Discussions portant plutôt sur le point de vue des parents d'enfants autistes ou Asperger, par exemple : j'ai un problème avec mon enfant, que puis-je faire ?
Bien agréables vos réactions !
Quel forum ! J'aurais envie de causer dans chaque sujet si j'avais le temps !
Je reviens ici pour alimenter le sujet (éternel ) de l'accompagnement, la scolarité , l'orientation etc ...nous avons reçu les notes de T. du brevet : tout à fait correctes en français et histoire-géo, et pas bon du tout en math. Les maths c'est le point faible pour l'instant.
Sans point d'avance au controle continu, ben il est juste en dessous de la moyenne.
Au total nous sommes très contents et fiers des bonnes notes et surtout des progrès impressionant compte tenu de ses très grandes difficultés de base à l'écrit. Je le trouve ainsi de plus en plus motivé.
Par contre, et là j'aimerais bien que notre expérience serve à d'autre, si l'AVS de T. ( quelqu'un de bien mais dont le congé maladie a été renouvelé de mois en mois depuis février) avait pu être remplacée par quelqu'un d'efficace, il est évident que le 1/2 point supplémentaire de moyenne générale aurait été là pour décrocher le brevet...
Et puis il faudrait reparler de cette fameuse épreuve orale d'histoire de l'art : les élèves en général se sont débrouillés seuls et avec leurs parents, très peu de méthodologie proposée, pas d'aide spécifique pour un jeune comme T. , 1/3 temps non pris en compte pour cette épreuve etc ...
Bref nous avons passé tout le mois de mai dessus. T. a réussi à faire des synthèse de différents documents, ça lui a pris du temps et il en a manqué pour s'entrainer à l'oral...où il s'est fait "descendre"
Et pendant tout ce temps on a pas bossé les maths ...Sans parler de la fatigue et du stress...
Bref je raconte tout ça pour éviter que d'autres se fassent prendre au même piège. Il y a aussi le fait que le choix d'orientation prend une place très importante en 3ème et "prend la tête". Beaucoup trop de choses à gérer !
Pour les enfants en difficultés il faut fractionner, y aller par étapes...Ce n'est pas un vain mot ! Arrêtons le massacre. J'espère que tout ce qui est sensibilisation (comme les plaquettes de la rom'asperansa) va fonctionner.
Je trouve en général que les gens ne sont pas assez optimistes, ils "n'y croient pas", pour eux nos enfants n'arriveront jamais à rien, pas la peine de faire d'efforts.
Comment demander à des jeunes d'être motivés quand les adultes en face d'eux ne le sont pas?
Bon j'arrête là mon pavé, je ne voudrais pas plomber l'ambiance des vacances ! Je pense que c'est mieux d'être averti pour ceux qui passent en 3ème; mais vous verrez ça à la rentrée !
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
Je suis d'accord avec toi, Liane, sur la difficulté de cette nouvelle épreuve (histoire de l'art) en 3ème lorsque les enseignants qui en sont chargés n'encadrent pas vraiment les élèves. Dans mon ancien collège, l'équipe des enseignants concernés (pas formés à cette nouvelle épreuve non plus), vient au CDI avec chaque classe pendant 3 demi-journées qui sont banalisées (pas de cours) au niveau 3ème. De ce fait, les résultats sont corrects, voire très bons. J'ai été jury lors de la première année de soutenance et j'ai vu de très bonnes choses, j'ai mis un 20 et un 19 !
Par ailleurs, pour les parents qui seraient concernés, je préconise ce qui se fait dans mon ancien collège et lycée : à l'oral, quel qu'il soit, faire remettre au jury une enveloppe indiquant que l'élève bénéficie d'un tiers temps habituellement et signaler le handicap (avec ses principales manifestations).
Le progrès de T. sont effectivement encourageants et c'est bien que vous le preniez de cette façon
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
Franck Derrien a écrit :si les gens savent que ton fils est autiste il va devenir la honte du college
Oui, Franck, la honte et les moqueries mon fils doit y faire face souvent, , même sans dire le mot autisme, car on est en cours de diagnostic pour lui, en tout cas il a eu d'importantes difficultés scolaires, une grande timidité et besoin d'une AVS pour s'organiser.
Je crois que les gens qui se moquent sont des "mal-appris" au vrai sens du terme car on ne leur a jamais appris la tolérance.
Tu n'as rien à cacher, Franck. Ce n'est pas forcement l'autisme qu'il faut mettre en avant mais ta personnalité qui semble très intéressante. Tu es quelqu'un de bien. Tu as beaucoup à dire et on doit t'écouter.
C'est vrai qu'en ce moment je réfléchis beaucoup à la façon dont on va travailler avec mon fils et les enseignants du lycées pro. Une priorité est qu'il y soit respecté ! Il respecte les autres, on lui a appris, il n'y a pas de raison pour que ce ne soit pas réciproque.
Merci de te soucier pour nous Franck.
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
on m'a toujours dit qu'il faut cacher l'autisme et les autistes . nous sommes la risee de la societe
Quand tu dis cela Franck, ON veut dire : mes parents
Comme l'a dit Liane, ce n'est pas vrai, rien ne justifie de cacher les autistes, ils ont autant de droits que les autres personnes. Et, qui plus est, ils ont souvent des talents que les autres n'ont pas. Dans ton cas, il s'agit de ta grande gentillesse, de tes dons en maths, en géographie, en course à pied, ton potentiel en logistique (par le train mais pas seulement) et j'en oublie sans doute...
Dans ton cas également, comme dans la plupart des cas, il faut dire que l'on est autiste (ou aspie) car la différence saute aux yeux de l'entourage. C'est en sachant pourquoi tu es comme ça et comment il faut s'y prendre avec toi que tu pourras être accepté et aimé par ceux qui te rencontrent.
Dans ton cas précis, ta différence c'est ta très grande naïveté, très inhabituelle à ton âge. Elle existe mais n'enlève rien aux qualités que j'ai évoquées plus haut.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
@Franck, mon beau-frère t'as rencontré sur une course et il m'en reparle de temps en temps comme d'un moment marquant parce qu'il savait que tu étais autiste asperger et il t'as trouvé très fort et très volontaire.
D'autre part, je suis maman d'un garçon autiste et loin de moi l'idée de le cacher. Je comprends aussi qu'il y ait des parens qui doutent et qui souhaitent protéger leurs enfants de l'attitude de personnes peu tolérantes. Dans mon cas, je continue de croire qu'une société plus juste est une société où les personnes différentes de la "norme" pourront être acceptées et pas cachées.
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste. "By giving away what we want most(love,money,gratitude),we create agreater abundance of thevery commodity we seek.What goesaroundcomesaround."~ Barry Neil Kaufman
Je viens de découvrir ce texte sur la page facebook egalited, via autisme landes. Je ne sais pas d'où il vient. Je m'y retrouve complètement. Je relais d'emblée.
Vous les rencontrez un peu partout ces mamans.
Au marché, dans le métro, chez le médecin…
Parfois, vous assistez aux crises de leurs enfants au parc ou au supermarché.
Vous les trouvez très patientes ou trop peu.
Quand vous les regardez de près, vous trouvez peut-être qu’elles sont particulièrement cernées, essoufflées.
A certains moments, vous vous faites la réflexion qu’elles ont le dos un peu courbé.
Pas toujours facile, d’être une maman.
Vous comprenez, la plupart du temps.
Malgré tout, il peut vous arriver de vous demander pourquoi elles s’absentent si souvent du travail? Pourquoi elles ne font pas de bénévolat à l’école? Pourquoi, il y a cette lueur dans leur regard qui semble parfois plongé vers un ailleurs, un invisible…
Si vous les connaissez un peu intimement, vous êtes peut-être parfois irrité de les entendre parler si souvent des mêmes sujets. De vous expliquer le pourquoi du comment et le peut-être au sujet du comportement de leur enfant.
Ces femmes, qui sont des parents comme vous, vous laissent un peu interrogatifs.
Pourquoi sont-elles si souvent fatiguées?
Pourquoi vous semblent-elles si souvent désorganisées?
Pourquoi sont-elles éventuellement en dépression, en processus de séparation?
Qu’est-ce qui est si différent chez elles?
Ce sont des mères presque comme les autres.
Des mères d’enfants différents. Elles vous ressemblent beaucoup. Elles ont porté un enfant, souhaitant le plus beau des avenirs pour lui. Elles ont mangé des légumes frais, bu du lait, passé des échographies, évité l’alcool, lu des bouquins…
Elles ont mis leur bébé au monde et puis un jour, rapidement ou sur le tard, une petite alarme a sonné et il leur a fallu partir à la chasse au diagnostic.
C’est là qu’elles ont commencé à se différencier de vous.
Oh! Tout comme vous, elles ont continué de faire de leur mieux, concoctant des purées, stimulant l’apprentissage de la marche et du langage. Craquant devant de belles bottines et achetant trop de peluches. Elles ont continué d’aimer leur enfant de toute leur âme, comme vous.
La différence, c’est qu’elles ont dû ouvrir la porte d’un monde parallèle et franchir le seuil que tous ne doivent pas franchir. Elles ont découvert ce « ailleurs » vers lequel leur regard se tourne parfois et les rend « lunatiques ».
Depuis ce jour-là, elles vivent une expédition quotidienne, une aventure qu’aucun agent de voyage ne met en vitrine. La vie avec un enfant différent. La vie d’une mère d’enfant différent.
Dyspraxie, dysphasie, Asperger, TED, dysgnosie, dysfonction non-verbale, trouble attentionnel, dysmnésie, paralysie… Les différences sont trop nombreuses pour êtres toutes énumérées…
Peut importe la différence, le handicap, le défi de l’enfant. Ces mères se sont vu un jour remettre la clef de ce monde parallèle avec un choix tout simple :
« Tu t’impliques à fond pour trouver les meilleurs outils pour ton enfant »
ou
« Tu ne t’impliques pas et tu lui fermes presque toutes les portes »
Alors elles ont pris la clef et elles ont foncé.
Que faire d’autre?
Depuis, elles accumulent les kilomètres qui les mènent souvent dans des directions diamétralement opposées, vers des cliniques, des centres, des bureaux, des écoles. Elles traînent une grosse sacoche, remplie de rapports, de prescriptions, de documentation, de jouets pour patienter, de craquelins, de monnaie pour les stationnements ou l’autobus.
Elles motivent des absences à l’école et au bureau, elles griffonnent dans des agendas et des calendriers, jonglant avec le temps pour tout entrer dans les cases qu’on leur offre. Souvent, elles mettent fin à leur carrière…
Elles attendent aussi. Beaucoup. Attendent qu’on inscrive leur enfant sur une liste d’attente. Attendent que le téléphone sonne pour annoncer qu’une place se libère. Attendent dans des salles d’attente, souvent beiges, parfois sommairement décorées pour faire « on aime les enfants ici ». Elles attendent des résultats de prises de sang, de tests psychologiques et physiques.
Elles attendent un diagnostic. Puis des pistes de solutions.
Elles racontent leur vie de long en large à divers intervenants. C’est à se demander si elles ne devraient pas tout enregistrer ou mettre en PowerPoint pour résumer les tenants et aboutissants qui motivent leurs démarches.
Elles posent des questions. Trop de questions. « Vous demanderez à la personne qui vous contactera pour poursuivre le dossier ».
Elles se font parfois dire que c’est trop compliqué à comprendre. Qu’elles doivent simplement suivre les indications et que ça ira. Elles se sentent souvent coupables. « Mais non Madame, ce n’est pas de votre faute. Mais qu’avez-vous mangé déjà enceinte? Vous sentiez-vous déprimée? Avez-vous allaité? »
Elles se font souvent dire qu’elles doivent travailler sur elles pour ainsi influencer positivement l’enfant, la famille, la société.
« Prenez soin de vous, Madame, c’est important. » « Mais n’oubliez pas le rendez-vous du 18, les prises de sang du 20, l’évaluation en ergothérapie le 21. Faites les exercices tous les soirs à 18 : 00. Pensez à acheter le tableau de motivation. Fabriquez des pictogrammes. Téléphonez à l’école. Contactez votre médecin de famille – Quoi? Vous n’avez pas de médecin de famille? Inscrivez votre enfant à une activité parascolaire, c’est important. Travaillez son estime personnelle. Faites comprendre à votre ex que Junior a un handicap. Achetez des tomates bios… Restez calme, votre enfant est une éponge. »
« Les kleenex sont à votre gauche. On se voit le mois prochain. Prenez soin de vous! »
Les mères d’enfants différents sont, par la force des choses, des mères différentes.
Elles pleurent plus souvent dans les stationnements. Elles analysent des détails de la journée à s’en étourdir comme ça ne se peut pas.
Elles parlent un langage méconnu. Peuplé de termes généralement utilisés par les psys, les docs et tous les autres diplômés en santé et en relation d’aide.
Elles tentent d’expliquer ces termes à leur conjoint, à leur famille. Fréquemment, elles se butent à un mur d’incompréhension. « Yé pas malade, yé paresseux. » « Arrête de t’inquiéter, ça va passer tout seul avec le temps ». « Tu le gâtes trop! »
Les mères différentes ne veulent pas qu’on les plaigne.
Elles ne se voient pas comme des Mères Courage.
Pour faire preuve de courage, il faut avoir le choix de se défiler
Une mère, ça ne veut pas se défiler…
Appelez-les Mères Espoir…
(valable pour les pères aussi)
J'ai copié-collé, j'espère que je n'ai rien oublié.
Si vous connaissez l'auteur(e) prévenez moi que j'aille l'embrasser !
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste. "By giving away what we want most(love,money,gratitude),we create agreater abundance of thevery commodity we seek.What goesaroundcomesaround."~ Barry Neil Kaufman
Je viens donner des nouvelles de T., et témoigner que le CAP peut être une bonne solution.
La rentrée en Cap vente ( employé de vente spécialisé(e)) s'est très bien déroulée et tout continue à bien se passer.
Fiston a d'excellentes notes! Yes ! ( les premières de sa vie !!) Tout en bossant en totale autonomie!
Très motivé pour raccrocher un bac pro dans 2 ans, et qui sait un BTS plus tard.
Le niveau en français, math, anglais, n'est pas très élévé, ils reprennent les bases, ce qui est bien. Les matières générales sont moins nombreuses qu'en seconde. Il n'y a qu'une seule langue vivante ( anglais) .
Pour les matières professionnelles, comme le nom l'indique c'est professionnel et technique. Donc tout est nouveau et à apprendre ! Mais pour nous l'avantage du CAP c'est que le rythme est lent. Cela convient bien à T. qui progresse donc en étant beaucoup moins fatigué et angoissé. Il a de bonnes notes, ça le motive, il est plus à l'aise pour écouter en classe etc...On est entré dans un cercle "vertueux" !
Il n'est pas en formation par alternance. Ce qui aurait été trop fatigant pour lui aussi. 2 stages d'un mois par année scolaire. Il en fait un en décembre.
Moins sollicité par les cours, et ayant repris confiance en lui, il peut s'intéresser aux autres élèves. Il ne mange plus seul au self et participe aux évènements quotidiens de cette mini-société qu'est une classe ( et ça c'est réellement nouveau pour lui).
Parfois "les embrouilles avec certain(e)s lui prennent la tête alors il va traîner avec d'autres". C'est la vie ! Et "traîner avec" n'a plus le sens péjoratif qu'on lui attribuait dans ma jeunesse.
Il ne semble pas éprouvé le besoin de se réfugier au CDI, je n'ai pa sencore été appelée pour une une migraine tenace, il n'a pas encore été en retard ni abscent même si il a toujours aussi souvent des symptômes ORL ... des petits signes qui en disent longs !
Je ne dis pas que tout est parfait, ce serait exagéré, et surtout j'espère que les choses vont continuer ainsi dans le bon sens. ...Côté bilan, dossiers etc., nous faisons une pause.
Voilà notre expérience. Si ça peut rassurer des familles sur le CAP ... ( j'avais un gros à priori contre l'an dernier !)
A bientôt.
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
Merci Liane de nous donner des nouvelles de T. et quelles nouvelles ! Comme vous devez être contents
Merci aussi de donner une autre image du lycée pro, comme quoi il peut aussi être adapté, une autre bonne nouvelle
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.