Extrait :
Le rapport de la commission dirigée par Robert F. Kennedy Jr, destiné à orienter les politiques de santé des États-Unis concernant les enfants, cite des études qui n’existent pas et attribue à des scientifiques des conclusions qui ne sont pas les leurs.
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Confrontée par les journalistes le 29 mai, la porte-parole de la Maison-Blanche a blâmé des erreurs de mise en page.
Des experts évoquent plutôt un rapport qui semble avoir été écrit, en tout ou en partie, par l’intelligence artificielle (IA): on connaît en effet la tendance des « agents conversationnels » à inventer des sources de toutes pièces. Outre cette mauvaise habitude —que plus de deux années de travail autour des applications comme ChatGPT n’ont pas réussi à éradiquer— l’expert en IA Yuan Luo, de l’Université Northwestern, mentionne comme signaux d’alarme autour de ce rapport « des trous dans les citations, des incohérences factuelles et des conclusions non pertinentes tirées de recherches prises au hasard ».
Interrogé par le quotidien USA Today, Ivan Oransky, co-fondateur du blogue Retraction Watch, qui traque les études retirées des archives des revues scientifiques pour cause d’inconduites ou d’erreurs factuelles, pointe lui aussi l’IA: tous les articles générés par l’IA « ont tendance à halluciner des références » dit-il, en référence au terme « hallucinations » employé abusivement par les informaticiens.
Une version corrigée du rapport a été mise en ligne le 29 mai.