Dr Laurent Mottron
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Re: Dr Laurent Mottron
Sur Autisme Information Science
Sensibilité accrue à la symétrie de miroir dans l'autisme.
Perreault A, R Gurnsey, M Dawson, L Mottron, Bertone A.
Laboratoire de neurosciences de perception de l'autisme et le développement, Montréal, Québec, Canada.
Résumé
Les personnes en situation d'autisme peuvent-elles voir la forêt en regardant des arbres? L'incertitude persistante quant à l'intégrité et le rôle du traitement global de l'autisme accorde une importance particulière à la question de la façon dont les individus avec autisme perçoivent les groupements de stimuli locaux dans les configurations spatiales significatives. Nous avons étudié le regroupement visuel dans l'autisme en mesurant la sensibilité à la symétrie miroir, un attribut très important dans la perception visuelle de l'image qui précède la reconnaissance de l'objet.
Des personnes avec autisme et des personnes sans autisme ont été invitées à détecter la symétrie miroir orienté selon un axe vertical, oblique et horizontale. Les deux groupes ont obtenu les meilleurs résultats lorsque l'axe était vertical, mais dans toutes les orientations où l'axe était présentés au hasard, les personnes avec autisme ont été beaucoup plus sensibles à la symétrie que les personnes non-autistes.
Nous suggérons que, dans certaines circonstances, les personnes autistes peuvent profiter d'un accès parallèle à l'information locale et globale. En d'autres termes, les personnes en situation d'autisme peuvent parfois voir à la fois la forêt et les arbres, et peuvent donc en extraire dans des environnements bruyants,de véritables régularités, qui échappent à des observateurs non-autistes.
Sensibilité accrue à la symétrie de miroir dans l'autisme.
Perreault A, R Gurnsey, M Dawson, L Mottron, Bertone A.
Laboratoire de neurosciences de perception de l'autisme et le développement, Montréal, Québec, Canada.
Résumé
Les personnes en situation d'autisme peuvent-elles voir la forêt en regardant des arbres? L'incertitude persistante quant à l'intégrité et le rôle du traitement global de l'autisme accorde une importance particulière à la question de la façon dont les individus avec autisme perçoivent les groupements de stimuli locaux dans les configurations spatiales significatives. Nous avons étudié le regroupement visuel dans l'autisme en mesurant la sensibilité à la symétrie miroir, un attribut très important dans la perception visuelle de l'image qui précède la reconnaissance de l'objet.
Des personnes avec autisme et des personnes sans autisme ont été invitées à détecter la symétrie miroir orienté selon un axe vertical, oblique et horizontale. Les deux groupes ont obtenu les meilleurs résultats lorsque l'axe était vertical, mais dans toutes les orientations où l'axe était présentés au hasard, les personnes avec autisme ont été beaucoup plus sensibles à la symétrie que les personnes non-autistes.
Nous suggérons que, dans certaines circonstances, les personnes autistes peuvent profiter d'un accès parallèle à l'information locale et globale. En d'autres termes, les personnes en situation d'autisme peuvent parfois voir à la fois la forêt et les arbres, et peuvent donc en extraire dans des environnements bruyants,de véritables régularités, qui échappent à des observateurs non-autistes.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: Dr Laurent Mottron
Changer les perceptions: La force de l'autisme
Laurent Mottron
Nature 479, 33-35 (03 Novembre 2011) doi: 10.1038/479033a Publié en ligne - 02 Novembre 2011
Traduction Asperansa
Laurent Mottron
Nature 479, 33-35 (03 Novembre 2011) doi: 10.1038/479033a Publié en ligne - 02 Novembre 2011
Traduction Asperansa
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Re: Dr Laurent Mottron
« À quels principes doit souscrire l'intervention précoce aux enfants autistes » Dr Laurent Mottron.
Dans le cadre des Relais scientifiques de l'Hôpital Rivière-des-Prairies, le Dr Laurent Mottron, psychiatre, a donné une conférence le mardi 15 mai 2012, sur le thème : « À quels principes doit souscrire l'intervention précoce aux enfants autistes ». La Fédération y a assisté et vous propose dans cette édition d’en faire un résumé, que nous tenterons de rendre aussi fidèle que possible.
La conférence a débuté par une présentation du contexte global dans lequel s’inscrivent ses recherches. Selon le Dr Mottron, au Québec, il existe un cloisonnement entre les centres de réadaptation qui s’occupent de l’intervention d’acquisition (intervention comportementale) et les hôpitaux qui s’occupent de l’intervention en période de crise. Or, pour lui, il ne peut y avoir de gestion de crise efficace sans intervention d’acquisition. Il a également déploré qu’il n’y ait pas au Québec de lieu d’expertise dédié à l’analyse des méthodes comportementales actuellement prescrites. Pour lui, il est nécessaire de questionner les méthodes aujourd’hui utilisées, et c’est d’ailleurs l’objet de cette conférence.
Un à un, les grands principes de l’intervention comportementale qui sont aujourd’hui unanimement acceptés à l’échelle internationale vont être questionnés et quelque peu ébranlés. En utilisant cette méthodologie de recherche, le Dr Mottron a pour objectif d’aboutir à « proposer des techniques inventives et alternatives » se basant sur des observations cliniques, des recherches scientifiques et des témoignages.
L’intervention structurée
Par essence, les interventions comportementales reposent sur le principe de structuration de l’environnement pour éviter tout élément inattendu générant de l’anxiété. Pour créer cette structure, il faut la répétition d’une situation et une similitude dans ces répétitions. Or, selon le Dr Mottron, plus on est précis dans la structuration du pattern, moins on laisse de place à une adaptation du comportement en fonction de la situation. Un cadre structuré à l’extrême, présenté comme modèle à la personne autiste, pourrait alors générer de l’anxiété devant une situation qui n’est pas tout à fait similaire à celle répétée. Ceci renforcerait également la précision des personnes dans leur façon d’observer le monde. Selon le Dr Mottron, il serait intéressant d’envisager l’apprentissage de patterns récurrents avec des variations, c'est-à-dire des cadres plus larges et évolutifs.
Des outils visuellement présentés
S’appuyant sur une recherche d’A. Klin, étudiant le mouvement des yeux d’enfants autistes mis en contexte d’interaction visuelle et auditive, il remet en question l’utilisation systématique de support visuel dans l’apprentissage des patterns. Pour lui, l’ingrédient actif n’est peut-être pas seulement visuel mais davantage multi-modal. Or, les interventions comportementales actuelles réduisent leur champ d’action au seul canal visuel, certainement parce qu’il est plus facile pour les intervenants de représenter un pattern de façon visuelle.
L’intervention intensive
Ce principe part de l’idée que si l’on stoppe ou l’on diminue l’apprentissage du pattern, les mauvaises habitudes reviennent. Or, avant de poser ce constat, il serait intéressant d’étudier les effets du temps libre sur les personnes autistes. Le Dr Mottron présuppose ici que si ce temps libre est aménagé, il est possible qu’il puisse être bénéfique aux personnes autistes, au même titre qu’il l’est pour les personnes neurotypiques.
De plus, deux recherches qu’il a menées en collaboration arrivent à la conclusion qu’à intelligence égale, les autistes emmagasineraient plus facilement l’information que les neurotypiques et ils seraient également plus rapides à comprendre les patterns, même dans le bruit. D’où l’intérêt de questionner le caractère intensif des interventions.
Une méthode fragmentée
En prenant l’exemple des calculs de calendrier que peuvent réaliser certaines personnes autistes sans guidance extérieure en assimilant les règles qui régis-sent le défilement des jours, des mois, des années d’un calendrier, le Dr Mottron remet en question l’apprentissage systématique par décomposition des tâches. Il pense en effet que la détection d’une structure complexe et des relations entre ses éléments implique sa présentation non décomposée.
L’intervention précoce
Selon le Dr Mottron, ce qui pose un problème dans le fait systématique de réaliser des interventions précoces auprès des enfants autistes, c’est qu’on ne tient pas compte de leur propre maturation physiologique et cognitive. Chaque enfant peut avoir des stades de maturation qui différent des autres.
Son raisonnement a été illustré par une étude menée par Karen Pierce et al. qui montre par exemple que les enfants autistes sont naturellement plus attirés par les formes géométriques que par les visages d’autres enfants, ce qui n’est pas le cas des enfants neurotypiques. C’est pourquoi les interventions ne devaient pas se baser sur une norme de développe-ment neurotypique.
Un comportement renforcé
S’appuyant sur une autre étude menée par S.B.Gaigg et D.M. Bowler sur le traitement par les personnes autistes des mots porteurs d’une signification émotionnelle, le Dr Mottron remet en cause les renforçateurs utilisés dans les interventions comportementales. Selon lui, chez la personne autiste, il ne se produit pas le transfert émotionnel du renforçateur vers l’apprentissage du pattern, mais la récompense devient la dernière étape du pattern lui-même.
Une intervention adaptée
Selon le Dr Mottron, les méthodes comportementales définissent des priorités d’apprentissage en se référant à une norme neurotypique. Elles ne seraient donc pas adaptées. Selon lui, cela empêche les personnes autistes de développer leurs propres forces et leur propre comportement.
Le modèle cité en exemple ici est celui de la langue des signes qui permet de donner un canal à l’enfant pour qu’il puisse s’exprimer, mais qui le laisse libre de communiquer à l’intérieur de ce canal.
Une intervention imposée
Pour le Dr Mottron, il est grand temps d’instaurer un questionnement éthique sur les interventions comportementales qui participent au renforcement d’une seule norme neurologique et développementale, celle des neurotypiques.
Selon lui, il devient nécessaire de questionner la légitimité du rapport de force qui intervient entre le groupe dominant et les personnes autistes, sous-entendant le principe de la neuro-diversité.
Une intervention professionnalisée
Souvent les thérapies comportementales offrent une intervention un pour un, qui est très coûteuse. Pour le Dr Mottron, certaines interventions, notamment tout le volet de la formation et de l’information aux parents, pourraient être collectivisées. Par ailleurs, il se prononce pour l’intégration des enfants autistes en garderie, dès le plus jeune âge.
Conclusion
Le Dr Mottron réitère la nécessité de repenser les interventions précoces aux enfants autistes en développant des canaux de communication appropriés à leur besoin et qui leur laissent suffisamment de liberté pour leur épanouissement.
Ces interventions devraient avoir pour but de « viser la disparition de l’anxiété sociale plutôt que les acquis mimant l’interaction socio-communicative typique ». Il s’agit de ce qu’il nomme l’acquisition de la « tolérance sociale » par opposition à la « compétence sociale », actuellement en vigueur.
Selon lui, cela devrait passer, entre autres, par l’intégration des plus jeunes enfants autistes en milieu régulier de type garderie, la collectivisation de certains services, l’augmentation des ressources pour les services de gestion de crise et pour les familles dans le besoin, la meilleure répartition des aides pour ne pas oublier les besoins en éducation, en emploi et en logement des adolescents et des adultes.
> Julie Croizille
INFO-MEMBRES - Vol 12 - No 2 Juin 2012 - pp.9/10 Fédération Québécoise de l'autisme
Dans le cadre des Relais scientifiques de l'Hôpital Rivière-des-Prairies, le Dr Laurent Mottron, psychiatre, a donné une conférence le mardi 15 mai 2012, sur le thème : « À quels principes doit souscrire l'intervention précoce aux enfants autistes ». La Fédération y a assisté et vous propose dans cette édition d’en faire un résumé, que nous tenterons de rendre aussi fidèle que possible.
La conférence a débuté par une présentation du contexte global dans lequel s’inscrivent ses recherches. Selon le Dr Mottron, au Québec, il existe un cloisonnement entre les centres de réadaptation qui s’occupent de l’intervention d’acquisition (intervention comportementale) et les hôpitaux qui s’occupent de l’intervention en période de crise. Or, pour lui, il ne peut y avoir de gestion de crise efficace sans intervention d’acquisition. Il a également déploré qu’il n’y ait pas au Québec de lieu d’expertise dédié à l’analyse des méthodes comportementales actuellement prescrites. Pour lui, il est nécessaire de questionner les méthodes aujourd’hui utilisées, et c’est d’ailleurs l’objet de cette conférence.
Un à un, les grands principes de l’intervention comportementale qui sont aujourd’hui unanimement acceptés à l’échelle internationale vont être questionnés et quelque peu ébranlés. En utilisant cette méthodologie de recherche, le Dr Mottron a pour objectif d’aboutir à « proposer des techniques inventives et alternatives » se basant sur des observations cliniques, des recherches scientifiques et des témoignages.
L’intervention structurée
Par essence, les interventions comportementales reposent sur le principe de structuration de l’environnement pour éviter tout élément inattendu générant de l’anxiété. Pour créer cette structure, il faut la répétition d’une situation et une similitude dans ces répétitions. Or, selon le Dr Mottron, plus on est précis dans la structuration du pattern, moins on laisse de place à une adaptation du comportement en fonction de la situation. Un cadre structuré à l’extrême, présenté comme modèle à la personne autiste, pourrait alors générer de l’anxiété devant une situation qui n’est pas tout à fait similaire à celle répétée. Ceci renforcerait également la précision des personnes dans leur façon d’observer le monde. Selon le Dr Mottron, il serait intéressant d’envisager l’apprentissage de patterns récurrents avec des variations, c'est-à-dire des cadres plus larges et évolutifs.
Des outils visuellement présentés
S’appuyant sur une recherche d’A. Klin, étudiant le mouvement des yeux d’enfants autistes mis en contexte d’interaction visuelle et auditive, il remet en question l’utilisation systématique de support visuel dans l’apprentissage des patterns. Pour lui, l’ingrédient actif n’est peut-être pas seulement visuel mais davantage multi-modal. Or, les interventions comportementales actuelles réduisent leur champ d’action au seul canal visuel, certainement parce qu’il est plus facile pour les intervenants de représenter un pattern de façon visuelle.
L’intervention intensive
Ce principe part de l’idée que si l’on stoppe ou l’on diminue l’apprentissage du pattern, les mauvaises habitudes reviennent. Or, avant de poser ce constat, il serait intéressant d’étudier les effets du temps libre sur les personnes autistes. Le Dr Mottron présuppose ici que si ce temps libre est aménagé, il est possible qu’il puisse être bénéfique aux personnes autistes, au même titre qu’il l’est pour les personnes neurotypiques.
De plus, deux recherches qu’il a menées en collaboration arrivent à la conclusion qu’à intelligence égale, les autistes emmagasineraient plus facilement l’information que les neurotypiques et ils seraient également plus rapides à comprendre les patterns, même dans le bruit. D’où l’intérêt de questionner le caractère intensif des interventions.
Une méthode fragmentée
En prenant l’exemple des calculs de calendrier que peuvent réaliser certaines personnes autistes sans guidance extérieure en assimilant les règles qui régis-sent le défilement des jours, des mois, des années d’un calendrier, le Dr Mottron remet en question l’apprentissage systématique par décomposition des tâches. Il pense en effet que la détection d’une structure complexe et des relations entre ses éléments implique sa présentation non décomposée.
L’intervention précoce
Selon le Dr Mottron, ce qui pose un problème dans le fait systématique de réaliser des interventions précoces auprès des enfants autistes, c’est qu’on ne tient pas compte de leur propre maturation physiologique et cognitive. Chaque enfant peut avoir des stades de maturation qui différent des autres.
Son raisonnement a été illustré par une étude menée par Karen Pierce et al. qui montre par exemple que les enfants autistes sont naturellement plus attirés par les formes géométriques que par les visages d’autres enfants, ce qui n’est pas le cas des enfants neurotypiques. C’est pourquoi les interventions ne devaient pas se baser sur une norme de développe-ment neurotypique.
Un comportement renforcé
S’appuyant sur une autre étude menée par S.B.Gaigg et D.M. Bowler sur le traitement par les personnes autistes des mots porteurs d’une signification émotionnelle, le Dr Mottron remet en cause les renforçateurs utilisés dans les interventions comportementales. Selon lui, chez la personne autiste, il ne se produit pas le transfert émotionnel du renforçateur vers l’apprentissage du pattern, mais la récompense devient la dernière étape du pattern lui-même.
Une intervention adaptée
Selon le Dr Mottron, les méthodes comportementales définissent des priorités d’apprentissage en se référant à une norme neurotypique. Elles ne seraient donc pas adaptées. Selon lui, cela empêche les personnes autistes de développer leurs propres forces et leur propre comportement.
Le modèle cité en exemple ici est celui de la langue des signes qui permet de donner un canal à l’enfant pour qu’il puisse s’exprimer, mais qui le laisse libre de communiquer à l’intérieur de ce canal.
Une intervention imposée
Pour le Dr Mottron, il est grand temps d’instaurer un questionnement éthique sur les interventions comportementales qui participent au renforcement d’une seule norme neurologique et développementale, celle des neurotypiques.
Selon lui, il devient nécessaire de questionner la légitimité du rapport de force qui intervient entre le groupe dominant et les personnes autistes, sous-entendant le principe de la neuro-diversité.
Une intervention professionnalisée
Souvent les thérapies comportementales offrent une intervention un pour un, qui est très coûteuse. Pour le Dr Mottron, certaines interventions, notamment tout le volet de la formation et de l’information aux parents, pourraient être collectivisées. Par ailleurs, il se prononce pour l’intégration des enfants autistes en garderie, dès le plus jeune âge.
Conclusion
Le Dr Mottron réitère la nécessité de repenser les interventions précoces aux enfants autistes en développant des canaux de communication appropriés à leur besoin et qui leur laissent suffisamment de liberté pour leur épanouissement.
Ces interventions devraient avoir pour but de « viser la disparition de l’anxiété sociale plutôt que les acquis mimant l’interaction socio-communicative typique ». Il s’agit de ce qu’il nomme l’acquisition de la « tolérance sociale » par opposition à la « compétence sociale », actuellement en vigueur.
Selon lui, cela devrait passer, entre autres, par l’intégration des plus jeunes enfants autistes en milieu régulier de type garderie, la collectivisation de certains services, l’augmentation des ressources pour les services de gestion de crise et pour les familles dans le besoin, la meilleure répartition des aides pour ne pas oublier les besoins en éducation, en emploi et en logement des adolescents et des adultes.
> Julie Croizille
INFO-MEMBRES - Vol 12 - No 2 Juin 2012 - pp.9/10 Fédération Québécoise de l'autisme
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Re: Dr Laurent Mottron
Aussi l'article "L'autisme : une différence plus qu'une maladie" dans le magazine Cerveau Psycho du mois de Mai Juin 2012 : http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages ... -29723.php
Le texte intégral est super beauNous soutenons qu'il s'agirait d'une différence d'organisation cérébrale, et non d'une maladie, et que cette différence peut avoir, selon le contexte, des effets défavorables, mais aussi favorables, sur l'adaptation du sujet au monde.
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
"By giving away what we want most (love, money, gratitude), we create a greater abundance of the very commodity we seek. What goes around comes around." ~ Barry Neil Kaufman
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Re: Dr Laurent Mottron
Article paru dans la revue Sésame - n°182 - 2ème trimestre 2012. Il retrace l'intervention de Laurent Mottron au colloque de SA de mars 2012.
Les recommandations de l’HAS sur l'intervention précoce : la question de l’ABA
Le rapport de la HAS et l'ABA
Les recommandations de l'HAS de soutenir les méthodes d'intervention précoce éducatives en autisme représentent une belle avancée, et une base de connaissances qui feront date dans la place de l'autisme en France. L'accent mis sur l'éducation, l'exigence d'individualisation des techniques selon les caractéristiques propres de l'enfant, comme celle d'actualisation constante des programmes selon le parcours de l'enfant, la modestie des gains avancés, l'amorce d'une reconnaissance de la personne autiste, constituent un grand progrès. Progrès également de ne pas recommander la psychanalyse. La psychanalyse est un ensemble de croyances non falsifiables, que chacun est libre d'avoir, mais qui n'ont produit aucune connaissance utile pour la compréhension de l'autisme ou pour son intervention, et n'ont donc de place ni dans son éducation ni dans l'intervention réadaptative.
Les conclusions de ce rapport sur certains points cruciaux concernant le niveau de preuve de l'intervention précoce de type ABA diffèrent pourtant de celles des rapports précédents effectués en France (Baghdadli, 2007) mais aussi de rapports majeurs en langue anglaise (Warren et al, 2011) utilisant les mêmes sources. Comme ces différences vont générer des décisions budgétaires et éthiques aux conséquences majeures pour le parcours de vie des personnes autistes françaises, notre but est ici de nous inscrire en faux vis-à-vis de certaines de ces décisions à notre sens critiquables, s'appuyant sur une interprétation partiale des données impliquées.
Précisons d'entrée que cette critique se situe en dehors des positions polarisées entre, d'une part, thérapies comportementales et psychanalyse, puisque notre critique des positions de l'HAS sur l'ABA ne vise pas à défendre même indirectement l'autre pôle, et ensuite parce que cette critique ne vise pas l'ensemble des techniques comportementales. En particulier, elle ne concerne pas les thérapies cognitivo-comportementales telles que celles utilisées avec des autistes verbaux pour le traitement de l'anxiété en particulier. L'amalgame entre le "cognitivo-comportemental" et l'ABA reflète une profonde méconnaissance de ces techniques. Elle ne concerne pas non plus l'utilisation éventuelle de l'analyse fonctionnelle et de certains principes behavioraux pour la suppression ponctuelle d'un comportement hautement problématique, sur lesquels nous réservons notre jugement.
Notre critique concerne uniquement l'attribution par la HAS du grade "B" pour l'ABA (Méthode Lovaas) ainsi qu'à l'essentiel de ses composants. Rappelons que le grade B est défini par l'HAS ainsi : "fondé sur une présomption scientifique fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve (niveau de preuve 2), comme des essais comparatifs randomisés de faible puissance, des études comparatives non randomisées bien menées, des études de cohorte". Ce jugement, concernant "les interventions fondées sur l'analyse appliquée du comportement dites ABA", ainsi que sur "le programme développemental dit de Denver" est « leur efficacité sur le quotient intellectuel, les compétences de communication et le langage a été démontrée à moyen terme comparativement aux pratiques éclectiques, avec une amélioration pour environ 50 % des enfants (suivi maximum 4 années). Des effets plus modérés sont observés sur les comportements adaptatifs ». (HAS p. 25).
Les données existantes permettent-elles de placer l'ABA en grade B ? Nous en doutons.
A suivre.
Les recommandations de l’HAS sur l'intervention précoce : la question de l’ABA
Le rapport de la HAS et l'ABA
Les recommandations de l'HAS de soutenir les méthodes d'intervention précoce éducatives en autisme représentent une belle avancée, et une base de connaissances qui feront date dans la place de l'autisme en France. L'accent mis sur l'éducation, l'exigence d'individualisation des techniques selon les caractéristiques propres de l'enfant, comme celle d'actualisation constante des programmes selon le parcours de l'enfant, la modestie des gains avancés, l'amorce d'une reconnaissance de la personne autiste, constituent un grand progrès. Progrès également de ne pas recommander la psychanalyse. La psychanalyse est un ensemble de croyances non falsifiables, que chacun est libre d'avoir, mais qui n'ont produit aucune connaissance utile pour la compréhension de l'autisme ou pour son intervention, et n'ont donc de place ni dans son éducation ni dans l'intervention réadaptative.
Les conclusions de ce rapport sur certains points cruciaux concernant le niveau de preuve de l'intervention précoce de type ABA diffèrent pourtant de celles des rapports précédents effectués en France (Baghdadli, 2007) mais aussi de rapports majeurs en langue anglaise (Warren et al, 2011) utilisant les mêmes sources. Comme ces différences vont générer des décisions budgétaires et éthiques aux conséquences majeures pour le parcours de vie des personnes autistes françaises, notre but est ici de nous inscrire en faux vis-à-vis de certaines de ces décisions à notre sens critiquables, s'appuyant sur une interprétation partiale des données impliquées.
Précisons d'entrée que cette critique se situe en dehors des positions polarisées entre, d'une part, thérapies comportementales et psychanalyse, puisque notre critique des positions de l'HAS sur l'ABA ne vise pas à défendre même indirectement l'autre pôle, et ensuite parce que cette critique ne vise pas l'ensemble des techniques comportementales. En particulier, elle ne concerne pas les thérapies cognitivo-comportementales telles que celles utilisées avec des autistes verbaux pour le traitement de l'anxiété en particulier. L'amalgame entre le "cognitivo-comportemental" et l'ABA reflète une profonde méconnaissance de ces techniques. Elle ne concerne pas non plus l'utilisation éventuelle de l'analyse fonctionnelle et de certains principes behavioraux pour la suppression ponctuelle d'un comportement hautement problématique, sur lesquels nous réservons notre jugement.
Notre critique concerne uniquement l'attribution par la HAS du grade "B" pour l'ABA (Méthode Lovaas) ainsi qu'à l'essentiel de ses composants. Rappelons que le grade B est défini par l'HAS ainsi : "fondé sur une présomption scientifique fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve (niveau de preuve 2), comme des essais comparatifs randomisés de faible puissance, des études comparatives non randomisées bien menées, des études de cohorte". Ce jugement, concernant "les interventions fondées sur l'analyse appliquée du comportement dites ABA", ainsi que sur "le programme développemental dit de Denver" est « leur efficacité sur le quotient intellectuel, les compétences de communication et le langage a été démontrée à moyen terme comparativement aux pratiques éclectiques, avec une amélioration pour environ 50 % des enfants (suivi maximum 4 années). Des effets plus modérés sont observés sur les comportements adaptatifs ». (HAS p. 25).
Les données existantes permettent-elles de placer l'ABA en grade B ? Nous en doutons.
A suivre.
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Re: Dr Laurent Mottron
L'efficacité de l'ABA est en effet jugée beaucoup plus sévèrement sur une échelle comparable par le Rapport Warren (2011). Celui-ci indique que "The strength of the evidence [for EIBI] overall ranged from insufficient to low". Ce rapport dont le caractère très officiel tient au journal dan lequel il est publié, organe de l'académie américaine de pédiatrie, n'est pas le seul. Il est issu du rapport de l' "Effective Health Care program" (2011) qui conclut de la même manière : "Strength of evidence for the UCLA/Lovaas-based intervention in affecting language, cognitive, educational and adaptive outcomes and ASD symptom severity is low". Le seul rapport qui conclut favorablement à un haut niveau de preuve potin l'ARA est celui du National Autism Center (2009), qui est un organisme délivrant des services ABA, donc en conflit d'intérêt.
Pourquoi de telles différences ? Les études sur lesquelles ces conclusions sont tirées diffèrent. Alors qu'il n'y a selon nous qu'une seule vraie étude randomisée contrôlée, (Smith et al, 2000), la HAS en trouve 4 : Hilton (2005), une étude de 5 cas non publiée, Sallows (2005) qui comprend bien d'autres choses que l'ABA, et qui est commanditée par une institution délivrant de l'ABA, et Eikeseth (2007), étude non randomisée entre des groupes non équivalents, donc non comparables. Jusqu'ici, ce niveau de preuve pourrait encore correspondre au critère définissant le niveau de preuve B. Le problème est que la seule étude méthodologiquement correcte sur l'ABA (Smith et al, 2000) ne rapporte aucun effet sur l'adaptation et l'intelligence pour le groupe autisme pur. Il n'existe par ailleurs aucune étude documentant les effets positifs ou négatifs de l'ABA à long terme. En particulier, il n'existe aucune étude sur l'effet à long terme de priver l'enfant des comportements et intérêts dits "répétitifs", ce qui représente un des objectifs de l'ABA. L'affirmation des tenants de l'ABA, disant que leur méthode doit être appliquée le plus tôt (un an parfois) et le plus longtemps possible (40 h /semaine), est guidée par un but lucratif, mais ne repose pas sur des données. En somme, les standards de preuve et le niveau d'efficacité requis pour une thérapeutique ne sont pas atteints pour l'ABA.
Les bases théoriques de l'ARA, le behaviorisme skinnerien, sont rendues obsolètes par les neurosciences cognitives. Ces techniques n'utilisent pas les modes d'apprentissage spécifiques des autistes, et ne tirent pas parti de leurs forces. Leur but, faire disparaître des comportements répétitifs qui expriment des émotions positives chez les autistes (ex: stéréotypies), et leur faire acquérir précocement des comportements dont l'utilité pour l'apprentissage autistique reste à démontrer (ex: regarder dans les yeux) sont problématiques. Monopoliser l'enfance et la vie familiale dans ce but pose des problèmes éthiques. Enfin, beaucoup d'autistes adultes les désapprouvent. Le modèle développemental de Denver, qui ne contient qu'un minime composant ABA noyé dans une multitude d'interactions ludiques et éducatives, rapportent des bénéfices un peu meilleurs sur le QI mais la seule étude accessible le concernant présente des problèmes méthodologiques : le groupe contrôle reçoit moitié moins d'interventions que le groupe traité. Enfin, l'efficacité du TEACCH, qui s'appuie plus sur les forces des enfants, reste difficilement évaluable.
Le rapport de la HAS ne donne par ailleurs pas ou peu d'information sur les techniques alternatives aux interventions intensives précoces, comme la guidance parentale, moins coûteuse, éthiquement supérieure à l'ABA, qui montrent concrètement aux parents comment communiquer et interagir avec leur enfant. Leur efficacité est comme celle de l'ABA, faible - elles ne changent pas les signes d'autisme- mais leur effet positif sur le mieux-être des familles est beaucoup mieux démontré (Green et, 2010). En somme, il n'existe pas de technique d'intervention d'efficacité démontrée qu'il n'y aurait qu'à appliquer.
Pourquoi de telles différences ? Les études sur lesquelles ces conclusions sont tirées diffèrent. Alors qu'il n'y a selon nous qu'une seule vraie étude randomisée contrôlée, (Smith et al, 2000), la HAS en trouve 4 : Hilton (2005), une étude de 5 cas non publiée, Sallows (2005) qui comprend bien d'autres choses que l'ABA, et qui est commanditée par une institution délivrant de l'ABA, et Eikeseth (2007), étude non randomisée entre des groupes non équivalents, donc non comparables. Jusqu'ici, ce niveau de preuve pourrait encore correspondre au critère définissant le niveau de preuve B. Le problème est que la seule étude méthodologiquement correcte sur l'ABA (Smith et al, 2000) ne rapporte aucun effet sur l'adaptation et l'intelligence pour le groupe autisme pur. Il n'existe par ailleurs aucune étude documentant les effets positifs ou négatifs de l'ABA à long terme. En particulier, il n'existe aucune étude sur l'effet à long terme de priver l'enfant des comportements et intérêts dits "répétitifs", ce qui représente un des objectifs de l'ABA. L'affirmation des tenants de l'ABA, disant que leur méthode doit être appliquée le plus tôt (un an parfois) et le plus longtemps possible (40 h /semaine), est guidée par un but lucratif, mais ne repose pas sur des données. En somme, les standards de preuve et le niveau d'efficacité requis pour une thérapeutique ne sont pas atteints pour l'ABA.
Les bases théoriques de l'ARA, le behaviorisme skinnerien, sont rendues obsolètes par les neurosciences cognitives. Ces techniques n'utilisent pas les modes d'apprentissage spécifiques des autistes, et ne tirent pas parti de leurs forces. Leur but, faire disparaître des comportements répétitifs qui expriment des émotions positives chez les autistes (ex: stéréotypies), et leur faire acquérir précocement des comportements dont l'utilité pour l'apprentissage autistique reste à démontrer (ex: regarder dans les yeux) sont problématiques. Monopoliser l'enfance et la vie familiale dans ce but pose des problèmes éthiques. Enfin, beaucoup d'autistes adultes les désapprouvent. Le modèle développemental de Denver, qui ne contient qu'un minime composant ABA noyé dans une multitude d'interactions ludiques et éducatives, rapportent des bénéfices un peu meilleurs sur le QI mais la seule étude accessible le concernant présente des problèmes méthodologiques : le groupe contrôle reçoit moitié moins d'interventions que le groupe traité. Enfin, l'efficacité du TEACCH, qui s'appuie plus sur les forces des enfants, reste difficilement évaluable.
Le rapport de la HAS ne donne par ailleurs pas ou peu d'information sur les techniques alternatives aux interventions intensives précoces, comme la guidance parentale, moins coûteuse, éthiquement supérieure à l'ABA, qui montrent concrètement aux parents comment communiquer et interagir avec leur enfant. Leur efficacité est comme celle de l'ABA, faible - elles ne changent pas les signes d'autisme- mais leur effet positif sur le mieux-être des familles est beaucoup mieux démontré (Green et, 2010). En somme, il n'existe pas de technique d'intervention d'efficacité démontrée qu'il n'y aurait qu'à appliquer.
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Re: Dr Laurent Mottron
L'exemple québécois
Dans certains pays, souvent jugés avec envie par les parents d'enfants autistes français, l'ABA a été rendue obligatoire, nous permettant d'en juger les effets. Il s'agit en particulier de mon pays d'adoption, le Québec. Depuis 2003, l'ABA y est obligatoire, à l'exclusion d'autres techniques, à la suite d'une campagne d'influence menée par la Société de l'Autisme provinciale, avec pour thème : « Sortir l'autisme de la psychiatrie ». Environ une quinzaine d'heures de ce service sont données par les centres de réadaptation sous condition d'un diagnostic d'autisme à l'âge préscolaire. Les enfants peuvent aussi être intégrés en garderie régulière, et celles-ci doivent alors laisser entrer leur accompagnant. A l'âge scolaire, les enfants bénéficient d'un accompagnement individualisé de 10 h par semaine. L'intégration y est la solution « par défaut », les enfants n'étant scolarisés en classe spéciale que si la solution précédente a fait la preuve de son impossibilité. En revanche, ce service n'est pas disponible en secondaire.
Dix ans après, quelles sont les conséquences de cette décision ? A peu d'exception près, le réseau de réadaptation s'emploie à diverses solutions « délinquantes » pour diversifier l'offre de service et ne pas délivrer seulement l'ABA. On assiste par ailleurs à une enflure de surdiagnostics, du fait la pression des parents pour obtenir le service, toujours très souhaité par les familles. Ces diagnostics, faux positifs de toutes sortes (troubles du langage, G. de la Tourette, ADHD grave, déficience intellectuelle non autistique) bénéficient de la sur-inclusivité massive des outils standardisés appliqués avec une connaissance minimale des diagnostics différentiels (il ne faut pas oublier que les outils diagnostiques standardisés ne donnent aucune instruction pour le diagnostic différentiel). Les diagnostics sont souvent portés par ceux mêmes qui vont vendre, fort cher, les services d'ABA. La grande majorité du budget des centres de réadaptation étant consommée par ces services d'interventions comportementales précoces, les services pour les adultes sont souvent abandonnés par ces centres dont le budget est limité. Il est ainsi fréquemment impossible d'obtenir l'équivalent d'une heure de service réadaptatif hebdomadaire pour un adulte dans plusieurs régions du Québec, selon mon expérience. Les services pour logement et la gestion de crise sont lacunaires. En revanche une aide à l'accès à l'emploi existe, prise sur un autre budget avec des résultats intéressants. L'Aide scolaire me semble un succès également. Le bilan de l'impact de la décision de 2003 est en cours.
Dans certains pays, souvent jugés avec envie par les parents d'enfants autistes français, l'ABA a été rendue obligatoire, nous permettant d'en juger les effets. Il s'agit en particulier de mon pays d'adoption, le Québec. Depuis 2003, l'ABA y est obligatoire, à l'exclusion d'autres techniques, à la suite d'une campagne d'influence menée par la Société de l'Autisme provinciale, avec pour thème : « Sortir l'autisme de la psychiatrie ». Environ une quinzaine d'heures de ce service sont données par les centres de réadaptation sous condition d'un diagnostic d'autisme à l'âge préscolaire. Les enfants peuvent aussi être intégrés en garderie régulière, et celles-ci doivent alors laisser entrer leur accompagnant. A l'âge scolaire, les enfants bénéficient d'un accompagnement individualisé de 10 h par semaine. L'intégration y est la solution « par défaut », les enfants n'étant scolarisés en classe spéciale que si la solution précédente a fait la preuve de son impossibilité. En revanche, ce service n'est pas disponible en secondaire.
Dix ans après, quelles sont les conséquences de cette décision ? A peu d'exception près, le réseau de réadaptation s'emploie à diverses solutions « délinquantes » pour diversifier l'offre de service et ne pas délivrer seulement l'ABA. On assiste par ailleurs à une enflure de surdiagnostics, du fait la pression des parents pour obtenir le service, toujours très souhaité par les familles. Ces diagnostics, faux positifs de toutes sortes (troubles du langage, G. de la Tourette, ADHD grave, déficience intellectuelle non autistique) bénéficient de la sur-inclusivité massive des outils standardisés appliqués avec une connaissance minimale des diagnostics différentiels (il ne faut pas oublier que les outils diagnostiques standardisés ne donnent aucune instruction pour le diagnostic différentiel). Les diagnostics sont souvent portés par ceux mêmes qui vont vendre, fort cher, les services d'ABA. La grande majorité du budget des centres de réadaptation étant consommée par ces services d'interventions comportementales précoces, les services pour les adultes sont souvent abandonnés par ces centres dont le budget est limité. Il est ainsi fréquemment impossible d'obtenir l'équivalent d'une heure de service réadaptatif hebdomadaire pour un adulte dans plusieurs régions du Québec, selon mon expérience. Les services pour logement et la gestion de crise sont lacunaires. En revanche une aide à l'accès à l'emploi existe, prise sur un autre budget avec des résultats intéressants. L'Aide scolaire me semble un succès également. Le bilan de l'impact de la décision de 2003 est en cours.
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Re: Dr Laurent Mottron
Que doit-on faire avec un enfant autiste d'âge préscolaire ?
Selon l'expérience du Centre d'Excellence en TED de l'Université de Montréal, pôle académique en autisme du Québec Francophone, la décision de 2003 doit être inversée. Voici les positions que nous défendons pour le Québec en matière de support aux enfants et personnes autistes :
1) Il n'y a actuellement aucune technique justifiant des coûts de 25 h/semaine de prise en charge individuelle pendant plusieurs années. C'est la réalité des données. Prendre une décision pour combler ce vide en faveur de l'ABA ne s'appuie pas sur les connaissances actuelles. « Despite claims of the contrary, there is little evidence that very early, intensive interventions can significantly alter the long course of the disorder » (Howlin, 2003).
2) Le conflit d'intérêt financier est un aspect important dans les décisions sur la prise en charge comportementale de l'autisme. La « méthode Lovaas » est une marque qui représente des intérêts financiers d'environ 60 000 $ /an/enfant. Une prise de position gouvernementale exclusive en faveur de la méthode Lovaas est une ingérence du privé sur la décision d'où l'on met l'argent en autisme.
3) Le rôle de l'état n'est pas de recommander des "Packages" (méthodes) mais des ingrédients actifs. L'état doit appliquer les mêmes standards de qualité scientifique pour l'autisme qu'il le fait pour la prise de décision impliquant des conséquences en matière de santé publique dans toute autre méthode thérapeutique et toute autre population.
4) Le niveau de support donné à l'enfant et à sa famille, aussi bien dans son milieu (garderie, école, emploi) qu'à sa famille, doit être déterminé par le niveau de besoin académique et adaptatif, non par le diagnostic d'autisme.
5) Les enfants autistes doivent être intégrés par défaut dans un cursus préscolaire et scolaire régulier, avec une aide éclectique à la communication et aux apprentissages fondée sur ce que l'enfant peut apprendre. Cette aide doit être partiellement collectivisée, être appliquée dans le milieu, à raison d'un intervenant plein temps pour environ 4-6 enfants, intervenant comme support au milieu. Ce système doit pouvoir être implanté depuis la garderie jusqu'à l'université. C'est le discours d'exclusion du système des garderies et du système pédagogique qui impose des solutions ségrégatives.
6) Une partie des mesures de support aux familles doit être collectivisée par souci d'économie, mais aussi pour que les parents s'entraident sur une base d'échange de contenu. Il ne faut pas se substituer aux parents, comme le fait l'ABA, mais leur enseigner ce qu'on sait de la manière de communiquer et d'apprendre à leur enfant, en l'adaptant à chaque cas. La part du support individualisée pourrait être limitée à des sessions périodiques de modelage, et/ou à des situations d'incapacité parentale
7) Il faut réserver une partie du budget autisme pour des équipes volantes de gestion de crise, athéoriques, pour aide immédiate lors de situation de détresse chez l'enfant ou l'adulte autiste et sa famille. pour tous les âges de la vie, il faut garder des ressources pour aider les autistes adultes à acquérir et maintenir un emploi, se loger, et vivre de manière la plus autonome possible. Cette aide est présente et nécessaire toute la vie de la personne, mais elle est discontinue.
Laurent MOTTRON
Claire de recherche en neuroscience cognitive de l'autisme et professeur
Centre d'Excellence en Autisme de l'Université de Montréal
Références
Baghdadli A. Description de l'accueil en établissements et services des personnes avec des troubles envahissants du développement : enquête pilote en Languedoc-Roussillon. Paris : DGAS 2007.
Green J, Charman T, Mc Conachie H, Aldred C, Slonims V, Howlin P, Le Couteur A, Leadbitter K, Hudry K, Byford S, Barrett B, Temple K, Macdonald W, Pickles A ; PACT Consortium. Parent-mediated communication-focused treatment in children with autism (PACT): a randomised controlled trial. Lancet. 2010 Jun 19;375(9732) : 2152-60. Epub 2010 May 20.
Howlin, P. (2003), Autism : Neural Basis and Treatment Possibilities : Novartis Foundation Symposium 251.pp250-260, Volume 251. Edited by Gregory Bock and Jamie Goode
Comparative Effectiveness of Therapies for Children With Autism Spectrum Disorders (2011) Effective health tare program), agence for health research and quality USA
National standards report, (2009) national autism center
Therapies for Children With Autism Spectrum Disorders Comparative Effectiveness Review (2011) Number 26, AHRR publications, USA (Vanderbilt university)
Warren Z, McPheeters ML, Sathe N, Foss-Feig JH, Glasser A, Veenstra-Vanderweele J.
A systematic review of early intensive intervention for autism spectrum disorders.
Pediatrics. 2011 May ;127(5) : e1303-11. Epub 2011 Apr 4.
Selon l'expérience du Centre d'Excellence en TED de l'Université de Montréal, pôle académique en autisme du Québec Francophone, la décision de 2003 doit être inversée. Voici les positions que nous défendons pour le Québec en matière de support aux enfants et personnes autistes :
1) Il n'y a actuellement aucune technique justifiant des coûts de 25 h/semaine de prise en charge individuelle pendant plusieurs années. C'est la réalité des données. Prendre une décision pour combler ce vide en faveur de l'ABA ne s'appuie pas sur les connaissances actuelles. « Despite claims of the contrary, there is little evidence that very early, intensive interventions can significantly alter the long course of the disorder » (Howlin, 2003).
2) Le conflit d'intérêt financier est un aspect important dans les décisions sur la prise en charge comportementale de l'autisme. La « méthode Lovaas » est une marque qui représente des intérêts financiers d'environ 60 000 $ /an/enfant. Une prise de position gouvernementale exclusive en faveur de la méthode Lovaas est une ingérence du privé sur la décision d'où l'on met l'argent en autisme.
3) Le rôle de l'état n'est pas de recommander des "Packages" (méthodes) mais des ingrédients actifs. L'état doit appliquer les mêmes standards de qualité scientifique pour l'autisme qu'il le fait pour la prise de décision impliquant des conséquences en matière de santé publique dans toute autre méthode thérapeutique et toute autre population.
4) Le niveau de support donné à l'enfant et à sa famille, aussi bien dans son milieu (garderie, école, emploi) qu'à sa famille, doit être déterminé par le niveau de besoin académique et adaptatif, non par le diagnostic d'autisme.
5) Les enfants autistes doivent être intégrés par défaut dans un cursus préscolaire et scolaire régulier, avec une aide éclectique à la communication et aux apprentissages fondée sur ce que l'enfant peut apprendre. Cette aide doit être partiellement collectivisée, être appliquée dans le milieu, à raison d'un intervenant plein temps pour environ 4-6 enfants, intervenant comme support au milieu. Ce système doit pouvoir être implanté depuis la garderie jusqu'à l'université. C'est le discours d'exclusion du système des garderies et du système pédagogique qui impose des solutions ségrégatives.
6) Une partie des mesures de support aux familles doit être collectivisée par souci d'économie, mais aussi pour que les parents s'entraident sur une base d'échange de contenu. Il ne faut pas se substituer aux parents, comme le fait l'ABA, mais leur enseigner ce qu'on sait de la manière de communiquer et d'apprendre à leur enfant, en l'adaptant à chaque cas. La part du support individualisée pourrait être limitée à des sessions périodiques de modelage, et/ou à des situations d'incapacité parentale
7) Il faut réserver une partie du budget autisme pour des équipes volantes de gestion de crise, athéoriques, pour aide immédiate lors de situation de détresse chez l'enfant ou l'adulte autiste et sa famille. pour tous les âges de la vie, il faut garder des ressources pour aider les autistes adultes à acquérir et maintenir un emploi, se loger, et vivre de manière la plus autonome possible. Cette aide est présente et nécessaire toute la vie de la personne, mais elle est discontinue.
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Claire de recherche en neuroscience cognitive de l'autisme et professeur
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Références
Baghdadli A. Description de l'accueil en établissements et services des personnes avec des troubles envahissants du développement : enquête pilote en Languedoc-Roussillon. Paris : DGAS 2007.
Green J, Charman T, Mc Conachie H, Aldred C, Slonims V, Howlin P, Le Couteur A, Leadbitter K, Hudry K, Byford S, Barrett B, Temple K, Macdonald W, Pickles A ; PACT Consortium. Parent-mediated communication-focused treatment in children with autism (PACT): a randomised controlled trial. Lancet. 2010 Jun 19;375(9732) : 2152-60. Epub 2010 May 20.
Howlin, P. (2003), Autism : Neural Basis and Treatment Possibilities : Novartis Foundation Symposium 251.pp250-260, Volume 251. Edited by Gregory Bock and Jamie Goode
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Re: Dr Laurent Mottron
Interview Laurent Mottron
7 mn 58 - Interview de Laurent Mottron sur la pensée des autistes
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Re: Dr Laurent Mottron
Cet homme est un visionnaire, Merci Jean pour le lien
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
"By giving away what we want most (love, money, gratitude), we create a greater abundance of the very commodity we seek. What goes around comes around." ~ Barry Neil Kaufman
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Re: Dr Laurent Mottron
Voir sur Autisme Information Science :
http://autisme-info.blogspot.fr/2013/05 ... ctrum.html
Le spectre autistique
Mottron L, Dawson M.
Extrait ... de la traduction du résumé
http://autisme-info.blogspot.fr/2013/05 ... ctrum.html
Le spectre autistique
Mottron L, Dawson M.
Extrait ... de la traduction du résumé
L'adaptation de l'éducation et de l'emploi selon les forces et les besoins individuels, ainsi que l'attention aux conditions concomitants si nécessaire, reste aujourd'hui le meilleur moyen d'aider les personnes autistes.
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Re: Dr Laurent Mottron
J'apprécie énormément les points de vue de Laurent Mottron, sa sensibilité, son intuition de l'autisme.
C'est un grand réhabilitateur de la condition autistique à égalité de celle des non-autistes.
J'aime cette idée d'une intelligence autre. Simplement autre, ni déficiente, ni fatalement supérieure. Une richesse de la communauté humaine. Une différence à la mesure d'une différence de couleur de peau ou de taille. Rien d'autre.
C'est réconfortant je trouve.
Cet homme est de la trempe d'un Attwood.
C'est un grand réhabilitateur de la condition autistique à égalité de celle des non-autistes.
J'aime cette idée d'une intelligence autre. Simplement autre, ni déficiente, ni fatalement supérieure. Une richesse de la communauté humaine. Une différence à la mesure d'une différence de couleur de peau ou de taille. Rien d'autre.
C'est réconfortant je trouve.
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Re: Dr Laurent Mottron
""En France, on sort de la préhistoire [psychanalyse], au Québec, de l'Inquisition [ABA]" à peu près cela.
Voir la vidéo : http://les-tribulations-dune-aspergirl. ... illissant/
Une vidéo très intéressante. Avec Hugo Horiot.
Le terme "Inquisition" est extrêmement péjoratif ... mais par rapport à la préhistoire ??
L. Mottron fait référence au caractère obligatoire de l'ABA avant 6 ans en cas de diagnostic de TED. Dans la pratique, les professionnels québécois ont des approches plus variées.
Un argument discutable : "comme si l'Etat avait décidé du paracétamol contre l'aspirine". Or, si ce n'est pas l'Etat (au sens large), c'est le marché qui décide. Qui apprécie ce qui doit être remboursé ? Qui décide de ce qui peut être vendu ou pratiqué ?
Voir la vidéo : http://les-tribulations-dune-aspergirl. ... illissant/
Une vidéo très intéressante. Avec Hugo Horiot.
Le terme "Inquisition" est extrêmement péjoratif ... mais par rapport à la préhistoire ??
L. Mottron fait référence au caractère obligatoire de l'ABA avant 6 ans en cas de diagnostic de TED. Dans la pratique, les professionnels québécois ont des approches plus variées.
Un argument discutable : "comme si l'Etat avait décidé du paracétamol contre l'aspirine". Or, si ce n'est pas l'Etat (au sens large), c'est le marché qui décide. Qui apprécie ce qui doit être remboursé ? Qui décide de ce qui peut être vendu ou pratiqué ?
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Re: Dr Laurent Mottron
Dans le contexte qu'il décrit (attribuer un traitement de façon générale à une catégorie de personnes), je ne pense pas que le terme d'inquisition soit usurpé.
Je pense que c'est dans ce sens qu'il faut interpréter la comparaison avec le paracétamol et l'aspirine, chercher à imposer une solution unique pour tout le monde, c'est le contraire de la reconnaissance de la particularité de chacun.
Il est intéressant aussi qu'il explique que cette démarche politique aboutit à l'effet pervers d'empêcher les adultes d'obtenir de l'aide, comme dans un autre pays dont le nom commence par F...
En y réfléchissant un peu, on est en droit de s'interroger sur la motivation de cette démarche? Les adultes ont ils atteint un seuil où ils sont jugés "perdus pour perdus"? Veut on guérir les enfants de leur autisme pour la moitié d'entre eux qui n'ont pas de déficience intellectuelle?
Par contre, je ne sais pas comment nos amis du Québec voient la France, mais l'Age de Pierre serait une progression par rapport à la situation actuelle, chez nous (aussi?) les autistes sont fortement incités à se cacher, comme les mécréants sous l'Inquisition...
Je pense que c'est dans ce sens qu'il faut interpréter la comparaison avec le paracétamol et l'aspirine, chercher à imposer une solution unique pour tout le monde, c'est le contraire de la reconnaissance de la particularité de chacun.
Il est intéressant aussi qu'il explique que cette démarche politique aboutit à l'effet pervers d'empêcher les adultes d'obtenir de l'aide, comme dans un autre pays dont le nom commence par F...
En y réfléchissant un peu, on est en droit de s'interroger sur la motivation de cette démarche? Les adultes ont ils atteint un seuil où ils sont jugés "perdus pour perdus"? Veut on guérir les enfants de leur autisme pour la moitié d'entre eux qui n'ont pas de déficience intellectuelle?
Par contre, je ne sais pas comment nos amis du Québec voient la France, mais l'Age de Pierre serait une progression par rapport à la situation actuelle, chez nous (aussi?) les autistes sont fortement incités à se cacher, comme les mécréants sous l'Inquisition...
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Dr Laurent Mottron
Je ne pense pas aussi que le terme d'Inquisition est usurpé - mais c'est toute proportion gardée !
Au Québec, l'âge adulte commence à ... 6 ans.
Il est anormal de prétendre concentrer tous les moyens financiers avec ABA avant 6 ans, pour ne pas faire grand chose ensuite. Parce que l'ABA ne fonctionne pas pour tous ... et que les méthodes éducatives (dont l'ABA) sont nécessaires au-delà de 6 ans.
Au Québec, l'âge adulte commence à ... 6 ans.
Il est anormal de prétendre concentrer tous les moyens financiers avec ABA avant 6 ans, pour ne pas faire grand chose ensuite. Parce que l'ABA ne fonctionne pas pour tous ... et que les méthodes éducatives (dont l'ABA) sont nécessaires au-delà de 6 ans.
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