Envie d'être non-parent
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Re: Envie d'être non-parent
Ouais, avoir au moins un enfant est un droit, nullement un devoir.
Donc cessons de juger les personnes qui ont des enfants comme celles qui n'ont pas d'enfants.
Cessons de juger tout court.
De toute façon, il faudra improviser, avec les imprévus, avec les changements, avec la diversité.
Donc cessons de juger les personnes qui ont des enfants comme celles qui n'ont pas d'enfants.
Cessons de juger tout court.
De toute façon, il faudra improviser, avec les imprévus, avec les changements, avec la diversité.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Envie d'être non-parent
Ah oups, désolée si j'ai dit des choses déplacées, en effet peut-être que je juge trop durement la manière dont les autres peuvent élever leurs enfants je suis toujours trop extrême, alors que chaque cas est différent, pardon.freeshost a écrit : ↑vendredi 26 janvier 2024 à 13:54 Ouais, avoir au moins un enfant est un droit, nullement un devoir.
Donc cessons de juger les personnes qui ont des enfants comme celles qui n'ont pas d'enfants.
Cessons de juger tout court.
De toute façon, il faudra improviser, avec les imprévus, avec les changements, avec la diversité.
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“Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s’étonne de tout.” - André Gide, Les Nourritures Terrestres
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Re: Envie d'être non-parent
Je ne pense pas que freeshost te reprochait quoi que ce soit, au contraire, il rebondissait davantage sur le fait que ce serait bien mieux si davantage de personnes arrêtaient de formuler des jugements (comme ceux dont tu as pu pâtir par exemple).
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Re: Envie d'être non-parent
C'est comme ça que je l'ai compris également.
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Re: Envie d'être non-parent
Je l'ai aussi compris ainsi (De notre côté pas d'enfant, nous avons eu trop de choses à gérer, c'eut été égoïste de ne pas les régler avant de penser à être parent, et maintenant c'est un peu tard : la retraite à l'aube de ses études, ça serait difficile ...)
Après une suspicion de TSA-SDI, confirmation par le médecin traitant. Enfin diagnostiqué TSA-SDI par médecin psychiatre le 09/02/2024
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Re: Envie d'être non-parent
Mince, désolée de ma mauvaise compréhension. Merci d'avoir clarifié les choses !
Diagnostic TSA : 16/01/2024
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Re: Envie d'être non-parent
Et bien "non" pour beaucoup! Beaucoup entretiennent le souvenir des proches.
Mais c'est un probléme de mentalité dans beaucoup de familles qui oublient tout ou ne parlent pas de proches décédés.
J'ai eu des proches que je n'aurai jamais entendu parler si je n'avais pas fait des recherches (d'un côté de ma famille). Je vois beaucoup un côté de ma famille mais moins, à regret, l'autre. Mais c'est la mentalité de la famille nucléaire qui est devenue trop autocentrée. C'est devenu un tel point que j'entends des gens se moquaient des cousinades. On est de plus en plus nombriliste mais on s'implique dans des causes moins par compassion ou volonté de changement que par égo ou intérêt.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: Envie d'être non-parent
Je ne veux pas d'enfants parce que je pourrais pas tout gérer et ça coûte cher.
Non diagnostiquée.
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Re: Envie d'être non-parent
Oui, Curiouser et Deoxys m'ont bien compris.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Envie d'être non-parent
Adolescent, j’étais un des rares enfants à ne pas vouloir d’enfants plus tard. Ça faisait partie des choses qui me rendaient étrange. La plupart de mes amis en voulaient, comme leurs propres parents, par définition, en avaient eu. C’était dans l’ordre des choses et peut-être que je n’en ai jamais voulu parce que je n’entrais justement pas dans cet ordre.
Aujourd’hui, le phénomène s’est presque inversé et on voit pulluler les témoignages de personnes qui ne veulent pas avoir d’enfants. C’est un phénomène qui m’interroge, parce qu’il ne me semble pas naturel du tout (au sens de spontané) et même conditionné par les évolutions sociales.
Comment est-on passé d’une société où 90% des gens voulaient avoir des enfants à une société où on serait plutôt à 50% ? Peu importe les chiffres, c’est la tendance qui est intéressante.
Cette soudaine envie de ne pas avoir d’enfants est présentée comme le fruit d’un désir individuel. L’hypothèse me semble totalement bancale, étant donné qu’il y a 20 ans, les mêmes personnes voulaient avoir des enfants et étant donné le phénomène de masse du non-désir d’enfant. C’est un phénomène collectif, et non individuel.
Tout se passe comme si le conformisme social d’avoir des enfants laissait place au conformisme social de ne pas avoir d’enfants, mais que ce second conformisme, étant nouveau, se fait passer pour un désir purement individuel, non conditionné, et par conséquent non-conformiste.
Pour appuyer cette hypothèse, on peut également mentionner les statistiques sur le nombre de rapports sexuels par an chez les jeunes qui ne cesse de baisser et le taux de célibat qui ne cesse de monter depuis plusieurs années, sans qu’on en comprenne la raison.
Il y a une crise de la relation en général, de la relation amoureuse, de la relation sexuelle. Tout cela amène à une crise de la famille elle-même. Comment faire des enfants dans une société où il est devenu exceptionnel de rester avec la même personne ? Si on fait des enfants avec une personne, mais qu’on se quitte au bout de dix ans, est-ce qu’on ne regrettera pas d’en avoir fait ? La difficulté a créer des liens profonds et durables joue un rôle dans ce non-désir d'enfants, en plus de plein d’autres facteurs.
Les évolutions sociales m’interrogent toujours. C’est probablement parce que je pars du constat qu’une large majorité de la population ne fait que suivre ce que les autres font. Cette absence de personnalité m’a toujours fasciné. Aujourd'hui, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, on veut nous faire croire qu’il y aurait soudainement une société d’individus purement libres dont les désirs et les aspirations seraient sans lien avec les autres et absolument détachés de tout conditionnement social et de tout mimétisme. Je n’en crois absolument rien. L’homme ne changera jamais. La majorité vit en imitant ce que les autres font. À chaque changement de paradigme social, c’est fascinant à observer.
Sur les enfants, je reste fasciné par la capacité des gens à se raconter des histoires sur eux-mêmes (ils ne désirent pas d’enfants, alors que souvent ils n’ont en réalité ni trouver la bonne personne ni la bonne situation pour le faire sans risque). Je pense que beaucoup auront de terribles regrets passer un certain âge et qu’on n’est pas à l’abri de voir d’ici dix ans un renversement de la tendance. Probablement que la moyenne d’âge du premier enfant va augmenter et que les trentenaires qui disent ne pas en vouloir en auront à la quarantaine. Nous verrons bien.
L’humanité a des constantes et lorsqu’elles changent, je crois qu’il faut se méfier. C’est le signe que la société entre dans une crise plus profonde qu’il n’y paraît.
Dans le non-désir d’enfant devenant majoritaire, je vois moins le désir individuel qui a toujours été minoritaire et le sens des responsabilités mis en avant qu’une dépression latente et une crise des relations interpersonnelles dans une société où nous sommes tous de plus en plus interchangeables les uns les autres. Or, un enfant, ça ne s’échange pas. Une fois qu’il est là, c’est pour toujours.
Aujourd’hui, le phénomène s’est presque inversé et on voit pulluler les témoignages de personnes qui ne veulent pas avoir d’enfants. C’est un phénomène qui m’interroge, parce qu’il ne me semble pas naturel du tout (au sens de spontané) et même conditionné par les évolutions sociales.
Comment est-on passé d’une société où 90% des gens voulaient avoir des enfants à une société où on serait plutôt à 50% ? Peu importe les chiffres, c’est la tendance qui est intéressante.
Cette soudaine envie de ne pas avoir d’enfants est présentée comme le fruit d’un désir individuel. L’hypothèse me semble totalement bancale, étant donné qu’il y a 20 ans, les mêmes personnes voulaient avoir des enfants et étant donné le phénomène de masse du non-désir d’enfant. C’est un phénomène collectif, et non individuel.
Tout se passe comme si le conformisme social d’avoir des enfants laissait place au conformisme social de ne pas avoir d’enfants, mais que ce second conformisme, étant nouveau, se fait passer pour un désir purement individuel, non conditionné, et par conséquent non-conformiste.
Pour appuyer cette hypothèse, on peut également mentionner les statistiques sur le nombre de rapports sexuels par an chez les jeunes qui ne cesse de baisser et le taux de célibat qui ne cesse de monter depuis plusieurs années, sans qu’on en comprenne la raison.
Il y a une crise de la relation en général, de la relation amoureuse, de la relation sexuelle. Tout cela amène à une crise de la famille elle-même. Comment faire des enfants dans une société où il est devenu exceptionnel de rester avec la même personne ? Si on fait des enfants avec une personne, mais qu’on se quitte au bout de dix ans, est-ce qu’on ne regrettera pas d’en avoir fait ? La difficulté a créer des liens profonds et durables joue un rôle dans ce non-désir d'enfants, en plus de plein d’autres facteurs.
Les évolutions sociales m’interrogent toujours. C’est probablement parce que je pars du constat qu’une large majorité de la population ne fait que suivre ce que les autres font. Cette absence de personnalité m’a toujours fasciné. Aujourd'hui, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, on veut nous faire croire qu’il y aurait soudainement une société d’individus purement libres dont les désirs et les aspirations seraient sans lien avec les autres et absolument détachés de tout conditionnement social et de tout mimétisme. Je n’en crois absolument rien. L’homme ne changera jamais. La majorité vit en imitant ce que les autres font. À chaque changement de paradigme social, c’est fascinant à observer.
Sur les enfants, je reste fasciné par la capacité des gens à se raconter des histoires sur eux-mêmes (ils ne désirent pas d’enfants, alors que souvent ils n’ont en réalité ni trouver la bonne personne ni la bonne situation pour le faire sans risque). Je pense que beaucoup auront de terribles regrets passer un certain âge et qu’on n’est pas à l’abri de voir d’ici dix ans un renversement de la tendance. Probablement que la moyenne d’âge du premier enfant va augmenter et que les trentenaires qui disent ne pas en vouloir en auront à la quarantaine. Nous verrons bien.
L’humanité a des constantes et lorsqu’elles changent, je crois qu’il faut se méfier. C’est le signe que la société entre dans une crise plus profonde qu’il n’y paraît.
Dans le non-désir d’enfant devenant majoritaire, je vois moins le désir individuel qui a toujours été minoritaire et le sens des responsabilités mis en avant qu’une dépression latente et une crise des relations interpersonnelles dans une société où nous sommes tous de plus en plus interchangeables les uns les autres. Or, un enfant, ça ne s’échange pas. Une fois qu’il est là, c’est pour toujours.
Diagnostiqué TSA et TDAH. Sans emploi. Sous Ritaline. "À ceux qui, nourris de grec et de latin, sont morts de faim" (Jules Vallès, Le Bachelier)
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Re: Envie d'être non-parent
Moi aussi les évolutions sociales m'interrogent (elles me passionnent même) !MrMétaphysique a écrit : ↑dimanche 4 février 2024 à 12:53Adolescent, j’étais un des rares enfants à ne pas vouloir d’enfants plus tard. Ça faisait partie des choses qui me rendaient étrange. La plupart de mes amis en voulaient, comme leurs propres parents, par définition, en avaient eu. C’était dans l’ordre des choses et peut-être que je n’en ai jamais voulu parce que je n’entrais justement pas dans cet ordre.
Aujourd’hui, le phénomène s’est presque inversé et on voit pulluler les témoignages de personnes qui ne veulent pas avoir d’enfants. C’est un phénomène qui m’interroge, parce qu’il ne me semble pas naturel du tout (au sens de spontané) et même conditionné par les évolutions sociales.
Comment est-on passé d’une société où 90% des gens voulaient avoir des enfants à une société où on serait plutôt à 50% ? Peu importe les chiffres, c’est la tendance qui est intéressante.
Cette soudaine envie de ne pas avoir d’enfants est présentée comme le fruit d’un désir individuel. L’hypothèse me semble totalement bancale, étant donné qu’il y a 20 ans, les mêmes personnes voulaient avoir des enfants et étant donné le phénomène de masse du non-désir d’enfant. C’est un phénomène collectif, et non individuel.
Tout se passe comme si le conformisme social d’avoir des enfants laissait place au conformisme social de ne pas avoir d’enfants, mais que ce second conformisme, étant nouveau, se fait passer pour un désir purement individuel, non conditionné, et par conséquent non-conformiste.
Pour appuyer cette hypothèse, on peut également mentionner les statistiques sur le nombre de rapports sexuels par an chez les jeunes qui ne cesse de baisser et le taux de célibat qui ne cesse de monter depuis plusieurs années, sans qu’on en comprenne la raison.
Il y a une crise de la relation en général, de la relation amoureuse, de la relation sexuelle. Tout cela amène à une crise de la famille elle-même. Comment faire des enfants dans une société où il est devenu exceptionnel de rester avec la même personne ? Si on fait des enfants avec une personne, mais qu’on se quitte au bout de dix ans, est-ce qu’on ne regrettera pas d’en avoir fait ? La difficulté a créer des liens profonds et durables joue un rôle dans ce non-désir d'enfants, en plus de plein d’autres facteurs.
Les évolutions sociales m’interrogent toujours. C’est probablement parce que je pars du constat qu’une large majorité de la population ne fait que suivre ce que les autres font. Cette absence de personnalité m’a toujours fasciné. Aujourd'hui, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, on veut nous faire croire qu’il y aurait soudainement une société d’individus purement libres dont les désirs et les aspirations seraient sans lien avec les autres et absolument détachés de tout conditionnement social et de tout mimétisme. Je n’en crois absolument rien. L’homme ne changera jamais. La majorité vit en imitant ce que les autres font. À chaque changement de paradigme social, c’est fascinant à observer.
Sur les enfants, je reste fasciné par la capacité des gens à se raconter des histoires sur eux-mêmes (ils ne désirent pas d’enfants, alors que souvent ils n’ont en réalité ni trouver la bonne personne ni la bonne situation pour le faire sans risque). Je pense que beaucoup auront de terribles regrets passer un certain âge et qu’on n’est pas à l’abri de voir d’ici dix ans un renversement de la tendance. Probablement que la moyenne d’âge du premier enfant va augmenter et que les trentenaires qui disent ne pas en vouloir en auront à la quarantaine. Nous verrons bien.
L’humanité a des constantes et lorsqu’elles changent, je crois qu’il faut se méfier. C’est le signe que la société entre dans une crise plus profonde qu’il n’y paraît.
Dans le non-désir d’enfant devenant majoritaire, je vois moins le désir individuel qui a toujours été minoritaire et le sens des responsabilités mis en avant qu’une dépression latente et une crise des relations interpersonnelles dans une société où nous sommes tous de plus en plus interchangeables les uns les autres. Or, un enfant, ça ne s’échange pas. Une fois qu’il est là, c’est pour toujours.
C'est en fait un phénomène très complexe qui n'arrive jamais par hasard...
Je vais essayer de ne pas partir dans un texte trop long pour rebondir sur ton message : [Maintenant que je me relis ben... lol ]
L'être humain est un animal social, donc effectivement il y a une recherche de cohésion. On observe des phénomènes collectifs, des évolutions sociales, des préoccupations nouvelles partagées ou en tout cas relayées plus ou moins massivement par les populations. Il y a un "instinct" humain qui nécessite de se référer à ses semblables, à des points de repère ; en gros, on existe au sein d'une civilisation d'autres êtres sociaux (même pour les plus solitaires, l'appréhension du monde qui nous entoure détermine la façon dont on se situe dans celui-ci).
Ce qui fait que si un sujet préoccupe nos semblables, ce sujet a plus de chance de susciter notre propre intérêt car inconsciemment on répond aux "patterns" de groupe.
Ce qui fait que par conséquent, des personnes qui ne s'étaient pas interrogées sur elles-mêmes (sur le non-désir d'enfant ici), et qui n'y auraient peut-être jamais pensé d'elle-mêmes, vont commencer à cogiter en réponse à cette tendance générale.
Il y a bien un phénomène collectif, d'évolution sociale, tu as raison, mais cela n'est pas toujours synonyme de conformisme, de conditionnement.
Pour le non-désir d'enfant ce serait même plutôt un dé-conditionnement : on remet de plus en plus en question l'injonction à la parentalité, injonction qui peut être très subtile comme tout à fait grotesque (exemple : les jouets en lien direct avec la parentalité pour le genre féminin particulièrement).
En fait, il faut se demander dans quel contexte le phénomène childfree (sans enfant par choix) a émergé. Et pour cela, il ne faut pas simplement regarder 20 ans en arrière, mais s'intéresser aux dynamiques de pouvoir historiques dans la civilisation humaine.
Le monde est construit sur des fondations patriarcales, discriminatoires, violentes, religieuses... (Mais je vais détailler, promis c'est pas l'explication joker qu'on pourrait croire ! )
Tu parles de "spontanéité" dans le désir d'enfant : je pense effectivement que "spontanément" il est normal que de nombreuses personnes aient envie d'avoir des enfants. C'est un peu le "summum de la transmission", c'est aussi une source de bonheur et d'amour pour beaucoup, sans qu'on ne sache trop comment l'expliquer concrètement.
Mais il ne faut pas négliger le libre arbitre humain (différent de celui des animaux car nous avons un sens du devoir, des responsabilités, de notre impact concret sur nous et le monde). Ne pas oublier non plus qu'en tant que personnes humaines, on ne veut/choisit pas forcément les mêmes choses.
En fait, tu as raison là encore : dans une civilisation humaine, on ne peut pas se représenter une idée de soi-même en ayant 0 lien avec le reste. Il faut forcément des concepts communs pour se comprendre.
Un exemple : le genre. On s'y identifie parce que c'est une construction sociale de notre espèce, donc on s'inscrit dans un certain mimétisme social (construit) pour pouvoir se situer soi-même.
Là où ça se corce, c'est quand des normes entravent la légitimité d'une personne à déterminer, pour elle-même, où elle se situe. C'est là que le conditionnement opère, quand on est légitime seulement "sous conditions" (alors que si l'on s'en tient simplement aux concepts humains de base, ces derniers ne sont que des points de répère inhérents à notre civilisation).
Le fait que l'être humain soit social et se repère grâce au reste de la civilisation le conduit à aimer les raccourcis. Les généralisations. Les clichés. Le conditionnement découle de notre "mimétisme" inné. C'est un des pièges de la nature humaine.
Alors, je ne compare pas l'identité de genre avec le rapport à la parentalité ; le but est d'illustrer les mécanismes sociaux/sociétaux, qui sont les mêmes dans les deux cas.
Et c'est bien au niveau de ces mécanismes que le bât blesse : le challenge de l'humanité a toujours été d'avoir des points de repère, sans que cela ne se mue en norme, en conditionnement, voire en totalitarisme. Eeeet... ben c'est raté.
C'est donc là que les fondements historiques du monde humain entrent en jeu : patriarcat, discriminations, violence, religion, et toutes ces joyeusetés. L'humanité a toujours débordé, abusé, imposé, rejeté.
Aujourd'hui, le monde a avancé (encore que toute la planète n'avance pas au même rythme), mais ces fondements demeurent bien ancrés avec les oppressions, franches ou subtiles, qui en résultent.
Tu dis notamment :
En fait c'est la méfiance vis-à-vis des constantes qui fait qu'elles changent et cela est le signe que la société est dans une crise bien plus profonde qu'il n'y paraît.L’humanité a des constantes et lorsqu’elles changent, je crois qu’il faut se méfier. C’est le signe que la société entre dans une crise plus profonde qu’il n’y paraît.
Ce qui m'anène à me recentrer (enfin ! ) sur le phénomène du non-désir d'enfant. Celui-ci s'inscrit dans l'émancipation des normes sociétales, puisqu'au-delà d'une envie personnelle, avoir des enfants est une norme, et il y a toujours eu — plus ou moins fortement selon l'époque ou le contexte — un conditionnement en ce sens.
Avant toute chose, je tiens à dire que oui, bien sûr, avoir des enfants peut parfaitement être un choix non-conditionné, éclairé, motivé par une envie et une réflexion personnelles.
S'il ne concerne évidemment pas tout le monde, il y a en revanche bel et bien un conditionnement. Celui-ci est en lien direct avec une des oppressions historiques : celle des femmes (je dis "femmes" pour simplifier mais j'ai bien conscience qu'avoir ou non un utérus ne détermine pas le genre).
Car oui, le non-désir d'enfant ça n'est pas que conceptuel, il faut voir l'aspect "technique" : pour qu'il y ait un enfant il faut a minima des gamètes mâles et une personne pour le porter. Je sais bien qu'on peut avoir des enfants par adoption, mais justement, là il s'agit de ne pas en vouloir du tout, ce qui sous-entend qu'il y a un désintérêt pour le processus dans sa globalité, qu'il soit personnel ou extérieur.
Ce qui veut dire que LA "fonction féminine par excellence", la maternité, n'est plus acceptée comme norme sans discussion.
Sauf que, cette norme, historiquement c'est ce qui a servi à dominer les femmes en les reléguant au rang de mères, d'épouses, de maîtresses de maison... C'est ce qui leur a valu d'être maintenues aussi ingénues, innocentes, chastes que possible, afin de préserver cette "ressource" nécessaire à la perpétuation de la lignée.
Bien sûr que de tout temps il y a eu des femmes qui se sont imposées, mais leur individualité n'était qu'à demi-reconnue puisque considérées non pas par appréciation de leur personne propre, mais par contraste avec le reste de la gente féminine et avec les hommes. Logique, l'homme étant considéré comme "au-dessus", on se réfère à ce dernier pour déterminer ce qui constitue la femme.
Elle viendrait de la côte d'un homme. Elle serait plus soumise... Quand bien même ce serait vrai, en toute logique une société saine est censée encourager les personnes susceptibles de se laisser marcher sur les pieds à faire valoir leurs droits, pas les enfoncer.
De toute évidence, il n'y a rien qui rende la femme objectivement inférieure à l'homme (non pas qu'il n'y ait que ces deux genres-là évidemment) et qui justifie son oppression subie au cours de l'histoire.
Par contre, il y a une "petite technicalité" : les fonctions reproductives. Quand on a un utérus (fonctionnel), on n'a pas simplement la possibilité de s'en servir : s'en servir est ce qui est attendu et c'est quelque chose qui est dû (que ce soit implicitement ou explicitement selon le contexte).
Historiquement, la femme n'était pas vue comme mère, épouse, maîtresse de maison, douce, chaste (etc.), parce qu'elle le serait réellement par destinée naturelle. Elle était vue ainsi car, du fait que pour concevoir un enfant il fallait passer par elle, on a estimé qu'elle devait cette fonction biologique au monde, et qu'il était justifié de l'instrumentaliser.
Par "instrumentaliser" je ne veux pas forcément parler d'esclavagisme.
Un exemple qui me vient à l'esprit car je dévore actuellement la chaîne YouTube d'un couple d'ex-mormons : ce couple raconte que faire des enfants est très encouragé dans la commauté et ce, aussi tôt que possible ! Donc des utérus à l'action... de personnes parfois à peine majeures... qui s'engagent dans une vie de couple au sein d'un contexte social où les séparations ne sont pas les bienvenues...
Parallèlement à cela, on n'éduque pas les jeunes sur la sexualité et on les culpabilise au moindre faux-pas ; on apprend aux jeunes filles qu'elles doivent faire attention à leur tenue et que donc elles sont responsables si elles attirent de l'attention masculine mal placée ; on fait miroiter aux jeunes filles une pseudo-liberté professionnelle tout en mettant la vie de femme au foyer sur un piédestal ; on leur dit que les hommes sont leur intermédiaire avec le divin (qu'ils sont leurs référents en quelque sorte)...
On "scelle" leur destin, ou pour le dire de façon moins théâtrale : on ne leur donne ni les ressources, ni le temps pour s'interroger sur ce qu'elles veulent vraiment. Aux hommes non plus, d'ailleurs, bien qu'ils aient un statut supérieur.
On peut se dire "non mais Deoxys tu te rends bien compte que le Mormonisme n'est pas représentatif du monde actuel !"
Effectivement. Mais si cela existe (et c'est loin d'être limité à cette religion), ça ne sort pas de nulle part : c'est sur ce modèle que nos sociétés se sont façonnées, pour beaucoup d'entre elles. À notre époque, même dans les contextes sociaux les plus favorables, les inégalités persistent encore.
Je ne prétends pas que le patriarcat ne toucherait pas les hommes, au contraire. S'ils ne sont pas la cible du sexisme, ils peuvent tout à fait en subir les conséquences, puisque qui dit "sexisme" dit "genre dominant". Qui dit "genre dominant" dit... tout un tas de critères qui font qu'il y a une sacrée pression pour exister "légitimement" en tant qu'homme (ce qui, pour beaucoup encore, signifie "se démarquer des femmes").
Et j'en reviens au genre comme au début ; tout se recoupe dans les phénomènes sociétaux... Je ne l'aurais vraiment pas imaginé il y a plusieurs années, avant que je ne commence à déconstruire — apprendre — les réalités du monde humain !
En dernier lieu, je souhaitais revenir sur deux passages :
Pour en revenir au patriarcat et à la religion (oui désolée toujours le joker ), il est assez logique que les gens sortent peu à peu du modèle familial traditionnel et de l'idée du couple qui dure à vie. Le divorce (ou la séparation) est moins mal perçu. Les membres d'un couple sont plus sensibilisé·es à leurs droits, à ce qu'il est légitime d'attendre d'une relation (par exemple, s'il y a tromperie ou une mauvaise entente, un couple moderne cherchera moins à rester ensemble coûte que coûte car moins de pression pour être un exemple de bonnes mœurs).[...] Pour appuyer cette hypothèse, on peut également mentionner les statistiques sur le nombre de rapports sexuels par an chez les jeunes qui ne cesse de baisser et le taux de célibat qui ne cesse de monter depuis plusieurs années, sans qu’on en comprenne la raison.
Il y a une crise de la relation en général, de la relation amoureuse, de la relation sexuelle. Tout cela amène à une crise de la famille elle-même. Comment faire des enfants dans une société où il est devenu exceptionnel de rester avec la même personne ? Si on fait des enfants avec une personne, mais qu’on se quitte au bout de dix ans, est-ce qu’on ne regrettera pas d’en avoir fait ? La difficulté a créer des liens profonds et durables joue un rôle dans ce non-désir d'enfants, en plus de plein d’autres facteurs.
Les couples sont de moins en moins mariés "par défaut" et/ou très jeunes, ce qui fait qu'il y a de plus en plus de gens qui gagnent en expérience avant de se lancer sérieusement, que les couples prennent plus de temps à se consolider, que les gens ont par conséquent plus de chances de savoir se sortir d'une relation qui ne leur convient pas... (Encore que, les situations d'abus sont malheureusement très nombreuses toujours...)
Le mariage est de moins en moins une condition pour avoir des rapports sexuels, le couple l'est de moins en moins aussi. Il reste des préjugés sur les sexualités plus libres (avec toujours cette tendance à juger plus sévèrement une femme qu'un homme), mais c'est nettement plus normalisé qu'avant.
Pour autant, il y aurait une baisse des rapports sexuels chez les jeunes et une augmentation du célibat...
Je pense qu'il y a pas mal de facteurs. Un meilleur contrôle et une meilleure éducation sexuelle... Une sensibilisation aux notions de consentement, de droit à disposer de son corps. Ouste le "devoir" conjugal !
Pour le célibat... J'imagine que pour une partie il peut s'expliquer par le fait que de plus en plus de personnes n'ont plus vraiment "besoin" d'être en couple, ou pas à certaines périodes de leurs vies. Les personnes (concernées) assument de plus en plus de pouvoir se passer d'une relation, d'avoir des aventures... Mais j'ai l'impression qu'il y a encore un "objectif" à se "caser" au bout du compte. Qu'il y a encore la peur, pour les femmes par exemple, de "finir vieille fille", femme indépendante à qui on refuse l'appellation de "femme" car elle serait incomplète, inaccomplie...
Il y a des personnes célibataires qui se sont rendu compte, comme moi, que l'amour romantique n'est finalement pas quelque chose que tout le monde désire, qu'on peut ne pas éprouver d'attirance en ce sens, ne pas se reconnaître dans l'accomplissement que serait une vie amoureuse (aromantisme). Parfois cela va de paire avec l'asexualité, comme pour moi.
Il y a des personnes déçues ou méfiantes qui préfèrent rester seules.
Il y a aussi des personnes qui ne trouvent pas de partenaire et qui en souffrent... J'ai souvent entendu parler de "misère sexuelle/affective", et je pense sincèrement que c'est une souffrance légitime. Cependant, certains hommes en proie à cette détresse tombent dans les abysses de la manosphère, et en arrivent ainsi à penser que leur situation n'est pas seulement une situation de souffrance (tout à fait recevable et vraiment triste) mais également une situation injuste, parce que la société féministe les priverait de l'accès à quelque chose qui leur serait dû... On en revient à la femme qui "doit" des choses au monde selon une vision traditionaliste.
Sans aller jusqu'aux mouvances extrêmes : les attentes de genres évoluent. Ce qui fait que pas mal de personnes sont perdues dans leur repérage relationnel.
Non, il n'y a pas besoin de trouver la bonne personne, le désir ou non-désir d'enfant vient de soi. Effectivement, ça peut changer... On peut regretter. Mais c'est comme pour tout choix de vie.Sur les enfants, je reste fasciné par la capacité des gens à se raconter des histoires sur eux-mêmes (ils ne désirent pas d’enfants, alors que souvent ils n’ont en réalité ni trouver la bonne personne ni la bonne situation pour le faire sans risque). Je pense que beaucoup auront de terribles regrets passer un certain âge et qu’on n’est pas à l’abri de voir d’ici dix ans un renversement de la tendance. Probablement que la moyenne d’âge du premier enfant va augmenter et que les trentenaires qui disent ne pas en vouloir en auront à la quarantaine. Nous verrons bien.
Cela s'applique tout autant aux personnes qui ont des enfants : on ne sait jamais si on ne regrettera pas un jour... pourtant on le fait.
Je pense que nous comprenons petit à petit que même si nous devons forcément nous référer à nos semblables pour nous situer nous-mêmes, cela ne signifie pas que nos envies ne peuvent pas être valides pour nous et rien que pour nous.
Quoique bien souvent, les gens voient au-delà de leur envie individuelle lorsqu'il s'agit de ne pas avoir d'enfant.
J'entends de plus en plus de gens s'inquiéter pour la planète et refuser de faire des enfants pour cette raison. Dans l'idée, la prise de conscience environnementale fait sens, mais dans les faits... une révision drastique de notre façon de consommer doit se faire dès maintenant.
Parfois, c'est pour ne pas faire subir à l'enfant les atrocités du monde... Là ça se tient davantage. Un enfant ne peut, après tout, pas consentir à naître, donc si en plus c'est pour se farcir un monde pareil...
En fait, cela s'inscrit dans une prise de conscience collective qui nous pousse de plus en plus à revoir notre rapport au monde, à nous sentir plus responsables.
On associe souvent — et à raison — la notion de responsabilité à la parentalité. Beaucoup moins à la non-parentalité, c'est même le contraire (fuite des responsabilités), alors qu'on ne fait pas plus responsable que de s'abstenir de tout impact sur une progéniture en décidant, justement, de ne pas en avoir !
Mais je crois que dans bien des cas, de plus en plus de personnes comprennent juste que ce n'est pas quelque chose de désirable pour leur vie. Parce que ce raisonnement est maintenant accessible au grand public. Moi je l'ai su très jeune, comme toi ; pour d'autres, cela vient plus tard. Et puis, il ne suffit pas juste de le savoir : il faut l'assumer. Or, certaines personnes ont besoin de voir que d'autres osent pour oser à leur tour.
Grâce à Internet, on a jamais été autant à jour sur les réalités de notre monde. Sa diversité, ses atrocités... son imperfection humaine giga-prise-de-tête, quoi !
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Re: Envie d'être non-parent
Grâce à Internet et aux médias, on met surtout les aspects les plus négatifs des choses en occultant tous les progrès que le monde a connu. Oui il y a encore des horreurs, des atrocités... Mais ce n'est rien par rapport ce que le monde a connu ou n'a jamais su.
Qui se souvient des Vêpres asiatiques, un massacre qui a fait plus de 60 000 morts il y a plus de 2000 ans. Le massacre des chrétiens catholiques par des chrétiens orthodoxes orientaux au XII éme siécle, le massacre de Cholula, le massacre de Yangzhou au 17éme siècle avec des centaines de milliers de morts. des 80 000 manifestants massacré en 1819 à Peterloo... Il y en a eu encore tellement remontant à plus de 200 ans voir 2 000 que les livres d'histoires les ont oubliés. Qui s'est estimé le nombre de morts par Tamerlan Certains évoquent 5% de la population mondiale de l'époque.
Mais on vit aussi une époque avec des aspects positifs mais ce n'est pas mis en avant. Le problème c'est que les gens préfèrent voir ou entendre des drames que des bonnes nouvelles afin de pouvoir se plaindre. On vit beaucoup plus vieux. En 200 ans l'espérance a plus que doublé (d'après l'INED). il faut se souvent que 15% des enfants mourraient avant l'âge d'un an en 1900. Maintenant 0,4% Mais on ne le dit pas clairement en des termes offrant de l'espoir.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: Envie d'être non-parent
Pour ma part, j'essaie d'observer les évolutions démographiques d'un point de vue neutre, en évitant de juger quelque mode de vie (célibat, monogamie, polygamie, polyamour, etc.). Les jugements cachent souvent des idéologies et autres courants normatifs emplis d'injonctions oppressantes ("Nous devons...").
Les personnes n'ont pas toutes les mêmes désirs, y compris au sein de quelque groupe social. L'homogénéisation ressemble à un déni de (la complexité de) la réalité.
Aucune personne n'est obligée de se servir de ses gonades ou de quelque organe à des fins reproductrices.
Les personnes n'ont pas toutes les mêmes désirs, y compris au sein de quelque groupe social. L'homogénéisation ressemble à un déni de (la complexité de) la réalité.
Aucune personne n'est obligée de se servir de ses gonades ou de quelque organe à des fins reproductrices.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Envie d'être non-parent
Si j'ai sorti ce graphique, c'était pour positiver. Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.