureuse", il l'est juste devenu par simple appellation ; faut dire que les parents vont vite en besogne).
J'ai eu à répondre à la question "voulez-vous vous marier un jour ?" très jeune (un cours d'éducation civique en 4ème ou 3ème je ne sais plus, j'avais répondu "non" ).
J'ai peu à peu pris connaissance des attentes sociales des adultes, des concepts sociaux comme la virginité, le célibat "tardif"...
J'ai appris qu'il était mal vu d'être "vieux garçon" (homme resté célibataire) ou "vieille fille" (femme restée célibataire). Il était communément admis qu'il manquait quelque chose à ces personnes (auxquelles on se réfère par des noms enfantins, refusant de leur reconnaître l'aboutissement de leur développement en tant qu'hommes et femmes, car pour cela il faudrait apparemment être en couple, ou au moins l'avoir été)...
[Ce que je vais évoquer sont bien des clichés, pas ma pensée.] Le "vieux garçon" a des habitudes d'adolescent, il est parfois imaginé comme vivant encore chez sa mère, il s'alimente de plats préparés... en gros, il lui manque une femme dans sa vie pour s'occuper de lui et qui lui permettrait, paradoxalement, d'accéder au statut "d'alpha" (donc "celui qui gère", qui est un "vrai homme"... mais qui ne pourrait apparemment pas accéder à cela tout seul, par et pour lui-même).
La "vieille fille" est aigrie et ne se rend pas désirable, frigide, parfois représentée comme étant entourée de chats... en gros, il lui manque un homme dans sa vie dont s'occuper (et souvent des enfants par extension), ce qui l'a conduite à faire sa vie de façon indépendante, à ne pas cultiver sa douceur et son pouvoir de séduction (les qualités féminines passant traditionnellement par une validation masculine [même si cela tend à s'améliorer]), à ne pas avoir de sexualité (qui ne peut pas être autonome c'est bien connu ), à compenser sa solitude avec des chats (une femme ayant besoin d'au moins un homme pour être heureuse voire, souvent, d'enfants).
J'ai vu la question du couple, et donc du célibat, devenir de plus en plus préoccupante. Dès le collège, où de vrais couples se formaient déjà, dont la plupart ne duraient pas mais certains si (en tout cas un petit moment).
Encore plus au lycée, où je pensais qu'il me fallait trouver quelqu'un, à 14/15 ans ! (Je n'y comprenais tellement rien que j'avais choisi quelqu'un en faisant la liste de toutes les personnes que je croisais au lycée, dans le bus en rentrant chez moi un soir. Un peu plus tard, en m'interrogeant sur mon orientation sexuelle, je me suis rendue compte que je n'avais pas de critères d'attirance... Évidemment, j'ai mis ça sur le compte d'une bi, puis pansexualité — ne sachant pas que l'aromantisme et l'asexualité existaient et que c'était ça qui faisait que je n'avais aucun critère.)
Puis à la fac...
Dans des émissions — pour certaines totalement abrutissantes...
Sur divers sites et forums...
Parfois des jeunes à peine majeur·es, s'inquiétant de ne jamais avoir été en couple, échangé un baiser...
Des œuvres plus matures que celles avec lesquelles j'ai grandi, où l'amour est toujours très présent... Bon, cela s'étend peu à peu au-delà de l'hétéronormativité, on commence aussi à voir disparaître certains "tropes" toxiques — et c'est très important. Mais l'amour romantique reste quasi-omniprésent.
...En fait, je me suis développée dans un monde où l'amour romantique, le couple, est vu comme un but à atteindre et comme un manque quand il ne fait pas (encore) partie de notre vie. On nous baigne dedans dès la petite enfance. Ce qui fait que des personnes vont avoir l'impression de rater leur vie car elles la vivent en solo et que c'est, ce serait synonyme d'échec.
Moi, bien qu'étant aroace, j'ai pendant un moment adhéré à ce conformisme. Je savais au fond que je l'étais, mais personne ne m'avait jamais appris ce que c'était. Si bien que la première fois où j'ai entendu parler d'asexualité, j'ai eu une réaction de rejet, à la sauce freudienne en plus s'il-vous-plaît (ouais... c'est dingue comme on peut évoluer ; quand je repense à certains de mes points vue passés, j'ai envie de tirer les oreilles à ma moi d'avant ).
Je ne suis pourtant pas très réceptive aux normes, mais là, je ne sais pas, ça semblait être un critère basique pour se "faire une place" en société, ne pas être "trop bizarre".
Et puis, personne ne m'avait jamais inculqué une des bases fondamentales d'une vie saine : on peut et même on doit trouver son bonheur seul·e. Parce que ce ne sont pas nos relations qui doivent ou non nous donner droit au bonheur et, peut-être plus important encore, parce que l'idée selon laquelle on ne peut pas vivre pleinement sans amour romantique n'est justement que cela : une idée, qu'on nous met dans la tête implicitement et/ou explicitement.
Et cette "idée" est si pregnante que même moi, aromantique asexuelle assumée, eh bien je n'ai compris que je l'étais que quelques années auparavant seulement. Avant cela, je me démenais avec un auto-conformisme forcé et inefficace.
Autant dire que depuis que je suis out et que j'ai pu me renseigner à la source (via les expériences d'autrui) sur ce que sont l'aromantisme et l'asexualité, je me sens infiniment mieux. Car je me suis comprise et j'ai déconstruit un tas de jugements néfastes sur moi-même et sur les autres qui, en définitive, n'ont jamais été les miens ni n'ont jamais été rien d'autre que des règles arbitraires.
J'imagine donc que pour des personnes qui ne sont pas aromantiques, cela crée un mal-être encore plus intense. Pourtant, aro ou pas, ça ne change rien au fait qu'il est primordial de pouvoir assurer son propre bonheur et de ne pas dépendre d'une relation pour l'obtenir.
Je ne dis pas qu'on ne peut pas souhaiter être en couple afin d'accéder à une expérience différente ; je dis qu'il est important de bien avoir conscience que la présence ou non d'une personne dans notre vie amoureuse n'est pas la condition déterminante pour avoir droit au bonheur.
On y a toustes droit, qu'on soit aromantique, à l'aise en étant célibataire, ou célibataire souhaitant activement être en couple.
Sans oublier que l'amour n'est pas que romantique et qu'il n'y a rien qui rende ce dernier plus spécial que le reste. L'amour peut être fraternel, parental, filial, amical, félin, canin, etc. etc.
(Je précise que mon but n'est pas du tout de dénigrer la souffrance ressentie par les personnes vivant mal leur célibat. Si c'est l'impression que donne mon message, je m'en excuse. Ça n'est pas parce qu'être célibataire n'est pas — à l'état "brut" — incompatible avec le bonheur individuel, que les personnes qui en souffrent ne devraient pas en souffrir : une souffrance, c'est une souffrance. Et c'est triste. Et tout comme on a le droit au bonheur, on a le droit aussi de ressentir de la souffrance. Il faut évidemment se faire aider dans celle-ci, mais si on en ressent, on en ressent. Même dans les cas où ladite souffrance aurait été induite par un apprentissage — ce qui n'est sans doute pas systématique en plus...)
Ensuite, pour les personnes autistes, il est sans doute plus facile de s'entendre avec d'autres autistes. Il existe évidemment des relations mixtes (couple avec une personne neuroatypique et une neurotypique), mais avec une personne qui fonctionne comme nous c'est quand même plus facile...
Il peut être aussi plus facile d'aborder une personne lorsque le cadre est clairement énoncé (rencontre organisée dans le but précis de — potentiellement — faire une rencontre amoureuse).
Car sinon, reconnaître une situation où l'on plaît, ou en tout cas où il y a une ouverture, n'est pas toujours simple. Les contextes classiques, même hors-TSA, ne sont pas trop adaptés aux personnes timides, avec une mauvaise estime d'elles-mêmes (bars, boîtes de nuit, travail...). Pour les contextes plus spécifiques, liés à un intérêt commun, ils ne sont pas forcément toujours propices à de la drague non plus (on peut aller à une expo' en voulant rester avec son groupe ou en solo — ou du moins en ne cherchant pas à interagir en-dehors du sujet d'intérêt — ; on va souvent à la bibliothèque dans l'idée de rester tranquille ; etc.).
Cela permet aussi de s'assurer qu'une amorce de contact soit la bienvenue. Savoir distinguer une situation adéquate d'une situation inadéquate est un problème pour beaucoup de gens et pas juste autistes ou/et timides — pour avoir été draguée à plusieurs reprises alors que je faisais juste ma vie dehors et avoir vu passer souvent ce type de témoignages.
Il doit bien y avoir des personnes qui vivent la même chose, mais qui ne se croisent pas du fait qu'elles restent en retrait chacune de leur côté...
Il y a pas mal de femmes qui sont seules, qui complexent, qui ne se sentent pas dignes d'intérêt (les standards de beauté et les attentes comportementales pour plaire peuvent être impitoyables) ; il y a des femmes qui n'ont pas de souci à ce niveau-là mais qui redeviennent célibataires après plus ou moins de temps (parfois avec des enfants), qui peuvent avoir du mal à reprendre une vie de couple, avoir été déçues, parfois abusées, ou qui ont plus d'expérience et donc s'arrêtent peut-être moins sur des critères "superflus"...
Après, chaque personne est unique donc on peut avoir tout et son contraire.
Pour ma part je suis célibataire et souhaite le rester, je suis heureuse ainsi.
Je suis aromantique (et asexuelle, donc même les rapprochements sans lendemain ne m'intéressent pas). Cela joue nécessairement sur la façon dont je vis mon célibat, mais je ne crois pas pour autant qu'il soit nécessaire d'être aromantique pour bien le vivre.
Je vais parler par rapport à ma propre expérience :
En grandissant, on ne m'a pas explicitement enseigné que je pouvais être heureuse en restant seule toute ma vie (je parle de solitude dans le cadre amoureux ici).
J'ai vu, entendu et lu de nombreuses œuvres sur le thème de l'amour romantique, ou avec ce thème dedans (bonheur, déception, idéalisation — des notions "d'âme sœur", de "moitié", de "raison d'être", ...).
J'ai assisté à des "amourettes" d'enfants dès le primaire, qui n'étaient pour la plupart même pas capables de tomber réellement amoureux·ses, mais qui s'inscrivaient déjà dans ce modèle par imitation. Moi-même j'avais un "amoureux" (tu parles, c'était juste un ami avec qui il n'y a jamais eu le moindre rapprochement et dont je n'ai jamais été "amoureuse", il l'est juste devenu par simple appellation ; faut dire que les parents vont vite en besogne).
J'ai eu à répondre à la question "voulez-vous vous marier un jour ?" très jeune (un cours d'éducation civique en 4ème ou 3ème je ne sais plus, j'avais répondu "non" ).
J'ai peu à peu pris connaissance des attentes sociales des adultes, des concepts sociaux comme la virginité, le célibat "tardif"...
J'ai appris qu'il était mal vu d'être "vieux garçon" (homme resté célibataire) ou "vieille fille" (femme restée célibataire). Il était communément admis qu'il manquait quelque chose à ces personnes (auxquelles on se réfère par des noms enfantins, refusant de leur reconnaître l'aboutissement de leur développement en tant qu'hommes et femmes, car pour cela il faudrait apparemment être en couple, ou au moins l'avoir été)...
[Ce que je vais évoquer sont bien des clichés, pas ma pensée.] Le "vieux garçon" a des habitudes d'adolescent, il est parfois imaginé comme vivant encore chez sa mère, il s'alimente de plats préparés... en gros, il lui manque une femme dans sa vie pour s'occuper de lui et qui lui permettrait, paradoxalement, d'accéder au statut "d'alpha" (donc "celui qui gère", qui est un "vrai homme"... mais qui ne pourrait apparemment pas accéder à cela tout seul, par et pour lui-même).
La "vieille fille" est aigrie et ne se rend pas désirable, frigide, parfois représentée comme étant entourée de chats... en gros, il lui manque un homme dans sa vie dont s'occuper (et souvent des enfants par extension), ce qui l'a conduite à faire sa vie de façon indépendante, à ne pas cultiver sa douceur et son pouvoir de séduction (les qualités féminines passant traditionnellement par une validation masculine [même si cela tend à s'améliorer]), à ne pas avoir de sexualité (qui ne peut pas être autonome c'est bien connu ), à compenser sa solitude avec des chats (une femme ayant besoin d'au moins un homme pour être heureuse voire, souvent, d'enfants).
J'ai vu la question du couple, et donc du célibat, devenir de plus en plus préoccupante. Dès le collège, où de vrais couples se formaient déjà, dont la plupart ne duraient pas mais certains si (en tout cas un petit moment).
Encore plus au lycée, où je pensais qu'il me fallait trouver quelqu'un, à 14/15 ans ! (Je n'y comprenais tellement rien que j'avais choisi quelqu'un en faisant la liste de toutes les personnes que je croisais au lycée, dans le bus en rentrant chez moi un soir. Un peu plus tard, en m'interrogeant sur mon orientation sexuelle, je me suis rendue compte que je n'avais pas de critères d'attirance... Évidemment, j'ai mis ça sur le compte d'une bi, puis pansexualité — ne sachant pas que l'aromantisme et l'asexualité existaient et que c'était ça qui faisait que je n'avais aucun critère.)
Puis à la fac...
Dans des émissions — pour certaines totalement abrutissantes...
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Des œuvres plus matures que celles avec lesquelles j'ai grandi, où l'amour est toujours très présent... Bon, cela s'étend peu à peu au-delà de l'hétéronormativité, on commence aussi à voir disparaître certains "tropes" toxiques — et c'est très important. Mais l'amour romantique reste quasi-omniprésent.
...En fait, je me suis développée dans un monde où l'amour romantique, le couple, est vu comme un but à atteindre et comme un manque quand il ne fait pas (encore) partie de notre vie. On nous baigne dedans dès la petite enfance. Ce qui fait que des personnes vont avoir l'impression de rater leur vie car elles la vivent en solo et que c'est, ce serait synonyme d'échec.
Moi, bien qu'étant aroace, j'ai pendant un moment adhéré à ce conformisme. Je savais au fond que je l'étais, mais personne ne m'avait jamais appris ce que c'était. Si bien que la première fois où j'ai entendu parler d'asexualité, j'ai eu une réaction de rejet, à la sauce freudienne en plus s'il-vous-plaît (ouais... c'est dingue comme on peut évoluer ; quand je repense à certains de mes points vue passés, j'ai envie de tirer les oreilles à ma moi d'avant ).
Je ne suis pourtant pas très réceptive aux normes, mais là, je ne sais pas, ça semblait être un critère basique pour se "faire une place" en société, ne pas être "trop bizarre".
Et puis, personne ne m'avait jamais inculqué une des bases fondamentales d'une vie saine : on peut et même on doit trouver son bonheur seul·e. Parce que ce ne sont pas nos relations qui doivent ou non nous donner droit au bonheur et, peut-être plus important encore, parce que l'idée selon laquelle on ne peut pas vivre pleinement sans amour romantique n'est justement que cela : une idée, qu'on nous met dans la tête implicitement et/ou explicitement.
Et cette "idée" est si pregnante que même moi, aromantique asexuelle assumée, eh bien je n'ai compris que je l'étais que quelques années auparavant seulement. Avant cela, je me démenais avec un auto-conformisme forcé et inefficace.
Autant dire que depuis que je suis out et que j'ai pu me renseigner à la source (via les expériences d'autrui) sur ce que sont l'aromantisme et l'asexualité, je me sens infiniment mieux. Car je me suis comprise et j'ai déconstruit un tas de jugements néfastes sur moi-même et sur les autres qui, en définitive, n'ont jamais été les miens ni n'ont jamais été rien d'autre que des règles arbitraires.
J'imagine donc que pour des personnes qui ne sont pas aromantiques, cela crée un mal-être encore plus intense. Pourtant, aro ou pas, ça ne change rien au fait qu'il est primordial de pouvoir assurer son propre bonheur et de ne pas dépendre d'une relation pour l'obtenir.
Je ne dis pas qu'on ne peut pas souhaiter être en couple afin d'accéder à une expérience différente ; je dis qu'il est important de bien avoir conscience que la présence ou non d'une personne dans notre vie amoureuse n'est pas la condition déterminante pour avoir droit au bonheur.
On y a toustes droit, qu'on soit aromantique, à l'aise en étant célibataire, ou célibataire souhaitant activement être en couple.
Sans oublier que l'amour n'est pas que romantique et qu'il n'y a rien qui rende ce dernier plus spécial que le reste. L'amour peut être fraternel, parental, filial, amical, félin, canin, etc. etc.
(Je précise que mon but n'est pas du tout de dénigrer la souffrance ressentie par les personnes vivant mal leur célibat. Si c'est l'impression que donne mon message, je m'en excuse. Ça n'est pas parce qu'être célibataire n'est pas — à l'état "brut" — incompatible avec le bonheur individuel, que les personnes qui en souffrent ne devraient pas en souffrir : une souffrance, c'est une souffrance. Et c'est triste. Et tout comme on a le droit au bonheur, on a le droit aussi de ressentir de la souffrance. Il faut évidemment se faire aider dans celle-ci, mais si on en ressent, on en ressent. Même dans les cas où ladite souffrance aurait été induite par un apprentissage — ce qui n'est sans doute pas systématique en plus...)
Diagnostiquée hyperactive (TDAH mixte), autiste et anxieuse
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Re: [Index Solitude] Autiste et célibataire
Bien sûr que ce forum est la pour ça ou alors je n'ai pas tout compris moi non plusEratosthène a écrit : ↑mardi 6 février 2024 à 18:35En même temps je crois que ce forum est un peu là pour ça ou alors je n'ai pas tout compris
Diagnostic TSA avec suspicion de TDA associé,trouble anxio-dépressif de type épuisement.
Ma page perso fragrantica: https://www.fragrantica.fr/members/58816
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