Merci d'avoir fait l'effort de retranscrire.
L'histoire des autres enfants qui souffrent dans la même pièce c'est décidément un sujet important à coté duquel tout le monde passerait sans en réaliser l'importance ; ça a été aussi mon cas (je répète pas c'est dans l'article) et ce simple témoignage me transperce littéralement, ça raisonne parfaitement en moi, comme si c'était, comment dire, la trace mnésique la plus prégnante.
Peut-être par ce que c'était le seul support externe de notre propre souffrance ... ou celle qui traverse le mieux le temps ... peut être par ce qu'on se concentrait sur l'autre pour pas rester en soi ... J'en sais rien, en fait, je sais juste que ça me remue.
Sur le premier point j'ai aussi été malade, très fort, staphylocoque doré, typique des hostos, et ils me laissant découvert, sans drap ni vêtement, pour faire tomber la température ... pas avec des médocs donc!? Mais ça, ça me fait rien d'en parler, je traite de loin, des témoignages comme pour un autre. Mais l'autre enfant qui hurle ... ça me secoue a chaque fois que j'y reviens ...
A y revenir en traitement logique, deux chose me viennent à l'esprit :
1- Le mur sonore. Aucun risque d'entendre celui qui hurle le moins, comme caché derrière celui qui hurle le plus ...
2- La salle de détachement. Idée folle ou pas, je sais pas, mais je vois une préparation ... comme une obligation au détachement par l’insupportable ... comme une aide qui permet de dire ouf si "ça" disparaît. ... et donc nous dedans ... ... comme posé en haut d'une pente glissante ...
/voulaient aussi, ça reste une éventualité ...Nath62 a écrit :pour lesquels les médecins ne pouvaient/savaient rien faire
Imaginez qu'une partie des soignants ont vécu ce qu'on raconte ... accepter de voir la douleur de l'enfant d'aujourd'hui c'est reconnaître ce que eux même ont fait aux enfants d'hier ... c'est pas pour rien si pas mal d'étude constatent une résistance des équipes soignantes ...
Qui peut faire ce métier en pleine conscience?
Il doit pourtant bien être fait