qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
"il n'est pas impossible" : et oui, mais c'est bien çà.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
[quote="Jean"]Notes prises pour cet intervenant :
Pour Mélanie Klein, la « culpabilité des mères » est considérée comme étant dans l’imaginaire de l’enfant, pas dans la réalité.
Ce qu’on reprochait jusqu’à présent à la psychanalyse, c’était d’être licencieuse. Freud considérait que l’objet de la cure analytique était d’alléger le sentiment de culpabilité.
Quand on parle de la responsabilité de l’autisme, il y a 2, 3 ou même 4 options :
1 – la relation avec la mère, en niant la dimension génétique ;
2 – le choix du sujet [interruptions].
Ce sont des débats à l’intérieur même de la psychanalyse. « Les psychanalystes ne pensent pas dans l’ensemble que l’autisme soit une psychose infantile. »
3 – cause génétique
4 – solution religieuse : qu’est-ce que j’ai fait pour mériter çà ?
Kânner n’était pas psychanalyste, mais psychiatre : il estimait que l’autisme avait une base biologique, mais aussi relationnelle (mère « froide », qui pourrait être un caractère héréditaire).
La notion de mère frigidaire ne se retrouve pas chez Bettelheim.
S’appuyer sur la théorie d’Ericsson ( ?) : défaut du côté de l’enfant.
Le débat est interne à la psychanalyse : la psychanalyse dans l’ensemble reconnaît qu’il peut y avoir une base génétique.
La question est extérieure à çà : voir la trisomie 21. Il y a « un sujet », malgré la cause génétique.
Un certain nombre de parents se sentent culpabilisés : la culpabilité est fondamentale (provient des parents eux-mêmes). Le problème est de faire attention de ne pas l’activer, d’éviter de se faire passer pour un persécuteur, dans le cadre du transfert.
C’est un risque du rapport du soignant par rapport à sa propre culpabilité, et cela se retrouve chez tous les soignants [quelle que soit leur idéologie].
Les parents racontent leur parcours, sans diagnostic. C’est une énigme de l’enfant homme. Le diagnostic, la « nomination » a un effet apaisant.
[/
On ne peut être plus clair Jean, je suis épatée par la patience de celui qui a pris des notes aussi scientifiques !
Pour Mélanie Klein, la « culpabilité des mères » est considérée comme étant dans l’imaginaire de l’enfant, pas dans la réalité.
Ce qu’on reprochait jusqu’à présent à la psychanalyse, c’était d’être licencieuse. Freud considérait que l’objet de la cure analytique était d’alléger le sentiment de culpabilité.
Quand on parle de la responsabilité de l’autisme, il y a 2, 3 ou même 4 options :
1 – la relation avec la mère, en niant la dimension génétique ;
2 – le choix du sujet [interruptions].
Ce sont des débats à l’intérieur même de la psychanalyse. « Les psychanalystes ne pensent pas dans l’ensemble que l’autisme soit une psychose infantile. »
3 – cause génétique
4 – solution religieuse : qu’est-ce que j’ai fait pour mériter çà ?
Kânner n’était pas psychanalyste, mais psychiatre : il estimait que l’autisme avait une base biologique, mais aussi relationnelle (mère « froide », qui pourrait être un caractère héréditaire).
La notion de mère frigidaire ne se retrouve pas chez Bettelheim.
S’appuyer sur la théorie d’Ericsson ( ?) : défaut du côté de l’enfant.
Le débat est interne à la psychanalyse : la psychanalyse dans l’ensemble reconnaît qu’il peut y avoir une base génétique.
La question est extérieure à çà : voir la trisomie 21. Il y a « un sujet », malgré la cause génétique.
Un certain nombre de parents se sentent culpabilisés : la culpabilité est fondamentale (provient des parents eux-mêmes). Le problème est de faire attention de ne pas l’activer, d’éviter de se faire passer pour un persécuteur, dans le cadre du transfert.
C’est un risque du rapport du soignant par rapport à sa propre culpabilité, et cela se retrouve chez tous les soignants [quelle que soit leur idéologie].
Les parents racontent leur parcours, sans diagnostic. C’est une énigme de l’enfant homme. Le diagnostic, la « nomination » a un effet apaisant.
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On ne peut être plus clair Jean, je suis épatée par la patience de celui qui a pris des notes aussi scientifiques !
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
La liberté d'expression ne doit pas être mise devant son concept ( ou quelque chose comme ça, ceux qui ont vu l'épisode en question de trotro peuvent corriger) .Jean a écrit :Attention, il s'agit de liberté d'expression : elle est rarement toxique.ailleursetici a écrit :l'excès toxique de liberté
Deux des conférenciers ont indiqué qu'ils étaient d'accord avec la phrase du communiqué d'Autisme France :Mais la liberté de choix des patients n'est pas la même chose que la liberté des professionnels à pratiquer avec un financement de la collectivité indépendamment des résultats et des connaissances scientifiques.Il faut aussi rappeler que la loi a créé un droit des patients au choix de son traitement, et que ce droit doit aussi s'appliquer aux autistes et à leurs familles.
C'est çà que je conteste : non pas la liberté d'expression, mais le fait que les structures financées par la collectivité ne permettent pas aux parents ou personnes concernées de choisir leur traitement, mais leur imposent des modalités incapables de prouver une quelconque efficacité.
L'insolence ne peut être considérée comme liberté d'expression, pour le reste je suis d'accord
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
Bien 'Le Télégramme' d'avoir donné la parole à Je TED à aller à l'école.
ailleursetici a écrit
Finalement, les orateurs ont pu parler, puisque Jean a pris des notes.
Je retiens 'la propre culpabilité du soignant'
ailleursetici a écrit
Moi aussi. Félicitations Jean.je suis épatée par la patience de celui qui a pris des notes aussi scientifiques !
Finalement, les orateurs ont pu parler, puisque Jean a pris des notes.
Je retiens 'la propre culpabilité du soignant'
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
Ce que j'ai trouvé extraordinaire, c'est le déplacement de la culpabilité sur les parents (qui la produisent spontanément), le professionnel ne la développant pas, mais ne pouvant pas toujours l'empêcher de se développer, parce qu'il est confronté à sa propre culpabilité.
Par ailleurs, des psychanalystes n'ont pas culpabilisé les mères - donc "la" psychanalyse n'est pas fautive -, Känner a parlé des "mères froides", mais il était psychiatre mais pas psychanalyste - donc "la" psychanalyse n'est pas fautive .
On pourrait dire : ni responsable, ni coupable, ce sont les autres, qui ne sont ni psychanalystes, ni lacaniens (ceci dit Par JC Maleval à propos du packing).
Les mères génèrent donc spontanément une culpabilité, que le professionnel n'arrive pas à combattre avec le transfert, compte tenu de sa culpabilité propre ...
Cette construction théorique ne peut résister à l'observation des jeux de pouvoir entre parents et professionnels. Les professionnels ont le savoir et le pouvoir : quand les parents résistent, c'est que leur savoir est vraiment inadapté à la situation.
Par ailleurs, des psychanalystes n'ont pas culpabilisé les mères - donc "la" psychanalyse n'est pas fautive -, Känner a parlé des "mères froides", mais il était psychiatre mais pas psychanalyste - donc "la" psychanalyse n'est pas fautive .
On pourrait dire : ni responsable, ni coupable, ce sont les autres, qui ne sont ni psychanalystes, ni lacaniens (ceci dit Par JC Maleval à propos du packing).
Les mères génèrent donc spontanément une culpabilité, que le professionnel n'arrive pas à combattre avec le transfert, compte tenu de sa culpabilité propre ...
Cette construction théorique ne peut résister à l'observation des jeux de pouvoir entre parents et professionnels. Les professionnels ont le savoir et le pouvoir : quand les parents résistent, c'est que leur savoir est vraiment inadapté à la situation.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
En voilà une théorie tordue.
On fait des coupables avec les parents, sauf s'ils sont dociles.
ça me fait penser aux miracles organisés ; les fidèles ne doivent pas regarder et à un moment donné le prêtre dit ; la statue pleure. Si quelqu'un lève les yeux , ça ne marche pas.
On fait des coupables avec les parents, sauf s'ils sont dociles.
ça me fait penser aux miracles organisés ; les fidèles ne doivent pas regarder et à un moment donné le prêtre dit ; la statue pleure. Si quelqu'un lève les yeux , ça ne marche pas.
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Re: qui a lu "ecoutons les autistes"? (maleval)
En fait ces gens ne peuvent tout simplement pas admettre que la mère n'y ai pour rien.Je trouve même cette théorie matchiste:Elle veut culpabiliser la mère trop aimante,quid du papa usant de son autorité pour ne pas voir que son fils est tout simplement différent.Même le mien a finis par l'admettre quand j'avais dix ans:j'avais des traits autistes .
Et quand il a su et vu:ça c'est mieux passe.
Qui peut savoir ce que je serais si mon propre père avait adhère a la lettre a ces théories?
Et quand il a su et vu:ça c'est mieux passe.
Qui peut savoir ce que je serais si mon propre père avait adhère a la lettre a ces théories?