Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
point_virgule a écrit : ↑dimanche 28 août 2022 à 10:34
Le revers de la médaille, c'est effectivement un risque de tache "subalterne" par rapport à mes compétences pro et intellectuelles, une forme d'infantilisation. C'est un équilibre que j'essaie de trouver au jour le jour.
Pour les repas, je les prends seules, je choisis une ou deux fois par quinzaine de manger avec un collègue ou un groupe limité de collègues, histoire de ne pas m'isoler trop.
Je suis comme toi aussi, à essayer de trouver une forme d'expertise dans un domaine qui ai professionnellement du sens pour mon employeur. Mon gros frein actuel est que je me limite dans le travail par rapport à un changement d'employeur: c'est quelque chose qui me fait très peur et j'ai donc tendance à trop m'accrocher à mon travail actuel, ce qui me fragilise vis à vis de mon employeur actuel (je ne sais pas si je suis claire ).
C'est un grand problème dans des entreprises qui embauchent des salariés handicapés pour des quotas
(je suis pour) mais qui sont incapables de s'en occuper. Ces salariés finissent par avoir des occupations pro pour les occuper (comme assister un autre collègue débutant) ou servir d'appoint au lieu d'une véritable tâche.
Devenir un expert "utile" (qui répond à un besoin de l'entreprise) est un plus pour sortir du placard ou ne pas y entrer mais devenir expert lorsque l'on est au placard est difficile car il faut montrer son expertise ou en acquérir.
J'ai connu des personnes qui à cause de leur handicap savaient qu'ils devaient se démarquer avant de trouver un emploi comme avec un double diplômes avec des compétences complémentaires ou assez rare.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
Winona a écrit : ↑vendredi 26 août 2022 à 20:49
Je n'ai pas lu beaucoup de témoignages, mais d'après le peu que j'ai lu, on dirait que l'autisme n'est pas accepté dans le monde du travail, à part dans les entreprises ayant déjà initié un travail d'inclusion.
(Si d'autres personnes veulent relater leur coming out dans le monde du travail, je les lirais avec intérêt.)
Il vaut mieux en général éviter les entreprises comme les ESN, de consulting...
En général, un TSA pourrait mieux s'épanouir dans les entreprises avec un faible turn-over (pour éviter d'être déstabilisé), nécessitant de pouvoir mettre en avant son expertise ou son implication (même à faire des tâches répétitives) mais sur du long terme (donc éviter de travailler sur des tâches qui vont durer 1-2 mois car il faut un certain temps de rodage). Sinon cela peut mal se passer.
Mais souvent les TSA (et des handicapés) cherchent longtemps un travail adéquat mais n'ont pas conscience qu'ils seront sur un terrain instable avec des risques de conflits ou de situations inadaptés.
Même les proches qui pensent être de bons conseils peuvent dire aux TSA et aux handicapés d'accepter sans prendre conscience du coût que cela demandera au travailleur handicapé de supporter le poids, les contraintes... de ce nouvel emploi qui sont plus importants que pour une personne lambda. Ils ont une grille de lecture d'un poste qui ne comprennent pas compte de nos difficultés et des limitations du poste pour un handicapé. Cette difficulté peut s'amplifier et on peut devenir le maillon faible pour les autres collègues (qui ne font pas mieux souvent).
Je n'ai jamais fait de coming-out TSA car, pour un poste, j'ai postulé en tant qu'handicapé (je n'avais pas trop le choix car je dois gérer ma santé avec beaucoup de rdv médicaux).
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
point_virgule a écrit : ↑dimanche 28 août 2022 à 10:34
Je suis comme toi aussi, à essayer de trouver une forme d'expertise dans un domaine qui ai professionnellement du sens pour mon employeur. Mon gros frein actuel est que je me limite dans le travail par rapport à un changement d'employeur: c'est quelque chose qui me fait très peur et j'ai donc tendance à trop m'accrocher à mon travail actuel, ce qui me fragilise vis à vis de mon employeur actuel (je ne sais pas si je suis claire ).
Je crois comprendre ce que tu expliques et avoir eu le même problème pendant QUELQUES ANNÉES.
J'ai enfin renoncé à une quelconque utilité professionnelle ! Le but est de se faire plaisir.
C'est le premier conseil de la première séance avec ma psychologue ; ça m'a pris 4 ans pour piger ça.
SE faire PLAISIR.
Et seulement après on retrouve sa créativité, sa lucidité et des forces.
Et grand merci pour ton message plein d'empathie, c'est très gentil !
Et bon courage à toi !
Diagnostiquée TSA sur le tard
RQTH
Une statistique sans son intervalle de confiance, c'est une insulte.
point_virgule a écrit : ↑dimanche 28 août 2022 à 10:34
Le revers de la médaille, c'est effectivement un risque de tache "subalterne" par rapport à mes compétences pro et intellectuelles, une forme d'infantilisation. C'est un équilibre que j'essaie de trouver au jour le jour.
Pour les repas, je les prends seules, je choisis une ou deux fois par quinzaine de manger avec un collègue ou un groupe limité de collègues, histoire de ne pas m'isoler trop.
Je suis comme toi aussi, à essayer de trouver une forme d'expertise dans un domaine qui ai professionnellement du sens pour mon employeur. Mon gros frein actuel est que je me limite dans le travail par rapport à un changement d'employeur: c'est quelque chose qui me fait très peur et j'ai donc tendance à trop m'accrocher à mon travail actuel, ce qui me fragilise vis à vis de mon employeur actuel (je ne sais pas si je suis claire ).
C'est un grand problème dans des entreprises qui embauchent des salariés handicapés pour des quotas
(je suis pour) mais qui sont incapables de s'en occuper. Ces salariés finissent par avoir des occupations pro pour les occuper (comme assister un autre collègue débutant) ou servir d'appoint au lieu d'une véritable tâche.
Devenir un expert "utile" (qui répond à un besoin de l'entreprise) est un plus pour sortir du placard ou ne pas y entrer mais devenir expert lorsque l'on est au placard est difficile car il faut montrer son expertise ou en acquérir.
J'ai connu des personnes qui à cause de leur handicap savaient qu'ils devaient se démarquer avant de trouver un emploi comme avec un double diplômes avec des compétences complémentaires ou assez rare.
Malheureusement, même en étant déjà expert "utile" dans son entreprise, ça ne suffit pas toujours. Quand l'employeur voudrait quelqu'un de "normal" à la place, ce qu'il fait ressemble aussi à de la placardisation...
Je suis d'accord pour les quotas. Je trouve que même une politique inclusive de l'entreprise diffère énormément de la réalité du terrain. Une fois que le salarié handicapé est là, les personnes qui s'en occupent ne partagent pas forcément cette politique. Rien ne les y oblige d'ailleurs.
aspi_rateur a écrit : ↑lundi 29 août 2022 à 13:23
Malheureusement, même en étant déjà expert "utile" dans son entreprise, ça ne suffit pas toujours. Quand l'employeur voudrait quelqu'un de "normal" à la place, ce qu'il fait ressemble aussi à de la placardisation...
Je suis d'accord pour les quotas. Je trouve que même une politique inclusive de l'entreprise diffère énormément de la réalité du terrain. Une fois que le salarié handicapé est là, les personnes qui s'en occupent ne partagent pas forcément cette politique. Rien ne les y oblige d'ailleurs.
C'est pour cela que j'ai employé l’expression "est un plus" car cela n'offre pas toute les garanties mais dans certains domaines, le niveau d'implication qu'ont certains TSA entre leur métiers ( pouvant être lié à leur IR) peut permettre d'être mieux accepter.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
Pour information, finalement j'ai réussi à avoir un entretien téléphonique au médecin de prévention.
Je suivais la procédure, je n'aurais pas dû ; il fallait écrire directement au médecin (qu'on ne vienne pas me dire que le monde neurotypique n'est pas sioux !).
Ma question initiale portait sur la possibilité d'effectuer un bilan de compétences (réponse : l'administration à du mal à lâcher le financement, personne n'y arrive). Honnêtement, ça ne m'étonne plus mais le bilan n'est pas prioritaire pour moi.
Et dans la conversation, j'ai même réussi à obtenir un rendez-vous, dites donc. Il a suffit que j'évoque le fait de devoir partir en arrêt maladie sinon je collais une tête à une collègue... Eh bien c'est efficace mais qu'est-ce qu'il ne faut pas faire. Un an et demi pour avoir un rendez-vous !
Diagnostiquée TSA sur le tard
RQTH
Une statistique sans son intervalle de confiance, c'est une insulte.
Ah et il m'a dit qu'il s'était douté que rien qu'à ma façon de rédiger le message il avait très probablement affaire à un Asperger, après que j'ai évoqué le sujet bien sûr. Première impression positive (des fois je ne râle pas).
Diagnostiquée TSA sur le tard
RQTH
Une statistique sans son intervalle de confiance, c'est une insulte.
Pour le bilan de compétences, assurez-vous de le faire à l'extérieur de votre entreprise, de choisir vous-même le prestataire (et pas que l'on vous le propose) et d'éviter des échanges directs entre votre employeur et le prestataire. Je sais que cela peut sembler évident à certains mais pas pour tous.
Il faut un prestataire qui connait déjà votre métier dans sa description et sa nature.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
Ivanovna a écrit : ↑mercredi 7 septembre 2022 à 21:19
Ah et il m'a dit qu'il s'était douté que rien qu'à ma façon de rédiger le message il avait très probablement affaire à un Asperger, après que j'ai évoqué le sujet bien sûr. Première impression positive (des fois je ne râle pas).
Bonjour,
Je serais curieuse de savoir comment tu as tourné ton message du coup ?
Je me demande ce qui lui a mis la puce à l'oreille...
Bon courage pour tes démarches...
HPI (2018)
TSA (février 2020 en libéral, décembre 2021 au CRA)
TDAH (avril 2023)
Moi, le monde du travail au sens classique du termes tout comme vivre dans le "monde normal", c'est un couple à trois dont le divorce a été prononcé récemment après 20 ans de tentatives de réconciliation et 5 de délibération... (ce n'est pas rigolo et encore moins la joie, mais comme je le dis ça me fait rire... au moins ça de pris )
Né en 1978 | Diagnostiqué TSA [08/2022] | HPI [02/2022] | TDA (sans H) [10/2021]
Reconnaissance invalidité par AI (Suisse) [06/2023] | Sans emploi depuis... longtemps
freeshost a écrit : ↑jeudi 8 septembre 2022 à 20:34 J'ai partagé un témoignage en Suisse ici (=> Autisme_Et_Emploi => Temoignages).
Merci pour le partage Freeshost,
J'ai regardé la vidéo et j'ai vu que son engagement pour 3 mois a été financé par l'Assurance d'Invalidité et donc pas un salaire rémunéré par l'employeur. Une employée a aussi mentionné qu'elle souhaitait que le secrétariat soit soulagé au niveau du téléphone, ce qui n'a pas été le cas car Noémie ne répond pas au téléphone.
Je me pose la question de savoir si Noémie a été embauchée parce-qu'il y avait une aide financière.
La responsable m'a fait l'effet d'une personne sensible qui a pris la mesure de ce qu'était l'autisme, le responsable masculin avait un discours assez préparé et pas vraiment sincère.
J'en ai profité pour regarder le reportage sur Rachel (rien à voir sur le monde du travail), j'ai trouvé ça touchant, désolant et injuste mais représentatif de ce qui se passe en France encore aujourd'hui avec les mères d'enfants autistes.
Winona a écrit : ↑samedi 10 septembre 2022 à 19:49
le responsable masculin avait un discours assez préparé et pas vraiment sincère.
Moi il m'a directement écœuré dans un premier temps : sa façon de parler, son style cliché actuel... Puis j'ai trouvé qu'il avait en fait pris un coup, que derrière son allure de mec sûr de lui et "branché" il avait réalisé quelque chose, chose qu'il n'avait pas encore eu le temps de digérer et d'intégrer dans son être au moment du tournage. Peut-être c'est mon espoir qui me biaise dans ces impressions
Né en 1978 | Diagnostiqué TSA [08/2022] | HPI [02/2022] | TDA (sans H) [10/2021]
Reconnaissance invalidité par AI (Suisse) [06/2023] | Sans emploi depuis... longtemps
Je travaille aussi dans la fonction publique et le télétravail 2j par semaine a changé mon état mental !
Pas de bruit chez moi , si je suis fatiguée je fais une pose .Je fais le travail demandé et quand je sens une surcharge émotionnelle, je me lève, vais m allonger 10 minutes s il le faut , si nécessaire car y a des jours où je n en ai pas besoin ! Je précise mon travail est toujours fait
Avant je travaillais à 80% car au bureau j étais trop fatiguée pour tenir 5 j d affiles .grâce au télétravail j ai pu me remettre à temps plein et mon bien être s est grandement amélioré .beaucoup moins de surcharge et donc de fatigue et d anxiété !
Aide toi et le ciel t aidera !
TSA diagnostiqué en avril 2021 - Fille