Rose a écrit :Que veut faire ta fille comme études?
Parce que je fais partie des gens qui pensent que le travail manuel ne doit pas être dévalorisé. Jo (qui n'a aucun retard mental au contraire) avec son asperger a toujours eu du mal avec les études telles que pratiquées en France. Il a donc après la segpa fait un CAP, puis quelques années après a intégré un cursus (BPREA) de niveau supérieur. Une fois adulte, chacun peut faire ce qu'il veut au niveau études. Arrêter ses études pour aller dans une filière professionnelle ne veut pas dire que ta fille ne fera plus jamais d'études, cela veut dire que maintenant elle fait autre chose et quand elle sera prête elle les reprendra.
Vers quelle filière professionnelle voulaient l'orienter ses profs?
Parce que si j'ai bien compris, là, elle ne fait rien? Et dans un autre lycée? Elle ne peut pas changer? parce que si ses résultats scolaires (au moins à l'écrit, ce qui est le principal en France) sont corrects, le passage en classe supérieure doit avoir lieu, même si les profs disent qu'elle ne peut pas. Tu envoies la copie de son bulletin au rectorat et tu exiges au vu de ses résultats au dessus de la moyenne qu'elle passe en classe supérieure. Cela s'appelle faire appel d'une décision.
Pour le fait de vivre au jour le jour, je comprend bien. Il m'a fallu des années de travail pour arriver à contrôler ces ruminations mentales. (et ce n'est jamais gagné...)
Passes le relais à ton mari un peu.
Je fais aussi partie des gens qui pensent que le travail manuel ne doit pas être dévalorisé, d'ailleurs plusieurs de mes enfants ont suivi l'enseignement professionnel, mais par choix, pas par obligation ni à cause de mauvais résultats. D'ailleurs leurs profs se demandaient pourquoi ils ne poursuivaient pas en générale, un de mes fils par exemple avait 101% en math, il corrigeait le prof, il donnait cours, il corrigeait les évaluations. Mais bon c'était leur rêve d'être l'un cuisinier et l'autre chocolatière, donc voilà, cela ne servait à rien de les obliger à rester en générale. D'ailleurs mon aîné qui est bac +4 regrette de ne pas avoir fait électricien ou mécanicien. Et un autre de mes fils a abandonné en 4ème parce qu'on voulait le mettre de force dans une école pour autistes et maintenant il fait une capacité en droit. Il s'est pris de passion pour le droit.
Les profs voulaient envoyer ma fille dans n'importe quoi mais en professionnelle, ils ont lancé toutes sortes de possibilités (horticulture, cheval, social, arts etc. mais rien de précis), Séverine était bloquée, frustrée. J'ai sincèrement à l'époque essayé de montrer à Séverine tout ce qui pouvait exister en matière d'études, il y a quand même de nombreux bacs pro en France comparé à chez nous où il n'y a que cuisine, mécanique, électricité, menuiserie et travaux de bureau et si on veut autre chose il faut sortir du circuit scolaire.
Pour l'instant elle ne fait pas rien, elle suit les cours de seconde générale via l'équivalent du cned, mais belge. Seulement ces cours sont rédigés pour des adultes en reprise d'études et pas pour des adolescents. Elle comprends, mais c'est très rébarbatif. Mais au moins elle a un certificat de scolarité et la preuve qu'elle est scolarisée auprès d'un organisme officiel, même si pour la France elle n'est plus en obligation scolaire.
Je sais qu'on peut faire appel d'une décision, le directeur et les profs ont même laissé sous entendre qu'en insistant beaucoup, beaucoup, beaucoup elle pourrait passer en seconde, mais de mauvaise grâce de leur part.
Donc maintenant elle suit ses cours de seconde belge et après avoir énormément réfléchi parce qu'elle hésitait : cuisine mais son frère lui a dit que ce n'était pas fait pour elle car elle n'est pas résistante au stress; cgea élevage de chevaux mais pas évident de trouver des débouchés et très physique alors qu'elle est fatigable; commerce parce que justement le stage lui avait bien plu, mais finalement là elle s'est décidée, en discutant avec la famille, en se renseignant, de faire un bac assp pour essayer de devenir aide soignante et d'apprendre l'élevage du cheval via une formation qualifiante mais à côté de ses études, pendant les vacances, parce que le cheval reste sa passion et elle veut apprendre à dresser son poney. Donc hier en fait, elle s'est débloquée par rapport à l'enseignement professionnel.
Mon mari ne comprend rien à nos problèmes, ma fille aînée souffre des mêmes problèmes mais du coup elle n'ose plus demander une évaluation au CRA et donc on se sent tous très isolés parce qu'on a les mêmes problèmes et qu'on tourne en rond.