L'emploi où vous vous êtes senti le mieux?

[Alena.L]

Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis la section "Pratique".


Je suis bien consciente qu'il n'y a pas de réponse toute faite à ma vraie question : "Quel est l'emploi le plus adapté pour un aspi?"
Beaucoup trop de facteurs personnels entrent en compte et il est impossible de généraliser..
D'où la reformulation de cette question : " Dans quel type d'emploi, quelle structure, quel domaine, etc.. vous êtes vous sentis le mieux?"

Comme beaucoup de personnes ici, j'ai un parcours professionnel chaotique !
D'autant plus qu'il a été orienté dès le début sur le commerce et la relation-client.. Ce qui n'est pas vraiment l'idéal!
Mais, je me suis aperçue que certaines expériences ont été plus ou moins difficiles à vivre et à gérer. Ce n'était d'ailleurs pas forcément proportionnel à mon intérêt ou à mes capacités pour ces postes. En revanche, cela avait un impact direct sur la durée du contrat que j'étais capable de supporter avant de démissionner..

Personnellement, le poste qui m'a le plus passionnée et où mes compétences ont réellement été reconnues a été Conseiller Funéraire! Oui-oui, je sais, c'est pas banal.. J'avais cette capacité à compatir sincèrement à la détresse des familles tout en étant incapable de sombrer dans le mielleux, etc.. Et comme je suis méthodique (voire trop formelle!!) avec le côté administratif, mon responsable était ravi! Malheureusement, même si les relations avec les familles ne représentaient que 20% du travail, (le reste n'étant que gestion administrative et organisationnelle) elles étaient beaucoup trop sollicitantes.. Le calme ambiant inhérent au job était un vrai soulagement, mais en coulisses les collègues se "déchargent" et là, ça devenait vite insurmontable pour moi.. J'ai quitté, à regret, cet emploi totalement éreintée..

Aujourd'hui je travaille avec mon mari dans un petit commerce. Le côté relationnel est toujours aussi épuisant (il m'arrive même de me dire "oh non" lorsqu'un client pousse la porte !!) mais j'arrive à me ménager des "pauses" régulières dans la journée et dans la semaine pour supporter!!

Et vous??

[Aeliya]

Je ne suis encore qu'étudiante, mais j'ai choisi le milieu artistique.
Dès que j'angoisse ou que je suis dans mes phases de dépression j'ai besoin de créer (court métrages, photos, dessin, bricolage, couture, ...) Alors pouvoir en faire mon métier serait l'idéal. Pour le moment je n'ai aucunement envie de travailler et je me dirige vers un diplôme d'ingénieur "artistique". (Vu que je n'ai aucune difficultés avec les sciences)
Ayant eu pas mal de soucis relationnels avec mes collègues et les clients lors de mes stages (Ils me trouvaient bizarre et préféraient me mettre de coté au lieu de venir me voir) (Puis le client... je suis beaucoup trop franche et directe...)
J'aimerai travailler sans relation au client (une grosse entreprise) où on me donne juste un cahier des charges à remplir et les modifications à faire. Je veux vraiment être autonome et faire mon petit truc dans mon coin. Puis continuer mes courts métrages et mes livres... qui sait... un jour ils seront peut être connus ? (ouiiii j'ai de l'espoir ! :3 )

[Alena.L]

Puis continuer mes courts métrages et mes livres... qui sait... un jour ils seront peut être connus ? (ouiiii j'ai de l'espoir ! :3 )

Garde l'espoir!! Ma tante vient de sortir son premier livre, qui commence à "faire parler", à plus de 50 ans!! Comme quoi, c'est possible..

[Jacline]

Psychologue ! Surtout à la fin de ma carrière... Et surtout dans les réunions avec les équipes éducatives qu'on appelait : "Penser ensemble". J'étais reconnue par la direction, ce qui est un énorme atout pour travailler avec les éducateurs et j'aimais transmettre.
Jacline

[Alena.L]

Psychologue !

C'est un métier que j'aurais adoré faire (et d'ailleurs que je garde dans un coin de ma tête si un jour je décide d'entamer une reconversion ).
Mais est-ce que ce n'est pas difficile à gérer, car on est quand même beaucoup sollicité au niveau relationnel (patients, collègues, réunions, hiérarchie, etc..)?

[Jacline]

Oui, il y a eu des difficultés. J'ai été harcelée par un directeur et j'ai démissionné. Comme c'était un ponte sur la ville où je travaillais. Je n'ai pas été ré-embauché de si tôt...
Le colloque singulier avec les enfants ou les parents, cela allait bien, en général.
Paradoxalement, je crois que je suis faite pour les groupes, à condition de m'y sentir un statut reconnu.
Cela a longtemps été difficile avec les éducateurs. C'était une institution de garçons. Au début j'étais quasiment la seule femme (mises à part les femmes de l'entretien, la cuisine, secrétariat, comptabilité). Les éducateurs étaient plus ou moins machistes (enfin pas tous quand même), plus ou moins anti-psy (ce que je ressens encore souvent sur ce site !) alors c'est difficile. En m'embauchant le directeur m'avait dit : "Vous savez la psy, ça compte pour du beurre." Mais j'avais besoin de beurre dans mes épinards...
J'ai toujours ressenti que j'avais fait le bon choix professionnel pour moi (et pour les autres !).
Jacline

[meï]

je crois que c'etait..agent animalier..a la fac de sciences!
jai du m'occuper d'un élevage de rongeurs (rats et soutris) selon protocole, (preparation des tp aussi etc) et noter les remarques eventuelles etc, tenir un carnet des naissances etc. j etais seule ds le labo, en bas sans fenetres, mais quel plaisir!
après ds le mme boulot (cdd)j'ai du etre agent administratif, je tappais les cours d'ethologie d'uen chercheuse, ca a été jusqu'à c qu'ils me collent une autre agent pour que je lui "apprenne a taper"..(sous entendu pour quand je partirai) et la ca m'a gonflé. je trouvais ça fort...c'etait pas mon boulot. (et cette collègue bien que gentille etc n'etait pas une lumière et je ne susi ps super patiente.)

et puis cette chercheuse s'est mis a me denigrer rapidemnt (je parlais peu, etc.) et j'ai vite compris que elle et mon resp qui etait sympa aussi avant, me prennaient pour une veritable demeurée, (comme d'hab..) et carrement ne viennent mem ps me voir el dernier jour du contrat. rien....c'est pourtant une histoire repetitive.
(cette exp m'a donné "l'envie" de passer mon DAEU, je me suis sentie vraiment "moins que rien" avec eux. )

et aussi aide documentaliste j'ai bcp aimé!! gérer les flux de copies aussi, l'organisation d'un service de repro qu'on amis en place toutes seule avec uen super collèguepour le colege (1000 eleves) et le classement, les prets, les restaurations de bouquins, etc..j'ai bcp aimé..le coté relationnel (garder des classes etc) m'a toujours géné...

j'ai eu d autres experiences, que j'ai bien aimées mais très "dures" sans amenagemnts sur le long terme..peut etre qu'avec ca aurait été mieux. (surement)
(technicien caf je trouvais ca vraiment bien. mais très dur a cause du relationnel et des non dits, des incomprehensions etc..)

[Mars]

..le coté relationnel (garder des classes etc) m'a toujours géné...

Nous sommes au moins deux

Je ne suis pas aspie mais j'ai aimé être documentaliste en CDI de collège et lycée. Ce que j'ai préféré ce sont les tâches techniques (saisie, catalogage) et accompagner les petits groupes d'élèves (J'ai adoré encadrer les TPE). Ce qui m'a coûté c'est la gestion des groupes et les cours devant une classe entière.
C'est prenant ma fille aspie en stage (enfin, pour me donner un coup de main au début des vacances) que je me suis rendue compte qu'elle pigeait tout très vite. Après un master de documentation, elle exerce au centre de doc d'un CRA.

[Francesca]

A ma grande honte ma première et unique expérience du travail s'est terminée très mal. J'avais un contrat d'un an que j'ai terminé mais au prix de ma santé. Je quittais l'univers rassurant de mon lycée calme pour le monde des adultes, le monde extérieur. Ma bulle a éclaté face à des choses, des gens, des expériences que je n'imaginais même pas. Je pensais que les adultes étaient tous plus intelligents que moi, et surtout qu'ils étaient "adultes" et j'ai découvert durant cette année que les adultes n'étaient rien d'autres que des enfants qui avaient grandi et que ce n'était pas parce qu'on devenait majeur que du jour au lendemain tout changeait. J'étais naïve, stupide, idéaliste, peu bavarde mais incapable de comprendre l'hypocrisie sociale. Je ne sais pas tout expliquer ici mais c'était une expérience atroce, d'autant plus que tout changement me perturbe mais il me fallait bien travailler, mes parents ne cessaient de me traiter de fainéante, de ratée déjà parce que je ne trouvais pas assez vite du travail. Et encore je ne vivais plus chez eux. Je n'étais même pas à leur charge. En plus du changement qui me perturbe j'ai peur de la foule, du monde, d'être compressée, du métro et de tous les transports en commun en général au point d'avoir des crises de panique que je devais refouler. J'ai tellement compensé, tellement refoulé tout en moi, tellement fait semblant d'être normale, que quelques jours avant la fin de mon contrat je suis tombée : chute de tension carabinée, incapable de me relever, de penser, de faire quoi que ce soit. Et n'osant pas dire au médecin la vérité sur mes peurs, mes angoisses etc.

Donc depuis j'écris. J'ai déjà été éditée il y a une dizaine d'années mais ça ne m'a pas rapporté grand chose. Maintenant j'ai à nouveau un contrat, mais je sais que j'écris pour moi en réalité, parce que j'aime ça. Encore que pour le moment je n'arrive pas à écrire grand chose parce que ça ne va pas très bien.

Sinon, "si" tout s'était bien passé, si je n'avais pas du compenser, refouler etc. j'aurais bien aimé devenir traductrice littéraire parce que j'étais douée pour les langues et c'est un métier où il n'y a pas de contact humain ou très peu. Mais voilà, on ne fait pas toujours ce qu'on veut.

[Nath62]

Terrible, cette question.

A peu près toujours le même cheminement. Premiers temps difficiles, du mal à faire mon trou et à me fondre dans l'environnement pour le faire oublier. Mais besoin de reconnaissance de mon travail, pas publique, juste par l'employeur. Quand ça fonctionne, hélas, je prends vite des rythmes que les autres ne peuvent ou ne veulent pas suivre ; pas de pause dans la journée, une recherche de la perfection épuisante pour les autres, je ne suis jamais satisfaite et il faut m'arrêter ou que la date butoir soit arrivée pour que je lâche. Dernière partie, toujours en avance le matin.
J'ai adoré mettre en place des systèmes de classement, (ré)organiser les choses, les flux de circulation...
Détesté la réunionite aiguë, les collègues copains qui voudraient tout savoir de toi....

Et ça se termine quasi toujours pareil, je me retrouve la personne de l'entreprise en qui on peut faire confiance, soit ça déplait au collègues, soit à l'employeur quand un client demande à m'avoir moi, au téléphone et pas lui.
Licenciement économique, de la personne essentielle sur laquelle on peut compter même le week end (j'ai honte après coup, d'avoir même accepté de venir une fois par jour le week end m'occuper des animaux de mes anciens employeurs quand ils étaient absents) devient la première virée...

[tulipetulipe]

J'ai essayé différents métiers parce que je cherchais un endroit où je me sentirais bien, en vain. Je pense que l'endroit que j'ai préféré était une petite bibliothèque d'université. Elle était dirigée que par la chef de service qui parlait toujours calmement et doucement et son adjointe. J'étais en contrat d'insertion à mi-temps. J'arrivais dans l'après midi et je finissais la dernière heure de travail seule dans la bibliothèque fermée.Les étudiants universitaires étaient plutôt discrets.J'ai voulu par la suite retravailler en bibliothèque mais cela a été un échec.Je n'avais pas encore compris quels étaient mes problèmes. Plus d'une vingtaine de personnes travaillaient dans cette bibliothèque. Lors des périodes d'ouverture au public, le niveau de bruit en particulier le mercredi ou samedi avec les enfants m'épuisaient totalement.Pendant les périodes de fermeture au public, ce n'était pas mieux, j'avais des collègues qui s'agitaient pour faire diverses choses autour de moi et n'arrêtaient pas de parler que ce soient de banalités quand elles faisaient des tâches routinières ou de discussions liées au travail.Je n'ai pas pu supporter ce que je ressens comme une forte cacophonie.

[Mars]

J'arrivais dans l'après midi et je finissais la dernière heure de travail seule dans la bibliothèque fermée

J'ai particulièrement apprécié l'heure (ou la 1/2 heure) en fin de journée quand tout le monde est parti

[Tugdual]

Zut, ce matin j'ai commencé à répondre,
mais j'ai complètement débordé le sujet de départ,
d'autant que mon parcours professionnel étant
caractérisé par la chance, il ne peut servir d'exemple.
Je transfère donc mon texte dans ma présentation.

Et pour revenir au sujet, je pense qu'il faut :
- travailler dans un domaine qu'on aime;
- privilégier les petites structures;
- avoir des collègues bienveillants.
Pas évident d'avoir tout ça en même temps ...

J'ai envie aussi de dire un mot sur la fameuse "pause-café".
Le premier jour de mon premier travail, sous le coup de la surprise
j'ai balbutié que je ne supportais pas le café pour fuir cette pause.
Grosse punition pour moi qui adore en fait le café ...

Dans mon second job, je me suis apperçu qu'en fait,
il n'y a pas besoin de participer activement à la conversation :
faire acte de présence suffit pour rassurer les autres.
Accessoirement, cela m'a permis d'en apprendre plus
sur les personnes qui parlaient beaucoup lors de ces pauses,
et ainsi de savoir un peu mieux interagir avec elles par la suite.
Le ratio "effort à faire" et "gain social" est donc plutôt favorable.

À noter qu'à une période où je me sentais vraiment bien,
j'ai tenté de me lâcher un peu lors de ces pauses,
de parler des sujets et des thèmes qui m'intéressaient.
Très rapidement, (mais heureusement assez "gentiment"),
on m'a surnommé "Mr Science et Vie" et les gens s'interpellaient
en disant "qu'il ne faut surtout pas aborder tel thème" avec moi ...
J'ai donc fini par revenir au raz des paquerettes ...

PS : à propos de "Mr Science et Vie", il y a une scène qui me fait
sourire jaune dans le film de Klapisch "Les poupées russes" ...

[Lita]

Le seul travail que j'avais trouvé qui m'avait vraiment plu, c'était lorsque j'ai travaillé dans une petite entreprise d'archivage.
C'était de l'intérim.
Au début j'ai dû effectuer des tâches inintéressantes. Mais ensuite, j'ai été amenée à travailler avec un informaticien à qui on avait refourgué un projet empoisonné (qui avait été maintes fois abandonné).
J'ai trouvé génial de travailler en collaboration avec lui.
En premier lieu, j'ai dû classer des cartons et des cartons de documents, et les numériser.
Pendant ce temps là, il s'occupait à créer un logiciel pour traiter les documents.
Ensuite, c'est moi qui l'aiguillait pour améliorer son logiciel.
Il m'a même initié à certaines tâches informatiques qui n'étaient pas de mon ressort. J'adorais, j'étais contente.

Quand tout s'est mis en route, il m'a laissée gérer les 3quarts du projet toute seule, j'étais ravie.
Ca l'arrangeait, il avait d'autres projets à s'occuper.
Mais pour cette raison, je me suis mis à dos certaines personnes qui ne supportaient pas qu'une intérimaire prenne une place telle...
Ces gens se cachaient de moins en moins de faire preuve de mépris envers moi.

Pour ne pas arranger mon cas, je n'ai jamais pris de pauses en commun avec les autres (j'ai essayé, ça m'épuisait littéralement, impossible). Mais personne ne semblait m'en vouloir pour ça.

Finalement, ils ont réussi à mettre dans la tête du patron qu'il fallait une personne qualifiée pour le poste que j'avais.
L'informaticien m'a défendu comme il a pu... Mais au final, en vain.
Progressivement, on a commencé à me déposséder de mon travail. On m'a collée des autres intérimaires dans les pattes (horreur, je l'ai mal vécu), pour que je les forme (ils étaient loin d'être des lumières, c'était à s'en arracher les cheveux), et pour qu'eux restent à leur place. Ensuite mon contrat s'est terminé sans être renouvelé.
Personne n'est venu me dire au revoir le dernier jour de mon contrat. Pas même les personnes à qui je disais bonjour et avec qui j'échangeais quelques mots le matin.
J'ai travaillé 9 mois là-bas.

[meï]

Personne n'est venu me dire au revoir le dernier jour de mon contrat. Pas même les personnes à qui je disais bonjour et avec qui j'échangeais quelques mots le matin.
J'ai travaillé 9 mois là-bas.

voilà...un vécu chez moi, repetitif.(tout comme le "on ma donne des taches que je en suis aps sensée savoir faire" parce que oh ca tombe bien je capte vite (au collège on m'avait aussi donné la gestion inform.des dossiers de 6è, et les dossiers de classes montantes, etc....)et diverses autres choses.mais on a ca d'un coté, et la "bisarerie" de 'lautre ....bref)
on a beau ne ps etre super sociable (avec qui on a ps envie.) ca fait mal quand meme.