Evolutions et limites d'une personne autiste
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
C'est le principe d'une différence neurologique, ou encore culturelle, on s'attend à un certain comportement par défaut d'autrui quand il ou elle nous ressemble. Passer outre demande un effort, quand la proportion de personnes "non conformes" à ces attentes est très faible (<5%). Vu dans l'autre sens, la pression inné est de rentrer dans le moule, ce qui fait partie des causes de crises aspies (à commencer par l'adolescence).
(C'est également la thèse défendue par le professeur E. Ryan, qui a éduqué son fils autiste dans un environnement très différemment culturellement, avec d'excellents résultats).
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Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Intéressant.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
@EnHans : Pour l'instant, sa situation est mieux... Oui je comprends concernant le futur, j'espère que les perspectives seront bonnes pour lui.
@Hafuzel : Dsl pour la longue réponse...
Par ailleurs je questionne (sans remettre en doute) le concept d'inné, du fait que certaines expériences ont constaté la sensibilité d'autistes face au "conditionnement classique" : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7844097 et http://www.indiana.edu/~rcapub/v17n1/27sb.html ... Ils sont donc capables d'intégrer "naturellement" des réflexes suite à un stimulus basique. Et mes observations me laissent penser que c'est aussi le cas pour certains stimuli plus complexes (propres à la vie quotidienne et ses interactions).
Puis je viens d'explorer plusieurs des liens présents dans celui cité précédemment... Les participants ne sont pas tous unanimes sur le sujet, et certains affirment évoluer vers la "normalité" jusqu'à devenir indécelables : viewtopic.php?p=369239#p369239
Je cite, de surcroît (https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... e-monde-22) :
La "nécessité" de s'intégrer (pour des raisons économiques, professionnelles...), la peur de l'exclusion etc, sont tout autant de raisons pouvant motiver un acte dont on est capable, mais à contrecoeur.
Moi aussi je suis souvent en mode survie, par rapport à des choses simples et naturelles pour autrui. Du coup, j'ai des périodes importantes d'isolement (mais le reste du temps, ça va je ne parais pas trop bizarre (par compensation ?) je n'ai pas effectué de démarche de diag, je précise).
Après... si Josef Schovanec vit toujours ces difficultés là, d'autres moins connus sont apparemment parvenus à les minimiser (et ne plus tellement en patir).
@Hafuzel : Dsl pour la longue réponse...
Il ne me paraît pas impossible, même si fatigant, d'être capable d'obtenir un taux de réussite élevé en terme de compréhension du second degré (pour un ordinateur, l'émulation d'un système non compatible est possible mais coûteux en "énergie"...). Quant à tomber 100% juste : même les NT sont faillibles, se trompent assez régulièrement quant à l'interprétation d'intentions (c'est un euphémisme !).Puisque tu ne sais pas détecter le second degré, l'humour, l'implicite, (à différents degrés selon les personnes, mais quand même, c'est prégnant dans l'autisme) tu auras beau t'entrainer des milliards de fois, tu ne pourras jamais tomber juste à chaque fois, puisque tu useras de stratégies qui par définition ne font pas appel à l'inné. Et à la fin de la journée, tu es juste usée d'avoir fait tout ça.
Par ailleurs je questionne (sans remettre en doute) le concept d'inné, du fait que certaines expériences ont constaté la sensibilité d'autistes face au "conditionnement classique" : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7844097 et http://www.indiana.edu/~rcapub/v17n1/27sb.html ... Ils sont donc capables d'intégrer "naturellement" des réflexes suite à un stimulus basique. Et mes observations me laissent penser que c'est aussi le cas pour certains stimuli plus complexes (propres à la vie quotidienne et ses interactions).
Puis je viens d'explorer plusieurs des liens présents dans celui cité précédemment... Les participants ne sont pas tous unanimes sur le sujet, et certains affirment évoluer vers la "normalité" jusqu'à devenir indécelables : viewtopic.php?p=369239#p369239
Je cite, de surcroît (https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... e-monde-22) :
D'où l'objet de mon topic sur l'évolutivité.Sans donner l'impression que la régression des compétences qui accompagnent l'autisme acquis ou le fait de "sortir de l'autisme" est généralisable à tous les autistes, il existe de plus en plus de données de recherche indiquant que l'autisme n'est pas inné ou permanent pour tous. De tels sentiments peuvent avoir de profondes implications lorsqu'il s'agit de plusieurs questions importantes, notamment la recherche continue de marqueurs comportementaux et biologiques précoces de l'autisme 55 et la nécessité d'étudier plus avant ce qu'il advient de l'expression de l'autisme à l'âge moyen et avancé 56. Les voix de plus en plus véhémentes du spectre autistique qui parlent de l'autisme en tant qu'identité 57, au-delà d'un simple diagnostic clinique, seront sans aucun doute affectées par les discussions sur le fait que l'autisme n'est pas inné et/ou ne dure pas toute la vie pour tous.
Quand je bossais en "milieu normal" (juste quelques jours/semaines), d'autres travailleurs me disaient pareil, ne s'entendaient pas avec leurs collègues, et ajoutaient qu'ils n'avaient pas le choix. J'en connais qui en ont fait des burn-out, et sont aujourd'hui en arrêt, ou retraite.Pour quoi au final ? Passer inaperçu au milieu de gens avec lesquels tu n'as pas envie d'être ?
La "nécessité" de s'intégrer (pour des raisons économiques, professionnelles...), la peur de l'exclusion etc, sont tout autant de raisons pouvant motiver un acte dont on est capable, mais à contrecoeur.
Moi aussi je suis souvent en mode survie, par rapport à des choses simples et naturelles pour autrui. Du coup, j'ai des périodes importantes d'isolement (mais le reste du temps, ça va je ne parais pas trop bizarre (par compensation ?) je n'ai pas effectué de démarche de diag, je précise).
La première fois que je l'ai "vu", ce dont il parlait me faisait sens. Je me concentrais plus sur ses paroles que sur son intonation/voix, alors je n'ai pas trouvé son expression si déroutante... (Quelques années plus tard j'ai commandé ses ouvrages)Si tu as lu les ouvrages de Josef Schovanec, tu dois savoir que bien qu'il ait un humour formidable, il est "très autiste" par ailleurs. Il a des particularités sensorielles très fortes, il est épuisé après ses conférences, il a raté tous ces entretiens d'embauche, il a des difficultés praxiques, vit souvent dans une grande anxiété, et n'aime aucune norme sociétale standard (il suffit de lire Je suis à l'Est, où il parle de ses années à Sciences Po).
Si tu lui adresses la parole, il n'a pas un comportement "standard" non plus
Après... si Josef Schovanec vit toujours ces difficultés là, d'autres moins connus sont apparemment parvenus à les minimiser (et ne plus tellement en patir).
Modifié en dernier par rauw le vendredi 6 décembre 2019 à 17:26, modifié 1 fois.
2015 : Aucune démarche
2018 : Étiqueté schizophrène
2021 : Diag "oral" (non officiel, plutôt suspicion) TSA/aspie par un neuropsy, pas sûr de vouloir confirmer par un test
2024 : Diag par une psychiatre, et neuropsy (toujours sans test...)
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Bonsoir @cléa, oui ne t'en fais pas, c'est ce que je voulais : que vous témoigniez de votre vécu personnel ou de vos réflexions, idées, voire désaccords. Cela me permet également d'éclaircir certaines zones d'ombre dans mon esprit.Bonjour @rauw
Il s'agit ici de ma réponse personnelle vu que tous sont différents. Me concernant, j'ai l'impression que mon évolution est davantage imitative / adaptative que croissance.
Lorsque j'avais 20 ans, j'étais parfois comparée à une enfant de 10/11 ans.
J'ai le sentiment d'avoir compensé ce comportement perçu comme enfantin et gauche entre en plus de 10 ans.
Sauf qu'aujourd'hui, on m'accorderait 20 ans "d'attitude" mais ça me va.
Je l'ignorais et ai souvent souffert de ces adaptations souvent forcées mais d'un côté, cela m'a permis une certaine intégration et davantage d'assurance dans mon rapport aux autres.
Cependant, après tout cela, relâcher le stress des attentes sociales et laisser aller le comportement naturel et ses "bizarreries" enfin sans culpabilité est vraiment libérateur.
J'ajoute : Ma fille n'a pas encore les mots pour définir comment elle s'adapte mais elle me dit être moins envahie d'un stress qui l'enfermait depuis qu'elle ose sortir ce qui l'irrite ou l'amuse.
C'est clair niveau maturité.... Moi aussi, à 18 ans j'avais encore la mentalité "12 ans" Puis ça a commencé à s'arranger vers 25, et maintenant j'ai l'impression d'une évolution "exponentielle" malgré des phases/détails d'immaturité qui subsistent encore. Mais "ça va".
Par rapport aux adaptations, je dirais que se confronter à cette réalité a aidé et augmenté ma capacité de résilience... Bien que certaines limites subsistent (et que je ne pense pas dépasser).
Il y a sur ce forum un article sur le premier patient Asperger (ou Kanner) moderne, D. Triplett, exprimant qu il est tres largement sorti des "criteres de diagnostic".
Cela prouve a la fois que les Asperger apprennent des trucs, et que les neurotypiques non, puisqu ils ne se rendent pas comptent que la condition est toujours là, sous cette couche d apprentissages.
Ok, je me renseignerai.(C'est également la thèse défendue par le professeur E. Ryan, qui a éduqué son fils autiste dans un environnement très différemment culturellement, avec d'excellents résultats).
Parfois je songe à cette capacité à faire illusion, où les autres ne voient rien (*), ne se rendent pas compte des différences fondamentales qui nous séparent. C'est assez fou, je trouve... En même temps ils ne lisent pas dans nos pensées, cependant le décalage est présent et on le ressent (je dis "on", mais je parle de moi).
(*) Ils auront tendance à se focaliser sur certains types de stéréotypies, expressions corporelles/faciales... Du coup les autres types attirent moins l'attention.
Modifié en dernier par rauw le vendredi 6 décembre 2019 à 17:31, modifié 1 fois.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Il ne faut pas y voir "une capacité", l'aveuglement est dans le regard d'autrui, pas dans les "capacités de camouflage" (les personnes attentives aux différences, à commencer par les psychologues spécialisés, le voient très bien).
C'est un phénomène qu'il est facile de se constater dans d'autres circonstances.
Par exemple, rendez-vous en hiver dans un petit commerce de proximité sans manteau ni sac à dos. Au bout d'une dizaine de minutes, je prends le pari que quelqu'un vous aura pris pour un employé et demandé un service. Sans que vous n'ayez rien fait pour cela, simplement en plaquant une ligne de lecture interne.
(Ca m'est arrivé personnellement un nombre de fois incalculable).
C'est la même chose pour l'autisme.
C'est un phénomène qu'il est facile de se constater dans d'autres circonstances.
Par exemple, rendez-vous en hiver dans un petit commerce de proximité sans manteau ni sac à dos. Au bout d'une dizaine de minutes, je prends le pari que quelqu'un vous aura pris pour un employé et demandé un service. Sans que vous n'ayez rien fait pour cela, simplement en plaquant une ligne de lecture interne.
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Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Je n'ai pas suivi ces théories sur le fait de sortir de l'autisme - mais l'autisme étant un spectre, il faudrait d'abord définir ce qu'on appelle exactement "sortir des standards" : peut-être s'agit-il de personnes qui ont des traits autistiques mais ne seraient pas diagnostiquées adultes, parce qu'elles ont appris à compenser, ou sont évitantes de situations difficiles à gérer.
Je pense aux études sur les "baby sibs" : les enfants d'une fratrie où un aîné a été diagnostiqué autiste ont plus de chances d'être diagnostiqués autistes, mais peuvent être sur le spectre élargi.
Je voulais remarquer, un peu comme l'ont dit @hazufel et @Benoit, qu'on peut penser ou croire être bien intégré et parvenir à dissimuler ses particularités, et ne pas être objectif sur soi-même.
Depuis le diagnostic, j'ai conscience de difficultés dont je ne m'apercevais pas avant, ou plutôt j'en ai conscience avec une acuité plus proche de la réalité. Ce qui explique selon moi en partie que je sois sortie depuis ce parcours de recherche de diagnostic d'un état de sidération dans lequel je flottais presque en permanence avant.
En revanche, je me croyais nulle, absolument nulle, sur plein de points, et là, c'est souvent un entourage "yaka" qui m'avait persuadée que "je n'avais pas les pieds sur terre". Je n'ai pas fait grand-chose, et en grande partie ça s'est redéfini tout seul. J'ai aussi moins besoin d'être rassurée tout le temps de l'extérieur.
Pour l'humour, on peut avoir un grand sens de l'humour et de l'ironie quand on le pratique (souvent aussi on le partage surtout avec soi-même et les autres n'y comprennent rien), et savoir le déceler chez les personnes qu'on connaît bien, mais être complètement à côté de la plaque quand une personne peu connue (collègue) fait le même humour avec nous.
Edit : je ne comprends pas non plus pourquoi vouloir sortir de l'autisme. C'est une condition neurologique, et en grande partie génétique. On n'est pas autiste pour rien, quand on a un diagnostic c'est que ça se voit, les traits autistiques sont là. Autant apprendre à vivre au mieux avec pour soi, mais vouloir être autre me paraît bien vain.
Je pense aux études sur les "baby sibs" : les enfants d'une fratrie où un aîné a été diagnostiqué autiste ont plus de chances d'être diagnostiqués autistes, mais peuvent être sur le spectre élargi.
Je voulais remarquer, un peu comme l'ont dit @hazufel et @Benoit, qu'on peut penser ou croire être bien intégré et parvenir à dissimuler ses particularités, et ne pas être objectif sur soi-même.
Depuis le diagnostic, j'ai conscience de difficultés dont je ne m'apercevais pas avant, ou plutôt j'en ai conscience avec une acuité plus proche de la réalité. Ce qui explique selon moi en partie que je sois sortie depuis ce parcours de recherche de diagnostic d'un état de sidération dans lequel je flottais presque en permanence avant.
En revanche, je me croyais nulle, absolument nulle, sur plein de points, et là, c'est souvent un entourage "yaka" qui m'avait persuadée que "je n'avais pas les pieds sur terre". Je n'ai pas fait grand-chose, et en grande partie ça s'est redéfini tout seul. J'ai aussi moins besoin d'être rassurée tout le temps de l'extérieur.
Pour l'humour, on peut avoir un grand sens de l'humour et de l'ironie quand on le pratique (souvent aussi on le partage surtout avec soi-même et les autres n'y comprennent rien), et savoir le déceler chez les personnes qu'on connaît bien, mais être complètement à côté de la plaque quand une personne peu connue (collègue) fait le même humour avec nous.
Edit : je ne comprends pas non plus pourquoi vouloir sortir de l'autisme. C'est une condition neurologique, et en grande partie génétique. On n'est pas autiste pour rien, quand on a un diagnostic c'est que ça se voit, les traits autistiques sont là. Autant apprendre à vivre au mieux avec pour soi, mais vouloir être autre me paraît bien vain.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Dans les articles scientifiques à ce sujet c'est simple, c'est sortir au cours de sa vie des critères de diagnostic précisément définis par le DSM-5 (cf. "Sortir des critères" indiqué en page 1 du présent sujet par hazufel: lien vers l'autre sujet). Il semble que ce ne soit pas tellement rare, peut-être de l'ordre de 10% des autistes. C'est relativement nouveau que la recherche explore les limites de "on naît autiste, on meurt autiste" (sortie "issue optimale", et entrée tardive "autisme régressif").
Et c'est plutôt les parents qui peuvent vouloir cette "issue optimale", les intéressés se voient simplement évoluer au cours de leur vie et se sentent intérieurement les mêmes même si les autres ne les identifient plus comme bizarres.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Surtout que les dits standards sociaux sont en partie conditionnés par les cultures locales, pouvant différer selon les endroits. Et effectivement, on n'est pas nécessairement objectif lorsque l'on porte un regard sur soi. J'essaie plutôt de me baser sur les retours d'autrui, en supposant un minimum d'honnêteté dans leurs paroles.
En tout cas je ne pousse quiconque à en "sortir" [...] Mais quand on est isolé, doit tout faire en solo, qu'il n'y a personne pour vraiment épauler, qu'on est littéralement dans une optique de survie... alors pour moi, cela va au-delà d'une question de diag'. Je me dis que je dois apprendre à composer avec ce monde, chercher à comprendre les autres mécanismes, malgré mon fonctionnement natif à l'(ou)est... Plutôt que me renfermer et me conforter dans réclusion, finir dans la marginalisation. Jusqu'à un certain temps, le destin funeste de certains hikikomoris me semblait vraisemblable.Edit : je ne comprends pas non plus pourquoi vouloir sortir de l'autisme. C'est une condition neurologique, et en grande partie génétique. On n'est pas autiste pour rien, quand on a un diagnostic c'est que ça se voit, les traits autistiques sont là. Autant apprendre à vivre au mieux avec pour soi, mais vouloir être autre me paraît bien vain.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Ça me semble important d'insister sur ce point : il n'y a pas de consensus à ce sujet.
Précisément, les personnes qui sont considérées comme sorties des critères de l'autisme ne l'ont pas été (de ce que j'ai pu lire) en restant isolées, mais en en état diagnostiquée tôt et par la suite suivie. Et nombre de professionnels en sont quand même à s'interroger sur la signification de cette sortie des critères...
Est-ce une sortie de l'autisme ? Est-ce la procédure de diagnostic qui serait en cause, à l'entrée ou à la sortie ? Est-ce une sur-évaluation des "apprentissages" effectués lors des thérapies ?
Pour l'instant, ces questions sont ouvertes...
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Il est possible que certains points changent sans que l'on change vraiment.
Je l'ai constaté avec le test Simon Baron-Cohen : Quelques fluctuations à quelques années d'intervalle. Et si je l'avais passé il y a longtemps, l'écart aurait été plus important.
Cependant, il n'y à pas de fossé entre ces différentes réponses.
Je pense que pour beaucoup de gens, il doit s'agir d'adaptations parfois coûteuses et je me demande si lorsque ils seront dans des situations similaires mais différentes de celles qu'ils auront étudiées, ils sauront décrypter l'autre ou se faire comprendre, selon le contexte.
Ça me donne parfois l'impression d'un déguisement avec ce que ça a de pratique et de pesant, lorsque on essaie de mimer la "normalité"
Je l'ai constaté avec le test Simon Baron-Cohen : Quelques fluctuations à quelques années d'intervalle. Et si je l'avais passé il y a longtemps, l'écart aurait été plus important.
Cependant, il n'y à pas de fossé entre ces différentes réponses.
Je pense que pour beaucoup de gens, il doit s'agir d'adaptations parfois coûteuses et je me demande si lorsque ils seront dans des situations similaires mais différentes de celles qu'ils auront étudiées, ils sauront décrypter l'autre ou se faire comprendre, selon le contexte.
Ça me donne parfois l'impression d'un déguisement avec ce que ça a de pratique et de pesant, lorsque on essaie de mimer la "normalité"
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
A ma connaissance toutes les personnes concernées ont eu ce que je qualifierais de "parcours positif".Tugdual a écrit : ↑vendredi 6 décembre 2019 à 22:45Ça me semble important d'insister sur ce point : il n'y a pas de consensus à ce sujet.
Précisément, les personnes qui sont considérées comme sorties des critères de l'autisme ne l'ont pas été (de ce que j'ai pu lire) en restant isolées, mais en en état diagnostiquée tôt et par la suite suivie. Et nombre de professionnels en sont quand même à s'interroger sur la signification de cette sortie des critères...
Est-ce une sortie de l'autisme ? Est-ce la procédure de diagnostic qui serait en cause, à l'entrée ou à la sortie ? Est-ce une sur-évaluation des "apprentissages" effectués lors des thérapies ?
Pour l'instant, ces questions sont ouvertes...
Aucune n a eu un "accompagnement" visant a lui expliquer qu etre autiste etait sa faute, et qu elle n avait au a faire les efforts pour en sortir et avoir un parcours pas du tout positif.
Je ne dis pas qu il y a causalité, enfin si, c est exactement ce que je dis. Promettre aux autistes une vie de merde comme beaucoup d accompagnants franchouillards le font, c est hors de propos.
Et plus spécialement vouloir séparer la "sortie de l autisme" de l amélioration des conditions de vie de la personne, je trouve ca complètement illogique, et complètement representatif de nombreux intervenants.
Il est loin le temps où au sortir des conférences on concluait sur le droit des autistes au bonheur.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Illogique de séparer ou d'associer ? Parce que s'il est illogique de séparer, ça voudrait dire que l'amélioration des conditions de vie serait limite indissociable de la sortie de l'autisme (ce que je pense erroné, puisqu'on peut les améliorer tout en conservant chaque trait de son TSA, par une meilleure prise en charge par exemple, un changement d'environnement, ou une aide extérieure).
Modifié en dernier par rauw le samedi 7 décembre 2019 à 10:46, modifié 1 fois.
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Je me posais justement la question de l'évolution et de la plasticité cérébrale. Je suis convaincue qu'un autiste peut évoluer et même voir sa perception des choses modifiées, j'en suis la preuve vivante : il y a quelques années je ne comprenais rien au second degré, l'ironie etc. Je restais complètement de marbre devant des sketchs ou films qui semblaient faire rire les autres personnes de mon âge. J'ai décidé de m'entraîner à comprendre les mécanismes qui régissent ce type d'humour, à grands coups de lecture, prises de notes, observations. 2-3 ans plus tard, j'étais capable de comprendre 90% des échanges abstraits (et y ai pris énormément goût). Par curiosité j'ai revisionné les fameux sketchs qui me laissaient complètement indifférente auparavant, et j'ai été très surprise d'être vraiment morte de rire devant. C'est comme si en fait il me manquait une clé de compréhension avant, et qu'à force d'entraînement mon cerveau avait débloqué une nouvelle façon d'interpréter les choses.
En revanche j'ai beau faire des efforts pour m'améliorer dans la compréhension d'autres choses, j'y arrive beaucoup moins. J'ai toujours énormément de mal au niveau de la lecture des émotions du visage par exemple, j'ai beau m'entraîner, y a pas grand changement.
La question de la plasticité cérébrale est très vaste, je ne sais pas si on est soumis aux mêmes limites que les neurotypiques etc. Le sujet m'intéresse beaucoup donc je suis ce fil. Pour résumer je pense tout à fait qu'un autiste peut évoluer s'il a un environnement favorable : des personnes qui peuvent lui expliquer ou avec qui s'entraîner, et surtout un attrait pour comprendre les choses qui lui échappent.
Edit : pour ce qui est de la "sortie" de l'autisme. Je pense qu'il ne s'agit pas vraiment d'une "sortie" de l'autisme mais plutôt d'une atténuation telle des "symptômes" que ça rend l'évaluation difficile. Ca ne veut pas pour autant dire qu'on "devient" neurotypique. On m'a fait remarquer que j'étais dans une situation similaire à celle de Hugo Horiot : plus jeune l'autisme se "voyait" sur moi apparemment (expression faciale, démarche, attitude) et maintenant les choses atypiques qui demeurent sont plus perçues comme un trait de caractère que comme des "symptômes". Réussir à mieux camoufler ses manies, obsessions, angoisses ou pensées socialement inappropriées par certains ne veut pas dire que ça n'existe pas dans notre perception. Daniel Tammet qui a été diagnostiqué par Baron-Cohen a connu qqc de similaire il me semble : il ne cochait plus suffisamment de cases pour être diagnostiqué autiste d'après une batterie d'évaluation, il n'empêche que Baron-Cohen a quand même validé l'autisme pour lui car il a considéré que même si ça ne se voyait plus aujourd'hui, le fonctionnement autistique "interne" demeurait.
En revanche j'ai beau faire des efforts pour m'améliorer dans la compréhension d'autres choses, j'y arrive beaucoup moins. J'ai toujours énormément de mal au niveau de la lecture des émotions du visage par exemple, j'ai beau m'entraîner, y a pas grand changement.
La question de la plasticité cérébrale est très vaste, je ne sais pas si on est soumis aux mêmes limites que les neurotypiques etc. Le sujet m'intéresse beaucoup donc je suis ce fil. Pour résumer je pense tout à fait qu'un autiste peut évoluer s'il a un environnement favorable : des personnes qui peuvent lui expliquer ou avec qui s'entraîner, et surtout un attrait pour comprendre les choses qui lui échappent.
Edit : pour ce qui est de la "sortie" de l'autisme. Je pense qu'il ne s'agit pas vraiment d'une "sortie" de l'autisme mais plutôt d'une atténuation telle des "symptômes" que ça rend l'évaluation difficile. Ca ne veut pas pour autant dire qu'on "devient" neurotypique. On m'a fait remarquer que j'étais dans une situation similaire à celle de Hugo Horiot : plus jeune l'autisme se "voyait" sur moi apparemment (expression faciale, démarche, attitude) et maintenant les choses atypiques qui demeurent sont plus perçues comme un trait de caractère que comme des "symptômes". Réussir à mieux camoufler ses manies, obsessions, angoisses ou pensées socialement inappropriées par certains ne veut pas dire que ça n'existe pas dans notre perception. Daniel Tammet qui a été diagnostiqué par Baron-Cohen a connu qqc de similaire il me semble : il ne cochait plus suffisamment de cases pour être diagnostiqué autiste d'après une batterie d'évaluation, il n'empêche que Baron-Cohen a quand même validé l'autisme pour lui car il a considéré que même si ça ne se voyait plus aujourd'hui, le fonctionnement autistique "interne" demeurait.
Diagnostiquée autiste en 2018
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- Enregistré le : samedi 21 mars 2015 à 13:38
Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
Merci de le préciser, ce n'était pas clair me concernant. La question reste donc ouverte...Ça me semble important d'insister sur ce point : il n'y a pas de consensus à ce sujet.
Merci pour le témoignage.Je me posais justement la question de l'évolution et de la plasticité cérébrale. Je suis convaincue qu'un autiste peut évoluer et même voir sa perception des choses modifiées, j'en suis la preuve vivante : il y a quelques années je ne comprenais rien au second degré, l'ironie etc. Je restais complètement de marbre devant des sketchs ou films qui semblaient faire rire les autres personnes de mon âge. J'ai décidé de m'entraîner à comprendre les mécanismes qui régissent ce type d'humour, à grands coups de lecture, prises de notes, observations. 2-3 ans plus tard, j'étais capable de comprendre 90% des échanges abstraits (et y ai pris énormément goût). Par curiosité j'ai revisionné les fameux sketchs qui me laissaient complètement indifférente auparavant, et j'ai été très surprise d'être vraiment morte de rire devant. C'est comme si en fait il me manquait une clé de compréhension avant, et qu'à force d'entraînement mon cerveau avait débloqué une nouvelle façon d'interpréter les choses.
En revanche j'ai beau faire des efforts pour m'améliorer dans la compréhension d'autres choses, j'y arrive beaucoup moins. J'ai toujours énormément de mal au niveau de la lecture des émotions du visage par exemple, j'ai beau m'entraîner, y a pas grand changement.
La question de la plasticité cérébrale est très vaste, je ne sais pas si on est soumis aux mêmes limites que les neurotypiques etc. Le sujet m'intéresse beaucoup donc je suis ce fil. Pour résumer je pense tout à fait qu'un autiste peut évoluer s'il a un environnement favorable : des personnes qui peuvent lui expliquer ou avec qui s'entraîner, et surtout un attrait pour comprendre les choses qui lui échappent.
Edit : pour ce qui est de la "sortie" de l'autisme. Je pense qu'il ne s'agit pas vraiment d'une "sortie" de l'autisme mais plutôt d'une atténuation telle des "symptômes" que ça rend l'évaluation difficile. Ca ne veut pas pour autant dire qu'on "devient" neurotypique. On m'a fait remarquer que j'étais dans une situation similaire à celle de Hugo Horiot : plus jeune l'autisme se "voyait" sur moi apparemment (expression faciale, démarche, attitude) et maintenant les choses atypiques qui demeurent sont plus perçues comme un trait de caractère que comme des "symptômes". Réussir à mieux camoufler ses manies, obsessions, angoisses ou pensées socialement inappropriées par certains ne veut pas dire que ça n'existe pas dans notre perception. Daniel Tammet qui a été diagnostiqué par Baron-Cohen a connu qqc de similaire il me semble : il ne cochait plus suffisamment de cases pour être diagnostiqué autiste d'après une batterie d'évaluation, il n'empêche que Baron-Cohen a quand même validé l'autisme pour lui car il a considéré que même si ça ne se voyait plus aujourd'hui, le fonctionnement autistique "interne" demeurait.
Avant de poster ce sujet, je pensais au fait que des personnes touchées par le TSA pourraient être susceptibles d'améliorer certaines perceptions (comme l'humour) plus que d'autres (telle que la lecture des émotions). * Ca pourrait être l'inverse * ... Mais que cela varierait donc selon les individus.
Et que certaines pourraient cumuler ces prédispositions, et donc être capables de surmonter chacune des difficultés (liées au TSA) qu'il éprouvait.
Oui je pense aussi que l'attrait et la volonté de comprendre sont importants. Et je suis d'accord concernant la "sortie" (j'ai réutilisé le terme parce qu'un intervenant l'avait employé, pour moi il s'agirait d'adaptation).
Edit : Du coup, je "crois" (ce qui n'a donc aucune valeur scientifique) que les autistes ne sont pas "plus limités" que les NT.
2015 : Aucune démarche
2018 : Étiqueté schizophrène
2021 : Diag "oral" (non officiel, plutôt suspicion) TSA/aspie par un neuropsy, pas sûr de vouloir confirmer par un test
2024 : Diag par une psychiatre, et neuropsy (toujours sans test...)
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2021 : Diag "oral" (non officiel, plutôt suspicion) TSA/aspie par un neuropsy, pas sûr de vouloir confirmer par un test
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Re: Evolutions et limites d'une personne autiste
raw a écrit : Avant de poster ce sujet, je pensais au fait que des personnes touchées par le TSA pourraient être susceptibles d'améliorer certaines perceptions (comme l'humour) plus que d'autres (telle que la lecture des émotions). * Ca pourrait être l'inverse * ... Mais que cela varierait donc selon les individus.
Et que certaines pourraient cumuler ces prédispositions, et donc être capables de surmonter chacune des difficultés (liées au TSA) qu'il éprouvait.
Oui je pense aussi que l'attrait et la volonté de comprendre sont importants. Et je suis d'accord concernant la "sortie" (j'ai réutilisé le terme parce qu'un intervenant l'avait employé, pour moi il s'agirait d'adaptation).
Edit : Du coup, je "crois" (ce qui n'a donc aucune valeur scientifique) que les autistes ne sont pas "plus limités" que les NT.
Être en situation de handicap, indique que si, les autistes sont plus limités que les non autistes, pour ce qui catégorise leur autisme.
S’il ne s’agissait que de faire des efforts, il n’y aurait aucun autiste sans emploi, en souffrance, en détresse, sans domicile, interné, mis sous camisole chimique, sous anxiolytiques, etc.
Penser que ceux qui sont dans ces catégories sont juste des autistes qui ne font pas d’efforts est faux et injuste.
Je trouve le raccourci très dangereux.
TSA