Les crises ( Asperger )

[poupie85]

Je voulais ici parler de la chose qui m'a le plus " choquée " avec mon conjoint ASPIE : les crises assez impressionnantes qu'il a pu avoir lors de nos débuts houleux.

Cela commençait toujours pas une dispute - pour des motifs futiles, parce qu'on ne savait pas du tout communiquer alors -.

Le ton montait, il cherchait toujours à couvrir ma voix. De par mon caractère, j'ai tendance à faire de même. J'ai rapidement arrêté car il hurlait si besoin.. donc bon, j'essayais de garder un ton calme.

Il se permettait beaucoup de propos insultants ( ferme ta gueule.. mais ferme ta gueule.. t'es malade.. ) auquel je n'ai jamais rétorqué.
Il avait un regard inquiétant à ces moments là, et une voix différente. Il se balançait aussi beaucoup, que ce soit sur son fauteuil ou debout, d'un pied sur l'autre.

Alors plusieurs solutions à la suite des réjouissances :

* 1ère erreur de ma part : avoir une attitude méprisante. Genre " pfft " et détourner la tête, ou bien des petites phrases genre " c'est ça " " t'as raison " " si tu veux, c'est bien ". Ca, et j'ai mis longtemps à ne plus en sortir, ça déclenchait mais alors un de ces trucs... Persuadé que je me foutais de lui, il entrait dans une colère froide impressionnante.

- Balancer des objets
- Frapper les murs, les portes
- Hurler en permanence, tout renverser : tables, chaises.
- détruire du matériel : il a pété une table, a planté des stylos dessus, a éclaté mon PC
- Pleurer de façon hystérique, jamais vu ça, des sons suraigus, des pleurs d'enfant, pas d'autres mots.
- Finir en position foetale en larmes.

* 2ème cas de figure : tenter un retrait dans la salle de bain pour y pleurer tranquille. Mais au bout d'un moment il venait me trouver, pour m'engueuler, me dire que j'ai pas à faire ça, que je veux quoi, qu'il se sente mal ? qu'il se sente comme le dernier des salauds ? pourquoi je fais ça ? etc.

* 3ème cas de figure : j'ai tenté la sortie temporaire. Mais pas moyen, dès que je prenais les clés, il me saute dessus " tu vas où " "tu fais quoi ", je lui réponds calmement que je sors, que j'en ai besoin, que je reviens, que j'ai juste besoin d'air.. réponse " non, non, non, non ", il se met contre la porte, regarde fixement devant lui, se balance.

Voilà. J'ai très mal vécu tout ça, j'ai eu très peur, très mal aussi de le voir aussi perdu - et de savoir que c'était moi qui provoquait ça -.

La fréquence de ces crises était très fréquente : environ 2 / semaine. Là, depuis qu'on fait tous les deux de gros efforts suite à une prise de conscience - on ne peut pas continuer comme ça -, plus rien, aucune tension, depuis bien 2 mois.

[Jonquille57]

J'ai connu des crises aussi avec mon filston quand il allait vraiment mal.

Le principal est que vous ayez trouvé de l'apaisement ensembles et que les crises soient maintenant derrière vous.

Pour ma part, je sais que le fait de crier ou de s'énerver ne fait qu'empirer la situation, mais il n'est pas toujours évident de garder son calme devant une personne en furie. L'intervention d'une tierce personne peut aider à calmer les choses. Mais là encore, on n'a pas tout le temps quelqu'un sous la main au moment où on en a besoin !

Pas facile ce genre de situation, surtout avec un adulte ! Je pense néanmoins que le dialogue est encore la meilleure solution, mais ce n'est guère possible sur le moment. Il faut attendre que les choses s'apaisent pour mettre les choses à plat.

[maho]

Je suis d'accord avec Jonquille, s'enerver ne sert a qu'empirer la situation.
J'utilise souvent l'ecriture, pour mon fils (adulte de 30 ans) on a un classeur, un peu comme un cahier de correspondance, je lui ai laissé mettre les sujets "epineux" qu'il voulait, et on communique a travers ce cahier au lieu de chacun donne son point de vue a vive voix.
Pour les Aspies c'est souvent plus facile de lire, il n'y a pas de ton de voix (souvent percu par eux comme aggressif) ni expression de visage, et surtout il n'y a pas d'invasion exterieur, bruits, couleurs etc qui les dernge le plus.
Courage

[Jonquille57]

Pour le ton de la voix, Mysterio y attache beaucoup d'importance. Durant nos dernières vacances ensembles, il me parlait d'éducateurs qui arrêtaient de fumer... Il m'a dit que quand ces éducateurs étaient de trop mauvaise humeur et qu'ils élevaient la voix, il leur disait qu'il n'était pas un chien et qu'ils n'avaient pas à lui parler comme ça ! " Ils crient : je ne réponds pas " me précisait-il....