Bonjour,
J'ai moi-même plutôt du mal avec tout ce qui est communication non-verbale, signes implicites et censément "évidents" etc, le travail avec le psychiatre m'aide parfois , lorsque c''est sur des situations précises ; mais la plupart du temps c'est un "travail" tout à fait personnel, ça marche ou pas . Il y a des trucs que j'ai fini par acquérir au fil des années qui me permettent de faire passer inaperçu le fait que je ne comprends pas. Parfois aussi je comprends mais je ne trouve pas ça logique, surtout je n'en débats plus parce que ça vexe/choque/blesse etc.
J'ai aussi une toute autre logique que la logique "commune" pour dénouer un problème ou une situation. Je m'y prends différemment, parfois il s'avère que, aux yeux des autres je me complique la vie, parfois c'est l'inverse (ce qui les laisse tout aussi perplexes). Mais tant que j'arrive à un résultat correct, ce n'est pas leur souci.
Quand je faisais des maths je prenais des chemins très particuliers pour résoudre les opérations, alors oui parfois j'étais plus lent mais parfois du coup non. En primaire les instituteurs pensaient que j'étais bête. En fait je ne suis pas bête, j'ai une autre logique. Ni bonne ni mauvaise, autre.
Mais de temps en temps il faut se plier à celle des autres. Par exemple, lorsque j'exerçais un métier dans lequel il fallait manipuler de l'argent/rendre de la monnaie etc, j'ai du très rapidement me calquer sur la manière de faire de mon patron et mes collègues, je ne trouvais pas ça plus simple et plus logique mais pour des raisons de rapidité et de satisfaction du client je devais me résoudre à constater que oui, c'était plus rapide.
Je suis maladroit aussi, dyspraxique en fait mais bon. Tous les jours j'ai la sensation de recommencer le même apprentissage que la veille, et des choses qui paraissent si simple pour les gens me réclament une grande énergie quotidiennement . (Me brosser les dents, faire la vaisselle, m'habiller par exemple). Pour d'autres comme par exemple ranger mes courses je suis étonnement rapide parce que certes je suis maladroits avec les produits dans mes mains mais en revanche je sais à l'avance comment les ranger tous dans le sac pour que tout tienne bien et utiliser tout l'espace disponible. Ca c'est pratique.
Cela fait des mois que mon psychiatre tente de me faire prendre en charge en ergothérapie mais, si la MDPH est d'accord sur le principe, la réalité pour être pris en charge en tant qu'adulte est un peu plus compliquée.
Je me dis que ce n'est pas grave, depuis toujours je suis plus lent que les autres mais au final les choses sont faites, je dois m'organiser autrement "simplement".
Je sais que souvent je passe pour un abruti, un "débile", mais je ne peux pas changer qui je suis, (encore moins le regard souvent formaté, des autres) je peux progresser sur mes difficulté. Lentement. Une à la fois.
Je ne supporte que très très mal d'être "assisté" dans ce que je fais donc c'est un moteur conscient ou non qui me permet de me dépasser pour réussir des trucs qui sont pour moi compliqués quand les autres semblent les faire sans y réfléchir. Et tous les jours je recommence à zéro ou presque.
Du coup je suis constamment dans l'effort et donc souvent très très fatigué pour "rien" aux yeux des autres. J'ai appris à dissimuler un peu les signes de cette fatigue, simplement parce que j'en avais assez des remarques à ce propos.
Bref, ce qui ne s'apprend pas... Il n'y a pas grand chose qui ne s'apprenne pas.
La volonté et le travail sont des clefs. (Je ne parle qu'en mon nom, je ne me permettrais pas!)
Si ton ami peut trouver des travailleurs sociaux ou des médecins qui sont capables de l'aider dans ses apprentissages c'est une bonne chose pour lui si c'est sa volonté, en tant qu'adulte c'est toujours un peu plus compliqué. (A croire qu'il n'y a que les enfants qui sont autistes et que après pouf comme par magie ça disparait le jour des 18 ans!)
Je pense que celui qui sera son meilleur "professeur" c'est lui-même et son meilleur outil de travail, des efforts continus.
Un jour on fait un truc presque sans y penser et là on se dit "oh mais il y a 3 ans ça me prenait deux heures et dix crises de nerfs et là, ça va ou presque..."
Chaque truc "résolu" cède la place à un autre obstacle pas encore traité mais peu de choses sont impossibles.
Pour la vente, ma solution (que je ne prétends pas la bonne ni la meilleure mais qui fonctionnait au moins en apparences ) était de me conditionner pour me mettre à la disposition du client. Comme je suis très précis avec la politesse déjà j'avais un atout contrairement certains de mes collègues qui parfois rechignaient pour je ne sais quelles raisons, pour moi c'était un acquis d'accueillir correctement le client, ce qui était apprécié d'une part, d'autre part je me suis entrainé à avoir l'expression faciale la plus convenable possible, un sourire ni trop exagéré ni trop crispé, un sourire neutre et poli. J'écoutais beaucoup ce que le client me disait, les gens aiment qu'on les écoute en général et j'ai pu constater que bien souvent ça suffit à faire passer inaperçu mes maladresses niveau expressions du visage, ils sont écoutés, ils sont au centre donc pour les gens c'est ce qui compte bien souvent. En tant qu'employé j'étais à leur disposition , j'effectuais mon travail, tout en écoutant, en prenant garde à ne rien dire qui sortirait du cadre de ma tâche (ne pas exprimer mon avis ou mon désaccord , je n'étais pas là pour ça, de plus, les clients n'aiment pas se sentir jugés (ce qui me semble logique, moi non plus je n'aime pas) et lorsqu'ils sont dans la position de clients ils ne viennent pas pour avoir l'avis de l'employé auquel ils s'adressent sur leur choix, ils viennent pour être servi). Je traitais également les clients qui semblaient "tristes" et ceux qui semblaient "contents" d'après moi, je ne cherchais pas à décrypter plus loin, j'étais professionnel et remplissait ma tâche. D'après mon patron de l'époque, étonnement (pour moi) je n'étais pas le moins empathiques de ses employés au contraire, alors qu'au fond, si...
Tout ça en étant travailleur et volontaire, m'a permis de faire passer outre quelques unes de mes maladresses.
J'éspère ne pas avoir fait de "hors-sujet". C'est peut-être un peu long
En tout cas ce que je voulais dire c'est que apprendre "ce qui ne s'apprend pas" n'est pas impossible, il faut cibler les points à travailler et y aller.
(Encore une fois ce que je dis n'engage que moi et je ne parle qu'en mon nom propre.)