Je ne me rappelle pas avoir lu ou entendu de généralités de ce type sur les psychotropes et l'autisme.
Dans
Le Bulletin scientifique de l’Arapi, n°25, printemps 2010 est publié le résumé d'un Atelier :
Intérêts et limites de l’utilisation des médicaments pour les personnes avec autisme par le Dr René Tuffreau. Il y est question entre autres des psychotropes comme médicaments, mais ce qui en est dit peut porter à réflexion sur les psychotropes à usage "récréatif" (ou "drogues").
Il critique l'usage excessif des neuroleptiques, notamment pour les adultes, afin de contrôler les comportements agressifs ou impulsifs :
"l'expérience montre que la sédation obtenue ne dure pas et que l'escalade des doses ne résout pas le problème.(...) Lorsque l'urgence nécessite une sédation et faute de pouvoir identifier l'origine du trouble du comportement qui crée cette urgence , l'usage ponctuel et à dose faible d'un neuroleptique est souvent efficace."
En ce qui concerne la ritaline (en cas d'hyperactivité - fréquente : TDAH), il indique que le traitement modifie la perception de l'environnement, et peut provoquer des réactions intenses car le flot d'informations non perçues jusque là oblige à un effort d'adaptation.
Pour les anxiolytiques, il indique qu'ils ont souvent des effets
paradoxaux : les benzodiazépines déclenchent fréquemment des crises d'agitation ou d'anxiété.
Par contre, il cite d'autres psychotropes comme utiles, quand ils agissent sur une autre maladie (anti-épileptiques, bêta-bloquants pour migraines etc...).
Avec ces quelques éléments, j'ai tendance à penser :
- ce qu'on sait sur les psychotropes, cela concerne les neurotypiques ( NT , 99% de la population);
- les personnes avec TED/TSA peuvent réagir différemment : les psychotropes agissent sur le système nerveux, et justement, c'est le développement du système nerveux qui est différent entre NT et NAT (= TED/TSA);
- les personnes avec TED/TSA ont aussi plus fréquemment que la moyenne des maladies (ou handicaps) : épilepsie, dépression, troubles bipolaires ... Des traitements par psychotropes peuvent être utiles (mais il peut y avoir des spécificités).
Si on sort du registre du médicament et qu'on prend la dépression, celle-ci peut être "traitée" par l'alcool. Mais l'alcool, après un premier effet "positif", accentue la dépression très rapidement. Aussi, dans la mesure ou un NAT est plus sujet à la dépression qu'un NT, il doit plus se méfier de l'alcool ...
Sur le thème de la
marijuana comme médicament en cas d'autisme ou d'hyperactivité, voir le sujet :
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=6&t=1346
Voir également sur le sujet :
Survivre dans le milieu de l’Université
L'abus de substances
· La relative imperméabilité à "la pression des pairs" peut sembler nous rendre moins enclins à l'abus d'alcool ou de drogues illégales, mais les gens peuvent aussi finir par abuser de ces substances comme un moyen de gérer le stress, en essayant "l'automédication", ou pour s’adapter aux situations sociales (Gunilla Gerland décrit cela dans son autobiographie, « Une personne à part entière »).
· Quel que soit votre point de vue moral sur la prise de drogues illicites, vous devriez être conscient que l'avis médical standard est que quiconque a des niveaux élevés d'anxiété, des tendances à la paranoïa, à la dépression ou tout autre problème mental ou émotionnel (catégorie qui comprend à peu près tout le monde sur le spectre autistique) ne doivent pas prendre de drogues illégales - apparemment cela peut conduire à côté des effets secondaires sérieux et inquiétants comme des épisodes psychotiques (mon sentiment personnel est que mon esprit est assez bizarre comme çà ...). Une personne a indiqué que sur les six personnes avec SA qu'elle connaissait comme ayant essayé différentes drogues dont la marijuana, tous les six ont ressenti des symptômes paranoïaques, dans un cas pendant plusieurs semaines.