Les enfants TSA et l'école

[Jiheu]

[Christinette91]

Bonjour,

Je pense que en matière de TSA les généralisations ne sont pas de mise. Ça dépend avant tout du profil de l'enfant, de son profil cognitif, intellectuel, de sa personnalité et de son environnement. Il faut bien avoir en tête qu'on n'a pas juste un TSA, c'est une variable mais pas la seule.

Dans mon cas j'aimerais bien l'école, j'aimais apprendre et découvrir. Et étant enfant je ne me sentais pas particulièrement différente des autres enfants, j'avais même plutôt des facilités scolaires. En revanche on s'est moqué de moi très jeune mais plus pour des choses relevant de la dyspraxie.

Mes parents n'ont rien vu de mon TSA dans l'enfance et même quand le diagnostic a été posé ils ont eu du mal à l'accepter. J'étais l'aînée de 3 filles et la socialisation était ambiante pour moi. Par ailleurs j'ai un profil sensoriel plutôt hypo sensible et je ne fais pas souvent de crises de colères. Et pour ce qui est de l'aspect social... Ben on estimait que c'était plus une affaire de personnalité.

Je ne dis pas que tout a été facile. J'ai eu droit à un harcèlement scolaire carabiné et j'en ai beaucoup perdu confiance en moi. Mais je n'ai pas eu une vie plus mauvaise qu'une autre j'ai eu la chance dans ma famille.

Ma fille non plus n'a pas besoin d'aide à l'école plus que ça. Son diagnostic de TSA a été posé en fin de CP et l'école a été sensibilisée. Elle a un PAP pour l'aider sur certaines choses mais pas d'AESH et elle a des facilités. Depuis cette année elle reçoit même des invitations de copines. Je reste néanmoins en relation fréquente avec sa maîtresse qui est une femme très bienveillante et qui s'en occupe très bien.

Tout ça pour dire on ne peut pas porter de prédiction en vertu du seul diagnostic de l'enfant de TSA. Ça dépend de la sévérité de celui ci et des autres paramètres de l'enfant.

C'est tout ça qui m'est venu en tête en lisant ce post en tout cas, j'espère n'avoir pas mal compris le message que vous vouliez faire passer.

Bien cordialement Christine

[Gwenivar]

Une amie (maman de 3 autistes) me dit que selon elle, c'est hyper important de les mettre à l'école pour travailler l'endurance (// fatigabilité) et leur permettre de développer les habilités sociales en observant les autres fonctionner.

J'ai fait le choix de pousser ma fille à poursuivre une scolarité dans le public malgré des épisodes de harcèlement dès la maternelle et le refus scolaire anxieux qui a commencé à apparaître dès le CE1.
Dans deux mois elle va enfin quitter le collège.

Le meilleur bénéfice de ce choix c'est le développement des habiletés sociales en voyant les autres fonctionner. Je l'ai vue étudier intensément le mode de fonctionnement de la cour de récré en 6ème et puis se planter en 5ème (ben oui, ça change tout le temps - et la période amourettes stupides n'est pas la pire). Remonter la pente en 4ème et puis essuyer des déconvenues encore récemment. Notamment en stage : ben oui, les rapports sociaux étaient très différents. Elle a eu l'impression d'être en échec mais elle devrait être vraiment fière d'elle. Et récemment, aux journées portes ouvertes du lycée, elle a compris qu'elle était dans un nouvel environnement incompréhensible où son look de collégienne parfaite jusqu'à la caricature faisait tâche. Elle a tout observé, fermée comme une huitre et j'avais l'impression de voir les rouages de son cerveau analyser la situation avec colère.
Elle sait que chaque environnement social est différent, a ses propres codes et elle dépense une énergie phénoménale à les apprendre et à s'adapter.
Elle a appris et elle s'est renforcée.

Il y a aussi de gros inconvénients :
Elle en a pris plein la gueule. L'expérience du harcèlement, du rejet et de la souffrance laisse des traces indélébiles.
Elle s'est perdue de vue. Elle fréquente des collégiens par intérêt : pour ne pas être isolée et pour ne pas vivre l'enfer au collège. Elle n'est pas fière de qui elle est vraiment et elle est tellement dans la dissimulation que j'ai l'impression ça lui a surtout appris à vivre dans le mensonge.
Elle priorise toujours son acceptation sociale. Elle y consacre son temps, son énergie, son argent au détriment de ses vraies relations (Dans le voisinage, elle a une vraie amie depuis 10 ans).

Comme vous, je ne suis pas sûre d'avoir fait le bon choix pour elle, l'avenir me le dira. Mais je sais que ce choix doit être fait en fonction de chaque enfant et qu'on a pas beaucoup d'aide pour prendre cette décision.

[PeJ]

Une amie (maman de 3 autistes) me dit que selon elle, c'est hyper important de les mettre à l'école pour travailler l'endurance (// fatigabilité) et leur permettre de développer les habilités sociales en observant les autres fonctionner.

J'ai fait le choix de pousser ma fille à poursuivre une scolarité dans le public malgré des épisodes de harcèlement dès la maternelle et le refus scolaire anxieux qui a commencé à apparaître dès le CE1.
Dans deux mois elle va enfin quitter le collège.

Le meilleur bénéfice de ce choix c'est le développement des habiletés sociales en voyant les autres fonctionner. Je l'ai vue étudier intensément le mode de fonctionnement de la cour de récré en 6ème et puis se planter en 5ème (ben oui, ça change tout le temps - et la période amourettes stupides n'est pas la pire). Remonter la pente en 4ème et puis essuyer des déconvenues encore récemment. Notamment en stage : ben oui, les rapports sociaux étaient très différents. Elle a eu l'impression d'être en échec mais elle devrait être vraiment fière d'elle. Et récemment, aux journées portes ouvertes du lycée, elle a compris qu'elle était dans un nouvel environnement incompréhensible où son look de collégienne parfaite jusqu'à la caricature faisait tâche. Elle a tout observé, fermée comme une huitre et j'avais l'impression de voir les rouages de son cerveau analyser la situation avec colère.
Elle sait que chaque environnement social est différent, a ses propres codes et elle dépense une énergie phénoménale à les apprendre et à s'adapter.
Elle a appris et elle s'est renforcée.

Il y a aussi de gros inconvénients :
Elle en a pris plein la gueule. L'expérience du harcèlement, du rejet et de la souffrance laisse des traces indélébiles.
Elle s'est perdue de vue. Elle fréquente des collégiens par intérêt : pour ne pas être isolée et pour ne pas vivre l'enfer au collège. Elle n'est pas fière de qui elle est vraiment et elle est tellement dans la dissimulation que j'ai l'impression ça lui a surtout appris à vivre dans le mensonge.
Elle priorise toujours son acceptation sociale. Elle y consacre son temps, son énergie, son argent au détriment de ses vraies relations (Dans le voisinage, elle a une vraie amie depuis 10 ans).

Comme vous, je ne suis pas sûre d'avoir fait le bon choix pour elle, l'avenir me le dira. Mais je sais que ce choix doit être fait en fonction de chaque enfant et qu'on a pas beaucoup d'aide pour prendre cette décision.

Je ne suis pas sur que cela soit si bien que ça de pousser une personne alors qu'il y a harcelement.
Moi même j'ai ete harcelé "passivement" sous forme de moquerie ou de mise à l'ecart.
Je suis né en 1979, donc à l'epoque c'etait pas vraiment connu et un enfant autiste, ben j'en donnais pas l'air.

Ceci dit, tout cela et bien ça s'entasse.

- la perte de confiance en soi
- la perte de confiance envers les autres
- Le refus de s'insérer dans une société qui va à sa perte

Et puis le sentiment de se dire que 90% de la population est fausse, qu'il n'y a rien de vrai dans ce que les gens montrent etc.

Tout cela, on ne dirait pas mais ça n'ide pas.

[Gwenivar]

Il y a aussi de gros inconvénients :
Elle en a pris plein la gueule. L'expérience du harcèlement, du rejet et de la souffrance laisse des traces indélébiles.
Elle s'est perdue de vue. Elle fréquente des collégiens par intérêt : pour ne pas être isolée et pour ne pas vivre l'enfer au collège. Elle n'est pas fière de qui elle est vraiment et elle est tellement dans la dissimulation que j'ai l'impression ça lui a surtout appris à vivre dans le mensonge.
Elle priorise toujours son acceptation sociale. Elle y consacre son temps, son énergie, son argent au détriment de ses vraies relations (Dans le voisinage, elle a une vraie amie depuis 10 ans).

Comme vous, je ne suis pas sûre d'avoir fait le bon choix pour elle, l'avenir me le dira. Mais je sais que ce choix doit être fait en fonction de chaque enfant et qu'on a pas beaucoup d'aide pour prendre cette décision.

Je ne suis pas sur que cela soit si bien que ça de pousser une personne alors qu'il y a harcelement.
Moi même j'ai ete harcelé "passivement" sous forme de moquerie ou de mise à l'ecart.
Je suis né en 1979, donc à l'epoque c'etait pas vraiment connu et un enfant autiste, ben j'en donnais pas l'air.

Ceci dit, tout cela et bien ça s'entasse.

- la perte de confiance en soi
- la perte de confiance envers les autres
- Le refus de s'insérer dans une société qui va à sa perte

Et puis le sentiment de se dire que 90% de la population est fausse, qu'il n'y a rien de vrai dans ce que les gens montrent etc.

Tout cela, on ne dirait pas mais ça n'ide pas.

Je suis complètement d'accord. J'ai une fille qui n'a pas encore 15 ans et a une vision extrêmement négative de l'espèce humaine depuis un bon moment et présente tous les stygmates que vous décrivez. Je ne suis pas sûre d'avoir fait le bon choix. Ni sûre de m'être totalement fourvoyée. Je témoigne pour les parents qui s'interrogent.
Aujourd'hui je me bats pour les aménagements qui permettent d'aider car ma fille souhaite rester dans le système scolaire classique, malgré toutes les difficultés que cela génère.

[PeJ]

Il y a aussi de gros inconvénients :
Elle en a pris plein la gueule. L'expérience du harcèlement, du rejet et de la souffrance laisse des traces indélébiles.
Elle s'est perdue de vue. Elle fréquente des collégiens par intérêt : pour ne pas être isolée et pour ne pas vivre l'enfer au collège. Elle n'est pas fière de qui elle est vraiment et elle est tellement dans la dissimulation que j'ai l'impression ça lui a surtout appris à vivre dans le mensonge.
Elle priorise toujours son acceptation sociale. Elle y consacre son temps, son énergie, son argent au détriment de ses vraies relations (Dans le voisinage, elle a une vraie amie depuis 10 ans).

Comme vous, je ne suis pas sûre d'avoir fait le bon choix pour elle, l'avenir me le dira. Mais je sais que ce choix doit être fait en fonction de chaque enfant et qu'on a pas beaucoup d'aide pour prendre cette décision.

Je ne suis pas sur que cela soit si bien que ça de pousser une personne alors qu'il y a harcelement.
Moi même j'ai ete harcelé "passivement" sous forme de moquerie ou de mise à l'ecart.
Je suis né en 1979, donc à l'epoque c'etait pas vraiment connu et un enfant autiste, ben j'en donnais pas l'air.

Ceci dit, tout cela et bien ça s'entasse.

- la perte de confiance en soi
- la perte de confiance envers les autres
- Le refus de s'insérer dans une société qui va à sa perte

Et puis le sentiment de se dire que 90% de la population est fausse, qu'il n'y a rien de vrai dans ce que les gens montrent etc.

Tout cela, on ne dirait pas mais ça n'ide pas.

Je suis complètement d'accord. J'ai une fille qui n'a pas encore 15 ans et a une vision extrêmement négative de l'espèce humaine depuis un bon moment et présente tous les stygmates que vous décrivez. Je ne suis pas sûre d'avoir fait le bon choix. Ni sûre de m'être totalement fourvoyée. Je témoigne pour les parents qui s'interrogent.
Aujourd'hui je me bats pour les aménagements qui permettent d'aider car ma fille souhaite rester dans le système scolaire classique, malgré toutes les difficultés que cela génère.

Ayant connu cette problématique, je refuse que des petits suivent le même chemin que moi car le poids est trop lourd à porter.
Seul on ne s'en sort pas et si on est pas aider comme il faut ... on part sur la meme optique que j'ai.
Nous sommes au 21e siecle, et l'autisme est connu et doit etre traité à la nase.
Attendre de nos jours et laisser tel quel pour se dire : O ben il/elle s'adaptera c'est juste hors de question.

[GrisNoir]

Nous sommes au 21e siecle, et l'autisme est connu et doit etre traité à la nase.
Attendre de nos jours et laisser tel quel pour se dire : O ben il/elle s'adaptera c'est juste hors de question.

Sur le principe, oui. Mais pratiquement, c'est difficilement faisable.
A part être présent sans exagération auprès des enseignants et de la direction, tu ne peux pas faire grand chose.

Dernier exemple : ma fille a un voyage scolaire de 3 jours sur Paris le mois prochain. Les enseignants ont décidé en conseil de classe de l'exclure de cette sortie. Là on va rentrer dans la phase de négociation... ce n'est pas sur qu'on y arrive. Mais oui, c'est pénible de se battre tous les jours.

[PeJ]

Nous sommes au 21e siecle, et l'autisme est connu et doit etre traité à la nase.
Attendre de nos jours et laisser tel quel pour se dire : O ben il/elle s'adaptera c'est juste hors de question.

Sur le principe, oui. Mais pratiquement, c'est difficilement faisable.
A part être présent sans exagération auprès des enseignants et de la direction, tu ne peux pas faire grand chose.

Dernier exemple : ma fille a un voyage scolaire de 3 jours sur Paris le mois prochain. Les enseignants ont décidé en conseil de classe de l'exclure de cette sortie. Là on va rentrer dans la phase de négociation... ce n'est pas sur qu'on y arrive. Mais oui, c'est pénible de se battre tous les jours.

Sous quel pretexte cette mise à l'ecart ?
Parceque là ça doit etrepoussé aupres de l'academie.

[GrisNoir]

Je pense qu'ils se couvrent :
1) depuis le 1er janvier, elle a du passer maximum 5 heures au collège (jusqu'à la Toussaint elle y allait à mi-temps)
2) elle est sujette aux crises de paniques (foule et sur-sociabilisation)
3) elle a des cycles de sommeil souvent erratiques (30 heures d'éveil puis 14 heures de sommeil)

En fait, on leur a proposé que je sois sur place... et au final je pense que ça leur à fait plus peur qu'autre chose.

[PeJ]

Je pense qu'ils se couvrent :
1) depuis le 1er janvier, elle a du passer maximum 5 heures au collège (jusqu'à la Toussaint elle y allait à mi-temps)
2) elle est sujette aux crises de paniques (foule et sur-sociabilisation)
3) elle a des cycles de sommeil souvent erratiques (30 d'éveil puis 14 heures de sommeil)

En fait, on leur a proposé que je sois sur place... et au final je pense que ça leur à fait plus peur qu'autre chose.

elle se ballade en ville ? ou pas du tout.
Je suppose qu'elle a un casque ?

[GrisNoir]

Oui, elle a un casque.

Pour le reste on la "challenge" dans la cadre de sa thérapie (notamment EMDR).
Il lui arrive d'aller seule en "ville"... enfin la boulangerie à 600m de la maison mais c'est très rare.

Dans le cadre de sa thérapie (la bonne excuse pour se faire plaisir en famille), on a fait
- une semaine en camion aménagé à 4 pour découvrir la Bretagne,
- 15 jours au Québec avec avion et changement d'hotels tous les 2~3 jours,
- une demi journée de Hellfest
...

Le week-end dernier, on a fait du shopping. Premier magasin, je l'ai accompagné à la caisse, le deuxième je suis sorti du magasin et elle est allé à la caisse toute seule... voilà ce sont des petites victoires quotidiennes

[Soline34]

Gris Noir: mais est ce légal d’exclure un enfant handicapé d’une sortie?!!!