Merci pour ta réponse car je la trouve éclairante, effectivement, maintenant que tu le dis, je vois mieux que c'est plutôt un problème d'attention qui vient parasiter la "mise en mémoire". Et je le ressens sur le moment, j'ai cette impression que mon esprit n'était pas entièrement dans ce que je faisais, et d'ailleurs j'ai l'impression de faire les choses comme si j'étais "pressée" par quelque chose.
Oui, je devrais reprendre un carnet + stylo. Je le faisais à une époque, en particulier quand je partais pour des stages professionnels (si c'était à l'étranger, j'y notais toutes mes questions de langue, mais aussi toutes les tâches auxquelles je pensais et c'était très pratique. J'avais bien cherché pour trouver un carnet et un petit crayon de la taille de ma poche, et hop, je dégainais chaque fois que c'était nécessaire ). J'ai essayé de reprendre cette habitude il y a quelques mois, mais je me suis sentie tellement submergée (le Cned en grande partie) que je n'ai même pas réussi à m'y tenir.
Et je trouve mes difficultés amplifiées par le fait que je vis dans le fouillis... Mon appart est petit et j'ai très peu de solutions de rangement efficaces. J'ai l'habitude de tout bien organiser pour m'y retrouver. Là, c'est impossible, et avec la charge de travail de cette année scolaire, je n'ai jamais pu prendre le temps d'essayer d'organiser les choses. Donc j'ai beaucoup de piles de livres, papiers, affaires posées le long des murs ou devant les placards, dès qu'il me faut quelque chose, je dois déplacer une pile pour accéder à l'autre... c'est épuisant et frustrant. Mais vu le travail et le temps que ça aurait pris de tout organiser, j'ai décidé que je ferais ça après les dernières épreuves de ma fille : pour réorganiser, je n'ai pas d'autre choix que vider les placards... mais je n'ai plus d'espace où entreposer même temporairement ce qui est dans les placards... donc une fois que j'aurai commencé à les vider, je n'aurai même plus la place de circuler dans l'appart, d'où le fait que je ne vais commencer ce travail que lorsque je me sentirai d'attaque pour aller jusqu'au bout du rangement. C'était un travail trop coûteux en énergie et en temps pour que je le fasse en même temps que j'accompagnais ma fille dans sa Terminale et ses épreuves. Je prévois de m'y attaquer dans les jours à venir (dès que j'aurai fini les déclarations d'impôts et de trucs divers de mes parents).
Il faut que je retrouve un carnet et un stylo au format pratique pour l'avoir à portée de main à tout moment, et que je reprenne l'habitude.
Oui, pareil.Dehlynah a écrit : ↑mercredi 28 juin 2023 à 15:04idem clairement ça, parfois en effet je fais halluciner des gens sur la précision de mes souvenirs (et liés à une ponctualité ultra éphémère de l'info en effet)
[...]
c'est comme si je n'arrivais pas intégrer certains réflexes, c'est un truc que j'ai remarqué depuis longtemps (donc c'est pas lié à l'âge)
je dois être vraiment focalisée à 100% sur l'action, la parole - liée à une info pratique - pas sur un IR où là les infos rentrent quasi d'elles-mêmes ou certaines autres choses d'ailleurs dont je ne veux pas forcément me rappeler - c'est vraiment lié à une tâche à effectuer, à quelque chose de très pragmatique
ça rejoint la mémoire de travail donc.
Je me focalisais sur la question de la mémoire de travail mais c'est probablement plus lié à l'attention en ce qui me concerne. Attention qui "fuit" dans certaines situations et que je n'arrive pas à rattraper.
D'ailleurs, quand je suis à côté de quelqu'un qui pose une question (demande d'information, par exemple localisation de quelque chose, jour/heure de rdv...), je retiens sans problème du premier coup les infos qui lui sont données (les mêmes que je ne retiens pas quand c'est moi qui demande...). À l'inverse, quand on m'interroge soudainement dans un de mes domaines de compétence, il peut arriver que je ne sois pas en mesure de répondre. Sur le moment, tout s'embrouille, je n'arrive pas à prendre le "recul cognitif" nécessaire pour rassembler les infos et répondre. Alors que 2 minutes plus tard, une fois que la personne est partie, tout me vient à l'esprit (la réponse, le fait que je savais parfaitement y répondre, et même avec force détails...). Ça peut arriver même si c'est un IR (en fait tout dépend si j'étais déjà lancée sur l'IR et donc en "terrain de confiance", ou si je me trouve interrogée au dépourvu, et là au lieu de réussir à entrer en mode "je suis dans mon élément", je reste bloquée à "je suis interrogée" et c'est comme si mon cerveau ne pouvait pas aller plus loin que les termes de la question, focalisé sur les mots prononcés par l'interlocuteur plutôt que sur le sens de la phrase... difficile à expliquer). Je dois dire que ça, je le vis assez mal, car j'ai quelques domaines dans lesquels je sais que je suis compétente et où je peux retrouver de la confiance en moi, et quand je me trouve mutique et hébétée dans ces situations, c'est vraiment pénible (ça peut même mettre en jeu des perspectives professionnelles).
Je ne sais pas quelle est la solution...travailler sur l'ancrage corporel ? - faire adhérer la pensée et l'action ?
ça rejoint la pleine conscience, mais pour moi c'est un truc tellement non naturel que je rame (je pense que cet effort surhumain parfois peut à long terme me faire gagner en sérénité même si j'arrête aussi de m'auto-flageller parce que sinon c'est double peine)
J'ai réalisé il y a peu que j'avais beau trouver des "astuces" pour me rendre la vie un peu plus facile, le fond du problème reste cette anxiété (face aux tâches, face à une "interrogation", etc.), et que la vraie solution ce serait de réussir à gérer cette anxiété, car je reste complètement dépendante d'elle et elle peut surgir n'importe quand. Je peux pas vivre en apnée continuellement dans l'attente que l'anxiété en cours soit résolue, car ça n'apporte du répit que jusqu'à ce que la prochaine surgisse, et ça peut être n'importe quand. Et du coup, j'ai cette impression de ne pas "vivre" (oui ça va loin ) dans le sens où je retiens ma respiration jusqu'à la résolution de la tâche, comme si je ne m'autorisais à vivre l'instant que lorsque j'étais sûre de ne pas avoir une tâche à accomplir en attente, sauf que vu le temps que je mets à finaliser les tâches, il est très très rare que j'aie de vrais moments de répit car quand j'en ai enfin accompli une, la suivante est souvent déjà là...
Mais je ne sais pas s'il existe de vraies solutions. J'en avais parlé un peu avec la psy de ma fille et franchement, je trouvais tout ce qu'elle me disait à côté de la plaque (mauvaise analyse de mon fonctionnement, à mon avis). J'ai pas l'énergie d'aller tester des psys dans tous les sens. Je réfléchis quand même à la question depuis quelque temps, j'ai prévu de me renseigner sur les CMP du coin, mais mes premières recherches indiquent que c'est vraiment très loin de chez moi... Et je n'ai pas le budget pour des séances non remboursées...
Ma fille a énormément de mal à intégrer ça. Pourtant elle comprend plus ou moins l'idée, mais elle persiste à m'interrompre. Quand je suis en train de gérer quelque chose, j'ai besoin d'être 100% à ce que je fais, je peux pas intégrer autre chose, une autre info, une demande... Je lui dis d'attendre, j'essaie de faire le point sur ce que j'ai en tête, et ensuite je peux l'écouter. Mais si elle persiste à me parler alors que je lui ai dit "stop je peux pas", c'est horrible, une dissonnance complète dans mon esprit, et c'est même pas volontaire, je ne PEUX pas traiter les deux choses (ce que j'avais en tête et ce que ma fille apporte de façon imprévue) en même temps à ce moment-là. C'est pire quand j'ai aussi ce que j'appelle l'anxiété d'arrière-plan (liée à des tâches en cours, même si je ne suis pas en train de m'en occuper à ce moment-là).Aussi : je demande à mes enfants de ne pas m'interrompre dans une action que j'ai commencée, sinon même 30 secondes après je ne sais plus ce que j'étais en train de faire, ou ce que je VOULAIS faire - je demande souvent à ma fille d'ailleurs ("euh je voulais faire quoi déjà ?" et comme j'exprime quasiment tout à haute voix- c'est aussi sensé m'aider - elle, elle se rapelle dans ce cas là franchement je me fais un peu peur)
J'ai aussi découvert ça sur mes bulletins scolaires lorsque je les ai cherchés pour le diag.Freija a écrit : ↑mercredi 28 juin 2023 à 15:30Bon je fais beaucoup d’étourderies et je suis aggressive si on me dérange dans une tache. Je vais éviter les exemples en tous genres car j’ai la flemme mais dans mes bulletins scolaires, il y a d’écrit que j’ai des problèmes de concentration alors que j’ai jamais eu l’impression d’en avoir particulièrement (c’est un effort c’est sûr mais je ne sais pas si c’est normal ou pas et peut-être que je m’en rends pas compte). Toujours est-il que depuis que ma dépression s’est empirée, c’est vraiment insupportable. Mes journées sont pénibles, j’ai trop de problèmes à ce jour et je perds beaucoup de temps à cause de ça. La dépression a sûrement un impact sur l’attention, la mémoire.
Bref, je suis surtout là surtout pour poser une question.
Est-ce que lorsque vous lisez un texte, vous êtes obligés de lire chaque phrase plusieurs fois pour bien comprendre ?
Si cela vous arrive, pensez-vous qu’il s’agisse de problèmes de compréhension dûs à un TSA ou que ces problèmes seraient dûs à un problème d’attention ?
Pour un texte, ça dépend. Je peux être absorbée par le texte et lire très vite, ou au contraire avoir du mal à me focaliser dessus et devoir reprendre plusieurs fois la même phrase (mais il me semble que c'est toujours le même mécanisme : je suis perturbée par d'autres choses en arrière-plan et mon esprit s'enfuit... Ou alors le texte est rédigé d'une façon qui fait que j'ai du mal à entrer dans le sens, ça peut arriver aussi, notamment s'il y a un manque de contextualisation).