vos "bugs" sociaux !

[PaterFamilias]

J'ai trouvé la parade : comme personne ne répond, c'est que visiblement personne n'en prend donc je réponds "apparemment, personne n'en veut". Et hop, je réponds à la question tout en restant logique avec moi-même !

Joli ! Je note

[FidjiTiwi]

C'est pour éviter ça qu'en classe j'ai remplacé le "tout le monde a fini ?" par "qui a encore besoin de temps ?". Franchement qui peut répondre à "tout le monde a fini ?"

[Fift]

Ex-petit bug léger, qui m'est revenu en tête : jusqu'à l'âge de 25 ans environ, je traversais systématiquement au feu vert piétons.
Où est le problème me direz-vous ?

Bah, le problème, c'est que je traversais même lorsque ce n'était pas la bonne direction : à partir du moment où le feu piétons était vert quelque part, il FALLAIT que je traverse.

[Ogam]

Tant que j'y pense, deux "bugs sociaux" étant enfant.
En CE2, on avait à notre disposition une feuille d'arbre, un crayon à papier et une feuille blanche.
L'enseignante nous demande de reproduire le plus fidèlement possible la feuille d'arbre. Qu'est-ce que je fais sachant que j'ai
deux mains gauches et que je n'avais pas la motivation de faire une oeuvre d'art : j'ai pris la feuille d'arbre et j'ai dessiné le contours
sur la feuille blanche. L'enseignante était impressionnée car cela faisait vraiment très réaliste . Malheureusement, ma voisine Adeline
m'a cafté en me disant que j'avais triché en dessinant le contours (alors que je n'avais fait que suivre la consigne).
L'enseignante a ri en disant que c'était très bien pensé (et la consigne n'était pas suffisamment explicite). La nouvelle consigne était vous dessinerez le contours de la feuille d'arbre sans avoir à reproduire le contours de manière directe.

Autre bug : je devais faire signer mon bulletin de note à mes parents et j'étais chez une tante à ma mère pendant toutes les vacances. Pour éviter que mes parents oublient de signer le bulletin (alors que j'avais de bonnes notes), j'avais signé à leur place (j'avais signé du nom de famille que l'on retrouve sur les cartes postales) et lors du lundi de la rentrée, je montre tout fier le bulletin de note. Le professeur, hilare me dit : << Oh, je vois que tu sais signer mais tu demanderas à tes parents de signer ton bulletin pour demain >>. Je me disais << mon maître est trop fort, comment il a fait pour deviner >>. Mes parents ont pleuré de rire le soir même en m'expliquant le pourquoi du comment.

[Lilas]

Mes parents ont pleuré de rire le soir même en m'expliquant le pourquoi du comment.

Et c'était quoi le pourquoi du comment ?

[EnHans]

en m'expliquant le pourquoi du comment.

Oui, c'était quoi ? J'ai tenté d'apprendre à mes enfants à imiter la mienne (en cas d'oubli, ça peut être utile et j'ai confiance en eux, ils sont pas du genre à cacher quoi que ce soit dans le sens où ils préféreront assumer une connerie que la cacher, enfin normalement...) mais c'est tremblotant, on voit que c'est une imitation. Ils devraient aller plus vite mais ce n'est pas si simple !

[Ogam]

En fait, ils m'ont présenté les deux signatures sur une feuille et m'ont indiqué leurs fonctions :

• la première (à savoir celle que j'avais utilisée) servait à signer les cartes postales. C'est d'ailleurs pour cela que mon instituteur avait reconnu la supercherie.

• La deuxième (celle qui aurait due être utilisée pour signer le bulletin de note) était la signature utilisée pour signer les documents officiels (chéques mais aussi bulletin des notes.

J'ai ainsi pu comprendre mon erreur et lorsque j'ai du signer moi-même le bulletin de notes en CM2, je me suis entraîné sur un cahier de brouillon à faire la deuxième signature pour atteindre la même signature que mon père (comme cela je ne me faisais plus avoir). Cependant, cela a été la seule fois ou j'ai imité la signature de mon père (car mauvaises notes en français).

[PaterFamilias]

Franchement qui peut répondre à "tout le monde a fini ?"

Seulement quelqu'un qui n'a pas fini. La réponse à cette question ne peut donc être que 'non', ou pas de réponse. Mais jamais 'oui'.
La vache ! J'ai réussi à expliquer ça sans passer pour un taré, et, en plus, il y a des gens qui ont déjà vécu la même chose.
C'est top !

[AlexKain]

Ex-petit bug léger, qui m'est revenu en tête : jusqu'à l'âge de 25 ans environ, je traversais systématiquement au feu vert piétons.
Où est le problème me direz-vous ?

Bah, le problème, c'est que je traversais même lorsque ce n'était pas la bonne direction : à partir du moment où le feu piétons était vert quelque part, il FALLAIT que je traverse.

Moi c'est pas tout à fait ça, mais j'ai du mal avec les carrefours et les feux quand je suis à pied. Je déteste attendre à un feu ou à un passage piéton, ce n'est pas facile à expliquer ni logique, je sais pas, encore plus lorsque tous les feux sont rouges (voitures & piétons) et qu'on ne sait pas lequel va passer vert (est-ce que je prends le risque de traverser en espérant avoir le temps avant que le feu véhicule passent vert ou en espérant que ce soit celui piéton qui passe vert ou j'attends, mais dans ce cas-là si le feu piéton passe vert j'ai l'impression de paraître bête d'avoir attendu ; je sais qu'on peut souvent essayer de regarder où en sont les feux des autres routes pour savoir car tout est lié, mais parfois on ne peut avoir une vue facile sur eux pour avoir l'information).
De fait, j'évite alors de traverser à cet endroit et continue mon chemin, même si ça doit me faire faire un détour, afin d'éviter de m'arrêter et pouvoir continuer de marcher, en espérant trouver un moment plus opportun ailleurs.

Idem pour les passages piétons, je vais m'en approcher en regardant la route de chaque côté et si je vois que des voitures arrivent et bien je bifurque que légèrement et continue mon chemin jusqu'au prochain. Ou alors je ralentis, sans m'arrêter complétement, afin que les voitures puissent passer avant que j'atteigne le passage piéton et que je puisse traverser ensuite. Je ne veux pas me retrouver arrêter et dans l’expectative, sans savoir si la voiture va s'arrêter ou non, si je vais pouvoir passer, si je dois "forcer" ou non pour que les voitures s'arrêtent, etc... Donc je préfère quand tout est libre et que je n'ai pas à penser à tout ça, c'est bien plus simple, même si là aussi parfois ça me repousse d'un passage piéton la traversée.

[Clovis]

Je fais(ais) pareil.

Avec le temps j'ai pris de l'assurance et je m'impose parfois aux passages piétons aux chauffards indélicats pour les forcer à s'arrêter.

Mais pour ça il faut que je sois en forme... Quand je suis "sensoriellement submergé" (et déboussolé) j'ai du mal à tout coordonner (regarder à droite, à gauche, estimer si j'ai le temps de passer, ne pas trébucher, faire un geste à destination de l'automobiliste...). En rentrant du travail j'ai avant chez moi une longue rue passante qui m'offre 6 passages piétons possibles... J'ai l'embarras du choix mais souvent je ne me résous à affronter la circulation qu'au dernier.

Pendant mes premières années en ville je n'empruntais pas les passages piétons si ça me mettait en situation de faire arrêter un conducteur. Je savais qu'il me faudrait lui manifester ma reconnaissance de ne pas m'avoir écrasé par un geste, un regard... Ça me paraissait insurmontable (aujourd'hui ça peut aller, sauf si vraiment je suis réfugié au fond de ma bulle).

Un peu dans le même genre j'avais du mal avec le fait de faire signe aux chauffeurs de bus pour qu'ils me récupèrent à un arrêt (de plus j'avais du mal à gérer le combo : monter, regarder et saluer le chauffeur en sachant que mes lèvres bougeraient mais que le son ne sortirait sans doute pas, valider mon titre de transport, regarder où aller me placer dans le bus... Avec 15 ans d'expérience ça s'est quand même bien amélioré).

Dans les bus d'ailleurs il m'est assez souvent arrivé de sortir plus loin que prévu parce que je n'arrivais pas à demander à la personne assise à côté de moi de me laisser passer.

Sinon je suis plutôt un type normal.

[Talegan]

les bus, le grand piège, une fois monté ;
j'ai l'impression que la plupart des chauffeurs apprécient qu'on les salue en montant, mais qu'ils sont dérangés si on leur dit vraiment bonjour. Une nuance d'équilibriste quasiment impossible.

Ensuite, devoir suivre le parcours d'une façon informée, sans se laisser capter par le paysage des vitres, car je ne connais pas le chemin (la plupart du temps) et pas question de laisser passer l'arrêt - je n'ai en général que peu d'amour propre, mais un telle bévue serait un telle honte que je ne l'imagine pas ne pas me stigmatiser aux yeux de tout autrui…
Sans compter l'embarras de devoir marcher en sens inverse, et l'absurdité d'un tel retard, affronter un trottoir qui aurait dû ne pas connaître mes pas… …

Or, j'ai toujours aussi l'impression que les chauffeurs détestent ceux par qui la petite lumière rouge s'allume. Je guette si une personne se trouve susceptible de me devancer du geste, sinon je me rends vaillant (en respirant ?) et fais semblant d'être celui qui ne cherche pas à être super naturel en approchant du bouton son doigt fixe.

Pour l'IRL de l'été dernier du coup (au Ground Control) j'étais sorti deux arrêts trop tôt sur la ligne 46, l'état de survigilance ayant infusé des sortes de symétrie dans le nom brouillé des arrêts

Il arrive quelques chauffeurs sympathiques à qui l'on peut demander un peu d'aide pour se repérer, mais le ridicule est si vite présent dans l'espace (la résonance ?) d'un bus. A Paris, en outre, il me semble que l'on est dans les bus plus égoïste que dans la rue, et beaucoup plus quand dans le métro (bon, je suis désormais à vélo).

Pourtant, le ridicule en général je n'en ai pas grand chose à faire - et d'ailleurs, chose curieuse, les cars fournissent carrément un monde à l'opposé, un confort d'une presque volupté dans la durée et la protection, le voyage, le voyage, le voyage (?)

[Lilas]

Puisqu'il est question de bus, je peux me vanter de mon bug, même s' il n'est pas social.
Je rentrais chez moi (en tram-train), mais celui-ci s' arrête un arrêt avant sa destination finale (el la mienne) à cause d'un colis suspect.
Ce n'est pas très grave, je ne suis pas si loin et peux faire le reste du trajet à pieds.
Je suis donc cette idée, mais il commence à pleuvoir alors que je passe devant le 1er arrêt de bus. Je décide donc de changer de plan, et prendre le bus qui va chez moi.
J'attends quelques minutes, un bus arrive, ce n'est pas le bon, mais je vois que sa destination finale est proche de chez moi. Je le prend donc.
Sans demander au chauffeur s' il va bien où je veux. Sans regarder le plan de ligne parce qu'il y a trop de monde autour.
Au début, tout va bien, il part dans la bonne direction. Mais j'ai eu un doute en voyant l'écran des prochains arrêts affichés. En réalité, il passait pas trop loin de chez moi, puis sortait de la ville pour faire toute une boucle et revenir à l'arrêt final pas trop loin non plus.

Pour résumer, j'aurai pu faire 4 choses "intelligentes" :
- faire le trajet à pieds depuis la gare
- attendre le bon bus
- prendre le mauvais bus mais descendre juste avant qu'il ne commence sa boucle
- prendre le mauvais bus et assumer jusqu'au bout en faisant le détour

Eh bien je n'ai rien fait de tout ça : j'ai pris le mauvais bus, j'ai réalisé qu'il faisait un grand détour, je me suis demandé quoi faire, j'ai hésité à descendre mais je suis restée, et puis je me suis dit que j'aurais du descendre, et donc je suis finalement descendue alors qu'il avait commencé son détour et que je ne savais pas vraiment où j'étais, et je suis repartie en arrière sous la pluie en prenant des rues au hasard pour essayer de rentrer chez moi.

[misty]

Il y a une psy qui m'a expliqué que chez les autistes c'est un peu comme si la loi de Murphy était démultipliée: quand tu rencontres un bug ton système plante tellement que tu prends les pires décisions alors qu'en temps normal elles t'auraient semblé irrationnelles.

Ca m'est arrivé un jour où je me suis perdue en ressortant d'un magasin par une porte donnant sur une autre rue: il aurait juste fallu rerentrer dans le magasin (tant que c'était possible), mais au lieu de ça j'ai marché des heures et dû prendre le métro pour rentrer alors que j'étais à 50 mètres de chez moi au départ. Rétrospectivement je pense que c'est lié au manque de perception globale de la situation, et dans ce que tu évoques je trouve ça flagrant puisque chaque décision a plus ou moins de sens quand on l'envisage de manière isolée, mais toutes sont absurdes en considérant le tableau dans son ensemble.

[Clovis]

Je me sens moins seul grâce à vous.

[hazufel]

Ce que tu évoques Lilas m’est arrivé plusieurs fois. De me retrouver dans des situations bien pires, au niveau de chemins à prendre pour finir perdue et marcher des kilomètres ou à la sortie de magasins différentes aussi.
Et comme je ne sais rien reconnaître de la rue et du quartier en global...
Misty, je comprends mieux maintenant ce bug grâce à ce que tu écris parce que je me suis souvent trouvée avec une réponse à mon retour : « mais enfin pourquoi tu as continué et pas fait demi tour, c’était tellement pas logique quand même ! »
« Ben je sais pas, j’arrivais pas à faire autrement... »