les bus, le grand piège, une fois monté ;
j'ai l'impression que la plupart des chauffeurs apprécient qu'on les salue en montant, mais qu'ils sont dérangés si on leur dit vraiment bonjour. Une nuance d'équilibriste quasiment impossible.
Ensuite, devoir suivre le parcours d'une façon informée, sans se laisser capter par le paysage des vitres, car je ne connais pas le chemin (la plupart du temps) et pas question de laisser passer l'arrêt - je n'ai en général que peu d'amour propre, mais un telle bévue serait un telle honte que je ne l'imagine pas ne pas me stigmatiser aux yeux de tout autrui…
Sans compter l'embarras de devoir marcher en sens inverse, et l'absurdité d'un tel retard, affronter un trottoir qui aurait dû ne pas connaître mes pas… …
Or, j'ai toujours aussi l'impression que les chauffeurs détestent ceux par qui la petite lumière rouge s'allume. Je guette si une personne se trouve susceptible de me devancer du geste, sinon je me rends vaillant (en respirant ?) et fais semblant d'être celui qui ne cherche pas à être super naturel en approchant du bouton son doigt fixe.
Il arrive quelques chauffeurs sympathiques à qui l'on peut demander un peu d'aide pour se repérer, mais le ridicule est si vite présent dans l'espace (la résonance ?) d'un bus.
A Paris, en outre, il me semble que l'on est dans les bus plus égoïste que dans la rue, et beaucoup plus quand dans le métro (bon, je suis désormais à vélo).
Pourtant, le ridicule en général je n'en ai pas grand chose à faire - et d'ailleurs, chose curieuse, les cars fournissent carrément un monde à l'opposé, un confort d'une presque volupté dans la durée et la protection, le voyage, le voyage, le voyage (?)