
Mais pourtant je ne suis pas timide du tout. Je discute facilement avec des gens que je ne connais pas (mais plongée dans une grande assemblée d'inconnus, comme lors de fêtes, là par contre, c'est l'angoisse). Ma mère est très féminine, ne sort jamais sans maquillage... j'aurais pu lui demander de m'apprendre, mais non, j'ai toujours considéré que ça n'était pas pour moi, que j'aurais l'air déguisée.
J'ai tenté une psychanalyse il y a deux ans... et j'ai abandonné car je n'arrivais pas à parler sans fondre en larmes, ce qui était super énervant. De fa!on générale, dès que je parle de quelque chose d'un peu "sensible", je me mets à pleurer, c'est insupportable parce que du coup impossible pour moi de me livrer, je préfère éviter.
Et puis aussi je suis incapable de consoler les gens. Je suis là, bêtement, sans oser (en fait je n'en ai aucune envie plutôt) les toucher. J'ai l'impression souvent d'être vraiment insensible. Quand ma mère a passé du temps à l'hôpital je suis restée assise à côté, sans oser ne serait-ce que lui prendre la main. Je me sentais vraiment coincée et stupide.
Enfin, là où je me reconnais le plus, et qui est un mystère pour moi, c'est dans le côté "papillon".... j'ai fait 4 instruments, à chaque fois je passais des heures sur l'instrument, ça devenait une passion, je voulais en faire mon métier (!!) et hop, en l'espace d'une semaine (et au bout de plusieurs années de pratique), je passais à autre chose. Pareil pour mes études... j'ai une thèse... quelques mois après l'avoir soutenue j'ai tout abandonné, poste en fac, recherche... et ce sujet sur lequel j'avais passé 5 ans ne m'a plus du tout intéressé.
Ensuite je suis devenue prof des écoles, j'ai vu ça comme un engagement, une passion, j'étais à 100% dans ce métier et là, au bout de 6 ans, je sens que j'ai très très envie de changer à nouveau.
Et je déteste être comme ça !!! Je regarde les gens qui "suivent une ligne droite" avec envie ! J'adore l'idée de se consacrer toute sa vie à quelque chose, de construire, d'assembler les pièces pour aller dans une même direction. Ça me désole de ne pas en être capable.
Le truc c'est que c'est à chaque fois soudain, complètement disproportionné (par ex. je commence la photo et hop je me dis que je pourrai en faire mon métier et deux ans plus tard je laisse mon appareil dans son sac), et ça se répète, encore et toujours. Parfois c'est un peu obsessionnel et absurde aussi. Je cherche un renseignement sur quelque chose et je lis tout ce que je peux, j'y passe des journées entières (même pour acheter un portable ou un jouet pour mon fils).
Enfin, si on parle d'aptitude pour l'art... j'ai toujours écrit et depuis 2 ans j'en ai fait (en partie... à mi temps) mon métier. J'ai plusieurs publications à mon actif. Et mon prof de flûte (instrument commencé... il y a un an ! un de plus...) dit que j'ai une excellente oreille.
Bref, beaucoup de questionnement autour de ce que je suis. J'avoue être pas mal sidérée en lisant cette liste. Mais je ne peux m'empêcher de penser que beaucoup de femmes s'y retrouveraient finalement !